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Chiara
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5. Alcide

Deux ans après le traité, la vie à Thèbes suivait son cours.  Étéocle et Polynice régnaient ensemble comme convenu sur la cité. Mon père les aidait en les conseillant. Oedipe était mort quelques mois plus tôt alors Antigone était revenue parmi nous. Je venais d’avoir 16 ans. C’était l’été. Je profitais de la chaleur, loin de me douter que ma vie était sur le point de basculer. J’allais petit à petit cesser d’être un témoin sans importance de la vie, et devenir enfin, actrice de ces mythes dont on a tous entendu parler. J’étais jeune et pensais tout savoir de la vie.

Comme chaque année, les hérauts d’Erginos n’allaient pas tarder à venir chercher le bétail. Évidemment, ils ne se contentaient pas simplement de récupérer les bêtes et de repartir. Non, cela aurait été trop simple. Ils en profitaient aussi pour ravager un peu la cité, voler quelques vivres, et profiter des femmes, bien entendu.

Pour nous protéger mes cousines et moi, mon père, en accord avec Étéocle et Polynice, nous envoyait à la campagne, accompagnées de mes frères, Hémon et Ménécée. Selon lui, plus nous étions loin de la ville au moment où les Minyens viendraient, mieux nous nous en porterions.

Afin de ne pas éveiller les soupçons sur nous, nous nous habillions comme des paysans. Comme ça, si l’envie prenait aux hommes d’Erginos de croiser notre route, ils ne paieraient certainement pas attention à nous. Une simple paysanne est bien moins attirante que la cousine des rois de la cité.

Nous avions pris l’habitude de nous rendre sur les bords d’une des rivières dans la forêt. Ce lieu paisible se situait loin de la route qu’empruntais les hérauts. Antigone et moi nagions dans la rivière pour nous rafraichir. Les températures en été étaient souvent très chaudes. Nous passions donc régulièrement nos après-midi dans l’eau.

— Allez Hémon ! Joins-toi à nous ! Il fait si chaud ! Te rafraichir ne te ferait pas de mal, tentais-je sans grand succès de convaincre mon frère.

Hémon détestait l’eau. Il détestait la campagne aussi. Lui, il préférait largement passer son temps dans les archives de la ville où à la bibliothèque.

Ménécée, au contraire, adorait nos escapades à la campagne. Il en profitait toujours pour nous embêter Hémon et moi. S’il n’était pas encore dans l’eau avec nous ce jour là, c’est parce que la dernière fois je m’étais débrouillée pour cacher ses vêtements dans la forêt qui nous entourait. Je crois qu’il n’a pas trop apprécié les chercher pendant plus d’une demi-heure. Antigone et moi, en revanche, nous avons beaucoup ri. C’est l’un de mes souvenirs préféré de mon grand-frère. Une belle après-midi pleine d’insouciance et de jeunesse.

— Allez frérot, dit justement Ménécée en se joignant à ma cousine et moi dans la rivière après avoir pris soin de mettre ses vêtements hors de ma vue. Une petite baignade ne te fera pas de mal.

— Non, honnêtement je m’en passerais, répondit Hémon.

— Parce que tu crois que tu as le choix ! Comme c’est naïf de ta part !, rétorqua Ménécée.

Sur ces mots, il souleva Hémon de terre et le porta jusque dans la rivière où il le balança tête la première, et tout habillé qu’il était, dans l’eau.

— Je vais te …, commença Hémon en se jetant sur son bourreau.

— Essayes un peu pour voir !, le challengea Ménécée.

Antigone et moi étions pliées de rire. Impossible de nous calmer. J’étais si heureuse d’avoir retrouvé ma cousine. Son rire s’était fait rare depuis son retour à Thèbes. La mort de son père l’avait particulièrement affectée. Désormais, elle était orpheline. Bien sûr, elle avait toujours ses frères et sa sœur, et mon père traitait mes cousins comme ses propres enfants, mais ce n’était plus comme avant. Les évènements des dernières années avaient profondément marqué Antigone qui s’était refermée sur elle-même. Seul Hémon, bizarrement, arrivait parfois à lui décrocher un sourire lorsqu’ils discutaient tous les deux au coin du feu.

