Cassandra avait accompagné Luna à la bibliothèque du palais et décidé de suivre les conseils de son capitaine, soit celui d’apprendre à connaître les autres membres du groupe. Elle avait été très touchée d’apprendre l’histoire de l’adolescente, alors elle se dit qu’elle commencerait par discuter avec elle.
Misaki était partie de son côté. Elle avait dit vouloir s’entraîner. Quant au vampire, celui-là demeurait énigmatique pour le reste du groupe.
Cassandra avait bavardé un peu avec Luna et constaté qu’elle était très mature pour son âge. Celle-ci semblait très attachée aux Markios, plus spécialement Nash et Artael dont elle n’arrêtait pas de parler, puisqu’ils étaient de puissants mages.
— Je trouve ça formidable que tu sois une elfe, avait déclaré Luna, alors qu’elles étaient entrées dans la vaste pièce remplie de livres.
— Je ne vois pas vraiment ce qu’il y a d’extraordinaire, mais merci.
— Non, je ne plaisante pas, les elfes ont un sérieux avantage pour l’apprentissage de la magie et aussi, ils sont beaucoup plus anciens que nous les humains ! Nous avons peu de chance d’en rencontrer à Baldt… Tu sais ?
— Oh, mais je suis loin d’être l’exemple parfait de mon peuple…
— Peu importe ! Je vais enfin pouvoir me vanter d’avoir une amie elfe !
Luna avait ricané de bon cœur, malgré le malaise qui grandissait à présent dans le cœur de sa nouvelle amie. Cassandra se sentait comme un objet ou un rat de laboratoire, en présence de cette adolescente. C’était comme si elle allait bientôt être le sujet d’une expérience magique que Luna pourrait planifier. Elle finit par chasser ces pensées irrationnelles, puis toutes deux décidèrent de s’asseoir devant une grande fenêtre.
— Il n’y a pas un chat ici, remarqua Cassandra. Où est le bibliothécaire ?
— Il travaille pour le Conseil, aujourd’hui. Normalement, nous sommes libres de circuler dans le coin, à partir du moment qu’on ne met pas le désordre sur les tables et dans les rangées de bouquins. L’autre responsable ne s’est pas pointé depuis une semaine, donc… Disons que c’est très tranquille, ici. Les gens n’aiment pas lire… Ça fait mon affaire, puisque j’adore le silence.
— Dois-je en déduire que tu es souvent seule, ici ?
Luna hocha la tête. Elle ne s’en plaignait pas, même qu’elle souriait. Ça lui donnait l’occasion de passer du temps dans cette pièce, où elle pouvait étudier de nombreuses théories sur la magie. La plupart du temps, elle étudiait des formules magiques ou bien des recettes de potions. Cet endroit était une mine d’or pour son cerveau.
Luna insistait pour rester dans cette pièce, même si Artael et Nash s’inquiétaient parfois pour sa vie sociale. Elle avait une énorme soif de connaissance et avait déjà dévoré, en quelques mois, plus d’un dixième des livres de toute une rangée.
— Mon père adoptif m’a généralement dit que la connaissance est une arme redoutable lorsqu’on sait s’en servir, remarqua Cassandra. Je devrais m’y mettre…
— Alors qu'attends-tu ? dit Luna, enthousiaste.
L’adolescente prit sa nouvelle amie par la main et l’emmena dans une section de livres de plantes sauvages et de fabrications de potions. Elle lui mit entre les mains un manuscrit, contenant de nombreuses recettes. Elle avait entendu Cassandra lors de sa présentation, cet ouvrage pourrait lui apprendre quelques astuces, afin de s’améliorer. Rien de mieux que pour rafraîchir ses connaissances en potions !
— Tu as pensé à tout, on dirait, remarqua Cassandra, souriante.
— En effet, je suis là pour ça ! Ils devraient m’engager comme troisième bibliothécaire, ces vieux chnoques… Je sais pratiquement tout sur l’emplacement des livres et ce qu’ils contiennent. Seulement, je n’ai pas eu le temps de lire toutes ces rangées depuis mon arrivée. J’y compte bien, par contre !
— Et que feras-tu lorsque tu auras terminé cet exploit ? demanda son amie, curieuse.
— Je partirai à la recherche de nouveaux livres ou bien, j'en écrirai un moi-même ! Apprendre de nouvelles choses, ça n’a pas de limite selon moi !
— Voilà bien une adolescente hors du commun, se dit Cassandra.
D’où elle venait, les jeunes de son village préféraient jouer ou gambader dans les bois. D’autres passaient leur temps à jouer des mauvais tours aux adultes. Il n’y avait pas beaucoup de livres là-bas et ils n’avaient qu’un seul éducateur. Ce professeur était aussi l’ancien du village et un cousin éloigné de William.
