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1 - 1. Le Capitaine Markios
2 - 2. La Septième Brigade
3 - 3. Flint et Gabriel
4 - 4. Les premiers rapprochements
5 - 5. Le camp
6 - 6. Le mystère de Kritz
7 - 7. Le secret du mercenaire
8 - 8. L'esprit de la lumière
9 - 9. Tel oncle, tel neveu
10 - 10. Les observations du vampire
11 - 11. Une matinée gênante
12 - 12. Sur le chemin du retour
13 - 13. La fête des récoltes
14 - 14. Le subterfuge de l'albinos
15 - 15. Le cadavre
16 - 16. La détresse d'une guerrière
17 - 17. Les préparations
18 - 18. Cassandra et Misaki
19 - 19. La chasseuse et la crécerelle
20 - 20. Les négociations
21 - 21. Le siège de Xu Fahn
22 - 22. La colère de Nash
23 - 23. La gloire et la chute de Virgile
24 - 24. Un moment de répit
25 - 25. Les origines de Diana
26 - 26. Les nouvelles directives
27 - 27. Le passé de Luna Kelly
28 - 28. La vengeance d'une magicienne
29 - 29. Les manigances de la secte
30 - 30. Les enfants d'Athéna
31 - 31. Le piège
32 - 32. La bravoure de Misaki
33 - 33. Le père absent
34 - 34. Pour qui sonne le glas
35 - 35. La débrouillardise de Luna
36 - 36. Les sous-sols de Baldt
37 - 37. Shayne et Nox
38 - 38. La détresse de Flint
39 - 39. Euryale et Sthéno
40 - 40. De la poudre aux yeux
41 - 41. Troyd et Narcissa
42 - 42. Yosuke et Misaki
43 - 43. L'invasion de Baldt
44 - 44. La supercherie de Perséphone
45 - 45. L'Héritage des Markios
46 - 46. Nash et Diana
47 - 47. Le Roi de l'Olympe
48 - 48. La riposte du vampire
49 - 49. L'intervention divine
50 - 50. Célébrations amères
51 - 51. Flint et Athéna
52 - 52. Le grand ménage
53 - 53. Tendres moments
54 - 54. La lettre de William
55 - 55. Le plan du tyran
56 - 56. L'Ambassadeur d'Archenwald
57 - 57. Un vent de changement
58 - 58. La réunion du groupe
59 - 59. La crise d'Estelle
60 - 60. Le début du voyage
61 - 61. En route pour Archenwald
62 - 62. Chaos sur l'île de Cao Cao
63 - 63. Congé au bord de la mer
64 - 64. Convalescence et complaisance
65 - 65. Les héros de Scottie Sanders
66 - 66. Luna et Wyatt
67 - 67. Le panneau des requêtes
68 - 68. Sous les étoiles
69 - 69. Le retour du dragon
70 - 70. La double surprise de Gabriel Markios
71 - 71. La dimension maudite
72 - 72. L'anniversaire du golem
73 - 73. La cueillette de champignons
74 - 74. Révélations et réconciliations
75 - 75. La fin du monde
76 - 76. Les champs de coquelicots
77 - 77. Le mage et la loutre
78 - 78. Les papillons bleus
79 - 79. Amanites et toiles d'araignées
80 - 80. Flint et Lucas
81 - 81. Pattes acérées et partie de pêche
82 - 82. De l'autre côté du voile
83 - 83. Des retrouvailles corsées
84 - 84. Métamorphoses
85 - 85. Charlie et Gabriel
86 - 86. La famille Tabris
87 - 87. Shayne et Lucas
88 - 88. Frères d'armes
89 - 89. Shayne et Cassandra
90 - 90. Le refuge du nord
91 - 91. Scottie et Wyatt
92 - 92. Le règne de la noirceur
93 - 93. Une lueur dans les ténèbres
94 - 94. Le plan des dieux
95 - 95. Au-delà du temps et de l'espace
96 - 96. Le cri de l'ange
97 - 97. Plumes noires
98 - 98. Utopie
99 - 99. Seconde chance
100 - 100. Une déclaration troublante
101 - 101. Le terrible secret des dieux
102 - 102. Panique nocturne
103 - 103. Un rebondissement étonnant
104 - 104. Décalage horaire
105 - 105. Deus Ex Machina
106 - 106. Nemo et Randy
107 - 107. La grande plongée
108 - 108. La Fête du Canada
109 - 109. La journaliste et le strip-teaseur
110 - 110. Quand Estelle rencontre Kylie
111 - 111. L'ascension de Perséphone
112 - 112. Le choix de Thanatos
113 - 113. Athéna et Perséphone
114 - 114. Retour à Célestia
115 - 115. Une pause bien méritée
116 - 116. Flint et Luna
117 - 117. La déchéance du mage
118 - 118. Période d'adaptation
119 - 119. Mère et fils
120 - 120. Le blond et son colosse
121 - 121. Le souhait d'Artael
122 - 122. Le voyage continue
123 - 123. Le premier assaut
124 - 124. Une chute inattendue
125 - 125. Retrouvailles dans l'espace
126 - 126. Nash et Cerbère
127 - 127. Le fléau des anges
128 - 128. L'heure de la bête
129 - 129. Lucas et Kyran
130 - 130. La décision de Flint
131 - 131. Le champion du diable
132 - 132. Des gorgones et des larmes
133 - 133. Nash et Troyd
134 - 134. Le combat tant attendu
135 - 135. La philosophie du diable
136 - 136. La boîte de Pandore
137 - 137. La fin d'une aventure
138 - 138. Une sensation de déjà-vu
139 - 139. Troyd Markios
140 - 140. Le début d'une nouvelle ère
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85. Charlie et Gabriel