Après cette pause aquatique, je m’éloignais du groupe pour me rhabiller tranquillement. J’en profitais aussi pour ramasser quelques baies sauvages, car je mourrai de faim.

Je ne m’étais pas rendu compte que je m’étais autant éloignée du campement que nous avions établi plutôt quand une voix inconnue me tira de mes pensées.

— Qu’avons-nous là ?, demanda la voix trop grave et éraillée pour être celle d’un de mes frères. T’es un beau petit morceau toi ! Qu’est-ce que tu fais toute seule en forêt, tu t’es égarée ?

Lentement, je me redressais pour regarder mon interlocuteur dans les yeux. Je ne pus empêcher mon regard de détailler la tenue de l’homme face à moi : il portait une armure, mais ce n’était pas celle de ma cité. Non, il s’agissait d’un Minyen, sûrement l’un des hérauts envoyés par Erginos. Je fis tout mon possible pour masquer ma peur en jetant un regard de défi au soldat qui me faisait face. Intérieurement je tremblais comme une feuille.

— Alors comme ça tu as perdu ta langue ?, m’interrogea-t-il.

— Pas le moins du monde, répondis-je en croisant les bras sur ma poitrine. C’est vous qui semblez être perdu dans cette forêt ! Que faites-vous seul ici ?

J’aurais mieux fait de me taire, car ma réplique ne sembla pas plaire à l’homme qui me faisait face.

— Oh, mais je ne suis pas seul, ma jolie, répondit-il avec un air mauvais dans le regard et le sourire en coin. Si tu veux, je t’emmène avec moi et je peux te présenter à mes amis. Je suis certain qu’ils seraient ravis de faire ta connaissance.

Je déglutis avec difficulté. J’étais jeune, mais je savais tout de même comprendre les sous-entendus graveleux. J’étais trop loin de là où j’avais laissé mes frères et mes cousines pour crier à l’aide. Je choisis donc de me défendre comme je pus, avec des mots. Après tout, si les hommes disposent de la force physique, les femmes, elles, peuvent bien se servir de la force des paroles.

— Je n’ai pas la moindre envie de faire connaissance avec tes amis. Je ne suis pas intéressée et d’ailleurs je suis attendue.

Sans y croire vraiment je fis lentement demi-tour et commençais à me diriger vers la rivière où j’avais laissé mes compagnons. Cependant, au bout de deux pas, une main saisit mon poignet et m’entraina vers l’arrière.

— Je crois que tu n’as pas bien compris ma belle, grogna-t-il tout près de mon oreille, tu n’as pas vraiment le choix. Maintenant, sois gentille et suis-moi sans faire d’histoire.

C’était fort mal me connaitre que de croire que je ne ferais pas d’histoire. Alors que le Minyen commençait à m’entrainer vers son propre campement, je me mis à hurler. Avec un peu de chance, la forêt pourrait faire porter mes cris. Quelqu’un m’entendrait et viendrait me récupérer. Je n’y croyais pas vraiment, mais qui ne tente rien n’a rien.

Arrivée au campement des hommes d’Erginos je commençais à perdre espoir. Je me mis à redoubler d’efforts en priant pour que n’importe qui entende mes cris.

— Que se passe-t-il ici ?, raisonna une voix qui ne m’était pas tout à fait inconnue cette fois-ci.

— Retourne d’où tu viens jeune homme. Ce qu’il se passe ici ne regarde que moi et la jolie fille ici présente qui ne va pas tarder à la fermer.

Il matérialisa ses paroles en me donnant un coup dans les côtes qui me coupa le souffle. Je tentais alors de me débattre pour échapper à sa prise mais il me tenait bien trop fermement.

— Je n’ai pas l’impression que la jeune fille a très envie de se trouver ici. Et si tu la relâchais et que nous discutions un peu ?, suggéra le nouvel arrivant.

Mon ravisseur relâcha sa prise et se tourna vers l’homme qui venait de faire irruption l’interrompant dans ses projets avec moi.

— Qui es-tu, toi, d’abord ?, demanda le soldat au jeune homme.

— Je pourrais vous retourner la question. Que font des soldats Minyens si proche de Thèbes ?