Elle feuilleta quelques pages du document que Luna lui avait remis entre les mains et reconnut quelques potions, onguents et remèdes qu’elle avait jadis fabriqués, en compagnie de son tuteur. Elle constata que cela lui prendrait du temps pour apprendre ces autres recettes, qu’elle ne connaissait pas encore. Certaines d’entre elles étaient très avancées. Rien qu’elle ne pourrait pas apprendre avec de la patience.
— Tiens donc… voilà un livre qui pourrait bien me servir, pensa-t-elle.
— L’as-tu déjà lu, celui-là ? demanda Luna, curieuse.
— Non, en fait, je n’ai jamais vu ce genre de livre. Merci de me l’avoir conseillé.
— Pas de quoi ! Maintenant, que dirais-tu qu’on aille lire un peu ?
Cassandra cligna des yeux, puis accepta. Elles avaient toute l’après-midi devant elles, après tout. Elle se donna comme défi d’apprendre par cœur une nouvelle recette, avant de sortir de la bibliothèque.
Tranquillement, elles retournèrent s’asseoir.
¤*¤*¤
Flint et Gabriel s’étaient assis sur les marches du palais présidentiel, près de la sortie. Flint attendait l’arrivée de son oncle pour lui présenter ses excuses, alors que Gabriel ne faisait qu’accompagner son fiancé.
— J’ai vraiment agi comme un con, soupira-t-il, à l’oreille de Gabriel.
— Ne t’en fais pas, chéri… je suis sûr qu’il te pardonnera.
Après leur conversation dans les couloirs du palais, Flint et son fiancé avaient beaucoup discuté et il avait fini par comprendre qu’il était temps pour lui de changer de stratégie ; s’il souhaitait un jour se faire respecter du Conseil. Aussi, Flint s’était dit qu’il avait fait une horrible impression au reste du groupe. Il ignorait comment se racheter. Cependant, il était curieux de savoir ce qu’était le contenu de l’enveloppe brune. Par sa faute, il avait retardé une mission. Il se sentait à la fois responsable et en colère contre lui-même, alors qu’il attendait patiemment Nash.
En bas des marches du palais, il y avait un large terrain qui entourait les lieux. À l’est se trouvait la grande écurie, où vaquaient quelques soldats près de leurs chevaux. On pouvait aussi y louer de nombreuses calèches destinées aux brigadiers, lorsqu’ils devaient partir de la ville. À l’ouest, une section d’entraînements s’étalait pour tous celles et ceux qui pratiquaient une discipline de combat.
Pendant ce temps, Shayne Wolfe s’était installé dans un coin sombre et observait Misaki Megumi. La guerrière pratiquait quelques moulinets de bâton avec un brigadier d’âge avancé. Cette dernière s’entraînait avec lui depuis maintenant une bonne vingtaine de minutes. Shayne examinait avec attention les mouvements de sa future partenaire de missions. Celle-ci semblait agile et précise dans ses déplacements, mais manquait de fermeté. Elle compensait sa faiblesse par la longueur de son arme. Ce bâton lui permettait de parer plusieurs coups à distance. D’après Shayne, c’était un style de combat rarement employé, car peu de gens pratiquaient cette discipline dans la région de Baldt. Shayne flaira aussi la présence de Flint et Gabriel, de son nez fin.
— Gabriel ne le quitte jamais, lui, selon ce qu’on m’a expliqué, se dit-il. Il va me faciliter la tâche. Je ne l’ai pas encore vu se battre, mais si ce que Nash dit est vrai, je vais devoir garder un œil sur cet homme. Je me demande comment il se débrouille sur le terrain. Est-ce exact qu’il peut défoncer des murs de brique facilement ? Il est quand même très gros pour quelqu’un de cet emploi. Il risque de nous ralentir…
Quand Artael l’avait engagé pour servir de garde du corps à son fils, le conseiller lui avait fait part de la force herculéenne du golem. Il était curieux d’en savoir plus à ce sujet. Il ne s’était pas encore familiarisé avec les deux inséparables, mais cela n’avait pas vraiment d’importance. Du moment qu’il pouvait remplir son devoir, il serait payé et c’était tout ce qui lui importait.
— C’est tout ? râla Misaki qui tentait de provoquer son adversaire.
Ce dernier venait de tomber au sol et la guerrière lui avait planté délicatement le bout de son bâton sur le front. Le brigadier, qui lui avait servi de partenaire d’entraînement, était à bout de souffle. Shayne devait reconnaître qu’elle avait quand même beaucoup d’énergie et d’endurance. Elle maîtrisait bien son souffle.
— Désolé Miss, je n’ai plus votre jeunesse… dit l’homme qui se releva de terre.
Il s’essuya les mains sur le pantalon et ramassa son épée.
