Alan peina à retrouver ses esprits. Il avait encore ce truc sur la tête qui lui donna l’impression de suffoquer et la panique monta en lui. Son corps le lançait et le tirait, mais qu’est-ce qu’il avait pris pour avoir aussi mal ? Il contrôla son souffle pour garder la tête froide et tenta de bouger, mais il comprit vite qu’il était assis et surtout solidement attaché. Il n’arrivait même pas à obtenir un semblant de jeu avec ses liens dont il ne parvenait pas à définir la nature et qui lui brûlait la peau. Là, il était vraiment dans la merde…
Comme toute réponse à sa pensée, un ricanement incontrôlable lui échappa. Il s’efforçait à ne pas paniquer, mais la nervosité était devenue trop grande. C’était trop pour qu’il maitrise ce tic. Il s’était fait enlever ! Ça allait mal terminer pour lui, il ne voyait pas d’autre conclusion. Quelques Passeurs qui avaient vécu une situation similaire dans le monde et la fin de l’histoire étaient loin d’être joyeuse. En étant le pion préféré de monsieur Polen, il se demandait si finir dans la Sprée rapidement n’était pas la meilleure issue…
Alan secoua vivement la tête pour chasser ses réflexions, peu importe si ça lui donnait la nausée. Raisonner de cette manière n’allait qu’empirer son état ! Il la laissa basculer en arrière, à s’en plier le cou, et s’efforça à retrouver son calme. Si ses émotions déraillaient, sa respiration allait suivre. Ses paupières se fermèrent pour se concentrer sur ses autres sens. Sans surprises, la chaleur restait écrasante, mais il sentait la lourdeur d’un orage qui approche. Son nez lui faisait supposer un entrepôt ou quelque chose du genre. Une odeur de poussière et de métal régnait. Quant à son ouïe… De toute évidence, son appareil avait grillé. Il n’entendait plus rien à gauche alors que de l’autre côté, il y avait un bruit de fond industriel. À grands coups de grimaces, il tenta de vérifier s’il portait toujours sa prothèse en bougeant son oreille. Avec l’habitude, il ne le sentait plus. Il semblait en place, donc il avait bien lâché, conclut-il en ricanant à nouveau sans chercher à se retenir.
Il laissa sa tête rouler sur le côté. Qu’est-ce qu’il s’était passé ? C’était flou, il en avait frappé quelques-uns, deux ou trois. Puis l’un d’entre eux… Alan hésita, puis éclata de rire. Qu’est-ce qu’on lui avait encore infligé pour que sa mémoire flanche comme ça ? Malgré sa surdité partielle, il remarqua des pas sans parvenir à les situer dans l’espace. Il n’était donc pas seul… Un nouvel éclat nerveux le secoua, mais dans quel merdier se trouvait-il ? Un son l’arrêta net, semblable à celui d’un talkie-walkie, et un homme remarqua en allemand :
— Il est réveillé et il a l’air d’avoir déjà pété une durite ! C’est exceptionnel comment il se marre.
— Ok, elle arrive avec le Visiteur. Ça l’arrange qu’il soit instable, répliqua une seconde voix numérique.
— Un p’tit touriste… marmonna Alan en français avant de rire à nouveau.
— Nan mais t’entends ? Ce mec est fêlé, c’est la première fois que je vois ça !
L’homme n’obtint aucune réponse en retour. Alan avait conscience qu’il passait pour un gars dont les nerfs avaient lâché. Ce n’était pas encore tout à fait le cas… Enfin pour l’instant. Un Visiteur ? Pas de doutes possibles, ils voulaient lui soutirer un maximum d’informations. Autant dire qu’ils avaient fait bonne pioche avec lui ! Des secrets, des vérités, des tabous, il en connaissait tant. Trop. Des renseignements, qui, sous aucun prétexte, ne devaient pas sortir de son esprit. Alan déglutit difficilement. Si Ayana avait été aussi prise, ça aurait été carrément un jackpot.
