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Hanae_Ecriture
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Chapitre 1 - Un journal retrouvé (2/2)

L’auteur y décrivait des rituels oubliés, des alliances scellées dans l’ombre, loin des regards du monde sorcier. Il était question d’un quatrième artefact – un objet inconnu, soigneusement dissimulé au fil des générations, tenu à l’écart même des plus grands noms de la magie. Dumbledore lui-même, figure incontournable de l’histoire récente, n’y avait fait aucune allusion. Ce silence volontaire m’ébranla. Était-ce par ignorance, ou pas choix ? Mon esprit s’emballa, une nuée de questions me traversant sans laisser le moindre répit.

Qui avait jugé bon de taire ces informations ? Pourquoi cacher l’existence d’un objet aux pouvoirs visiblement immenses ? Et qui avait glissé ce journal dans la Salle sur Demande, cet endroit capable de révéler ce que l’on désire sans vraiment le formuler ?

Un frisson me parcourut l’échine, me laissant une étrange sensation de chaleur melée de glace. L’excitation m’embrasait, mais une tension s’insinuait peu à peu, comme si je franchissais une limite invisible. Chaque mot me tirait un peu plus loin dans un univers parallèle, tapissé de secrets oubliés, de vérités étouffées sous des couches de silence et de mensonges.

Je levai brièvement les yeux, retenant mon souffle. Ce carnet n’était pas seulement un vestige du passé. C’était une clef, et derrière la porte qu’elle ouvrait, se trouvait peut-être la véritable histoire du monde magique. Une histoire qui n’attendait qu’à être réveillée… ou redoutée.

— On doit trouver qui a écrit ça, murmurai-je, sentant une détermination nouvelle se former en moi. Et pouquoi ce journal était caché ici. Il y a trop de coïncidences.

— Tu réalises qu’on se mêle probablement de quelque chose de plus gros que nous ? Demanda Scorpius, un sourire nerveux sur les lèvres.

— Si on devait attendre d’être assez grands pour ces choses-là, on ne ferait jamais rien.

Il éclata de rire, hochant la tête.

— J’imagine que c’est un bon point.

Nous passâmes de longues heures, absorbés par la lecture attentive du carnet, le monde extérieur s’effaçant peu à peu derrière les murs silencieux de la Salle sur Demande. À chaque nouvelle page, nos regards se croisaient brièvement, partagés entre l’étonnement et une inquiétude sourde qui grandissait lentement en nous. Le carnet dévoilait des bribes d’un passé trouble, évoquant des familles influentes dont les noms, dissimulés entre les lignes, portaient encore le poids de secrets inavoués.

Certains passages mentionnaient des artefacts d’un genre rare, aux pouvoirs anciens, capable de canaliser des forces oubliés. Ces objets ne figuraient dans aucun manuel scolaire, et même les grimoires les plus obscurs n’en faisaient mention qu’avec prudence. Chaque mot soigneusement couché  sur le papier ouvrait une porte sur un monde caché, façonné par des alliances silencieuses et des pactes scellés loin des regards.

La sorcière à l’origine de ces écrits livrait ses pensées avec une intensité douloureuse. À travers sa plume tremblante, transparaissait une forme de détresse. Elle ne craignait pas seulement les Reliques, mais quelque chose de plus vaste, de plus insidieux. Elle évoquait une présence, une menace diffuse qui gagnait du terrain, invisible mais oppressante, tapie quelque part entre les lignes du réel et les marges du mythe. Une tension sourde habitait chaque phrase, comme si l’encre elle-même portait la trace de son angoisse.

Lorsque je parvins au dernier paragraphe, un froid glacial me traversa la colonne vertébrale. Les mots étaient tracés avec une hâte fébrile, comme dictés par la peur. Ils résonnaient comme une mise en garde, une prière étouffée que personne n’avait entendue à temps. Mon souffle se suspendit. Un danger latent, niché au coeur même de notre monde, attendait son réveil. Ce carnet n’était pas une relique anodine. C’était un témoin. Et peut-être, le seul avertissement que nous recevrions avant que l’équilibre ne se brise.

— Les Reliques… reliées par une ancienne magie… ne doivent pas être manipulées sans les trois sang légitimes. L’éveil des Héritiers causerait un chaos qu’aucun n’a imaginé.

Scorpius regarda la page avec un air sombre.

— Trois sang légitimes. Ça veut dire qu’il y a d’autres personnes qui pourraient avoir un lien avec tout ça.

— On ne sait pas encore de quoi il s’agit vraiment, répondis-je, mais on sait au moins qu’on n’est pas seuls à chercher.

