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Carmina-Xu
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25

Alan ouvrit les yeux et tourna difficilement la tête vers Mathias en ignorant ses vertiges. Il se forçait à retrouver ses esprits le plus vite possible. Ce dernier était aussi en train d’émerger. Ils se regardèrent quelques instants en restant inertes par leurs retours de force respectifs. D’un coup, le maelstrom de fureur qui l’avait secoué revint avec violence. Le Passeur se trouvait assez près de lui pour lui envoyer son poing sans qu’il ait à se lever ! À ses yeux, ça ne serait pas suffisant pour ses actes ! Il commença à rugir en maitrisant mal les langues qu’il utilisait dans sa colère :

 Tu n’es qu’une sombre merde ! Même le plébéien que je suis sait respecter les femmes ! À quel moment tu t’es dit qu’il fallait droguer pour parvenir à tes fins ? C’est ça la noblesse allemande ? Putain !

Dans son coup de sang, il tenta de le frapper, mais il réalisa subitement que ses poignets étaient bloqués. Il portait deux gros bracelets métalliques qui semblaient aimantés sur les accoudoirs. Il se figea et une vive douleur lui perça le crâne. Ces trucs, il les avait déjà vus quelque part ? Il sursauta lorsqu’il sentit deux mains se poser sur ses épaules avec fermeté pour le tenir en place. À côté de lui, Mathias s’emporta également quand il revint à lui :

— Ta parole ne vaut rien ! Qu’est-ce que tu m’as fait Ribes ? hurla-t-il. Tu n’étais plus dans mon rêve ! Tu es rentré dans ma tête !

— En parlant de tête, je vais te la refaire ! Tu oses utiliser une de tes victimes pour te protéger ?

Mathias essaya de se lever, mais tout comme lui, il était retenu de force. Mateus lui pressa les os pour le dissuader de tenter de bouger même si ses poignets restaient collé au fauteuil. Il se trouvait dans une telle colère qu’il ne parvenait plus à se maitriser. L’agent en prit pour son grade également :

— Lâche-moi le gorille ! Rends-toi utile et défonce-le plutôt !

La seule réponse qu’il obtint en retour fut que Mateus lui écrasa davantage les clavicules pour le calmer. Une terrible émanation le glaça subitement. Ce n’était pas Mateus qui la générait, c’était différent de lui… Ses yeux se posèrent sur Simon qui se trouvait assis en face d’eux, silencieux et grave. Jamais il n’avait vu son regard aussi furieux, sa propre colère devenait insignifiante devant la sienne. Il ne parvenait même pas à déterminer après qui il l’était, lui ? Mathias ? Les deux ? Simon demanda d’un ton affreusement calme, mais sévère :

— Mateus, qu’a exactement dit Alan ? Je ne comprends pas le français. 

— Dans l’ensemble ou mot pour mot ? La deuxième option est franchement fleurie.

— Résume, ordonna Simon.

— Rien de plus que ce que nous savons déjà, indiqua-t-il en lâchant les épaules d’Alan. En revanche, il m’a demandé de tabasser Mathias à défaut de pouvoir le faire lui-même…

— Visiblement, toutes les plaintes qui sont remontées jusqu’à moi s’avèrent vraies… Et de toute évidence, les agressions sexuelles ne sont pas les seuls éléments à signaler, siffla-t-il. Alan qui se désigne comme un « plébéien » ? Même quand il avait bien moins d’estime de lui durant ses années sombres, il ne s’est jamais rabaissé ainsi. Au moins, les autorités ont eu l’obligeance de rester discrètes tant que j’apporte les preuves pour inculper ou innocenter Mathias vu qu’il est un Passeur… Alan, un créneau à déjà été programmé pour l’Amplificateur comme stipulé sur ton document de consentement, trancha-t-il.

— Quoi ? Vous m’avez piégé ! Pourquoi vous croyez ce gamin ! s’emporta Mathias. Ce n’était pas ce qui était convenu Polen ! 

— Monsieur Polen, corrigea-t-il sévèrement.

Alan se sentit aussi profondément terrifier que Mathias qui se tut immédiatement par Simon. Ce qu’il dégageait s’avérait bien pire que ce qu’il avait connu avec Mateus qui n’avait d’ailleurs même pas réagit à ses insultes. Il ne comprenait pas pourquoi ces deux hommes émanaient une telle présence, mais il avait la terrible impression de faire un bond dans le passé. Cette peur qui le tiraillait quand il apercevait des groupes venir à lui… Monsieur Polen ajouta :

— J’ai osé penser que mes employés, et particulièrement mes Passeurs, se montreraient exemplaires, que les sanctions prises par Xin, Emma, John et Hassan récemment constitueraient un avertissement suffisant… Je suis obligé de sévir à mon tour et crois moi Karlsson, tu vas faire de nombreux dommages collatéraux. La notoriété de ta famille va en subir les conséquences, car je ne compte pas faire dans la demi-mesure. Mateus, mets-le hors de ma vue et isole-le pour qu’il ne disparaisse pas dans la nature le temps que les autorités le récupèrent, ordonna-t-il.

Mateus saisit fermement le col de Mathias avant de le tirer pour le lever dès l’instant où Alan sentit qu’il pouvait enfin bouger les mains. L’agent lui retourna le bras dans son dos et commença à le trainer sans ménagement vers la sortie du bureau. Bien que le Passeur se débattait, Mateus le maitrisait sans aucune peine. À nouveau, l’homme hurla :

— Pourquoi vous croyez ce foutu Français ? Sa parole ne vaut rien ! Il n’est rien ! Vous allez le payer cher !