Il bascula à nouveau la tête en riant. Peur, panique, angoisse. C’était certainement ce qu’ils espéraient pour le fragiliser. Briser ses barrières et ouvrir les portes de son rêve au Visiteur. En réalité, une profonde rage le secouait. Il ne comptait pas se laisser siphonner la mémoire sans lui en faire voir de toutes les couleurs ! Ce pseudo Passeur des tréfonds allait en baver !
Son rire s’arrêta un instant. Quitte à être perdu, pourquoi ne pas essayer de pousser les limites de ses variances ? Son silence se révéla éphémère car il recommença à ricaner. Puis, il pouvait volontairement lui envoyer sa défense ! Des nouveaux pas coupèrent le fil de ses divagations. Des talons. Il y avait donc bien une femme. Elle était accompagnée, mais sa demi-ouïe ne lui permettait pas d’en distinguer plus. Puis la remarque hachée d’un traducteur vocal en allemand le prit au dépourvu :
— Je veux qu’on me ramène le bouffon qui a eu l’idée d’utiliser un shocker sur un Passeur.
— Vous auriez eu l’air franchement con si ça m’avait grillé une bonne fois pour toutes, ironisa-t-il à nouveau en français sans se priver de rire. Qu’est-ce que vous voulez les tocards ? reprit-il en allemand avec la confiance d’une personne qui n’avait plus rien à perdre. Peut-être que je traumatiserais pas le p’tit touriste !
— Maldito niño… Je vois que tu t’es toujours pas débarrassé de ce tic insupportable, commenta la femme en français. Comment as-tu pu avoir le même que ton père sans jamais l’avoir vu ? Déjà que tu as sa tête, c’est pas une référence.
Le rire d’Alan s’étouffa instantanément en entendant cette voix et les faits qu’elle lui lançait au visage. Il se décomposa davantage, ces deux premiers mots ne laissaient aucun doute sur la personne qui venait de les prononcer. Heureusement qu’il portait ce foutu sac sur sa tête pour ne pas offrir son désarroi à cette femme perfide… Marika. Elle était vraiment revenue… Pourquoi venait-elle le martyriser vingt ans plus tard ? Son dégout franchit la barrière de ses lèvres :
— Marika… Tu pouvais pas rester dans le truc miteux qui te sert d’appartement à Marseille ?
— Quel fils indigne ! siffla-t-elle en lui arrachant le sac de la tête.
Alan suivit le mouvement sec du tissu. Il grimaça de gêne et la lumière agressive lui fit plisser les yeux. Cependant, il s’efforça pour se redresser et faire face à cette femme qu’il haïssait depuis toujours. Il cracha ses paroles tout en gonflant le torse pour la défier :
— Quelle mère pathétique ! Les chiens ne font pas des chats n’est-ce pas ?
— Et ce n’est pas en te cachant que tu te mettras à miauler ! compléta-t-elle avec dédain. T’as vraiment la gueule d’Amar au même âge, c’est fou la génétique… T’as combien d’ailleurs ? Trente-cinq ans ? Joyeux anniversaire Ribes Junior, souhaita-t-elle d’un air cynique.
— J’en ai trente-sept connasse, siffla-t-il en plantant son regard furieux dans celui de Marika.
Une terrible gifle le fouetta en même temps que sa tête se détourna à cause du choc. C’était une réponse tout à fait appropriée venant d’elle… En ignorant la brûlure qui lui irradiait la joue et la mâchoire, il reprit position pour retrouver ces yeux noirs et colériques. Elle n’avait visiblement pas changé sur ce point. En revanche, ce n’était pas une claque qui le ferait plier, pas après le nombre incalculable qu’elle lui avait déjà mis. Il recommença à rire et de nouveau, elle lui assena un revers pour qu’il se taise. Cette fois-ci, il se redressa plus vivement pour la défier. La douleur s’avérait dérisoire s’il la comparait à cette fierté de lui tenir tête comme il ne l’avait jamais fait auparavant. De toute évidence, le désespoir lui donnait des ailes. Encore une fois, il commit l’affront de lui ricaner au nez en commentant :
— Les habitudes n’ont pas changé apparemment, à claquer quand ça te plait pas… Toi aussi t’es pas la plus éclairée en me baffant ! On t’a jamais dit que la tête des Passeurs est ce qu’il y a de plus précieux ?
