Alan resta souffler devant ce qu’il découvrit en prenant conscience dans le rêve. L’environnement était exceptionnellement bien construit ! Et encore, il trouvait ses mots faibles. De toute sa carrière de Passeur, il n’avait jamais vu une personne atteindre ce niveau de perfection à la surface. Pourtant, cette femme était sédatée. Toute évidence, elle devait avoir l’habitude, mais quelque chose lui échappait. Les Visiteurs s’immergeaient avec leur hôte, et non l’inverse ? Peu importe, il n’avait pas le loisir de se questionner à ce sujet.
Néanmoins, il admira ce qui l’entourait pour mieux comprendre. Paris. C’était sans l’ombre d’un doute la capitale. La Tour Eiffel fendait le paysage au-dessus des immeubles si caractéristiques. C’était vrai qu’il n’avait traversé que deux fois la ville, mais ce fut assez pour reconnaitre avec certitude ce qu’il avait sous les yeux. Alan leva la tête, il se trouvait sous un pont de métal dont les finitions étaient détaillées avec précision. Il l’avait vu lui aussi, mais il ne savait pas le nommer.
En revanche, il détecta très vite deux choses dans ce décor qui défiait la logique. L’espace était bien plus restreint que la profondeur le laissait imaginer. Il supposait des illusions particulièrement efficaces. Également, ce n’était pas le résultat de sa variance, mais bel et bien de ses capacités. Il resta pensif. Une artiste ? Non, il ne décelait aucune fantaisie. En tout cas, s’il avait été Parisien de longue date, il aurait sûrement eu du mal à faire la distinction avec la réalité.
La femme se révéla au loin, simplement habillée d’une belle robe rouge immanquable. Elle ne ressemblait pas à celle qui s’était retrouvée devant lui, vêtue de manière à pouvoir voyager, aux tissus élimés. L’évidence sauta aux yeux d’Alan : elle vivait ici. C’était son monde avant le coup d’État. Ce qu’il se demandait, c’était comment une personne comme elle pouvait être devenue une Visiteuse affirmée ? Son discours lui avait laissé entendre que c’était le cas. Lorsqu’elle pivota vers lui, son sourire disparut. Elle lui remarqua :
— Je me doute qu’à Marseille, ce ne devait pas être la joie pour toi. Au sein du Méridien, on sait très bien que le sud est une véritable plaque tournante. En l’occurrence pour ton père…
— Ne m’en parle pas, siffla Alan en se renfrognant. C’est bien à cause de lui que je n’ai eu aucun remords à renier ma nationalité !
— À juste titre, admit-elle en se dirigeant vers lui. Tu sais, pour un bon nombre de Visiteurs français, tu as été un véritable modèle. Alan Ribes, le talentueux Passeur sortit de la misère… Beaucoup ont espéré pouvoir suivre tes traces, aucun n’y est parvenu.
— Dont toi j’imagine… Si j’avais pu définir des scénarii et prédire cet avenir, je n’aurais jamais accepté de l’être ! Au pire, je serais aussi devenu un Visiteur…
— Au pire ? répéta-t-elle avec défiance. Quelle insulte pour nous tous ! Nous qui n’avons pas réussi à attirer l’attention de la HDC ! À vrai dire, une Architecte n’a rien d’utile à leurs yeux !
Alan resta hébété un instant quand la femme se scinda en deux images. S’il ne savait pas que celle de droite était l’originale, il n’arriverait pas à la distinguer ! C’était donc ça sa variance ? À chaque pas, les reflets se dédoublaient. Il avait une curieuse sensation de déjà vu, sûrement accompagné d’un mal de tête s’il ne rêvait pas. Il commença à craindre ce qui produisait sous ses yeux et qui allait de plus en plus vite. Il ne parvenait plus à identifier la vraie maintenant qu’elles s’étaient toutes mises en mouvement ! Elles se mêlaient inlassablement les unes aux autres. Si elles devenaient agressives, il n’aurait aucun moyen de la contrer, réalisa-t-il en déglutissant pour maintenir son sang-froid. Cependant, elle lui posa une question qui paraissait plus constituer un constat :
— Des bruits commencent à courir à travers le monde. Les gens se déplacent bien plus vite qu’on pourrait le croire d’un pays à un autre. Les tours ont des failles n’est-ce pas ?