Selon les dires de Wyatt et Estelle, le village d’Alba était infesté de démons. Le groupe de Flint décida donc d’éviter cet endroit et se dirigea plutôt vers l’ouest. Un quart d’heure plus tard, ils ralentirent. Ils n’avaient croisé que des monstres de petites tailles et sans importance, sur la route.

— Ouf… je n’en peux plus… gémit Gabriel. Mes jambes vont me lâcher !

— Habitue-toi, bouboule, dit Luna. Nous n’avons pas de chevaux.

Derrière elle, Kelvin bondissait ou bien marchait derrière eux. Il n’avait pas encore formé de lien avec la magicienne. Il préférait les suivre pour l’instant. Même si la jeune femme était triste qu’il ne lui fasse pas confiance, elle savait que cet enfant avait besoin de se trouver près de son frère et de sa sœur.

— Je peux m’asseoir sur Charlie, non ? demanda Gabriel.

— Pas avec ce dos-là, non, dit sa hache. Je pourrais essayer de retourner à ma forme de dragon, mais mon pouvoir est assez instable depuis que nous ne formons plus qu’une seule personne, mon petit-fils et moi.

— Ah, parce que la phase d’ours polaire est temporaire ? interrogea Flint, intrigué par cette conversation.

— Je l’ignore, ajouta Charlie. Par contre, je sais que je suis l’un des seuls esprits élémentaires capables de prendre une multitude de formes, depuis qu’on m’a mis au monde. Je crois que cela a un lien avec l’élément de la création. Un esprit tel que Dia ou bien Kelvin ne pourrait pas se transformer autant qu’il le voudrait, mais moi, je n’ai habituellement pas ce problème.

— Ce n’est pas vraiment ce que vous nous avez expliqué, plus tôt, remarqua Gabriel. Je pensais que vous pouviez changer selon vos désirs… Je me trompe ?

— Surtout lorsque nous nous réincarnons, expliqua la louve. Une métamorphose secondaire requiert beaucoup de mana. Par contre, nous pouvons agrandir ou diminuer la taille de nos corps facilement. Cette transformation est mineure, donc elle est facile pour toutes les créatures de notre famille. Ce que Giotto peut faire, c’est typique de sa nature. Il n’utilise pas autant d’énergie magique que nous.

— C’est Charlie, corrigea la hache. Chaaarlie.

— Ouais, ouais… soupira la louve. Pardon, je vais devoir m’y habituer…

— Donc, ça fait de toi un polymorphe ? demanda Gabriel.

— Plus ou moins… J’ai toujours aimé être un dragon, mais j’ai l’impression que mon nouveau moi désire autre chose.

Le colosse hocha la tête et frotta le bout non tranchant de sa hache, pour le réconforter. Ils devenaient très proches, ces deux-là.

— Ne t’en fais pas, mon ami, dit son porteur. Nous trouverons bien un nouveau corps qui conviendra à ton âme. Mais si tu veux mon avis, tu gagnes des points en ours polaire.

— Hé hé, gloussa l’arme.

— C’est vrai que c’est bien comme changement, remarqua Luna. Pour être franche avec toi, ton autre forme me faisait peur. La version miniature n’était pas si terrifiante que ça, mais quand tu étais gigantesque, j’avais presque envie de prendre la fuite. Un ours polaire, à côté de ça, ça m’a l’air moins terrifiant…

— Elle n’a pas t… tort, couina le phénix, qui les suivait toujours.

Il était tellement timide et silencieux qu’il parlait à peine. Luna se tourna vers lui et remarqua qu’il avait diminué en taille. Il lui descendait jusqu’à la poitrine. Elle jugea que cela devait être plus ou moins sa grandeur normale. Celle qu’ils avaient vue plus tôt, n’était qu’une illusion.

— Es-tu certain que tu n’as pas besoin qu’on prenne une pause, Kel’ ? demanda Dia, qui se sentait concernée par son petit frère.

— N… Non… fit ce dernier. J’ai seulement besoin de c… calme.