— Ça n’a pas l’air d’être un problème quand je vois où tu en es arrivé ! Contrairement à ce que pense Amar, j’estime que tu vas enfin me servir à quelque chose !
À nouveau, son rire s’étouffa en même temps qu’il blêmit. Amar. Amar Ribes… Son père. Elle venait de briser le plus gros tabou de sa vie, celui qu’elle avait elle-même entretenu. Cependant, il retrouva rapidement de la contenance. La HDC lui avait déjà confirmé avec ce foutu dossier que Josh s’était donné du mal à obtenir. L’unique détail qu’il lui manquait lui échappa aussi vite qu’il le pensa dans un commentaire acerbe :
— Tu t’es encore entiché du mec qui t’a laissé en plan en plein déni de grossesse ? Mais putain, quelle blague ! Est-ce qu’il sait au moins que je suis son gosse ?
Il n’était pas certain de vouloir entendre la réponse, mais depuis le jour où il avait tiré ses propres conclusions, ça l’obsédait même s’il le reniait. Est-ce qu’il était vraiment ce « Ribes » ? Pour la première fois, il espérait que la sale peste devant lui se taise avec son sourire hautain plaqué aux lèvres. Un de ses « Tu aimerais bien le savoir, hein ? ». À son tour, elle rit d’un air prétentieux en se sortant une cigarette. Elle maintint un silence avec une mimique qui ne lui présageait rien de bon. Après lui avoir soufflé sa première bouffée au nez, elle remarqua :
— Doué pour les affaires, stupide pour le reste. Même en connaissant ta tête, il a toujours pas fait le rapprochement avec ton nom même s’il est composé maintenant. Il pense toujours que ton nom est une coïncidence. Il n’a jamais pris la peine de te mettre sous surveillance. Je suis déçu, c’était le scénario que je trouvais le plus drôle.
Alan serra des dents. C’était tout à fait le genre de Marika de dire des vérités sans pour autant se montrer direct. Amar était bel et bien son père… Ça ne le surprenait pas qu’elle ait imaginé des hypothèses à ce sujet. À ses yeux, cette capacité à prévoir de multiples dénouements la rendait dangereuse. Un rictus arrogant se plaqua sur son visage. Il en avait contrecarré un malgré tout, même si ce n’était pas ce qu’il avait envisagé au départ.
— En tout cas, on a un intérêt commun depuis quelques années, continua-t-elle sans le remarquer.
— La HDC… Elle vous emmerde bien, hein ? supposa-t-il ironiquement.
— Les affaires du Méridien ne te concernent pas, mais c’est juste. Tu sais observer, après tout, ce n’est pas pour rien que tu es le meilleur Passeur européen. Même moi je dois l’admettre, t’es moins con que je le pensais…
— Bah merde alors, échappa-t-il en se retenant de rire. Tu viens de me lâcher un compliment ? Toi ? Vraiment ?
— Y’a rien à tirer de son téléphone, interrompit le talkie en allemand. Seulement des contacts de la HDC.
— Bah ouais, c’est pas mon téléphone principal connard ! commenta-t-il assez fort pour se faire entendre dans la même langue.
