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1 - 1. Le Capitaine Markios
2 - 2. La Septième Brigade
3 - 3. Flint et Gabriel
4 - 4. Les premiers rapprochements
5 - 5. Le camp
6 - 6. Le mystère de Kritz
7 - 7. Le secret du mercenaire
8 - 8. L'esprit de la lumière
9 - 9. Tel oncle, tel neveu
10 - 10. Les observations du vampire
11 - 11. Une matinée gênante
12 - 12. Sur le chemin du retour
13 - 13. La fête des récoltes
14 - 14. Le subterfuge de l'albinos
15 - 15. Le cadavre
16 - 16. La détresse d'une guerrière
17 - 17. Les préparations
18 - 18. Cassandra et Misaki
19 - 19. La chasseuse et la crécerelle
20 - 20. Les négociations
21 - 21. Le siège de Xu Fahn
22 - 22. La colère de Nash
23 - 23. La gloire et la chute de Virgile
24 - 24. Un moment de répit
25 - 25. Les origines de Diana
26 - 26. Les nouvelles directives
27 - 27. Le passé de Luna Kelly
28 - 28. La vengeance d'une magicienne
29 - 29. Les manigances de la secte
30 - 30. Les enfants d'Athéna
31 - 31. Le piège
32 - 32. La bravoure de Misaki
33 - 33. Le père absent
34 - 34. Pour qui sonne le glas
35 - 35. La débrouillardise de Luna
36 - 36. Les sous-sols de Baldt
37 - 37. Shayne et Nox
38 - 38. La détresse de Flint
39 - 39. Euryale et Sthéno
40 - 40. De la poudre aux yeux
41 - 41. Troyd et Narcissa
42 - 42. Yosuke et Misaki
43 - 43. L'invasion de Baldt
44 - 44. La supercherie de Perséphone
45 - 45. L'Héritage des Markios
46 - 46. Nash et Diana
47 - 47. Le Roi de l'Olympe
48 - 48. La riposte du vampire
49 - 49. L'intervention divine
50 - 50. Célébrations amères
51 - 51. Flint et Athéna
52 - 52. Le grand ménage
53 - 53. Tendres moments
54 - 54. La lettre de William
55 - 55. Le plan du tyran
56 - 56. L'Ambassadeur d'Archenwald
57 - 57. Un vent de changement
58 - 58. La réunion du groupe
59 - 59. La crise d'Estelle
60 - 60. Le début du voyage
61 - 61. En route pour Archenwald
62 - 62. Chaos sur l'île de Cao Cao
63 - 63. Congé au bord de la mer
64 - 64. Convalescence et complaisance
65 - 65. Les héros de Scottie Sanders
66 - 66. Luna et Wyatt
67 - 67. Le panneau des requêtes
68 - 68. Sous les étoiles
69 - 69. Le retour du dragon
70 - 70. La double surprise de Gabriel Markios
71 - 71. La dimension maudite
72 - 72. L'anniversaire du golem
73 - 73. La cueillette de champignons
74 - 74. Révélations et réconciliations
75 - 75. La fin du monde
76 - 76. Les champs de coquelicots
77 - 77. Le mage et la loutre
78 - 78. Les papillons bleus
79 - 79. Amanites et toiles d'araignées
80 - 80. Flint et Lucas
81 - 81. Pattes acérées et partie de pêche
82 - 82. De l'autre côté du voile
83 - 83. Des retrouvailles corsées
84 - 84. Métamorphoses
85 - 85. Charlie et Gabriel
86 - 86. La famille Tabris
87 - 87. Shayne et Lucas
88 - 88. Frères d'armes
89 - 89. Shayne et Cassandra
90 - 90. Le refuge du nord
91 - 91. Scottie et Wyatt
92 - 92. Le règne de la noirceur
93 - 93. Une lueur dans les ténèbres
94 - 94. Le plan des dieux
95 - 95. Au-delà du temps et de l'espace
96 - 96. Le cri de l'ange
97 - 97. Plumes noires
98 - 98. Utopie
99 - 99. Seconde chance
100 - 100. Une déclaration troublante
101 - 101. Le terrible secret des dieux
102 - 102. Panique nocturne
103 - 103. Un rebondissement étonnant
104 - 104. Décalage horaire
105 - 105. Deus Ex Machina
106 - 106. Nemo et Randy
107 - 107. La grande plongée
108 - 108. La Fête du Canada
109 - 109. La journaliste et le strip-teaseur
110 - 110. Quand Estelle rencontre Kylie
111 - 111. L'ascension de Perséphone
112 - 112. Le choix de Thanatos
113 - 113. Athéna et Perséphone
114 - 114. Retour à Célestia
115 - 115. Une pause bien méritée
116 - 116. Flint et Luna
117 - 117. La déchéance du mage
118 - 118. Période d'adaptation
119 - 119. Mère et fils
120 - 120. Le blond et son colosse
121 - 121. Le souhait d'Artael
122 - 122. Le voyage continue
123 - 123. Le premier assaut
124 - 124. Une chute inattendue
125 - 125. Retrouvailles dans l'espace
126 - 126. Nash et Cerbère
127 - 127. Le fléau des anges
128 - 128. L'heure de la bête
129 - 129. Lucas et Kyran
130 - 130. La décision de Flint
131 - 131. Le champion du diable
132 - 132. Des gorgones et des larmes
133 - 133. Nash et Troyd
134 - 134. Le combat tant attendu
135 - 135. La philosophie du diable
136 - 136. La boîte de Pandore
137 - 137. La fin d'une aventure
138 - 138. Une sensation de déjà-vu
139 - 139. Troyd Markios
140 - 140. Le début d'une nouvelle ère
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49. L'intervention divine