— Qu’est-ce que j’en sais ? rétorqua Alan en pinçant des lèvres. À vrai dire, ça ne fait pas si longtemps que j’ai découvert cette rumeur.
— Tiens donc ? Pourtant, une fois à l’intérieur, plus aucune information n’entre. Comment ?
— On me taxe de Faucheur, mais je me rapproche plus du Visiteur. Ce qu’il se produit, ici ou dehors, tout me passe sous les yeux.
— J’imagine que c’est pour ça qu’un fils de criminels peut exercer comme bon lui semble !
— Alors là, juste ta gueule, grogna Alan avec mépris. J’ai quitté la France à cause d’eux ! Simon m’a sorti de la merde sans que je ne demande rien ! Quand on a une reine sur son échiquier, on l’exploite et on la protège. Voilà à quoi je suis réduit ! Je parie qu’il se planque justement pour sa propre sécurité !
— C’est-à-dire ?
Alan devint silencieux. Ça n’allait pas. Elle était en train d’utiliser sa colère pour lui tirer des informations sur le Dreamer. S’il n’avait pas Mateus sur le dos, il lui aurait tout donné. Cependant, ce n’était pas une solution envisageable. Une idée risquée lui vint. Il ignorait souvent les conséquences des immersions qu’il menait, mais elle ne s’avérait jamais extrêmement sévère. Il lui répondit tout en commençant à se déplacer doucement entre les reflets pour trouver la bonne :
— J’en sais rien. Peut-être parce que les Passeurs sont en train de lâcher après les autres, que la population pourrait tenter de l’étriper même s’ils sont en sécurité. Regarde la vérité en face, personne n’est jamais satisfait de ce qu’il a. Je ne fais pas exception. Je préférais être dehors.
— Parce que tu crois que c’est mieux ? s’indigna-t-elle. C’est la guerre, l’anarchie, plus rien ne va au-delà des tours ! Les gens pillent, tuent sans le moindre remords !
— Voilà pourquoi tu t’es pointé ici alors que techniquement, tu n’aurais jamais dû pouvoir rentrer ?
— Qu’est-ce que ça peut te faire ? Rien ne pouvait me vendre si je n’avais pas ouvert ma gueule devant toi !
— Tu sais, la seule fois où j’ai vu Amar de ma vie, il m’a dit une chose. Il est tombé avec son empire et les prochains, c’était vous, les Visiteurs. J’imagine que c’est les Nightmares qui vous ont tous fiché.
— Les enfoirées ! On bossait souvent pour eux parce qu’on ne fonctionnait pas comme les autres ! Ils ont buté Eddy et Thomas ! s’emporta-t-elle avec véhémence. Tout ça pour des infos alors que c’était nos affaires !
Alan étira un sourire mesquin. Il avait visiblement touché un point sensible et sans surprise, les Nightmares en étaient la cause. Il ne pensait pas y parvenir aussi facilement, mais il avait repris l’avantage de la discussion. C’était lui qui la menait maintenant. En revanche, ça ne l’aidait en rien à repérer celle qu’il devait agripper pour la trainer au-delà de son rêve. Les reflets sont bien trop nombreux, identiques et indiscernables de l’original. Il devait le reconnaitre, il était dominé et si elle s’emportait trop, il allait certainement en faire les frais. Bordel, il n’allait pas avoir le choix…
— Ça peut pas être pire que le Nightmare en chef qui s’est fait plaisir à me casser un bras pour l’exemple, marmonna Alan. Bon. Finies les conneries. J’ai pas envie qu’il me force à recommencer cette immersion.
