Loading...
1 - 01
2 - 02
3 - 03
4 - 04
5 - 05
6 - 06
7 - 07
8 - 08
9 - 09
10 - 10
11 - 11
12 - 12
13 - 13
14 - 14
15 - 15
16 - 16
17 - 17
18 - 18
19 - 19
20 - 20
21 - 21
22 - 22
23 - 23
24 - 24
25 - 25
26 - 26
27 - 27
28 - 28
29 - 29
30 - 30
31 - 31
32 - 32
33 - 33
34 - 34
35 - 35
36 - 36
37 - 37
38 - 38
39 - 39
40 - 40
41 - 41
42 - 42
43 - 43
44 - 44
45 - 45
46 - 46
47 - 47
48 - 48
49 - 49
50 - 50
51 - 51
52 - 52
53 - 53
54 - 54
55 - 55
56 - 56
57 - 57
58 - 58
59 - 59
60 - 60
61 - 61
62 - 62
63 - Épilogue
Loading...
Loading...
Mark all as read
You have no notification
Original
Fanfiction
Trending tags

Log In

or
@
Carmina-Xu
Share the book

31

Alan se laissa glisser sur le plan de travail à côté de sa tasse. Quoi de mieux que de manquer de sommeil et d’avoir mal à la tête pour commencer le weekend ? Un cauchemar avait encore ruiné sa nuit… Deux ans maintenant qu’il faisait toujours le même, comme un traumatisme dont il ignorait tout. Il jeta un œil à l’heure, presque neuf heures. Il prononça par réflexe la commande pour lancer les informations sur la télévision à côté de lui. Il se laissa glisser de son tabouret en gardant une main sur la table pour assurer sa stabilité et alla se servir un café. Il souffla, c’était déjà le troisième depuis qu’il s’était levé.

Il entendit que le bulletin avait commencé, mais il ne l’écoutait plus vraiment. Il le lançait plus par habitude que pour suivre ce qui était dit. Le dérèglement climatique, les tensions mondiales qui s’envenimaient, certains pays qui déclarait la guerre à leur voisin… Rien de nouveau depuis plusieurs mois en sommes. Il imaginait que c’était maintenant une question de temps pour l’Allemagne et la France. Cependant, la situation de sa terre natale avec l’Angleterre l’inquiétait plus par rapport à son oncle.

Il perçut « Dreamers » au cours d’une réplique. Ça aussi c’était devenu banal… Entre les scandales qui jouaient en leur faveur et leur influence qui grandissait, leur idéologie s’insinuait même dans la politique étrangère. Il se tourna pour jeter un œil, plus par acquit de conscience que par réelle envie, et vit des images d’un monumental chantier. Ah oui, il y avait ça aussi.

Tous les Dreamers avaient lancé la construction de tour tout bonnement colossale dans chaque pays où ils étaient implantés. En moins d’un an, les fondations venaient de s’achever. Un record pour un projet d’une telle envergure d’après ce qu’il avait entendu. Il s’était un peu renseigné quand ça avait été médiatisé. Les ressources internes de la HDC s’étaient avérées bien plus riches en informations. Les terrains acquis dans le plus grand silence s’étendaient sur plus de cinquante kilomètres de diamètre. De plus, de nombreux accords de non-agression avaient été signés pour qu’ils deviennent parfaitement autonomes et neutres. C’était invraisemblable que ça soit accepté. Apparemment, ces constructions étaient destinées à constituer des abris en cas de conflit, mais il restait sceptique. La société se montrait transparente sur les investissements et il ne savait pas comment juger une telle démesure. Il pensait déjà qu’il gagnait bien trop, mais qu’elle finançait elle-même pas moins de quatre-vingts pour cent du projet, c’était surréaliste. À ces couts faramineux s’ajoutaient toutes les start-up et entreprise que les Dreamers appelaient pour que leur tour devienne de véritables bijoux de technologie et de révolution technique… Ça le dépitait. Il décida de passer à autre chose :

— Système, lance une playlist aléatoire, volume faible.