L’oiseau avait besoin de se dégourdir les ailes, alors il s’envola au-dessus de leurs têtes et fit quelques cercles autour d’eux. La lueur de ses plumes éclairait un peu le chemin, mais il n’allait pas tarder à éteindre ses flammes naturelles, car il ne souhaitait pas attirer les démons vers eux.

— Il est plus anxieux que dans mes souvenirs, formula la louve. Sa dernière mort l’a grandement affecté.

— En effet, commenta Charlie. Il est en bonne compagnie, désormais.

Flint s’étira les bras dans les airs et bâilla. Il commençait à avoir mal partout à force de marcher. Lui aussi avait besoin de se reposer un peu. Bientôt viendrait l’heure du dîner et il avait quelques collations dans son sac de voyage, toutes préparées au matin. Les légumes sauvages fluorescents qu’ils avaient trouvés se mangeaient bien. Il n’aimait pas particulièrement les tomates, mais ne s’en plaignait pas puisque la nourriture était plutôt rare sur ces terres.

La consommation de viande était évitée, d’après ce qu’il avait entendu de Wyatt. La plupart des démons n’avaient rien d’appétissant. S’il réussissait à trouver des chevreuils ou bien des sangliers sur les plaines sombres, ils étaient chanceux. Toutefois, plutôt que de condamner la faune de cette dimension, ils essayaient de se limiter aux champignons et aux plantes sauvages. Il y avait aussi beaucoup de poissons et de crustacés qu’ils pouvaient pêcher. Les monstres n’aimaient pas les rivières. 

Étrangement, il n’y avait plus d’eau dans l’océan. Ces terres étaient surtout sèches, contrairement à la version aeglysienne de Lanartis.

Le capitaine et ses amis avaient rapidement remarqué que la circulation de l’air était étrange et qu’il ne faisait ni trop chaud, ni trop froid. Ce monde obscur n’avait d’infernal que la surpopulation de monstres. La lune rouge donnait néanmoins un aspect inquiétant à tout ce qui les entourait.

— Vous allez rire, mais j’ai toujours imaginé que cette dimension serait plus effrayante que ça, remarqua Flint. Quand j’étais plus jeune, je me souviens d’avoir lu des passages dans la bible où c’était écrit que les âmes des damnés brûlaient éternellement dans les flammes de l’enfer. Je trouve ça étrange, car ce monde n’a rien de tout ça…

— Bah, il faut se dire que cet endroit n’a qu’un seul but et c’était de sceller Perséphone et ses sbires, loin des mortels, dit Gabriel. Je pense que ces passages ont été inventés afin de nous encourager à ne pas dévier de la foi.

— Moi, j'appelle ça du chantage, répliqua Luna. C’est pour ça que j’ai arrêté de prendre les religieux au sérieux. Ils ne pensent qu’à contrôler les masses.

— Notre religion est loin d’être parfaite, mais au moins, je sais maintenant qu’Athéna existe, formula Gabriel. Selon moi, servir les esprits élémentaires en plus d’avoir un mari avec des ailes, ça me confirme que le monde spirituel est bien réel.

— Peu importe, je suis curieuse à présent, déclara Luna qui plaça une mèche derrière son oreille. J’aimerais rencontrer la déesse, un jour. J’ai tant de questions à lui poser sur la magie et…

Elle allait terminer sa phrase, lorsqu’elle réalisa qu’elle parlait ouvertement d’Athéna comme une simple humaine. Elle se sentit embarrassée. Même si Luna n’était pas très pratiquante de sa religion, elle avait développé un certain respect pour les esprits élémentaires et leur créatrice.

— Et toi, Flint, tu te vois comment ? formula Luna. Tu es un ange, après tout, donc… Ça doit te faire bizarre d’être l’enfant biologique d’une déesse… non ?

— Pour être honnête avec vous, je n’en ai aucune idée, répliqua son interlocuteur sans même se retourner. Si j’en avais l’occasion, j’apprécierais de reparler à ma mère et peut-être avec mon oncle. Je me demande comment se déroulent les choses pour eux, là-haut…

Gabriel haussa les épaules et pointa un bâtiment alors qu’ils avançaient dans l’obscurité.

— Eh, en parlant de trucs religieux, regardez ce que j’ai trouvé, dit-il.

Ils tournèrent tous leurs têtes vers une vieille église délabrée, à plusieurs mètres d’eux. Ils s’y rendirent aussitôt. La porte était grande ouverte, il n’y avait aucun signe de vie à l’intérieur. Luna y envoya un feu follet magique pour éclairer un peu le bâtiment, afin de s’assurer qu’il n’y avait personne. 

— Examinons cet endroit et voyons ce qui s’y trouve, dit Flint. Nous pourrons nous y reposer pour quelque temps, s’il est vide.

— Bonne idée, répondit Dia.