Elle se tourna vers son voisin qui restait particulièrement discret. Alan n’avait d’ailleurs pas encore vraiment prêté attention à lui. Marika occultait tout par sa simple présence. C’était un homme plutôt quelconque, le genre de type qu’on pourrait oublier dès qu’il disparaissait du champ de vision. En revanche, la grosse valise qu’il trainait attira sa méfiance. La poignée était menottée au sien et qu’à la vue de la tension de son bras, elle était loin d’être légère. Alors que sa satanée mère allait porter son téléphone à ses lèvres pour une traduction, il anticipa avec ironie en se laissant couler sur sa chaise comme il le put :
— Je sais réfléchir comme tu dis. Tu penses vraiment que vous pourriez trouver quelque chose d’exploitable alors que c’est ma tablette qui a toutes les données ? Bon, envoie ton guignol, histoire d’en finir, soupira-t-il après un instant. D’ailleurs, je me demande c’est quoi ta variance, reprit-il avec prétention à l’attention du Visiteur en allemand. Désolé si je te martyrise un peu, je n’ai pas été un hôte depuis quinze ans.
— Me martyriser ? répéta-t-il avec suffisance. Mec, j’vais être ton pire cauchemar.
— Parce que tu crois que tu peux la concurrencer ? rit Alan en pointant Marika du menton. On va bien s’éclater tous les deux ! Lequel de nous deux va visiter l’autre ?
Alan entendit un « stop. Prépare-toi » qui provenait du téléphone de Marika pour couper court au dialogue qu’elle ne comprenait pas. Cependant, il remarqua qu’il avait un peu déstabilisé le Visiteur avec sa question. Il bénéficiait d’un gros mensonge par rapport à ses capacités, ça allait peut-être lui servir finalement. L’homme fit une légère grimace dépitée avant de se diriger vers lui sans lâcher sa valise. Il entendit le métal racler le sol. Une chance que le son se trouve du côté de son oreille dysfonctionnelle tant il était agressif. D’un œil suspicieux, Alan le regarda s’installer sur la chaise qu’il venait de tirer en ouvrant sur ses jambes ce qu’il promenait. L’homme parut reprendre confiance lorsqu’il répliqua :
— Mais bien sûr, j’ai hâte de voir ça ! Ta variance est totalement inutile quand tu es un hôte.
— T’en es sûr ? Où tu te fies juste aux infos de la HDC ?
Alan lui servit un rire prétentieux de surcroit à son commentaire. Dans les faits, le Visiteur avait raison. Or, certains détails restaient inconnus du grand public… Même pour lui jusqu’à ces derniers temps ! Il se laissa glisser davantage en reprenant son souffle après son hilarité. C’était quitte ou double comme pari. Il en avait peut-être conscience, mais cela ne signifiait pas qu’il maitrisait cette variance. Néanmoins, semer le doute était tout ce qu’il pouvait faire dans l’immédiat. Regarder Marika tiquer d’agacement à chaque fois qu’il ricanait s’avérait aussi étrangement satisfaisant. Cependant, cette dernière se lamenta :
— Si j’avais remarqué plus tôt que tu rêvais, je t’aurais forcé à devenir mon Visiteur personnel. Vu ton palmarès actuel, tu aurais été redoutable.
— Elle est bonne celle-là… Toi qui vois tout et déduis tout, qu’est-ce que t’as échappé ?
— Je pensais que tu étais dépressif et que tu tombais de l’hypersomnie. Vu l’enfer que tu vivais quand tu étais éveillé, un peu de néant était une bonne échappatoire.
— Fait pas genre d’être une mère, même de façade, tu n’en as jamais été une ! Quitter la France à ma majorité a été ma meilleure décision.
— Je te pensais à Brest d’ailleurs, regretta-t-elle en jetant son mégot. C’est quand j’ai revu Pablo que j’ai réalisé que tu avais réussi à me duper. Maldito niño s’est révélé plus fin d’esprit que moi… Quelle ironie ! Tu suivais des études encadrées par la HDC lorsque je suis remontée jusqu’à toi ! Mais je pouvais pas prendre le risque de tout ruiner. Un Ribes, ça ne passe pas inaperçu, même en Allemagne ! Je suis persuadée que Polen sait quelle mauvaise herbe tu es. Enfin, je me suis dit que tu me deviendras utile plus tard.