— Ça va, répondit son interlocutrice. Cette session m’a fait du bien. Par contre, j'ai remarqué que j’ai toujours de la difficulté à parer les coups diagonaux. C’est embêtant… Si je devais me battre contre un véritable adversaire, je serais un fardeau pour mon groupe. Voulez-vous simplement m’aider à pratiquer une dernière fois ?
— J’aimerais bien, mais je commence à avoir mal aux bras. Pourriez-vous vous trouver un autre partenaire ?
Shayne s’approcha.
— Pas la peine de chercher plus loin, je suis là, annonça-t-il, calmement.
Cette déclaration fit sursauter Misaki, qui lâcha son arme. Le vieux brigadier prit peur et se cacha derrière elle.
— Monsieur Wolfe ! s’exclama l’albinos. Vous m’avez fait peur… Que faisiez-vous là ?
Elle haussa un sourcil.
— Je surveillais l’entrée du palais. On n’est jamais trop prudent.
— Je vois, dit-elle en plissant des yeux. Et, est-ce une habitude pour vous d’écouter les conversations des autres ?
— Pas vraiment, mais j’ai cru comprendre que vous cherchiez un partenaire d’entraînement. Voulez-vous que je le remplace ?
Misaki hocha la tête. Le vieux brigadier salua cette dernière. Il ramassa l’arme de la guerrière, la remit entre ses mains, puis s’éloigna pour rentrer au palais. Shayne, de son côté, ôta ses vêtements, sauf son pantalon et ses souliers, et jeta ces derniers à terre. Il dévoila, par la même occasion, son physique effrayant, rappelant celui d’un monstre. Misaki se raidit, même si elle arrivait à lui trouver un côté charmant.
Shayne Wolfe était non seulement vampire, il avait en lui les gènes du peuple des lézards et des elfes. Il était une créature très étrange à voir. Il avait non seulement l’air d’un homme, mais aussi d’une bête à la fois. Ses crocs pointus brillaient à la lueur du jour et sa chevelure noire reposait sur ses épaules musclées. Sa peau était légèrement foncée et recouverte de cicatrices et d’anciennes brûlures de guerres. La guerrière jugea qu’il avait déjà vécu quelques siècles, même s’il n’en avait pas parlé au reste du groupe. Certaines de ces cicatrices ne paraissaient presque plus.
Sous sa cape, il ne portait qu’un pantalon noir et des chaussures de cuir. De chaque côté de sa ceinture étaient attachées deux épées recouvertes de fourreaux. Elles étaient différentes l’une de l’autre. La première était sombre et avait une poignée avec un motif de crâne humain, l’autre n’était qu’une simple épée en argent qu’il s’était récemment achetée. Misaki cligna des yeux en remarquant l’épée noire.
Le mercenaire retira celle en argent qui reflétait les rayons du soleil en direction de la guerrière. Cela l’aveugla un instant. Elle se mit une main devant le visage, pour se protéger de cette diversion. Lorsqu’elle baissa celle-ci, l’homme avait disparu.
— Hein… ? dit-elle dans le vide. Mais où est-il passé ?
Elle sentit la lame de son adversaire lui passer près du cou, puis une main la prendre par la taille. Elle se contracta davantage et avala sa salive.
— Vous êtes rusé, dit-elle. Franchement malin…
— Que feriez-vous dans ce cas, dans un combat comme celui-ci ? Si j’étais votre ennemi, vous seriez déjà morte et j’aurais eu le temps de vous voler votre arme. Vous devriez apprendre à être prête à tout, lorsque vous combattrez.
— Mmm… Tout d’abord, il est impossible que je lâche mon bâton pour essayer d’enlever la lame du cou, commença la guerrière. Ça vous donnerait du temps pour me trancher la gorge. Ensuite, me baisser serait du suicide. Je n’ai pas d’autre option que de tenter de vous frapper avec mes coudes ou bien de vous écraser un pied.
— En effet, soupira le mercenaire. Souvent, lorsque des gens se trouvent dans une situation comme celle-ci, ils n’ont pas le choix de s’en remettre à leur chance.
— Et si ça ne marche pas, mon âme sera expédiée droit en enfer… répliqua sarcastiquement la guerrière.
L’albinos sentit son cœur se débattre à pleine vitesse. Pour la première fois depuis son arrivée à la capitale, elle avait eu peur de quelqu’un. L’arme fut retirée de son cou. Shayne contourna la guerrière et se mit dans une position défensive.
— Avant de procéder à votre entraînement, j’aimerais examiner votre niveau de puissance de plus près, si vous le voulez bien, proposa-t-il. Frappez-moi avec le plus de puissance que votre corps vous le permettra.
— Très bien. C’est comme vous voulez.
Misaki remarqua que les yeux de Shayne étaient devenus aussi rouges que les siens ; plus tôt, ils étaient dorés. Avait-il bu du sang ? Elle n’avait pas de temps à s’attarder sur ces détails. Il lui avait donné une directive alors, autant agir.