Un silence lourd s’abattit sur nous, comme si les murs eux-mêmes retenaient leur souffle. L’air, devenu plus dense, vibrait sous le poids des révélations que nous venions d’exhumer. Aucun mot ne franchit nos lèvres, mais je sentais que Sorpius, tout comme moi, mesurait pleinement la portée de ce que nous venions de découvrir. Le carnet n’était pas un simple vestige oublié, mais la clef entrouvrant l’accès à un labyrinthe d’intrigues anciennes, tissé dans les replis discrets de l’histoire de Poudlard.

Je restai immobile, le regard fixé sur la dernière page que nous venions de lire, les doigts encore posés sur le cuir râpé de la couverture. Mon esprit bourdonnait. Ce que nous avions trouvé n’était qu’une infime parcelle d’un ensemble beaucoup plus vaste, un puzzle dont les pièces, éparpillées dans l’ombre, attendaient qu’on les assemble. Ce n’était que le commencement.

Pourtant, ce qui nouait réellement ma gorge, ce n’était pas le carnet lui-même, mais l’idée qu’il n’était pas seul. Que d’autres connaissaient ces secrets. D’autres sorciers, d’autres familles, peut-être des figures enfouies dans l’oubli volontaire, tiraient encore les ficelles d’un récit parallèle. Des noms que l’on ne prononçait plus, des visages perdus dans les plis du temps, pouvaient avoir laissé leur trace dans ce jeu obscur.

Une angoisse sourde monta en moi, me saisissant sans prévenir. Mon coeur accéléra chaque battement résonnant contre la poitrine comme le martèlement d’un avertissement silencieux. Et si nous avions déjà été vus ? Si quelqu’un, quelque part, attendait que nous allions trop loin ? Je sentis mes paumes moites et ma nuque picoter, comme si l’air lui-même s’était chargé d’électricité. Nous n’étions plus  seulement curieux. Nous étions devenus acteurs d’une histoire qui dépassait nos attentes – et le sentier que nous venions d’emprunter risquait de nous mener là où peu osait s’aventurer.

— Albus, si ce journal est ici, c’est peut-être pour une raison, dit Scorpius d’une voix hésitante. Peut-être que la Salle sur Demande voulait qu’on le trouve.

Je n’avais jamais pensé à la Salle de cette manière, comme si elle avait une volonté propre. Mais il avait peut-être raison. Peut-être qu’elle voulait nous montrer quelque chose.

— Alors, on continue, dis-je avec une pointe de détermination.

Nous quittâmes la Salle sur Demande, les pas feutrés dans les couloirs assombris de Poudlard, comme si l’air lui-même retenait son souffle. Une sensation étrange nous accompagna, diffuse te tenace, celle d’être suivis du regard par des yeux invisibles, dissimulés, dissimulés derrière les pierres froides du château. Chaque tableau nous épiait, chaque recoin suscitait la méfiance. L’excitation brpulait doucement sous notre peau, aliemntée par le frisson du mystère et le poids de ce que nous venions de découvrir. Un mélange d’élan et de crainte me nouait l’estomac, l’intuition que quelque chose avait été déclenché – quelque chose de plus vaste que nous.

Nous ne savions pas encore que l’ouverture de ce journal n’avait pas seulement dévoilé des souvenirs oubliés, mais qu’elle avait aussi libéré une force plus sombre, tapie dans l’attente. Une présence ancienne, invisible mais attentive, comme un filet qui se resserrait lentement autour de nous, attendant son heure. Il n’y avait plus de retour en arrière possible. Une porte s’était entrouverte, et derrière elle, un monde de secrets, de dangers et de vérités soigneusement enfouies dans les fondations même de l’école.

Poudlard avait toujours gardé ses mystères près du coeur, blottis entre les pierres et les légendes, n’attendant que les esprits assez téméraires pour les chercher. Mais cette fois, ce n’était plus un jeu. Cette sixième année, que je croyais remplie de devoirs, de révisions et de compétitions, allait devenir le théâtre d’une quête bien plus périlleuse. Ce journal n’était qu’un prélude, une première pièce d’un puzzle ancien dont les contours commençaient à peine à se dessiner. Les véritables réponses, j’en étais persuadé, étaient encore enfouies quelque part dans le château, dissimulées derrière les illusions du quotidien.

Je tournai lentement la tête vers Scorpius. Nos regards s’accrochèrent, solides et silencieux. Il n’y avait pas besoin de mots. Nous comprenions tous deux ce que cela  signifiait. Quelque chose nous attendait. Quelque chose que nous devions affronter ensemble. Une certitude vibrait en moi, vive et intraitable : nous irions jusqu’au bout. Peu importaient les obstacles, les secrets ou les peurs. Le chemin serait incertain, semé de pièges, mais nous étions prêts. Prêts à marcher droit vers l’inconnu, le coeur battant, les sens en alerte, et à déterrer ce que l’histoire  avait voulu oublier.

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