Plus ils s’avançaient dans le bâtiment, plus le capitaine avait l’impression que sa mère les guidait ici-bas. Il ignorait si cette dernière exerçait le moindre pouvoir sur ce monde ou si elle les avait complètement oubliés. Cependant, il espérait que tôt ou tard, elle remarquerait le danger dans lequel ses deux fils et leurs amis s’étaient retrouvés.

L’intérieur de l’église était entièrement vide, sauf qu’il y avait des bancs tassés contre les murs, des sacs de couchages laissés par d’anciens visiteurs et des graffitis étranges tracés sur les murs. Le blond comprit que cet endroit avait été visité par les éclaireurs de Cordelia Lawson ou bien l’homme qu’ils appelaient Estagar.

Il y avait peu d’êtres vivants dans cette région autres que les survivants et la Septième Brigade. Flint ne savait pas s’il devait se réjouir de savoir qu’ils n’étaient pas seuls ou bien s’il devait avoir peur pour sa peau.

— Cet endroit me fait peur, murmura-t-il pour lui-même.

Un coup de pinceau ici et là et l’église serait comme neuve. Cependant, elle n’avait plus rien d’un endroit sacré, mais plutôt un bâtiment qui avait été souvent utilisé comme abri. Il détectait toutefois un puissant charme à l’entrée, un sort de protection qui repoussait sûrement les monstres ou bien les intrus maléfiques. Un mage puissant l’avait installé avant de repartir.

— Nous ne risquons rien dans ce sanctuaire, prononça Dia, aux pieds du capitaine. Je ressens l’influence d’Athéna entre ces murs.

— Ah bon ? demanda Flint. Je pensais que tout ça venait d’un simple mage.

— L’enchantement est beaucoup trop puissant pour ça. C’est possible que l’un des membres de ma fratrie soit passé par ici et qu’il soit notre bienfaiteur, mais je ne saurais te dire qui c’était.

Luna s’approcha de son supérieur et ajouta :

— En tout cas, peu importe qui c’était, mon mana se régénère déjà. Cette église est un puits d’énergie magique. On devrait s’en servir comme abri temporaire. Si nous pouvions prévenir les autres, ce serait un excellent endroit où dormir, quelque temps.

— Je suis du même avis, ajouta Dia. Mais n’oublions pas que nous sommes toujours à la recherche des autres membres de notre fratrie.

— Je ne ressens pas leur présence, dit Charlie. Les périmètres sont vides de toute énergie magique, à part cette église.

— Mince alors… couina le phénix, derrière eux. Lusso… où es-tu… ? 

Dia se tourna vers l’oiseau aux plumes brillantes.

— Ah, c’est vrai… constata celle-ci. Lusso et toi êtes très proches…

— Mais où peut-il bien se trouver… ? pleurnicha Kelvin. Je veux mon grand frère…

Les larmes du phénix brisèrent le cœur de Luna. Celle-ci comprenait à quel point il était difficile d’être séparé de ceux qu’on aime. Elle s’approcha de l’oiseau et lui posa une main sous le bec, pour lui caresser le visage. D’abord craintif, il se figea comme une statue de marbre, mais se calma un peu, quelques secondes plus tard.

— Tout doux, Kel’, dit Luna. Ne t’en fais pas pour lui. On le retrouvera.

— En es-tu certaine ? couina celui-ci.

— Nous allons faire de notre mieux, je peux te le garantir, ajouta son interlocutrice qui lui fit son plus beau sourire.

— Je… Je vois… mmm… euh…

L’oiseau semblait hésiter à lui dire quelque chose. 

La jeune femme, curieuse, lui demanda :

— Quoi donc ?

— Finalement… je veux bien te laisser une chance.

Le corps de Kelvin s’illumina à un tel point qu’il produisit un peu de lumière autour de lui. Il devint une boule d’énergie qui se transforma rapidement en ailes magiques, sur le dos de Luna. La magicienne réalisa ce qui venait de se passer. Elle gloussa et fit battre son nouvel accessoire, pour se pratiquer.

— Nous avons fait un pacte ! s’exclama-t-elle. Trop cool !

Elle leva un poing en l’air, sauta de joie et s’envola jusqu’au plafond de l’unique grande salle de l’église. Toutefois, elle ne maîtrisait pas le vol, et se cogna la tête.

— Ouille ! gémit-elle. Ha ha ha ! C’est trop marrant !

Flint soupira et secoua la tête.

— Au moins, on en a une qui s’amuse, reconnut-il.

— Mouas, répliqua Gabriel, qui observait leur amie virevolter au-dessus de leurs têtes. On dirait qu’elle a attendu ce moment, toute sa vie.

— Youpiiiiiiii ! couina leur amie, dans les airs. Aïe !