Elle prit une grande respiration, écarta ses jambes légèrement et se mit à courir en direction du mercenaire, tout en balançant son bâton vers lui. D’un geste rapide, Shayne leva son épée et para le coup de la jeune femme. L’arme de Misaki vibra sous le choc, mais elle parvint à le garder dans ses mains.
— Je vois, commenta le vampire. Je crois comprendre que vous misez le tout dans votre rapidité naturelle et des coups précis. Cependant, votre puissance et votre endurance n’ont rien à voir avec votre style de combat. Il serait préférable que vous vous entraîniez un peu plus. Avec un peu de chance, vous auriez pu me fendre le crâne.
— Ne vous en faites pas pour moi, Monsieur Wolfe. Je sais ce que j’ai à faire !
— Dans ce cas, poursuivons votre entraînement. Je vais vous aider à mieux comprendre comment parer les coups diagonaux.
Gabriel observait l’entraînement depuis sa position sur les marches. Il avait compris que Shayne était un adversaire formidable et aussi un excellent maître d’armes. L’art du combat ne devait plus avoir de secrets pour lui.
— Flint devrait profiter de sa présence dans notre groupe, se dit-il. Lui qui ronchonne tout le temps qu’il manque d’assurance et d’expérience, ce serait une excellente opportunité pour lui d’améliorer sa maîtrise de l’épée.
Flint vit alors Nash sortir d’une boutique. Il descendit les marches du palais et partit rejoindre son oncle. Gabriel jugea qu’il n’avait pas besoin de les rejoindre. Il se contenta d’observer l’entraînement de Shayne et Misaki et descendit à son tour. Il s’approcha tranquillement du binôme. Il avait toujours aimé observer les duels de ce genre. Il apprenait beaucoup en observant les gens.
Puisqu’il ne voulait pas interrompre la guerrière et le mercenaire, il s’appuya contre un mur de pierre, relié aux escaliers du palais. Il se prit le menton et réfléchissait à son dernier combat avec un brigand. Gabriel n’était pas quelqu’un de très rapide, toutefois il était capable d’encaisser les coups facilement et sa force faisait de lui quelqu’un qu’il ne fallait pas contrarier. Il se battait aussi bien avec ses poings qu’avec des masses ou des armes lourdes. Le plus souvent, on le voyait se servir d’une grosse hache tranchante, qu’il soulevait d’une seule main. C’était le genre d’objet qui prendrait deux mains à transporter, si on était plus petit ou moins musclé que lui. Flint se servait d’une épée courte ou longue, comme son oncle.
Gabriel entendit la voix de Nash et de son fiancé qui approchaient des lieux. Ils étaient en pleine conversation. Cela le fit sortir de ses pensées. Il décida d’aller les rejoindre. Il espérait que les tensions entre eux finiraient par diminuer au cours de la journée. Il avait, lui aussi, hâte de connaître ce que disait cette fameuse lettre.
¤*¤*¤
Nash avait convoqué sa brigade dans la même pièce où il avait rencontré le groupe, au début de l’après-midi. Une heure avant le souper, il se dit qu’il était temps pour lui d’ouvrir l’enveloppe, en compagnie des six autres membres de son équipe. Ainsi, Flint partit chercher Cassandra et Luna à la bibliothèque et les escorta dans la salle des rencontres. Ces dernières se demandaient ce qui avait valu ce changement d’attitude, surtout l’adolescente qui n’avait toujours pas reçu des excuses.
Misaki et Shayne furent les derniers à rentrer au palais, après avoir terminé leur session d’entraînement. Le mercenaire avait renfilé ses vêtements, mais pas son chapeau qu’il tenait entre ses mains.
Gabriel et Nash étaient installés à table, depuis peu, et attendaient que le reste du groupe soit de retour, afin de connaître le contenu de la lettre.
Une fois que tout le monde avait pris place, le capitaine ouvrit l’enveloppe qu’il sortit de sa chemise, puis lu à voix haute :
— Agents de la Septième Brigade, votre première mission consiste à partir pour Kritz et rencontrer le prêtre de leur village. Là-bas, vous recevrez vos prochaines instructions. Vous devrez revenir d'ici à une semaine, pour nous faire un rapport de votre engagement. Sinon, contactez-nous au moindre imprévu. Signé Artael Markios, conseiller.
Nash tourna la feuille de papier pour vérifier si c’était tout ce qu’il y avait comme information. Il soupira. Comme d’habitude, ce genre de mission lui faisait froid dans le dos. Il aimait mieux les clients qui ne cachaient pas de secrets. Il avait même un mauvais pressentiment. Que se passait-il à Kritz ? Il remarqua que Luna non plus n’aimait pas cette nouvelle. La magicienne grinçait des dents, anxieuse. Elle n’avait vraiment pas envie de retourner là-bas…