Un air de jazz se leva. Tiens, c’en était une à Ayana ça. Il sortit son téléphone et ouvrit une application pour jeter un œil aux variations. Il n’avait pas imaginé qu’il s’intéresserait vraiment à la cryptomonnaie un jour. Il investissait maintenant des primes entières dedans et il devait reconnaitre qu’après deux ans, son solde avait dépassé les cinq chiffres, une véritable fortune quand on connaissait le taux de change. Cependant, il doutait qu’il n’allait pas pouvoir continuer encore longtemps, Ayana ignorait ce qu’il magouillait. Elle commençait sérieusement à envisager de rendre sa demande de mariage concrète… « Il était temps » comme dirait Hugo pour se moquer d’eux. En tout cas, il estimait qu’il avait assez accumulé pour émettre n’importe quelle transaction intraçable s’il venait à en avoir besoin. Peut-être qu’avec ça, il parviendra à mettre en lumière ce projet Dreams qui lui torturait toujours l’esprit.

— Al’ ?

Il verrouilla son téléphone en entendant sa femme l’appeler, elle s’était enfin réveillée. Il lui signala qu’il se trouvait dans la cuisine et il la vit arriver en se frottant les yeux, encore dans sa nuisette. Qu’est-ce qu’elle était belle, surtout le matin quand elle se levait. Ça lui donnait un petit air farouche qui lui allait à ravir. Il ne se lassait pas de la dévorer du regard comme au premier jour. Elle se plaignit en même temps qu’elle commença à préparer son petit déjeuner :

— Ne me laisse pas dormir autant ! Je ne vais jamais y arriver sinon !

— Je n’ai pas pu m’y résigner, tu es trop adorable quand tu dors !

— Ça ne m’aide pas à retrouver le bon rythme de sommeil ! se lamenta-t-elle. Je suis revenue du Japon depuis plus d’une semaine et je n’ai pas encore réussi à me défaire du décalage horaire ! En plus, je ne veux pas être en retard aujourd’hui, j’ai horreur de ça.

— Tu as prévu quelque chose ?

— Je vais faire les boutiques avec Lucie, indiqua-t-elle en s’installant à côté de lui avec sa tasse.

— M’ouais… Tu vas acheter un magasin encore. Tu as déjà pensé à créer ta marque ?

— Tu feras bien de faire pareil, renvoya-t-elle en lui pinçant la peau du ventre. Tes chemises vont commencer à avoir des problèmes avec ce ventre qui se laisse aller !

— Désolé ma sublime dame, je ne suis plus le jeune svelte sportif depuis que j’ai une troisième jambe !

— Même avec quelques rondeurs, tu restes mon beau français. Tu as déjà regardé si tu pouvais trouver une disciple qui pourrait t’être adaptée ?

— Je devrais tenter le poker tiens, ça me parait être une bonne idée ça !

— Très drôle…

— Tu préférais peut-être humoriste ? Mon oreille ne t’a rien fait ! se défendit-il en la voyant vouloir l’attraper. Tu vas encore m’arracher l’appareil !

— Tu n’as qu’à te laisser faire !

— Sérieusement, non… Il n’y a vraiment que les sports de combat que j’aime, qui me permettaient de me dépenser et de me canaliser. J’ai toujours quelques vertiges malgré l’opération et même si je peux parcourir un peu plus de distance sans, je ne peux pas me séparer de ma canne…

Elle glissa ses doigts dans ses cheveux en bataille avant d’appuyer la tête sur son épaule. Il passa son bras autour des siennes et lui déposa un baiser sur le haut de son crâne. Il comprit qu’elle n’allait pas insister. Ce n’était pas parce qu’il arrivait à ouvertement parler de son handicap maintenant que c’était un sujet simple pour autant. Elle s’arrêtait toujours au bon moment. Après quelques minutes à rester ainsi, elle se redressa en lui demandant :

— Tu as prévu quelque chose aujourd’hui ?

— Je ne sais pas encore, je vais voir si Hugo est libre. Je crois qu’il est à Berlin en ce moment.

— Ça te changera les idées !

— C’est bien vrai ça…

Elle termina sa tasse avant de se lever et quitter la pièce en lui déposant un baiser sur la joue. Il reprit son téléphone en ouvrant la conversation avec son ami. En vérité, il avait aussi une autre intention derrière cette initiative. Il jugeait qu’il s’était assez fait oublier vis-à-vis de Simon tout en se comportant comme un fantôme ces dernières années. Il estimait qu’il allait maintenant pouvoir entreprendre ce pour quoi il investissait autant, mais pour ça, il avait besoin d’Hugo. Il lui envoya aussitôt un message en pouffant tout seul :

— Hey bretzel, t’as fini de décuver ?

