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Carmina-Xu
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37

Alan sortit de la clinique en allumant une cigarette et il se frotta les yeux de fatigue. Il s’était réveillé de son immersion depuis à peine une demi-heure et il était content que ce soit la dernière de la semaine. Son regard se releva en entendant un moteur ronfler deux fois et il souffla en constatant que son chauffeur était déjà arrivé. D’un geste vif de la main, il lui accorda un signe agacé pour lui faire comprendre qu’il allait attendre, bien décidé à terminer sa cigarette. Avec des immersions comme il venait d’avoir, c’était son seul moyen pour gérer un tant soi peu son stress.

Définitivement, il détestait les rêves des hauts gradés militaires. Cet avis s’était même renforcé ces dernières années sans savoir pourquoi. Pour le cas qu’il venait de traiter, c’était bien trop étrange pour une simple affaire d’assurance. Tout ce qu’il avait découvert concernait bien plus le domaine de la sécurité intérieure du pays. Sans compter cette femme qui prétendait être Nightmare lui glaçait le sang. Elle répondait aux caractéristiques de celui qui hantait ses songes. Pourtant, il avait toujours pensé qu’il s’agissait d’un homme… Cependant, son demi-masque au sourire cauchemardesque lui avait paru bien moins effrayant cette fois-ci. Cette immersion venait de lui prouver que ce n’était pas seulement un criminel, mais peut-être un groupe. Peut-être qu’il ferait mieux de remonter ses observations en de la décharge à monsieur Polen. Il était Autrichien, il comprendrait sans peine ce que lui avait manqué. Encore une fois, il avait le sentiment que ça ne servirait à rien. Ce constat ne l’étonnait même plus.

Alan se frotta une tempe, une légère douleur lui perçait la tête comme une aiguille. Ce mal lui confirmait que son raisonnement existait déjà dans sa mémoire abimée. Rien de rassurant à ses yeux. Ce malaise de connaitre des informations importantes sans pouvoir s’en souvenir et les formuler revenait encore une fois. Il cherchait une solution, mais noter sous une quelconque forme les pensées qui aboutissaient à ce désagrément n’était pas la meilleure des idées. Cela pourrait se retourner contre lui.

Il écrasa sa cigarette et se dirigea la voiture sans se presser. Il jeta un œil à l’heure et siffla d’agacement en devinant qu’il allait rejoindre l’hôtel sans pouvoir en ressortir. Il réalisait à quel point ses libertés étaient restreintes lorsqu’il se trouvait à l’étranger. Il ne pouvait même pas visiter un peu la ville alors que c’était la première fois qu’il se rendait à Vienne ! Le temps s’annonçait long dans sa chambre après avoir rédigé son rapport… De plus, il ne savait pas s’il allait pouvoir contacter Ayana étant donné qu’elle avait été envoyée en déplacement en Afrique du Sud.

Il resta muet comme une tombe en voiture. C’était le cas de dire, plus ça allait, moins ça allait… Il remettait de plus en plus en cause la HDC maintenant qu’il remarquait toutes ces petites choses qui lui semblait normal avant. Il sentit son téléphone vibrer et en le regardant, il découvrit que c’était Hugo. Il ouvrit le message :

— Hey mpn canard ! Tu devineras jamais !

— J’antucipe : j’veux pas savoir, répondit-il aussitôt en faisant volontairement la faute.

Alan comprit aussitôt qu’Hugo avait des nouvelles à lui donner et il l’avait imité pour signifier qu’il était libre pour discuter. En revanche, il le détestait vraiment quand il l’appelait comme ça ! Il enchaina avec ironie :

— Tu as encore fait hurler un député avec tes questions ?

— Nan, c’est trop habituel ça.

— Tu fais peur quand tu sors des trucs comme ça… Aller envoie, tourne pas autour du pot

— Je suis plus célibataire ! lui lança Hugo sans plus de forme.

— AH ! renvoya Alan. Il est au courant au moins ? ajouta-t-il dans un deuxième message.

— Arschlod ! Bien joué, j’admets, reconnu son ami friand de ce genre de répartie.

— Cinq consonnes, bon score ! s’amusa à relever Alan.

— Oui, il sait dans quoi il s’embarque. À force de parler de toi, il a envie de te rencontrer ! ajouta Hugo avec son habitude de faire un message par phrase.

— Ah ouais t’en es là… Je rentre de Vienne demain et je fais ma décharge dans la journée. Après je suis libre jusqu’à mardi.

— Ok ! Je te tiens au courant ! Il est aussi souvent pris par son travail, il n’a pas toujours le temps.

— Moi aussi, je t’apprends rien. Tu sais bien que j’ai pas toujours du repos en dehors des week end… Quand je suis en Allemagne !

— Ouai je sais, j’arrange ça t’inquiète.

— Tu gères blondunet.

— Qu’est ce que tu veux… je suis lr meilleur !

Alan leva les yeux au ciel après avoir lu le dernier message en retenant un sourire. Définitivement, la modestie, ce n’était pas son truc. C’était même surprenant qu’il n’ait pas lancé sa réplique entière cette fois. Quoiqu’il en soit, Hugo lui avait donné une excellente nouvelle avec discussion qui, une fois n’était pas coutume, avait encore tourné à la joute verbale. Il avait trouvé l’homme qu’il lui fallait pour son projet. Ça avait pris du temps, plus de six mois et il espérait que ça valait le coup. Si Hugo l’annonçait ainsi, c’était qu’il était sûr de lui. En revanche, il restait sceptique qu’un hacker ose se montrer à celui qui avait besoin de ses services. Néanmoins, il ne s’en préoccupa pas. Son ami avait le don pour dénicher des personnes aux profils atypiques.

Il soupira en regardant la belle ville qui défilait sous ses yeux, il aurait vraiment aimé visiter le coin. Ayana avait bravé les lois concernant les immersions et finalement, lui aussi y avait pris gout d’une certaine manière. Elle lui permettait de découvrir les pays qu’il n’avait pas eu l’occasion de voir. Il regrettait de réaliser que sa femme n’était pas soumise aux mêmes contraintes que lui durant ses déplacements. Il se frotta à nouveau le visage. Les six immersions successives sans décharge de la semaine le fatiguaient de plus en plus. Celle d’aujourd’hui n’avait pas été la pire pourtant. Il avait hâte de rentrer à Berlin et de passer sur cette maudite machine pour soulager sa mémoire si celle-ci ne le la lui volait pas encore une fois. Il allait vraiment finir par se mettre des claques avec cette sale impression « d’avant » ! Il était convaincu que même sans dysfonctionnement, l’Amplificateur pouvait causer des dégâts.

Il descendit dès qu’il le put de la voiture quand il remarqua qu’il était arrivé à l’hôtel. Il n’avait qu’une envie : quitter son costume et essayer de contacter Ayana. Il n’oubliait pas qu’il devait aussi rédiger son rapport, mais il avait besoin de se changer les idées, de ne plus être le Passeur, mais juste « Alan ».

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