Elle venait de se cogner cette fois contre un mur. Elle tomba au sol, entre deux bancs de l’église, et pouffra de rire. Après s’être relevée, elle essuya son pantalon. Le phénix se matérialisa à côté d’elle, perché sur l’un des sièges. Il l’observait en silence. Il la trouvait curieuse.

— Tu es étrange… dit-il. Mais je suis content que ça t’ait plu.

— Et comment ! J’ai toujours voulu m’envoler, depuis toute petite ! C’était une expérience amusante ! J’ai hâte d’essayer ça dehors…

— Pas si vite, Luna, dit Flint. Nous devons d’abord nous reposer. J’ai besoin d’une sieste. J’ai mal dormi la nuit dernière et j’ai… sommeil… 

Il bâilla et s’étira les bras, encore une fois depuis tout à l’heure.

— Ouais, ouais… bouda la magicienne.

Gabriel trouva une marmite au fond de la grande salle, renversée et recouverte de poussière. Les anciens occupants de l’église avaient laissé une note sur un comptoir comme quoi, il fallait le replacer de la même manière, une fois utilisé puis lavé. Il avait aussi remarqué un vieux feu de camp, à l’extérieur du bâtiment. Il n’y avait pas de cuisinière électrique, donc les voyageurs devaient sûrement se servir des braises pour bouillir leur eau. Pour cette fois, ils ne cuiraient rien. Il avait déjà préparé quelques sandwichs qu’ils avaient conservés dans son grand sac à dos.

Il se tourna vers la jeune femme et demanda :

— Luna, tu veux quelle saveur ? Tomate ou saumon ?

— Saumon, dit la jeune femme.

— Et toi, Flint ?

— Eh, je vais me contenter de ma salade de crudités et ma bouteille d’eau… répondit mollement son mari.

— J’ai aussi quelques noisettes, si ça t’intéresse.

— Ça ira, t’en a plus besoin que moi…

— Ne dit pas de sottises. Tu as besoins de tes protéines !

Alors que les deux mariés discutaient de leur dîner, Dia sortit de l’église, accompagnée de Charlie. Comme d’habitude, les deux esprits partaient à la chasse pour leur repas. Flint et Gabriel commençaient à s’habituer à leurs habitudes alimentaires. Kelvin décida de rester près de sa toute nouvelle porteuse. Elle lui offrit un morceau de sandwich. Il n’aimait pas le pain, mais mangea le saumon émietté. Ensuite, il déploya ses ailes et rejoignit la louve et l’ours. Il avait besoin de faire un peu d’exercices.

¤*¤*¤

Quelques heures plus tard, les esprits élémentaires étaient de retour à l’église, mais Flint dormait alors que Luna préparait une nouvelle potion dans la marmite, à l’extérieur du bâtiment. Dia se reposait près de son porteur, tandis que Kelvin était perché sur le toit, il scrutait les environs pour le moindre signe de danger. Gabriel, de son côté, récoltait des baies sauvages. Charlie nageait dans la grande rivière, tout près de lui. Ce dernier cherchait du poisson pour leur souper.

— T’en as déjà pêché trois, dit Gabriel qui se tourna vers son ami. Je crois que ce sera suffisant. Tu peux remonter, à présent.

— Non, dit l’animal. J’ai faim, alors j’aimerais m’en attraper un ou deux !

— Ah, ton dîner ne t’a pas rempli ?

— Je n’ai rien trouvé d’appétissant…

Le colosse haussa les épaules, pendant que la tête de l’ours entra sous l’eau.

Ils avaient décidé de camper à l’église pour la nuit. Luna voulait s’assurer qu’ils aient suffisamment de potions pour les jours à venir, autres que celles qui leur permettaient d’accumuler du mana plus rapidement. Elle leur préparait tout ce qui leur permettrait de survivre plus facilement : potions pour voir dans le noir, antidotes, anti-paralysants, remèdes, etc. Elle avait même concocté quelques baumes que Cassandra lui avait appris.

Pendant ce temps, les esprits fouilleraient les lieux, en compagnie de Flint et de Gabriel. Ils avaient déjà trouvé quelques bâtiments vides, au sud de l’église. Ils se trouvaient dans un vieux village sans nom. Il n’y avait pas tellement de bestioles dans les parages, sauf deux gobelins qu’ils avaient abattus sans problème. Les immeubles avaient déjà été pillés par les voyageurs et les monstres. Il ne restait plus grand-chose à collecter. Le capitaine s’était tout de même trouvé un matelas qu’il avait traîné jusqu’à l’église. Gabriel ou bien Luna pourraient dormir dessus après lui.

— Ah, te revoilà ! fit Gabriel qui remarqua l’ours sortir de la rivière.

Mais ce n’était plus un ours. Un tigre blanc tenait dans sa gueule un gros poisson qui gigotait dans tous les sens. Le félin s’approcha du porteur et déposa ce qui semblait être un saumon, à ses pieds.

