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Hanae_Ecriture
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Chapitre 4 Visions et révélations (1/2)

Depuis notre rencontre avec les Ombres de Poudlard, quelque chose d'indéfinissable avait changé en moi. Chaque nuit, mes rêves étaient envahis par des visions persistantes, des fragments de réalité qui m'accompagnaient jusque dans mon éveil. Ils s'immisçaient dans mes pensées comme des fantômes invisibles, me poursuivant sans relâche. La première fois, l’expérience avait été brève, une simple image floue, presque un mirage. J'avais vu mon père, Harry Potter, tenant la Baguette de Sureau. Son visage, que je croyais connaître par cœur, était marqué d’une expression que je n'avais jamais vue. Il n'était plus ce père héroïque, celui qui avait défié les ténèbres, mais un homme marqué par une autorité redoutable, un regard porteur d’un pouvoir absolu qui m’avait laissé une impression mêlée de perplexité et de crainte.

Au fil des nuits, ces rêves avaient gagné en intensité, s’enrichissant de détails de plus en plus nets et dérangeants. Les frontières entre le rêve et la réalité se brouillaient. Je ne savais plus si j’étais encore dans le monde du sommeil ou si je vivais une autre réalité, parallèle, une vision qui me glissait entre les doigts à chaque réveil. La confusion m'envahissait, m’étreignant comme une main invisible, et une urgence sourde se faisait sentir dans ma poitrine. Quelque chose m’échappait, mais je ne savais pas encore quoi.

Pour fuir ce tourbillon, je m’étais réfugié là-haut, au sommet de la tour d'astronomie. L’air frais de la nuit, chargé de l’humidité de la lande, caressait mon visage, apportant une touche de réconfort à mes pensées enfiévrées. Mais malgré cet apaisement momentané, les visions restaient là, indélébiles, flottant dans les recoins sombres de mon esprit. Ce que je voyais, ce n'était pas simplement mon père. C’était un homme transformé, un sorcier capable de manier les Reliques avec une maîtrise inquiétante, comme s’il les avait forgées dans un but qui m’était encore inconnu. La vision me perturbait au plus profond de mon être. Chaque détail, chaque mouvement de son regard, résonnait comme un écho d’un côté de lui que je n'avais jamais soupçonné. Cela me donnait l’impression de contempler un reflet déformé de sa véritable nature, comme si cette image était une métamorphose du héros que j’avais toujours cru connaître.

Les étoiles au-dessus de moi, brillantes et silencieuses, paraissaient observer mes tourments, amplifiant le poids de mes interrogations. Le rythme de mon cœur s’accélérait, martelant le silence de la nuit. L’angoisse grandissait en moi à chaque instant. Je ne pouvais m’empêcher de me demander : quels secrets ces rêves tentaient-ils de me dévoiler ? Les Ombres de Poudlard chuchotaient-elles à mon esprit troublé, me guidant vers une vérité oubliée, ou était-ce simplement ma peur qui déformait la réalité, m’enfermant dans un labyrinthe sans fin ? Une vague d’inquiétude m'envahit à nouveau. Je sentais, au plus profond de moi, que je devais comprendre, avant que ce mystère ne me consume tout entier.

— Qu’est-ce que je suis censé faire de ça ? Avais-je murmuré, la voix presque noyée dans le vent.

Mes pensées furent interrompues par des pas derrière moi. Je me retournai, découvrant Scorpius, les mains dans les poches, un regard inquiet sur le visage.

— On te cherche partout. Rose m’a demandé de vérifier ici, dit-il en s’approchant. Qu’est-ce qui se passe, Albus ?

Je baissai les yeux, incapable de lui répondre. Les mots m’échappaient, et les expliquer ne ferait que rendre les visions plus réelles, plus effrayantes.

— Ce n’est rien, Scorp. Juste… besoin d’air.

Il fronça les sourcils, peu convaincu. Il me connaissait trop bien pour croire à une excuse aussi vague. Mais il n’insista pas, s’adossant à la rambarde à mes côtés.

— Tu sais, quand tu veux vraiment parler, je suis là, ajouta-t-il.