Les hommes d’Erginos éclatèrent tous de rire. Je fus tentée d’en faire autant. Il fallait vivre dans une grotte pour ignorer l’existence du traité conclu entre Créon et Erginos. Évidemment je n’en fis rien. Je ne voulais pas attirer leur attention sur moi à nouveau.

— Nous sommes là pour rappeler à ces saletés de Thébains la clémence de notre roi qui serait parfaitement en droit de faire couper le nez, les oreilles et les mains de tous les hommes de la cité !, expliqua avec mépris un autre soldat Minyen qui avait assisté à toute la scène.

Je vis que cette explication ne plut pas à l’inconnu. Un éclair de fureur passa dans ses yeux, de magnifiques yeux bleus au passage, qui sous le coup de la colère passèrent à un gris orageux. J’étais certaine d’avoir déjà vu ces yeux quelque part, mais où ? Impossible de m’en rappeler sur le moment.

Avant même que je me rende compte de ce qu’il se passait, l’homme dont j’ignorais le nom se jeta sur les soldats et leur trancha à tous le nez, les oreilles et les mains.

— Maintenant, retournez chez vous et ne remettez plus jamais les pieds ici ! Me suis-je bien fait comprendre ?, lança-t-il après avoir mutilé la dizaine d’hommes présents sur le campement.

Moi pendant ce temps là je n’avais absolument pas bougé d’un pouce, bien trop absorbée par la scène sanglante qui s’offrait à moi. Je ressentais un étrange mélange de peur, de dégout face à la violence de ce qui venait de se dérouler, et de soulagement d’être débarrassée des soldats d’Erginos.

— Ça va ?, me demanda le jeune homme en s’approchant de moi. Tu es toute pâle. Viens, suis-moi, il faut que tu t’asseyes cinq minutes.

Sans même réfléchir, je me laissais guider par lui. Mes pieds avançaient tout seuls. J’avais l’impression d’avoir quitté mon corps, que rien de tout cela n’était réel, et que bientôt je me réveillerais dans mon lit, à l’abri du danger, dans le confort de ma chambre. Voir tant de sang et de membres détachés des corps auxquels ils appartenaient m’avait un peu ébranlé et j’étais en état de choc.

Au bout de quelques minutes assises aux pieds d’un arbre, il semblerait que j’ai suffisamment repris des couleurs pour que mon sauveur tente à nouveau de lancer la conversation.

— Alors, commença-t-il, tu peux m’expliquer ce qu’une jeune fille faisait seule dans les bois en si charmante compagnie ?

Ça commençait bien ! Comme si j’avais choisi de me retrouver au milieu de ces hommes. Il me parlais comme si j’étais une enfant. Je n’aimais pas du tout être prise de haut par des hommes arrogants.

— Alors déjà, je ne suis pas seule. Je me suis éloignée de mon groupe d’amis. Nous profitions de l’après-midi au bord de la rivière, mais emportée par mes pensées, je me suis éloignée. C’est alors que ce rustre m’a trouvée et contrainte de venir avec lui, expliquais-je à l’inconnu.

— Je vois. Heureusement que j’étais de passage alors ! Tu avais visiblement besoin d’un héros pour te porter secours car tes compagnons n’ont pas eu l’air de s’intéresser à toi.

— Ça va les chevilles ? Attention, elles risquent de gonfler ! J’aurais parfaitement pu m’en sortir toute seule.

— Si tu le dis. Mais de mon point de vue, tu étais plutôt mal partie.

Je pense qu’à cet instant-là je n’étais plus pâle du tout, mais rouge de colère. Non, mais pour qui se prenait-il ? À quel moment une personne peut-elle avoir un égo aussi disproportionné ? Je bouillonnais intérieurement.

Avant de faire ou de dire une bêtise, je fis le choix de me lever et de me diriger vers la rivière où mes frères devaient s’inquiéter de mon absence. M’énerver après lui n’aurait servit à rien. Je n’osais même pas imaginé ce qu’il pourrait me faire alors que je me trouvais seule et désarmée face à lui.

— Et bien, merci, dis-je en époussetant mon péplos. Il est temps pour moi de retourner d’où je viens. Bonne continuation, monsieur le mégalo.