— Charlie ? demanda le guerrier. Est-ce que c’est toi ?

— Euh… est-ce toi qui a grandi ou j’hallucine ? fit le tigre.

— T’as encore changé…

— C… Comment ça ?

Gabriel lui pointa l’eau de la rivière. Le félin se retourna, s’y observa un instant et sursauta. Il râla quelques mots que son maître ne comprit pas et secoua sa fourrure.

— Tu ne contrôles plus tes transformations, on dirait, dit le porteur. Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour t’aider ?

— Non, ça ira… répliqua son ami. Mon corps a simplement besoin de temps à s’habituer à toute l’information qu’il est en train d’accumuler. J’ai vécu des milliers d’années, après tout. Ça devrait se régler d'ici à quelques semaines.

— Jamais, je ne t’aurais imaginé en gros chat, mais j’aime bien ta nouvelle bouille.

Gabriel gloussa et s’approcha du tigre, avant de se pencher pour lui caresser la tête. Il lui dépassait les genoux, ce qui est beaucoup plus petit que sa forme d’ours. Charlie était légèrement plus grand que Dia et Nox, sous cette apparence. Il était svelte et musclé, pas une once de graisse sur la peau. Sa fourrure était ni trop courte, ni trop longue. Il se lécha une patte, par réflexe.

— Étrange, je me sens bien sous cette forme, dit le félin qui s’étira. Je crois que je pourrais m’y habituer. Penses-tu que ça me convient ?

— L’important, c’est que ça te plaise.

À sa grande surprise, le gros chat se retrouva dans les bras de Gabriel qui s’était assis par terre afin de le retourner sur le dos. Il lui gratta le torse.

— Je ne suis pas un chat domestique, tu sais ? soupira le tigre, peu impressionné.

Gabriel enfouit son visage dans la fourrure de son partenaire et lui donne une bise sur le museau. Charlie ronronna quand même, et se dit qu’il n’y avait aucun mal à se faire dorloter par son porteur.

— Je t’aime, Charlie, dit Gabriel. Tu le savais, n’est-ce pas ?

— Je t’aime aussi, mon ami, dit le tigre qui lui lécha la joue.

— J’espère que tu vivras avec nous pour de nombreuses années !

Il frôla son nez sur le museau de son partenaire de combat et le serra contre lui. Charlie représentait pour lui, plus qu’un simple esprit élémentaire. Il le traitait comme son tout nouveau bébé, depuis qu’ils s’étaient rencontrés.

En premiers lieux, le tigre s’était senti déconcerté par tant d’affection, mais il avait fini par apprécier le grand cœur du colosse. Il retombait en enfance, puisqu’il avait fusionné avec son petit-fils. Même qu’il se demandait s’il ne désirait pas être considéré comme un animal de compagnie. Il souhaitait se faire gâter par son nouvel ami.

— Tu peux m’appeler Papa, tu sais ? dit Gabriel pour taquiner le tigre.

— Ne sois pas ridicule ! formula Charlie qui cligna les yeux.

— Papa est content pour le poisson que tu lui as offert, ajouta Gabriel, qui employa le même ton que le précédent.

— Je ne jouerai pas à ce jeu avec toi.

— Pfft, tu céderas avec le temps.

— Rêve toujours.

Gabriel lui chatouilla les côtes, ce qui fit rire la pauvre bête. Le félin se dégagea alors de ses puissants bras et s’allongea près de son ami. Ensuite, il posa son menton sur l’une de ses jambes et ronronna. Le colosse se contenta de rester là et de lui caresser sa fourrure. Ils restèrent ainsi pendant plusieurs minutes, jusqu’à ce qu’il se lève pour retourner à la cueillette de baies sauvages. Charlie s’était endormi.

¤*¤*¤

Après leur souper, Gabriel et Charlie avaient décidé de se promener autour du village fantôme. Les autres avaient été étonnés de voir que l’ours était devenu in tigre. L’aîné des esprits élémentaires avait donc expliqué à sa sœur et son frère qu’ils ne devaient pas s’inquiéter pour lui, car il était en période d’adaptation.

Flint et Luna étaient en train de jouer aux cartes, lorsque le mari du capitaine s’était éloigné de l’église avec le félin. Dia dormait près du capitaine, alors que le phénix éveillé était retourné se percher au sommet de l’immeuble. Kelvin commençait à apprécier de faire le guet pour le groupe. Il se sentait plus utile ainsi.

— Que recherche-t-on, en fait ? demanda Charlie qui tourna son regard vers Gabriel. Je croyais qu’il n’y avait rien d’intéressant là-bas…

— Flint m’a mentionné durant le souper qu’il avait trouvé un sous-sol, derrière un immeuble, avec une porte qu’il ne pouvait pas ouvrir. Je vais aller y jeter un œil. Qui sait ? Peut-être trouverons-nous quelques boîtes de conserves…

— Avec quoi comptes-tu casser la serrure ?