J'acquiesçai en silence, le poids de la tension suspendu dans l'air, palpable et presque suffocant. Un calme étrange suivit cette réponse, un calme lourd de non-dits, comme si chaque mot que nous n'avions pas échangé amplifiait la distance qui s’était formée entre nous. Je savais qu’il attendait, avec une patience à la fois douce et pressante, que je m’ouvre, que je parle de ce qui me tourmentait. Mais comment lui expliquer l’indicible ? Comment lui décrire ces visions qui m'envahissaient chaque nuit, ces émotions contradictoires qui secouaient mon âme comme une mer déchaînée, m’emportant sans répit ?

Le lendemain matin, le poids de ces visions ne m’avait pas quitté. Au contraire, elles s'intensifiaient, m'immergeant dans un univers encore plus déroutant. Je me retrouvai dans une clairière vaste, baignée d'une lumière blafarde qui dénaturait la réalité autour de moi. Là, au milieu de cette lumière étrangement froide, mon père se tenait, solitaire et imposant, comme une silhouette figée dans le temps. Dans sa main, la Baguette de Sureau scintillait, et l'autre était enroulée autour de la Pierre de Résurrection. Je le vis lever la baguette, murmurant des incantations dans une langue que je n'avais jamais entendue, mais qui résonnait dans l’air comme un appel sinistre. Les ombres, d'abord floues et indiscernables, se mirent à émerger lentement du sol, se tordant dans une danse macabre, se contorsionnant de manière presque irréelle. L'air se chargea d'une énergie malsaine, lourde, d’une densité qui me saisit dans un étau invisible. Je sentis un frisson glacial me parcourir, tandis que ma peau se hérissait sous cette pression.

Soudain, mon père tendit la main, et une silhouette spectrale émergea devant lui. Elle était floue, presque translucide, mais d'une présence terrifiante. L’atmosphère se fit encore plus lourde, suffocante, écrasant ma poitrine sous un poids insupportable. Puis, il prononça un dernier mot, d’une voix profonde, dont la résonance vibra en moi comme un écho de douleur. Le monde autour de moi s’effondra, et je me réveillai en sursaut, le cœur battant à tout rompre, une douleur sourde m’enserrant la poitrine.

L'angoisse m’étreignait, me paralysant alors que je haletais, trempé de sueur froide. Les murs familiers de la Salle Commune de Gryffondor, habituellement réconfortants, m’enveloppèrent, mais cette fois, ils étaient aussi oppressants qu'une prison. Loin d’offrir le refuge qu’ils m’avaient toujours procuré, ils me rappelaient brutalement la réalité de ce qui me tourmentait. Un besoin impérieux de comprendre ce qui se cachait derrière ces visions grandissait en moi, comme une urgence pressante. Pourquoi me hantaient-elles chaque nuit sans relâche ? Quel mystère se cachait derrière ces images perturbantes, et que signifiait la présence de mon père dans ce rôle si… différent ?

Pendant le petit-déjeuner, Rose arriva, son regard habituellement pétillant assombri par une inquiétude palpable. Ses yeux, plissés par la méfiance, sondaient chaque recoin de mon être, comme si elle essayait de percer les secrets que j’avais si soigneusement dissimulés. L'agitation de la grande salle s’effaça un instant autour de moi, et je me sentis suspendu dans un silence lourd. Je savais que le moment était venu. Devais-je enfin lui confier mes tourments, tout ce qui m’empoisonnait l'esprit, ou me contenterais-je de garder ce poids pour moi ? La tension entre nous était devenue un fil invisible, tendu au maximum, menaçant de se briser à tout instant. C'était à moi de choisir : la vérité ou le silence.

— Albus, tu n’as pas l’air dans ton assiette, dit-elle en s’asseyant à mes côtés. Tu veux en parler ?

Je haussai les épaules, piquant distraitement dans mon assiette.

— Je ne sais pas… J’ai juste fait des rêves un peu étranges.

Elle plissa les yeux, réfléchissant.

— Quels genres de rêves ? Demanda-t-elle prudemment.