Il faut croire que mes paroles ont dépassé mes pensées à cet instant là. Je n’ai pas pu m’empêcher de lancer une pique à l’inconnu. Si j’avais eu un peu de bon sens, je me serais rappelé qu’il venait de mettre à mal dix hommes à lui tout seul, mais apparemment, je n’en avais pas.

— Attends !, m’arrêta-t-il. Je ne sais même pas comment tu t’appelles.

Lentement, je me retournais vers mon interlocuteur.

— Quelle importance ?, lui demandais-je alors. Moi non plus je ne connais pas ton nom.

Sur ce, je commençais à reprendre ma route, mais de nouveau, sa voix m’interrompit dans mon élan.

— C’est vrai. Et tu ne m’as même pas remercié pour t’avoir sauvé la mise. Comment t’appelait ce soldat déjà ?, il fit mine de réfléchir. Ah ! Oui, ça y est !  Ma jolie.

Il n’a pas osé, pensais-je alors. Mais si, il avait osé. Plus remontée que jamais, je me retournais et me dirigeais d’un pas ferme vers mon pseudo-sauveur.

— Pour ta gouverne, je n’avais pas besoin d’aide. Là, tu me fais perdre mon temps avec tes histoires. Maintenant si tu le veux bien, je suis attendue.

Je tournais alors les talons pour reprendre ma route avant de lancer :

— Au fait, je m’appelle Mégara, mais mes amis m’appellent Még !

Je l’entendis murmurer mon prénom alors que je m’éloignais comme si ça lui disait quelque chose. J’allais rejoindre le sentier qui menait à la rivière quand, pour la énième fois, sa voix me coupa dans mon élan.

— Tu es la fille de Créon n’est-ce pas ! Tu as bien grandi depuis le temps.

— Comment sais-tu cela ? Pourquoi parles-tu comme si tu me connaissais ?, l’interrogeais-je alors en me retournant vers lui, mais sans m’avancer cette fois-ci.

— Mais parce que c’est le cas !, dit-il en me rejoignant sur le bord du sentier à grandes enjambées. Tu ne me reconnais pas ? Non, évidemment. Tu devais avoir quoi ? Cinq ans quand j’ai quitté Thèbes.

— Cela ne me dit toujours pas qui tu es ?

— Évidemment, où sont mes bonnes manières. Alcide, le fils d’Alcmène et d’Amphitryon. Enfin, Amphitryon n’est pas vraiment mon père, mais c’est tout comme. Tu dois certainement connaitre mon frère, Iphiclès.

Voilà pourquoi sa voix et son regard me semblaient si familiers !, songeais-je alors.

Il y a des années de ça, Amphitryon et sa femme, Alcmène, s’étaient réfugiés à Thèbes. Electryon, roi de Mycènes et père de cette dernière, avait imposé des épreuves à son gendre avant de l’autoriser à consommer son mariage. Amphitryon réussit les épreuves, mais tua par accident son beau-père. Le jeune couple dut alors partir en exil et se réfugia à Thèbes. Peu de temps après deux garçons, des jumeaux, virent le jour. D’après les bruits de couloir, l’un était le fils d’Amphitryon, mais  l’autre celui de Zeus. Il faut croire que les rumeurs étaient vraies. Les deux frères étaient très différent l’un de l’autre. Le jour et la nuit. La seule chose qu’ils avaient en commun c’était leur regard. Les magnifique yeux bleus de leur mère.

Alcide avait quitté Thèbes quand il avait quinze ans afin d’être formé par Chiron, le centaure. J’avais effectivement cinq ans à l’époque. Son frère, Iphiclès, était quant à lui resté à Thèbes où il épousa son amour d’enfance, Automéduse, avec qui il eu un fils, Iolaos. Le petit garçon , qui était aussi mon ami malgré notre écart d’âge, avait désormais onze ans et n’avait jamais rencontré son oncle qui se tenait devant moi.

Je savais qu’Acide devait rentrer à Thèbes. Ses exploits avaient déjà fait le tour de la Grèce. Il devait rentrer plus tôt, mais il a été contraint de faire un détour par Thespies pour vaincre le lion du mont Cithéron qui ravageait les troupeaux du roi Thespios.

