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26

Lorsqu’Alan arriva à l’étage dédié aux Passeurs, il ne fut pas vraiment surpris de voir que c’était presque désert. Comme toujours, la majorité se trouvait en déplacement. Il s’était toujours demandé à quoi ça servait qu’ils aient un niveau entier pour eux alors qu’ils étaient trente-sept. De plus, hormis pour certains événements, ils n’étaient jamais rassemblés. Il salua brièvement quelques-uns de la main tandis qu’il se dirigea vers le bureau d’Ayana.

Sa tendre était plongée et concentrée sur son écran avec deux belles piles de documents à côté d’elle. Ça l’amusa, elle cumulait encore plus que lui les dossiers à régulariser. Elle enchainait les interventions et elle se retrouvait avec une tonne d’affaires à clôturer. Elle allait très certainement passer la journée ici. Il trouva un semblant de légèreté en la rejoignant. Il s’arrêta derrière elle en restant silencieux, curieux de voir combien de temps elle mettrait avant de le remarquer… Un drôle de petit jeu qu’ils avaient eu pendant la période où ils avaient travaillé ensemble, quand elle appartenait encore à la branche africaine. Malheureusement, cela ne dura que quelques secondes lorsqu’elle indiqua :

— Désolé de te le dire, mais je t’ai entendu arriver… Laisse-moi finir ce document et je suis à toi.

— Ça me blesse qu’un fichier passe avant moi.

— Je constate que tu es de bonne humeur, remarqua-t-elle en pivotant son siège vers lui. Tiens ? Mathias n’est pas revenu en même temps que toi ?

— Tu savais qu’il devait voir aussi Monsieur Polen ce matin ?

— Le savoir ? Qui ici aujourd’hui n’était pas au courant ! moqua-t-elle. Après tout, il est si fier de participer aux études de notre PDG. Tu ne l’as pas envoyé aux urgences au moins ?

— Tout le monde m’applaudirait si c’était le cas, ironisa-t-il. Non, même si ça m’a plus que tenter, avoua-t-il avec une grimace. Il est parti avant moi, c’était mon patient test.

— Ah, souffla-t-elle. Ça n’a pas dû être charmant vu la réputation qu’on lui accorde. Certaines l’évitent même.

Alan resta muet, si elle savait à quel point ce qu’elle disait était justifié… Si Ayana ne possédait pas un caractère aussi trempé, elle aurait probablement pris des commentaires racistes de la part de Mathias. C’était un jeu dangereux pour ceux qui osaient. Pour le moment, il devait garder le silence, du moins tant que l’information ne sera pas rendue publique. Il ne se faisait aucune illusion, Simon sanctionnait à son tour un Passeur, ça allait faire beaucoup de bruit. Il demanda aussitôt pour dissiper ses réflexions :

— Tu me disais qu’il y avait un problème, qu’est-ce qui se passe ?

— Oui, je n’ai pas pu récupérer ton dossier.

— Administrativement, nous ne sommes pas mariés. C’est normal, non ? 

— Non, je te l’ai dit, ce détail n’était pas un problème. À vrai dire, la gestionnaire comptait me le remettre en même temps que le mien…

— Mais ? releva-t-il avec étonnement de voir qu’elle cherchait ses mots.

— Elle n’a pas pu. Ton dossier interne est verrouillé par le niveau le plus élevé de sécurité.

— Quoi ?

— Elle a vérifié pour savoir si ce n’était pas un quelconque problème, mais non. Parmi les trente-sept Passeurs, tu es le seul dont l’archive n’est pas consultable sans passer par les autorisations de la haute administration.

Alan porta ses doigts à sa tempe en devenant songeur. Est-ce que cela avait rapport avec tout ce que Simon lui avait dit après les tests de la semaine dernière ? « Sa variance est l’une des plus précieuses qui existent », est-ce que ça justifiait la mesure ? Il ne comprenait pas comment une insensibilité aux entités le pourrait. Un lien avec la fameuse anomalie qu’il avait mentionné ? Ayana l’appela en constatant qu’il se perdait dans ses pensées :

— Al’ ?