Au sommet du palais présidentiel, deux hommes luttaient dans un duel. Tous deux se lançaient des sorts depuis maintenant plusieurs minutes. L’un d’eux était Artael et le second était l’imposteur qui avait prétendu être Randell Tabris, depuis plus d’une vingtaine d’années. Une partie de l’étage avait éclaté sous la pression des pouvoirs des deux hommes et ils combattaient à toit ouvert, sous cette atmosphère sinistre qui régnait à travers la ville.

Daichi était inconscient, à quelques mètres de son supérieur. Celui-ci s’était pris un charme de somnolence de plein fouet, alors qu’Artael avait esquivé la magie de son adversaire. Plusieurs des brigadiers qui avaient accompagné le général étaient morts ou gravement blessés, éparpillés un peu partout dans les couloirs.

Artael n’abandonnerait jamais sa ville, quitte à y laisser sa propre vie. S’il devait mourir lors de ce duel, il avait fait promettre à Ellen Prescott de s’occuper de la république, jusqu’aux prochaines élections. Il espérait que le faucon messager qu’il avait envoyé vers Lanartis, trouverait son chemin jusqu’à la capitale de l’autre nation. Si la république venait à tomber, les prochaines victimes seraient sûrement des gens de la monarchie lanartisienne.

— Je vois que tu t’es beaucoup amélioré durant mon absence, dit Randell. Cela me rappelle nos nombreux entraînements…

— Je me doutais bien qu’un jour ou l’autre, je devrais tuer un autre mage, expliqua Artael. L’ironie, toutefois, c’est que le destin a décidé que cela soit toi, mon mentor. Celui que je devais succéder, un jour.

— Comme c’est touchant, répliqua ce dernier, sarcastiquement.

Le visage du président s’assombrit. Son interlocuteur se fichait bien de ses paroles.

— Je ne comprends pourquoi il a fallu que tu vendes ton âme à Perséphone ! tonna-t-il. À une certaine époque, tu étais mon idole… Je voulais être comme toi !

— Tout ça, c’est du passé, formula le vieil homme. Ne revenons plus en arrière. Le jour où vous avez adopté ce gros lard de Gabriel, j’ai compris que nous allions prendre des chemins différents, toi et moi. C’est à cet instant que j’ai décidé, que tu n’étais plus digne de ma formation. Un vrai gâchis, si tu veux mon avis.

— Il le fallait bien, répliqua Artael. Être mage ne veut pas dire vendre son âme au diable. Être un mage signifie aider son prochain, aux services du bien !

— C’est pourquoi ta famille et toi, vous m’avez renié depuis cet incident, pas vrai ? Je parie que vos enfants ne sont même pas au courant de notre ancienne collaboration… Comme c’est triste…

Encore une fois, Artael reconnut le sarcasme de son mentor. Du moins, celui qu’il croyait être son ancien maître de magie. Il ne reconnaissait plus le Randell empathique qui l’avait souvent consolé, lorsqu’il était plus jeune et qu’il s’ennuyait de sa mère. Il avait été pour lui comme la figure paternelle qu’il avait tant cherchée en Virgile Knox, mais qu’il n’avait su trouver. Dorénavant, son mentor n’était plus que la cruauté incarnée. Il n’avait plus le choix, il fallait l’éliminer. Cependant, il espérait que Randell retrouve la raison.