Doucement, Alan s’effaça comme s’il n’était plus qu’un nuage de fumée qui mimait une forme humaine. L’activation de ses deux variances constituait une véritable torture pour son esprit. Il le sentait, il allait plus vite, plus fort. C’était le cas de le dire, il finira par perdre la tête en les utilisant. C’était le prix à payer pour transformer en fantôme et naviguer dangereusement entre le rêve et l’âme, en ignorant tous les artifices.
Le songe se mit à vrombir, la défense venait de s’activer en réponse à la terreur immédiate de sa propriétaire. Elle pouvait le voir, la réaction n’était pas aussi rapide en temps normal. Un à un, les reflets devinrent translucides, ne possédant plus qu’une couleur fade. Alan l’apercevait, elle trouvait là, cachée derrière plusieurs images. Il reconnaissait une qualité chez les Visiteurs, c’était qu’ils savaient garder la tête froide malgré la panique.
Il devait se dépêcher et l’attraper avant que ses propres capacités n’atteignent leur limite. L’épuisement se faisait déjà sentir après seulement quelques secondes. Alan se précipita pour la rejoindre aussi vite qu’il le put. S’il se relâchait, la marée de reflet et la défense allaient fondre sur lui. Ses pas devinrent de plus en plus lourds. Dès l’instant où il put saisir le poignet de la jeune femme, il se libéra du rythme intense qu’il imposait à son propre esprit. Tout se figea autour d’eux et la peur fusa :
— Qu’est-ce que tu fais ! Lâche-moi ! Tu brises les lois !
Elle tenta de se défaire brutalement de sa poigne et même s’il sentait ses forces s’amenuiser, son emprise suivit le mouvement. Alan esquissa un sourire de satisfaction malgré la fatigue. Il la tenait, il était aimanté à elle en quelque sorte. C’était exactement ce qu’il cherchait. Il la ramena à lui en imitant le geste de la jeune femme et sa deuxième main se posa sur son épaule. Il lui signifia avec ironie :
— Va savoir, je ne comprends pas moi-même… Et franchement, ça me tue à petit feu. En revanche, maintenant que je te tiens, tu vas me montrer ton âme !
Avant même qu’il ne prononce ses derniers mots, l’environnement éclata comme du verre tandis que les reflets se déchirèrent les unes après les autres. Finalement, en peu de temps, seul un grand néant persista. Alan la tira vers lui et se pencha pour rapprocher ses lèvres de son oreille. La jeune femme était terrifiée, peut-être paralysée à cause de ce qu’elle ne parvenait pas à définir. Maintenant, il devait embraser son âme. Une curieuse idée lui vint, peut-être qu’il pourrait réussir à provoquer ce phénomène… Il lui murmura :
— Dis-moi P’tite Touriste, qu’est-ce que t’as foutu ou vu pour arriver entre mes mains alors que tu aurais dû rester dehors ? Que ton âme résonne au gré de tes souvenirs !
Une surprenante et étrange vibration se manifesta. Alan demeura à l’affut en n’ayant pas la certitude de ce qu’elle pouvait signifier. Jusqu’à aujourd’hui, il n’en avait pas perçu de semblable. Non que la nouveauté le dérangeait, mais pas dans une situation pareille ! Doucement, la sensation devint plus familière. Une première image défila sous ses yeux comme s’il en était le propriétaire, un riche appartement parisien d’après la vue. Une autre lui révéla une vie lucrative, mais solitaire… Une résonance de souvenirs ! réalisa subitement Alan en resserrant les doigts sur la peau de la jeune femme. Ses fragments de mémoire devenaient les siens l’espace d’un instant ! Fugace et profond.