Je savais qu’elle ne céderait pas. Je fermai les yeux un instant, tentant de calmer la tempête dans mon esprit, puis pris une profonde inspiration. Les mots venaient lentement, comme une marée qui monte lentement avant de tout engloutir. Je me lançai, énonçant brièvement les visions troublantes de mon père et des Reliques. À mesure que mes paroles s’échappaient, je vis son visage se modifier, comme un miroir capturant chaque nuance de mon récit. Une inquiétude profonde envahit ses traits, remplaçant peu à peu l’expression détendue qui m’était familière. Ses yeux, habituellement brillants de curiosité, se firent plus sombres, comme des puits dans lesquels se noyaient ses pensées.

Elle restait silencieuse, les lèvres serrées, absorbant chaque mot, chaque détail. Un frisson imperceptible parcourut l'air entre nous, une sorte de tension invisible qui se densifiait à chaque seconde. C’était comme si le simple fait de partager mes découvertes avait déclenché une réaction en chaîne, une prise de conscience qui laissait entrevoir des conséquences bien plus grandes que tout ce que nous aurions pu imaginer. La pièce se resserrait autour de nous, et je pouvais presque entendre le battement de nos cœurs, qui s’accordaient dans une harmonie inquiétante. Il n’y avait plus de place pour les légèretés. Tout à coup, tout était sérieux, presque irréel. Le silence qui suivit était lourd, saturé d'émotions non exprimées, et un frisson parcourut ma peau, comme si quelque chose d'invisible et de menaçant était en train de se dresser autour de nous.

— Ça pourrait être une connexion, déclara-t-elle. Les Reliques sont des objets puissants, et ton père les a toutes possédées à un moment donné. Peut-être qu’elles t’appellent, d’une certaine manière ?

Son explication résonnait en moi d’une manière étrange, logique et froide, mais elle ne parvenait pas à apaiser la tempête qui faisait rage en moi. Au contraire, chaque mot qu'elle prononçait attisait la peur enfouie en moi, une peur sourde qui se faisait de plus en plus pressante, se glissant dans chaque recoin de mon esprit. Pourquoi moi ? La question me tourmentait, tournant en boucle sans fin, un écho cruel qui m’assourdissait. Je n'avais jamais voulu être mêlé à cette histoire, ni à ce fardeau qui pesait sur ma famille depuis des générations. Mais là, devant moi, la réalité m’enserrait, et il n’y avait aucune échappatoire.

L’idée même de ce lien m’étouffait. Il s’agissait de quelque chose de plus grand que moi, un poids invisible qui m’enveloppait, lourd et suffocant. Chaque pensée à ce sujet me serrait la poitrine, m’obligeant à respirer plus difficilement, comme si une force invisible m'empêchait de bouger. Je pouvais presque sentir l’ombre d’un passé lointain qui pesait sur mes épaules, me forçant à supporter ce fardeau. Il n’y avait pas de fuite possible, pas de porte par laquelle m’échapper. J’étais pris au piège dans un scénario auquel je n’avais jamais voulu participer, un récit dont je n’avais aucune envie d’être le protagoniste. Et pourtant, à chaque instant qui passait, il devenait plus difficile de nier la réalité.

— Albus, reprit-elle d’une voix douce. Si ces visions continuent, tu devrais en parler à quelqu’un. À un adulte, ou même à ton père…

Je la coupai brusquement.

— Non. Je ne veux pas l’inquiéter avec ça. Pas tant que je ne sais pas ce que ça signifie.

Rose me fixa un instant, ses yeux sondant chaque parcelle de mon être. Une lueur fugace de compréhension traversa son regard avant qu’elle ne hoche la tête, l’air résigné. Ce simple échange, si bref et pourtant si lourd, installa entre nous une connexion silencieuse, une forme de complicité tacite qui pesait sur mes épaules comme un manteau fait de secrets partagés, de non-dits que j'étais désormais seul à porter. C’était un poids difficile à porter, mais je savais qu’elle respectait ma douleur, tout comme elle respectait le silence qui l’entourait.

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