Voir ce brillant scientifique dans cet état lui déchirait le cœur.

— Mes enfants n’ont pas besoin de savoir qui tu étais pour moi, répliqua Artael. De toute façon, tu n’es à mes yeux qu’un criminel et comme il se doit, je devrais t’arrêter ou te tuer…

— Encore faudrait-il que tu puisses m’attraper…

Le vieil homme barbu disparut en un éclair et réapparut derrière le président, avant de faire apparaître du bout de ses doigts plusieurs jets d’électricité. Artael activa un champ de force qui renvoya cette magie à son adversaire. Randell réussit à faire dévier les éclairs dans les débris qui l’entouraient.

Artael, quant à lui, essayait de se convaincre que tuer cet homme était la bonne chose à faire, toutefois il ressentait de la peine et du regret ; juste à l’observer. L’acolyte de Perséphone n’avait plus rien d’un mage grandiose, alors qu’autrefois, il avait été l’un des plus respectés de toute la nation.

— Gabriel aurait pu vivre une merveilleuse vie en ta compagnie, dit Artael. Au lieu de cela, tu l’as rejeté… Pourquoi ?

— Je l’ai répété des milliers de fois, il n’était qu’un prototype raté. Il n’a jamais été capable d’utiliser le moindre sort. Il aurait été un fardeau à ma cause, c’est pourquoi j’ai préféré m’en débarrasser.

— Il n’est pas un objet ! C’est un être vivant avec un cœur et des organes !

— Objet, golem, je ne vois plus trop la différence ! Il n’est qu’un outil à mes yeux ! Tout comme mes autres créations, d’ailleurs !

— Comment oses-tu dire une chose pareille ?! Ces vies que tu crées, elles ne sont pas des objets, ce sont des clones ou bien des gens créés par magie ! Gabriel n’est pas un objet, il est notre ami et aussi mon beau-fils !

— Oh… comme c’est touchant… Attention, je vais verser une larme…

Il roula des yeux, ce qui mit Artael en colère. Ce dernier serra les poings, il commençait à se demander comment ses fils réagiraient dans une situation semblable. Il se dit que Flint aurait déjà perdu son sang-froid et qu’il aurait déjà tué Randell. Kyran, de son côté, aurait sûrement fait comme son père et aurait essayé de raisonner le mage afin d’obtenir une résolution pacifiste.

Après avoir pensé à tout cela, il formula à son adversaire :

— Voilà ce qui nous différencie, toi et moi, cher maître. J’accorde de l’importance aux créations magiques avec toute mon affection, au lieu de les rejeter comme de vulgaires objets ! Je refuse de traiter des golems comme Gabriel, comme des expériences ratées !

— Alors explique-moi pourquoi tu n’as rien fait pour améliorer ta précieuse république, même si tu as toutes ces connaissances en sorcellerie !

— Parce que les lois de la magie nous empêchent d’abuser de nos pouvoirs à des fins personnelles. Nous devons laisser au peuple la chance d’évoluer de lui-même sinon ce serait tricher le destin. Que fais-tu des règles qu’on nous a transmises, chez les érudits de Xu Fahn ?! Celles qui existent depuis plusieurs générations !? Tu bafoues nos ancêtres et leurs descendances en te comportant ainsi ! Quelle honte !

— Ces vieux fous de professeurs n’ont jamais compris que ceux qui ont le pouvoir sont au-dessus de l’espèce humaine ! Nous sommes des dieux et nous pouvons forger ce monde à notre image ! Pourquoi devrai-je me limiter à faire le bien pour des misérables sans pouvoirs ?

— Alors quoi ?! Qu’espères-tu à vouloir ressusciter ta maudite déesse ? Créer un nouvel ordre où tu pourras changer le monde et ses lois ? Maudire les gens sans magie et en faire tes esclaves ?!

— Tu connais déjà la réponse, cher apprenti…

Randell sourit, puis invoqua une créature enflammée devant lui. Artael reconnut cette espèce de chimère magique, aux cornes acérées et aux ailes de chauves-souris. Il avait déjà vu ce monstre dans de vieux grimoires de créatures mythiques, celle-ci était liée aux forces de Perséphone.

Artael recula rapidement et fit apparaître des chaînes de lumière au sol. Celles-ci s’agrippèrent sur la bête, alors que cette dernière fonçait tout droit vers lui. Il renvoya le monstre en direction de Randell, avant d’invoquer un faisceau lumineux. Son sort frappa son ennemi en plein dans la poitrine. Il décida ensuite de se mettre en position défensive.