De nouvelles images s’imposèrent à lui avec plus de force. Un vieil atelier dont l’utilité lui semblait claire, dédiée à ses activités. Quatre hommes, quatre autres Visiteurs. Alan se sentait dépassé, c’était la première fois qu’il éprouvait un tel phénomène. Les résonances, il les observait, mais ne les vivait pas ! Il n’avait pas besoin de paroles, de bruits, pour comprendre qu’Ariane les appréciait et qu’ils étaient particulièrement soudés. « Ariane ». Donc, cette jeune femme se nommait ainsi…
Une autre réminiscence. Deux d’entre eux se trouvaient en mauvaise posture aux griffes de deux Nightmares. La panique. La peur. Ils avaient découvert des choses dont elle ignorait le sujet, ce n’était pas elle qui menait l’immersion ce jour-là. Alan ne les reconnaissait pas. Ou du moins, ce n’était pas des agents qu’il avait eu l’habitude de voir comme Mateus et Reynold. Une menace ultime. Des mots qui sonnèrent avec terreur : « Foi de Visiteur, je garderai le silence ! ». Deux détonations simultanées. Eddy et Thomas tombèrent.
Alan serra des dents pour refouler cette peur qui l’envahissait et qui ne lui appartenait pas. Ces hommes avaient sûrement découvert quelque chose à propos du projet Dreams, c’était la seule raison qu’il trouvait pour que les Nightmares en arrivent à ce point. Il n’avait qu’une envie, la lâcher pour arrêter ce calvaire, mais il ne pouvait pas. Ce n’était pas assez pour Mateus et il le savait que trop bien !
Des souvenirs douloureux et anéantis défilaient encore et encore après la perte de ces deux personnes. Ariane ne voulait plus mener d’immersion pour cette raison, mais ce fut le coup d’État mondial qui l’avait sorti de sa léthargie. Paris s’embrasa d’un claquement de doigts, les manifestations se transformèrent en guerre civile. Avec ses derniers compagnons, même s’ils étaient des Visiteurs, ils espéraient pouvoir entrer dans la tour européenne s’ils se montraient discrets. C’était leur seul issu pour fuir la folie qui s’était réveillé dans le monde.
Les images défilèrent de plus en plus rapidement et devinrent insoutenables pour Alan. La résonance s’emballait ! La route. Les villes qui dépérissaient. Les groupes qui s’entretuaient. Les ressources qui s’amenuisaient. Une jauge d’essence qui baissait toujours plus. L’enfer. Il devinait que cette pensée s’accordait avec ce flot qui inondait sa vue et sa mémoire. Un nouveau fragment. Il sentit immédiatement que celui-ci semblait plus récent et important. Il défilait bien plus lentement malgré l’intensité qui lui compressait la tête.
Leur voiture s’arrêta à un bourg. Un village qui paraissait avoir été déserté ou du moins, plus personne ne sortait. Le trio cherchait un endroit abrité pour se reposer. Ils envisageaient aussi de faire le tour des véhicules pour siphonner de l’essence. Ils furent soulagés en trouvant un espace caché et discret, mais ils se rendirent compte que le lieu était déjà occupé. Une moto était garée, équipée pour tout type de terrain ainsi que de lourdes caisses pour du voyage. Ariane remarqua tout de suite que la silhouette qui dormait à même la selle était une femme. Son sweat était large et la capuche masquait sa tête, mais son pantalon ajusté et ses épaisses bottes ne la trompaient pas sur son genre.
Alan parvint enfin à se défaire de la vision d’Ariane et son regard resta rivé sur la motarde. Pourquoi avait-il un mauvais pressentiment ? Un mouvement d’épaule presque imperceptible attira son attention. Elle ne dormait pas ! Alors que le trio trouva un compromis, les deux hommes descendirent de voiture. Ils allaient la convaincre de venir avec eux, les routes n’étaient pas sûres pour une femme. De son côté, Ariane n’avait pas quitté le volant, simple mesure de sécurité.