Son regard fut attiré par le Visiteur à côté de lui qui baissa le capot de sa valise. Il remarqua qu’il portait un étrange bracelet avec un petit écran. Même de loin, il n’en avait jamais un truc comme ça. En revanche, ce qu’il tenait dans sa main ne lui inspirait aucune confiance. Une sorte de tube métallique dont une partie était composée de verre et refermait un liquide bleuté. Lorsque l’homme appuya dessus pour faire sortir une aiguille, Alan comprit qu’il devait s’agir d’un sédatif. Il comptait forcer son sommeil paradoxal ! Alan lui adressa à nouveau un sourire mesquin. Quel couillon, il possédait l’initiative puisqu’il était l’hôte ! Son attention revint à Marika alors que le Visiteur s’approchait de lui :
— J’veux savoir un truc avant de me faire triturer la tête.
— Quoi ? cracha-t-elle en stoppant l’homme d’un geste vif.
— Le jour de mes dix-huit ans, qu’est-ce que tu comptais faire de moi ?
— Je pensais te manipuler pour utiliser ton nom à mon avantage. Au-delà de ma vengeance contre Amar, la démarche avait ce but à long terme, précisa-t-elle sans la moindre forme d’humanité dans sa voix.
— Mais quelle bouffonne ! s’esclaffa-t-il d’ironie avant de repartir dans un fou rire. Sans la HDC, tu m’aurais juste retrouvé dix-huit étages plus bas !
Marika s’arrêta subitement alors qu’elle allait porter une nouvelle cigarette à ses lèvres. Son regard noir perçant le sondait en silence. C’était significatif pour Alan, elle était en train d’étudier tous les cas possibles. Elle allait comprendre, c’était certain. En seulement quelques secondes, elle se décomposa. Alan lui adressa un sourire triomphant hautain. Oui, ces mots qu’il lui avait jetés à la figure s’avéraient lourds de sens. Peu importe le scénario qu’elle avait envisagé pour lui, il n’aurait pas suivi ses prédictions. Sa surprise se transforma en une colère qui l’aurait fait fuir quand il était enfant. Seule une parole sifflante franchit sa bouche :
— Tu n’es qu’un lâche !
— Si c’était vraiment le cas, je ne serais pas là… Je voyais ça plutôt comme une libération. Polen s’est montré assez convaincant.
— Maldito niño ! Et toi, bouge-toi ! grogna-t-elle à l’intention de son voisin.
Elle lui fit un vif signe de tête pour que le Visiteur s’affaire. Ce dernier jeta un œil agacé à Marika. Il ignorait tout du système qui les entourait, mais il savait que ces personnes étaient intouchables. S’en prendre à eux n’était pas l’idée la plus intelligente et se terminait rarement bien. Maintenant qu’il y pensait, Alan se demandait ce qu’il était advenu de celui qui l’avait déjà visité. Cependant, toute son attention revint sur l’homme qui se retourna vers lui et qui lui remarqua avec mépris en allemand :
— Merci du cadeau, si je lui fournis pas ce qu’elle veut, mon coordinateur va prendre cher.
— Rien à foutre, fallait pas bosser pour elle.
Le Visiteur, en réponse à son commentaire, lui piqua la cuisse en frappant assez fort pour percer le jean et sa peau. Alan émit une brève plainte, avant de se remettre à rire. Franchement, il avait connu pire comme douleur, mais il se sentait déjà s’engourdir. Alors que sa tête bascula en n’arrivant plus à se soutenir, il tenta une nouvelle fois d’insulter Marika :
— Tu n’es qu’une pauvre…
Ses derniers mots ne parvinrent pas à franchir ses lèvres. Ses yeux se fermèrent en même temps qu’un énorme poids s’abattit sur lui. Alan sentit sa conscience vaciller et sombrer, tirer dans un sommeil forcé.