— Le jour où tu as mis un terme à la présidence de Virgile, j’ai juré de te tuer… dit Randell qui fit disparaître la chimère.

La créature réapparut au-dessus de la tête du président et commença à l’attaquer avec ses longues griffes, pour ensuite lui mordre une épaule violemment. Artael poussa un long cri de douleur. Il se ressaisit rapidement et lança un sort d’éblouissement au visage du monstre, avant de s’adresser à son adversaire.

— Il fallait bien que quelqu’un vous arrête, les disciples et toi ! lança-t-il à son adversaire, même s’il devait rester concentré. Bon sang, il pèse une tonne ton truc ! Mais quelle est cette chose, déjà ?!

— Dévore-moi cet homme ! ordonna Randell, tout simplement.

— Si tu penses que je vais me laisser faire, tu te trompes !

Artael repoussa la chimère avec un autre faisceau lumineux qui envoya celle-ci en dehors de son champ de vision. La bête tomba à l’extérieur des murs et alla s’écraser au sol, plusieurs étages plus bas. Randell comprit qu’elle était morte sous l’impact. Le président en profita pour utiliser un sort de guérison sur ses plaies ouvertes, alors que son adversaire semblait distrait par la perte de son monstre.

— Donc, voilà où on en est… dit le vieil homme qui se passa une main sur le menton. Une vieille rivalité entre un mentor et son élève… Qui s’en sortira vainqueur, d’après toi ? Il y a trop longtemps que j’attendais de voir qui de nous deux, serait le meilleur sorcier de cette région.

Artael esquissa un sourire moqueur.

— Même si je dois mourir, je ne compte pas passer dans l’au-delà sans toi, dit-il. Ce monde n’a plus besoin de toi, ni de tes expériences cruelles.

— Oh, mais j’ai bien peur de devoir insister, ma place est sur ces terres aux côtés de ma déesse. La tienne appartient au néant.

Au moment où Artael allait se relever, il sentit des mains étranges l’agripper par l’arrière et ressentit son corps se faire tirailler dans tous les sens. Des mains ensorcelées l’agrippaient dans les airs, par ses poignets et ses chevilles. Son corps fut propulsé vers l’avant et il se retrouva nez à nez avec Randell qui tenait un poignard dans sa direction.

— Il est temps pour toi de disparaître… dit le vieil homme, alors qu’il enfonça rapidement son arme dans le torse du président.

Artael cracha du sang au visage de son agresseur avant de sourire à son tour. Les mains magiques perdirent de leur force. Ce fut à cet instant que Randell comprit pourquoi son adversaire semblait de bonne humeur… Son corps commençait à chauffer de l’intérieur, au point que ses vêtements prirent feu.

En quelques secondes, le corps du mage de Perséphone s’enflamma et il cria à l’agonie avant de disparaître dans un tas de cendres. Randell Tabris venait d’être tué dans une combustion magique, dernier cadeau de son élève qu’il venait de poignarder.

— Ne jamais sous-estimer la magie du sang, formula Artael, dans le vide, qui s’était promis de ne jamais en abuser. Heureusement pour moi, je connais cet élément assez bien pour m’en servir, en cas de dernier recours… Après tout, c’est toi qui m’as tout appris, mon maître. Je promets que plus jamais je ne m’en servirais… Adieu.

Sur ses mots, le président s’agenouilla. Les mains magiques avaient disparu à la mort de Randell. Il gémit de douleur, mais s’empressa à retirer le poignard de son ventre. Il grimaça de dégoût et jeta l’arme de côté. Ensuite, il appliqua un sort de soin sur sa plaie ouverte. Une fois sa blessure refermée, il s’adossa contre un rempart du toit du palais et s’allongea sur le dos, épuisé. Les disciples et brigadiers continueraient à combattre un peu partout dans la ville, alors qu’il reprendrait des forces. Ce fut avec une foi aveugle qu’il espérait que sa famille en viendrait à bout avec les envahisseurs.

¤*¤*¤

La tête de Perséphone roulait toujours à travers le hall et se faisait frapper dans tous les sens par les démons ou bien les brigadiers qui combattaient dans tout ce chaos. Elle criait à qui voulait l’entendre qu’elle voulait qu’on la ramasse. Toujours vivante à cause de sa magie démoniaque, la déesse n’avait pas dit son dernier mot. Elle se sentait forte et puissante, malgré le fait que cette tête soit séparée du corps qu’elle avait conservé durant de nombreuses années !