Ils s’approchèrent doucement de la moto, sans distinguer les mots qu’ils prononcèrent pour se signaler. Alan se figea sans comprendre lorsque les deux hommes s’effondrèrent. Que s’était-il passé ? Il n’avait lui-même pas réussi à suivre tant l’attaque n’avait duré que quelques secondes. Ariane restait également inerte en n’ayant pas réalisé ce qu’il venait de se produire. La femme, elle, se tenait sur la défensive, debout sur la selle de sa moto sans que celle-ci ait vacillé. Alan demeura un instant perplexe. Elle avait pris une étrange posture…
Un cri perçant de désespoir s’éleva lorsque l’attaquante posa son regard vert terne sur Ariane. Elle se redressa sur ses jambes tout en tirant un couteau de sa ceinture. Les pneus crissèrent alors qu’une mare de sang se formait autour de ses compagnons à terre. La jeune femme pleurait et paniquait, mais ce qui marqua le plus Alan, c’était cette motarde. Elle paraissait absente, mais son expression s’avérait terrifiante. Il pouvait sans peine lire une profonde colère teintée d’amertume. C’était comme si l’instinct lui permettait de se mouvoir. Une longue mèche blonde, presque blanche, s’échappait de sa capuche. Pourquoi dans ce souvenir, c’était cette furie qui le marquait le plus alors qu’Ariane avait détourné le regard dès l’instant où elle avait appuyé sur l’accélérateur ?
Un autre fragment prit place. L’immense édifice devant elle était révélateur : elle avait atteint son but, mais seule. Alan découvrit l’envers du décor, ce que lui, dans les étages les plus élevés ne pouvaient pas voir. Le pied de la tour était composé d’innombrables camps de fortune et sévèrement encadré. Il ne saurait définir un chiffre juste en observant les tentes. Ariane resta quelques jours, à attendre son accès, tout comme des familles entières depuis plus d’un mois. Il était dégouté. Ce qu’il faisait l’écœurait et pourtant, les places qu’il libérait s’avéraient en réalité dérisoires.
Un matin, plusieurs hommes vinrent la chercher. Toute la tente demeura hagarde avant de supplier de les prendre eux aussi, qu’ils patientaient depuis trop longtemps. Ariane se fit emmener de force sans qu’on lui fournisse la moindre explication. Après un contrôle médical, on lui offrit un logement raisonnable. Elle ne comprenait pas, mais elle se sentait en sécurité. Elle allait pouvoir se reposer. Elle n’avait qu’à faire attention que l’on ne démasque pas son passé de Visiteuse… Le matin suivant, plusieurs hommes pénétrèrent le petit appartement. Elle avait tout juste eu le temps de se préparer pour sortir un peu. Cette fois-ci, elle fut réellement trainée dehors. Elle hurlait, ne comprenait pas ce qu’il se passait, jusqu’à ce qu’elle arrive devant lui…
Alan s’efforça de s’arracher de la résonance. Il en avait assez vu et il risquait de tomber dans une boucle qui allait lui faire perdre la tête. Il se sentait si épuisé. Sans conteste, c’était la plus large résonance qu’il ait vécu, mais également la pire. Avec peine, il parvint à reprendre pied avec sa réalité. La femme qu’il tenait avait les yeux révulsés, totalement en état de choc. Elle avait connu des horreurs et lui, il venait de les raviver avec violence. Une image le frappa : cette femme sur sa moto. Pourquoi son visage lui restait autant en tête ? Se réveiller. Il devait à tout prix se réveiller !
Il la relâcha en la poussant légèrement à dériver. Mais quel chaos avait-il encore provoqué ? Qu’allait-il lui arriver maintenant ? Il ne comprenait pas l’intérêt de cette immersion. Était-ce parce qu’elle avait eu affaire aux Nightmares ? Pourquoi… Son cheminement de pensées prit brutalement fin en même temps que la défense d’Ariane l’avale avec une violence qui défiait les pires qu’il avait déjà encaissés.
De la lumière l’aveugla sans qu’il puisse fermer les yeux ou bien s’en cacher. Son corps était devenu si lourd et si engourdi. Rien n’existait, pas même sa réflexion. Cependant, la sensation qu’on lui tire un fil de la tête était bien présente. L’Amplificateur. Encore et encore…