Il reposa son téléphone et but son café qui commençait à refroidir d’une traite. Hugo pouvait répondre sous peu comme dans trois heures un samedi matin. Il le connaissait trop bien sur ce point. Après avoir pris son temps, il décida de s’activer et d’aller s’habiller correctement. En rejoignant le dressing, il retrouva Ayana qui semblait bien trop concentrée sur le panneau d’affichage. Elle faisait défiler les différentes listes qu’elle avait créées pour ses tenues sans pour autant dénicher ce qu’elle voulait. Il s’assit tranquillement sur le banc en attendant qu’elle trouve son bonheur. Il entendit la sonnerie dédiée à Hugo, il avait répondu plus vite qu’il ne l’avait pensé. Il lut :

— Charmant comme message à la levée du lit… Normalement rien, mais ça dépend de quand va partir le charmant jeune homme à côté de moi, se plut de préciser Hugo.

— Je veux pas savoir ! s’empressa d’écrire Alan en voyant le témoin de rédaction d’Hugo actif. Tu peux passer chez moi ? demanda-t-il en enchainant le message. On pourra aller en ville après si tu veux.

— Ouai pas de problème. Je te tiens au courant mon canard à trois pattes.

— Ok ça marche ! Ah et ta gueule aussi, ajouta-t-il pour le surnom avec un temps de retard.

Alan éclata de rire en lisant ce dernier message, un simple petit cœur. Hugo n’avait rien trouvé mieux à répondre et pourtant c’était terriblement efficace. En posant son téléphone, il constata qu’Ayana avait enfin réussi à se décider sur sa tenue en remarquant les vêtements dans ses bras. Elle lui adressa un sourire moqueur en commentant :

— Je vois que vous avez commencé à vous jeter des fleurs de bon matin tous les deux !

— Et ça te surprend encore ? Au moins cette fois, il ne m’a pas envoyé une photo de sa conquête pour me dire qu’il était occupé !

— Il a vraiment fait ça ? s’étonna-t-elle avec un petit air indigné.

— Tu n’as pas idée de tout ce que pourrait faire Hugo s’il a le malheur d’y penser !

— Encore heureux que tu sois plus retenu que lui !

— Ouais, parce que je pourrais faire pire !

À nouveau, il rit de bon cœur en voyant sa femme lever les yeux au ciel en réprimant un sourire. D’un certain point de vue, elle avait raison… Et lui aussi. Hugo avait contribué à ce qu’il s’ouvre quand il était arrivé en Allemagne, autant dire qu’ils étaient insortables si l’envie les prenait. Il la regarda se retourner pour déposer ses affaires sur le deuxième banc. À nouveau, son regard se perdit sur ses formes, un régal pour ses yeux qui ravissaient toujours son cœur. Qu’est-ce qu’il était chanceux qu’elle l’ait choisi. Une idée lui traversa l’esprit. Deux bons mètres les séparaient, il devrait pouvoir rester debout. Il se leva avec précaution en essayant de se montrer discret et se dirigea vers elle. Il se rattrapa à sa taille pour retrouver sa stabilité. Elle eut un petit sursaut de surprise et elle s’amusa doucement quand il commença à lui embrasser le cou. Elle commenta :

— Toi, tu as envie de me faire perdre du temps.

— Je n’oserais pas…

— Mais bien sûr ! Lucie va m’attendre, protesta-t-elle sans grande conviction quand il fit glisser une de ses bretelles.

— Elle doit passer ici ? s’enquit-il sans pour autant s’arrêter.

Il s’attaqua à la deuxième. De toute manière, si elle ne voulait pas, elle n’allait pas se retenir de le dire. Il enroula sa taille d’un bras pour la ramener à lui tandis qu’elle lui répondit :

— Non, mais ça ne se fait pas de faire attendre quelqu’un…

— Il y a toujours des petites excuses qui marchent bien, lui murmura-t-il à l’oreille. Un bouchon ou un VTC en retard, ça arrive. À moins que tu n’aies pas envie de ton beau Français ?

Ayana se retourna vers lui en soupirant, signe qu’il avait vu juste. Elle passa ses bras autour de son cou et se mit légèrement sur la pointe des pieds pour s’élever en murmurant avant de l’embrasser :

— Mon beau Français Alan Ribes, tu sais que tu me fais toujours autant craquer ?

Un grand sourire naquit sur ses lèvres. Il resserra son emprise sur sa taille pour la presser contre lui et répondit à son baiser avec passion. Si elle savait à quel point elle lui volait son cœur à chaque fois que leurs regards se croisaient…

Comment this paragraph

Comment

No comment yet