— Excuse-moi. J’imagine que j’ai plus qu’à aller râler à l’administration jusqu’à ce qu’il me le débloque.

— Oui, je ne vois pas d’autre solution en tout cas.

— Je ne vais pas plus te déranger, tes précieux dossiers sont jaloux, se moqua-t-il doucement en tapotant une pile. Si tu as la même rigueur de moi, je ne te retrouve pas avant le repas ce soir !

— Phuma lapho !

— Attends, j’ai mal compris.

Alan sortit son téléphone et ouvrit l’application de traduction. Il l’utilisait de moins en moins, mais il avait encore des difficultés avec la langue maternelle de sa femme, qui comme lui, l’employait pour le charrier. Ayana en profita pour en remettre une couche et la voix hachée de l’interprète énonça en français : 

— Tu vas finir par dormir sur le canapé, je suis sûre que mes dossiers seront très agréables cette nuit.

— Ah bah sympa ! Et dire que je pensais te faire un bon petit plat en plus ! Je ne sais pas si tu le mérites !

— Aller file, sinon je n’arriverai pas à terminer sans faire des heures supplémentaires, s’amusa-t-elle.

— Oui Induna ! Je vais juste chercher ma tablette et je rentre. Bonne journée ma belle.

— Merci à ce soir mon beau Français.

Ces trois petits mots lui apportaient toujours du baume au cœur, apprécia-t-il. Cependant, il s’était gardé de préciser qu’il devait se rendre à l’Amplificatuer. Alors qu’il atteignait l’ascenseur, il sentit son téléphone vibrer, un appel. Lorsqu’il le prit pour voir qui c’était, il perdit aussitôt cette joie qui s’était emparée de lui. Abigaïl… Il décrocha sans mettre de formes à ses paroles :

— Oui ?

— Monsieur Ribes, je vous rappelle que vous êtes attendu pour votre décharge. Ne le manquez pas, les créneaux ne sont pas extensibles.

— Je dois récupérer ma tablette avant et j’ai eu un contretemps.

— Monsieur Ribes ?

— Quoi ?

— Que s’est-il passé avec Mathias pour que Monsieur Müller l’évacue ?

— Vous le saurez en tout voulu. Tiens, pendant que je vous ai en ligne, je suppose que Monsieur Polen n’est déjà plus disponible ?

— Il vient de partir. Vous souhaitez que je fixe un rendez-vous ?

— Non, seulement si ça devient nécessaire. Je veux récupérer mon dossier interne, mais surprise ! J’apprends qu’il est protégé et confidentialisé par la haute administration, ironisa-t-il sans retenir son ton blasé.

— Comment ? Attendez… Mais comment ça se fait ? s’étonna-t-elle après une bonne minute. Je n’ai pas le droit de lecture.

— Surprenant… Demandez à Monsieur Polen de me le fournir dans les plus brefs délais. Si j’estime trop attendre, vous lui bloquez une heure et je vous préviens : je ne sortirai pas du bureau tant que je n’obtiendrais pas ce que je veux.

— Mais Monsieur Ri…

Il raccrocha d’une manière digne de Monsieur Polen. Il n’y avait rien à dire de plus à ce sujet. Il rentra dans l’ascenseur en sélectionnant le niveau le plus bas. Il reprenait ses fonctions et quel était la première chose qu’il faisait ? Passer sur l’Amplificateur qui avait manqué de le tuer ! Il n’avait pas le sentiment que l’accident l’avait traumatisé, mais encore une fois, il gardait une étrange impression vis-à-vis d’elle. Cette machine était dangereuse, oui, puisqu’il en avait fait les frais… Mais il avait la certitude que ça pouvait être bien pire.

Alan soupira bruyamment en réalisant un détail : il allait devoir demander de l’assistance aux opérateurs pour qu’il puisse s’installer sur l’Ampli. En plus de devoir enlever son appareil auditif, il ne pouvait pas s’y rendre avec sa canne… Il ne pouvait pas se déplacer seul sans prendre le risque de chuter à cause d’une perte d’équilibre. Mais quelle journée pourrie…

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