— Bah, avec mes mains, voyons ! As-tu oublié que je peux détruire un mur en béton si on me fâche ? Pourquoi crois-tu que les ouvriers m’engagent à Baldt ?

— En effet… J’avais oublié ce détail…

Le tigre jeta un coup d’œil derrière lui. Il observait l’église.

— Flint aurait pu se servir de sa magie pour détruire la porte… remarqua-t-il.

— Nan, mon homme n’est pas comme ça. Il n’aime pas se compliquer la vie. Il passe rapidement à autre chose lorsqu’il ne peut pas accomplir certaines tâches.

— Je l’avais remarqué…

Ils tournèrent au coin d’une rue recouverte d’étranges véhicules aux pièces détachées, vestiges d’une autre civilisation. Certains contenaient encore d’étranges objets cylindriques ou bien des contenants à essences. Les roues de ces voitures étaient faites de caoutchouc, contrairement à celles des calèches qui étaient toutes faites de bois ou de métaux solides. Tous les membres de la Septième Brigade en avaient croisé un peu partout sur les plaines et aussi sur les routes étranges en béton qu’ils avaient trouvés ici et là.

Il y avait des panneaux avec de grands fils métalliques qui leur faisaient penser au réseau d'électricité de Baldt, mais ceux-là semblaient avancés. Le seul problème était qu’ils ne produisaient plus d’énergie.

Gabriel ne comprenait pas ce monde et en avait peur. Néanmoins, il se sentait moins seul en présence de son mari et surtout de Charlie.

— Mais qu’est-ce que c’est que cette chose ? dit le tigre, qui aperçut un gigantesque objet métallique, effondré dans les ruines d’un immeuble. Ça ressemble à un oiseau, mais c’est recouvert de fer, on dirait…

— Je l’ignore, mais ça devait sûrement appartenir aux gens qui vivaient ici, répliqua Gabriel. J’imagine que c’était une sorte de véhicule.

— Mais c’est énorme… ça fait trois fois la taille de mon ancien corps de dragon !

— Crois-tu que cette chose est l’une des raisons pour laquelle l’humanité a disparu ?

— Je n’en sais rien… Il y a tellement de choses qu’on ne sait pas encore. Même Cordelia ne sait pas tout à propos de ces étranges voitures. Elle nous a déjà dit qu’il y a eu une grande guerre, bien des années avant la naissance de ses ancêtres.

— C’est inquiétant… soupira le colosse. Ce continent me rappelle Lanartis, mais ce n’est pas le même endroit. Il y a tant de choses qui sont différentes ici…

— Si ça se trouve, tout ce que nous mangeons est en fait dangereux pour nous…

Gabriel déglutit et regarda ses mains, elles tremblaient. Combien de champignons et de plantes sauvages avaient-ils mangés dans cette dimension ? Ils n’étaient pas malades, pourtant tout portait à croire que ces terres étaient dangereuses pour l’être humain. Après tout, ils avaient vu plusieurs rivières polluées, remplies de crasses et de restes de démons. Et certaines de ces voitures avaient des traces d’huile séchées qui avaient coulé dans les herbes et même dans les égouts.

— Mmm… nos mages disent tous que ce qu’on a consommé n’est pas toxique, non ? interrogea Gabriel. Je pense que nous devrions leur faire confiance. Estelle et son groupe ne sont pas malades et ils sont ici depuis plus longtemps que nous…

— Peut-être, mais ça n’explique pas pourquoi certaines plantes brillent dans le noir… Soit, elles sont remplies de produits chimiques, soit, elles sont magiques. Je ne saurais expliquer, mais je trouve ça louche.

— Je ne savais pas que tu t’y connaissais en sciences.

— J’ai côtoyé des scientifiques pendant de nombreuses années de ma vie. Par contre, je ne sais pas tout. Et la région où nous trouvons m’est inconnue.

Gabriel hocha la tête et finit par trouver l’immeuble auquel son époux était passé, un peu plus tôt. Il retrouva un véhicule renversé près de la porte verrouillée. Ce bâtiment était grand, mais il ne semblait pas que les survivants de ce monde y avaient pillés quoi que ce soit à l’intérieur. Il n’eut aucune difficulté à ouvrir la poignée, car il cassa cette dernière d’un mouvement brusque de la main. Ensuite, il entra dans la nouvelle pièce, suivi du tigre.

— On dirait que cet endroit était habité par un jeune homme… fit Charlie.

Il y avait des toiles d’araignées partout, mais une vielle boîte traînait au sol, avec de la nourriture fossilisée. De nombreuses années s’étaient écoulées depuis qu’une personne avait mis les pieds dans cet endroit. Sur la boîte moisie, Gabriel pouvait lire le mot pizza. Il vit un verre en plastique avec une paille, tombée en face du carton. Sur un divan, un vieux squelette recouvert d’insectes avait taché le meuble. Il portait de drôles de vêtements qui s’étaient un peu décomposés avec le temps. Dans l’une de ses mains, il tenait un fusil.