— Je retiens de surcroit la menace, siffla Simon en pointant la caméra de surveillance de son bureau. Pourquoi je crois en Alan ? Sa variance est l’une des plus précieuses qui existe et il est celui qui s’efforce le plus à fournir les meilleurs résultats possibles. Il n’est pas numéro un simplement parce que j’en ai envie, mais car il le mérite. Et contrairement à un bon nombre de Passeur, il garde les pieds sur terre et n’abuse pas de son statut… Depuis le début, je lui accorde ma confiance et juste ça fera que je l’écouterai plutôt qu’un autre !

Alan préféra rester silencieux, sa colère était retombée dès l’instant où Monsieur Polen avait commencé à parler. Néanmoins, il avait le dérangeant sentiment que ce dernier l’avait encore utilisé pour arriver à ses fins… « Encore » ? Il se massa une tempe douloureuse avant de se frotter longuement les yeux, mais d’où venait cette réflexion ? Il en avait marre d’avoir oublié des choses capitales et de n’avoir aucune certitude que ses souvenirs reviennent un jour. Son téléphone vibra dans sa poche, mais il n’osa pas le sortir pour jeter un œil lorsqu’il vit Monsieur Polen se presser le visage en soufflant. Au même instant, la tension qui régnait dans l’espace s’apaisa enfin. Il eut l’impression qu’on lui retirait un poids des épaules. Simon lui indiqua d’une voix qui lui parut fatigué en reprenant son ordinateur :

— J’ai quelques questions à te poser avant de te libérer par rapport aux mesures que j’ai captées. Peux-tu retracer tes émotions durant l’immersion ?

— Les primaires ou toutes ?

— Toutes.

— Et bien… J’étais irrité, mais je me montrais provocant. Je cherchais à le mettre en colère. Puis, j’ai remarqué quelque chose qui m’a troublé. Je suis devenu arrogant pour le pousser à la faute. Quelque chose le préoccupait et il semblait oublier ma variance, j’étais sûr de moi. J’ai gagné… mais je n’ai pas réussi à me contenir face à la vérité. Non… Je me suis laissé emporter par la colère et j’ai passé mes nerfs sur lui, admit-il.

Alan devint pensif par rapport à la suite. Maintenant qu’il avait retrouvé son calme pour réfléchir aux événements, il ne comprenait toujours pas ce qu’il s’était produit exactement. Cette sensation qu’il avait balayé le rêve avant qu’il ne se reconstruise… Il ne saisissait pas le propos de Mathias, qu’ils n’étaient plus dans le songe. Il chercha ses mots, puis continua :

— Vous savez que parfois je chute, que je me fais happer dans un rêve. Je ne peux pas l’affirmer, mais je crois que dans ma perte de contrôle, je l’ai provoqué. J’ai eu l’impression de forcer et j’ai pensé que j’avais brisé le songe peu de temps après. Je me rappelle que sur le moment, il était terrifié, mais un souvenir s’est formé, beaucoup plus précis. J’ai vraiment pété un plomb quand j’ai découvert ce qu’il avait fait à celle qui lui servait d’image pour sa défense. Puis vous nous avez séparés.

— Merci. J’utiliserai la décharge pour mieux identifier tout ça, surtout la fin. Tu as encore réussi à faire saturer les mesures. Peut-être que ça a un lien avec ton impression de forcer. Un phénomène irrégulier s’avère toujours difficile à cerner. En tout cas, je vais pouvoir commencer à ajuster les algorithmes et les partager à Monsieur Machado. Je confirme sans la moindre réserve ta reprise de fonction, indiqua-t-il en relevant le regard de son écran. Tu disposes de quelques jours libres avant que ton planning se remplisse.

Alan s’empara de sa canne et se redressa en marquant toujours son temps de pause pour gérer ses vertiges. Alors qu’il allait pouvoir partir, Simon l’arrêtant pour lui préciser :

— Étant donné que cette immersion contenait un but caché, je te compenserais avec une prime pour le désagrément que cela a causé. Tu peux disposer et passer aux services informatiques et matériels pour récupérer ta tablette. Je vais émettre l’autorisation pour que tu puisses l’obtenir.

— Merci Monsieur Polen. Je vous souhaite une bonne journée, lança-t-il par automatisme.

Alan quitta le bureau avec un gout amer. Simon venait d’acheter son silence alors qu’il avait consentit à ce qu’il venait de faire ? Il n’avait pas rêvé ? C’était clair qu’il détestait Mathias, mais pas au point de vouloir briser sa carrière. Enfin, avec ce qu’il avait découvert, c’était tout à fait mérité. Les ordures de son genre n’avaient pas leur place à la HDC. En revanche, pour la première fois, il avait vu un tout autre visage chez monsieur Polen. Ça ne changeait pas le fait qu’il l’avait de travers d’avoir été utilisé ainsi.

Lorsqu’il passa devant le bureau d’Abigaïl, elle lui indiqua d’une voix blanche qu’il devait rester joignable et dans les locaux après sa décharge. Ça le surprenait d’observer qu’elle n’ose pas relever la tête de son écran. Elle devait faire profil bas après avoir vu Mathias se faire « escorter » par l’autre gorille.

En atteignant l’ascenseur, il se souvint subitement qu’il avait reçu un message. Il s’empressa de plonger sa main dans sa poche pour récupérer son téléphone pour au moins regarder. Ayana ? Comment ça, « il y a un problème » ? Il sélectionna le quarantième étage en entrant dans la cage. Il pouvait bien passer en coup de vent avant de descendre à l’Amplificateur. Cependant, il ferait mieux de se remettre les idées en place s’il ne voulait pas qu’elle lui passe un interrogatoire. Elle remarquait trop facilement quand ça n’allait pas. Il rangea son téléphone sans répondre, il allait le lui demander directement.

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