Il lui faudrait trouver une nouvelle carapace pour y transmettre cette partie de son âme. Si elle voulait vaincre ses ennemis, c’était la seule option qui s’offrait à elle. Cette tête décapitée ne lui servirait plus à rien.

Puis, tout à coup, le lien qui l’unissait avec Randell fut rompu. Son mage, loyal serviteur et celui qui avait préparé cette invasion depuis plusieurs mois, venait d’être tué.

Entre les rafales de flammes et les coups d’épées échangés entre Shayne et lui, Troyd ressentit la détresse de sa déesse. Il donna un coup de pied dans le ventre du général et se mit à courir en direction de la tête.

— Ils l’ont tué… gémit Perséphone, une fois qu’elle fut entre les mains de son protecteur. Ils ont tué mon prêtre ! Ces salauds ! Troyd, partons !

— Votre corps ne va pas tarder et venir dans cette dimension ! Soyez patiente, ma reine ! s’exclama le tyran.

— JE VENGERAI SA MORT !

Troyd se mit à courir à travers les brigadiers, les démons et les disciples, alors qu’il transportait la tête sanglante. Shayne se lança à leur poursuite. Cassandra et Luna suivaient le général avant même que Troyd ne soit arrêté à la porte d’entrée par un Gabriel Markios énervé et au regard d’assassin.

— Tasse-toi de mon chemin, gros lard ! aboya Troyd.

Troyd lança la tête de Serenity dans les airs et s’élança en direction de Gabriel, afin de planter son arme dans le bras du colosse. Ou du moins, il s’essaya, car le gros brigadier avait déjà attrapé l’arme de celui-ci, d’une main et cassa cette dernière en morceaux. Abasourdi, le tyran reçut aussitôt un coup de poing dans la figure de la part du golem et il se retrouva au sol. Ensuite, il se fit piétiner par le guerrier qui entrait dans une colère noire.

— Euh Gab, pas besoin de l’amocher autant, dit Luna qui observait son ami pratiquer sa revanche sur l’homme qui avait tué leur capitaine.

Gabriel devint alors tel un boulet de canon et se laissa tomber sur Troyd, l’écrasant avec toute sa masse et sa puissance. Son coude lui servit d’arme qu’il entra dans le corps de son adversaire afin de lui faire perdre le souffle. Enfin, son poids lui servait à quelque chose ! Il était tout fier de son œuvre, sous les regards ébahis de ses camarades. Ensuite, il lui donna d’autres coups de poings en pleine figure.

On pouvait entendre Gabriel hurler à travers tout le couloir :

— JE VAIS TE TUER !

La tête animée de Serenity était tombée de l’autre côté de la porte d’entrée. Elle roula en bas des marches du palais ; elle se lamentait et criait à qui voulait bien l’entendre pour qu’on lui vienne en aide, jusqu’à ce qu’une jeune servante sorte d’un coin sombre pour l’attraper. Elle avait de la difficulté à reconnaître la personne qui venait de la ramasser, tellement son propre visage était recouvert de sang.

— Narcissa, ma jolie rose noire, est-ce toi ? demanda Perséphone, après avoir reconnu l’odeur de son parfum préféré.

— Oui, votre Excellence ! dit la servante.

— Très bien, partons ! Il n’y a plus rien pour nous dans cette ville.

— Mais où est passé votre si joli corps ?!

— Quelque part dans le palais, mais je n’en ai plus besoin pour très longtemps ! Ma véritable figure charnelle sera bientôt des nôtres. Observe le ciel… Il y a déjà des déchirures dans le voile.

La servante leva son regard vers le firmament étoilé de la nuit. Bien qu’il y eût de la fumée un peu partout dans la ville, Narcissa dut admettre que Perséphone avait raison. D’étranges déchirures lumineuses avaient toute son attention, elles étaient d’une faible blancheur et évoquaient les rayons de la lune. Un peu partout, au-dessus de la capitale, les brèches qui séparaient les deux dimensions commençaient à devenir de plus en plus grandes.

Pendant ce temps, à l’intérieur du palais, Flint avait passé les dernières minutes à retrouver les créatures élémentaires converties par la magie noire de Perséphone et à les exorciser. Leurs pouvoirs étaient affaiblis, mais ils étaient enfin de retour à eux-mêmes. Leur énergie vitale avait été absorbée par Perséphone durant le court moment qu’ils avaient passé en sa possession. Au moins, ils étaient hors de danger.