Gabriel illumina le cadavre un peu plus avec la lampe à huile qu’il avait emportée de l’église et remarqua un trou en arrière du cadavre, dans le divan. Cet inconnu s’était enlevé la vie. Mais pourquoi ?

— Pauvre type… dit le colosse. Qu’est-ce qui a bien pu lui arriver ?

— C’est sûrement l’une des victimes de cette fameuse guerre, suggéra Charlie. D’après mes souvenirs au camp de Cordelia, quand tout cela a commencé, plusieurs personnes ont préféré se tuer, plutôt que d’affronter les démons et s’enrôler dans l’armée. Je n’approuve pas vraiment leurs gestes, mais bon… Le désespoir a provoqué tout ça. C’est possible qu’il ait tout perdu et qu’il ait simplement décidé d’en finir avec sa vie. Nous aurons peut-être plus de réponses en fouillant…

Gabriel approuva d’un signe de tête. Il remarqua que des lianes et des spores avaient pénétré à travers quelques fenêtres ouvertes de quelques centimètres. Des plantes avaient commencé à pousser à l’intérieur de ces sous-sols, mais avaient fini par mourir. La nature n’avait pas réussi à reprendre ses droits complètement.

Sur un bureau derrière lui, Gabriel remarqua une étrange boîte en plastique avec une vitre étrange. Il y avait un fil électrique, ou du moins, c’était ce qu’il croyait être un fil électrique, relié à celle-ci, puis au mur. Il y avait un bouton sur cette boîte auquel c’était écrit « ON/OFF ». Il appuya sur ce dernier. Rien. Il ne se passa rien.

— C’est très étrange comme dispositif… se dit Gabriel. Je me demande bien à quoi ça pouvait servir. C’est relié à une autre boîte noire… Il y a une étrange petite fente et plein de boutons… Leur technologie était beaucoup plus avancée que la nôtre. Et qu'est-ce que ces étranges disques ? Ils sont plus petits que ceux de chez nous…

— Encore un mystère que nous ne comprendrons jamais, soupira le tigre. Mais bon, il doit sûrement y avoir des trucs que nous pourrions ramener au camp.

— Mouais. Mais mon petit doigt me dit que nous ne devrions pas compter sur la nourriture. Les gens ne visitent que les endroits ouverts et non verrouillés.

Ils explorèrent la pièce de fond en comble. Ils y trouvèrent un réfrigérateur, au moins quelque chose que Gabriel reconnaissait. Ce dernier était complètement vide, à part une bouteille d’eau en plastique.

— J’ai l’impression que ces personnes avaient une vie plus avancée que la nôtre… remarqua le colosse pour lui-même. Luna et Wyatt se feraient une joie de découvrir cet endroit, eux qui sont fascinés par l’histoire.

— Et pourtant, ça ne semble pas autant évolué que votre existence, dans votre monde. Ta vie à Baldt, par exemple, est moderne, contrairement à ce qu’on voit à Lanartis. Vous avez de l’électricité, de l’eau filtrée et plus encore. Donnez-vous quelques années et vous aurez sûrement de meilleurs moyens d’améliorer vos vies.

— Tu as dû en voir des choses, au cours de ta longue existence…

— Des révolutions comme des guerres, puis des inventions à n’en plus finir. Vous vivez tous dans une période magnifique, d’après moi.

Le guerrier sourit et monta ensuite des escaliers qui menaient à un rez-de-chaussée. Il vit un salon plus ou moins similaire au sous-sol. Il y avait d’autres escaliers qui menaient à une cuisine et un petit hall menant à la porte de l’entrée principale. Il comptait déverrouiller celle-là avant de sortir.

— Eh, mais ce sont des photos de familles, ça… remarqua Gabriel qui s’avança vers le salon. Voyons à quoi pouvaient bien ressembler ces gens…

Il posa sa lampe à huile sur une table en vitre et essuya un vieux cadre avant de soulever la source de lumière vers celui-ci. Ce qu’il vit lui glaça le sang. Sur cette photo, il y avait un homme et une femme, ainsi que leur enfant. Le père attira son attention. Grand, gros. Il portait une chemise avec des fleurs et avait une coupe de cheveux différente… Mais cet homme avait le même visage que lui.

Il échappa le cadre par terre, la vitre se brisa. Quelles étaient les chances pour que cela se produise ? Il était bouche bée, alors que le tigre examinait ce qui avait provoqué le malaise de son ami. Mais où Gabriel Markios venait-il d’entrer ? Et qui était cet homme, sur cette photo ? Il ne comprenait plus rien.

Il ramassa la photo en vitesse et descendit les escaliers en courant.

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