Je pris le temps de détailler Alcide des pieds à la tête de manière totalement inconvenante. Il devait avoir environ 26 ans si mes souvenirs étaient bons. Il était grand, très grand. Si bien que pour le regarder dans les yeux il fallait que je lève la tête. Son corps était très musclé, preuve incontestable de l’entrainement qu’il avait reçu pendant toutes ces années.

— Ce que tu vois te plait ?, me demanda-t-il les lèvres retroussées en un sourire autosuffisant.

Ce serait l’homme idéal, si seulement il n’ouvrait pas la bouche ! Je levais les yeux au ciel et repris mes esprits en me rappelant des autres rumeurs qui circulaient à son sujet. Un sourire m’échappa et il le remarqua.

— C’est moi qui te fais sourire ?, demanda-t-il sans se départir de son air malicieux.

— Non, enfin, si en quelque sorte, lui répondis-je.

C’est à cet instant que je me rendis compte que le mieux pour vérifier les rumeurs était de demander directement à la source.

— C’est vrai ce qu’on dit sur toi ?, demandais-je alors innocemment.

— On dit énormément de choses sur moi, Még. Il va falloir être plus précise princesse si tu veux obtenir des réponses. Mais si tu veux tout savoir, oui j’ai tué le lion seul, et à mains nues.

Je retins un soupire d’exaspération. Je voyais bien que je n’étais pas au bout de mes peines avec lui. Un tel égo devait être lourd à porter.

— Non, je me demandais plutôt si les filles du roi Thespios étaient sympathiques, dis-je sur le ton de la discussion.

L’humeur d’Alcide changea drastiquement. Qu’est-ce qu’il croyait ? Bien sûr, tout le monde savait qu’il avait tué le lion qui semait la terreur à Thespies. Mais tout le monde parlait aussi d’un autre de ses exploits. Des exploits d’un tout autre genre. On dit que le roi Thespios, qui n’a ni plus ni moins de cinquante filles, voulait qu’Alcide soit le père de ses petit-enfants. Alors, ce dernier aurait passé une nuit avec chacune des « Thespiades » comme on les appelait.

— Et bien, tu as perdu ta langue ?, insistais-je un peu.

— Je ne crois pas que ce soit des histoires pour tes oreilles  Mégara, déclara-t-il d’un ton sans appel.

— Non en effet. Mais vu ton changement d’attitude, je dirais que ça te dérange que je sois au courant de tes exploits.

Il ne répondit rien. J’appris plus tard qu’Alcide avait été drogué par ce fou furieux de Thespios. Des 50 filles du souverain, seule l’une des filles ne fit pas l’expérience des ardeurs du jeune homme. Mais bon, nous sûmes quelques mois après le retour du héros en devenir que l’une des sœurs eu des jumeaux. Alcide était donc père de cinquante enfants à seulement 26 ans, rien que ça. De quoi rebuter n’importe quelle femme selon moi.

Nous poursuivîmes notre chemin en silence jusqu’à rejoindre mes frères et mes cousines.

— Még ! Bon sang ! Où étais-tu ? Tu sais très bien que tu n’es pas censée t’éloigner, me sermonna Hémon.

— Tout va bien, essayais-je de le rassurer. Je suis de retour, et en un seul morceau comme tu peux le constater par toi-même.

— Pour une fois je suis d’accord avec Hémon, Még !, intervint alors Ménécée. Tu nous as fait une sacrée peur, dit-il en me serrant dans ses bras.

Je grimaçais légèrement à cause de la douleur que cette étreinte fraternelle occasionna à mes côtes encore endolories des coups du soldat. Alcide se gratta la gorge pour que les garçons remarquent sa présence.

Mes frères et l’homme qui se tenait face à eux avaient été amis pendant leur enfance, malgré leur légère différence d’âge. Hémon et Ménécée étaient encore très proches d’Iphiclès, son frère, ils furent donc ravis de retrouver Alcide. Leur bande était enfin au complet si l’on pouvait dire ça ainsi.

La joie des retrouvailles passée nous mangeâmes tous ensemble et décidâmes que nous rentrerions à Thèbes le lendemain dès l’aube.

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