Flint commençait toutefois à s’affaiblir. Ses ailes disparurent au moment où il venait de transformer Windy à sa forme initiale, c’était la dernière créature qu’il avait sauvée. Toute l’énergie spirituelle qu’il avait reçue à cause de l’intervention divine de son oncle était en train de disparaître.

— Que se passe-t-il ?! lança-t-il, déstabilisé.

— Je n’arrive plus à ressentir la présence d’Athéna dans ma tête, gémit la louve entre ses mains. Je perds des forces…

— Dia ? Toi aussi ? Merde…

— Je vais bien… Ne t’en fais pas… Je suis seulement étourdie…

Quant à Gabriel, celui-ci s’arrêta de frapper Troyd lorsqu’un phénomène étrange se produisit sous ses yeux. L’armure de ce dernier était en train de disparaître en fumée, le laissant en sous-vêtements. Ce drôle d’incident le laissa perplexe. Il se leva et regarda Troyd, à moitié nu. Le guerrier bedonnant était fier de son coup et se tapa le torse, alors qu’il montrait à ses camarades qu’il avait réussi à mettre la main sur la pire crapule de toute l’histoire baldtienne.

Le tyran ne comprenait pas pourquoi son armure avait disparu. Les forces spirituelles qui l’avaient entouré jusque-là, l’avaient quitté. Il était couvert d’ecchymoses, saignait du nez et ne sentait plus la moindre partie de son corps, mais il était beaucoup plus préoccupé par la disparition soudaine de son équipement que tout le reste. Il paniquait qu’on le voit ainsi sans ses vêtements.

Dégoûté par Troyd, Gabriel lui donna enfin un coup de pied solide dans la tête et ce dernier perdit connaissance. Gabriel ordonna alors qu’on enferme ce traître dans les cachots, tandis que plusieurs démons prenaient déjà la fuite.

Un phénomène inhabituel avait changé l’ordre des choses.

Pendant ce temps, les disciples, eux aussi, comprenaient qu’ils avaient perdu ce combat contre les brigadiers et les gens de la ville. Plusieurs d’entre eux suppliaient déjà qu’on les épargne, alors que d’autres suivaient les démons en dehors de la ville.

Luna tenta de faire apparaître une flamme du bout de ses doigts et comprit que les forces spirituelles avaient gravement été affectées.

— La magie s’est volatilisée, réalisa-t-elle, surprise.

— Dia ? fit Flint lorsqu’il vit que son arme reprenait sa forme animale.

— Je ne ressens plus le lien qui relie notre monde au Saint Royaume, dit-elle.

— Quoi ? Comment ça ?

— Il a été brisé… Quelqu’un ou quelque chose a brisé le flux d’énergie spirituel qui circule entre nos mondes… De ce fait, je ne peux plus utiliser mes pouvoirs…

— Et les démons dans tout ça, pourquoi s’enfuient-ils ?

— Probablement parce que la résurrection de Perséphone a été repoussée, proposa Nox, qui avait repris connaissance, un peu plus tôt.

Flint hocha la tête, à cette affirmation, mais reprit :

— Pensez-vous qu’Athéna y soit pour quelque chose ?

— Je ne crois pas que ce soit elle… dit Cassandra.

Elle s’approcha du reste du groupe, Windy sur son épaule.

— Du moins, si ce que vous me dites d’Athéna est vrai, votre déesse ne vous aurait pas fait un coup pareil, rajouta-t-elle. Surtout pas aux esprits élémentaires, puisque Windy et les autres sont nos gardiens.

Luna essayait toujours de lancer des sorts, mais sans succès.

Dans un chaos inquiétant, les brigadiers essayaient de comprendre ce qui s’était produit durant les dernières minutes.

Pendant ce temps, à l’extérieur du palais, une servante tenait entre ses mains une tête complètement morte. Celle-ci avait cependant un sourire narquois, et descendait les marches du palais alors qu’elle riait aux éclats.

— Ce nouveau corps me convient parfaitement, merci pour ton sacrifice, ma belle ! pouffa-t-elle. Ton père savait ce qu’il faisait en te créant ! Je ressens déjà toute cette force qui pourrait me servir !

Les ricanements se firent de plus en plus fort tandis que le nouveau corps de Perséphone s’enfonçait à travers l’obscurité de la nuit. Pendant ce temps, les premiers rayons du soleil commençaient à s’élever à l’horizon.

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