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Hanae_Ecriture
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Chapitre 3 - Les ombres de Poudlard (1/2)

Les jours passaient, mais quelque chose s’était brisé dans la routine familière de Poudlard. Une tension sourde, presque étouffante, s’installait peu à peu, alourdissant l’air à mesure que les murmures autour de Callista Darkwell prenaient de l’ampleur. Dans les couloirs, les conversations s'interrompaient brusquement lorsqu’elle apparaissait. Les regards se détournaient ou restaient suspendus, trop insistants, comme attirés malgré eux par l’étrangeté qu’elle dégageait. L’école, d’ordinaire animée par une joyeuse agitation, était suspendue dans une attente silencieuse, comme si ses murs retenaient leur souffle.

Ce matin-là, la lumière grise filtrait à peine par les vitraux de la bibliothèque, dessinant des ombres longues sur les dalles de pierre. J'avais choisi de m’éloigner du tumulte, cherchant un peu de clarté dans les méandres des textes anciens. Assis à une table reculée, isolée entre deux hautes étagères poussiéreuses, je m’étais plongé dans un ouvrage sur les malédictions oubliées. Le cuir usé de la couverture grinçait sous mes doigts, et les pages, craquelantes, exhalaient une odeur de parchemin vieilli et de secrets anciens. Le silence environnant n’était perturbé que par le froissement délicat des feuilles que je tournais, cherchant désespérément un indice, une explication, une vérité.

Mais ce calme fragile se brisa en un instant.

Rose surgit entre deux rayonnages, haletante, les joues rougies par la course, les traits tirés par l’urgence. Ses pas résonnaient sur le sol comme autant de battements précipités, et son regard, vif et chargé d’une tension électrique, accrocha le mien. Elle s’arrêta devant moi, reprenant son souffle, incapable de masquer l’agitation qui l’habitait. Elle ne dit rien tout de suite, mais ses yeux brillaient d’un éclat inhabituel, traversés par une inquiétude qu’elle tentait visiblement de maîtriser. Il y avait aussi une excitation fébrile, celle qui précède une révélation.

Mon estomac se noua. Le monde, autour de moi, perdit un instant sa consistance. Je refermai lentement le livre, les doigts tremblants, conscient que ce moment marquait un tournant. Rose n’était pas du genre à s’affoler pour rien. Son expression, sa posture, chaque détail trahissait l’importance de ce qu’elle venait d’apprendre.

La bibliothèque, habituellement paisible, prenait soudain une autre dimension. Les murs, les rayonnages, les livres eux-mêmes – tout nous observait. Une tension invisible s'était insinuée entre nous, comme si les mots qu'elle allait prononcer allaient ouvrir une brèche dans ce que nous pensions connaître.

J’avais la gorge sèche, le cœur battant plus vite, piqué d’une impatience que je ne parvenais pas à dissimuler. Que pouvait-elle avoir découvert ? Était-ce enfin le lien qui nous échappait, cette pièce manquante capable de relier Callista à la prophétie, au journal, à la magie qui rôdait dans l’ombre ?

Dans cette seconde suspendue, je compris que nous franchissions un seuil. Derrière les regards échangés, derrière le silence chargé de mille questions, se dressait une vérité sur le point d’éclore – une vérité qui, une fois révélée, pourrait bien changer tout ce que nous pensions savoir sur Callista… et sur ce que cachait réellement Poudlard.

— Albus, tu ne devineras jamais ce que j'ai trouvé !

Je relevai les yeux, surpris de la voir aussi agitée.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

Elle tenait le parchemin comme on tiendrait une relique, ses doigts fins refermés avec une hésitation presque solennelle sur les bords fatigués du vieux vélin. Sa respiration, légèrement saccadée, trahissait un tumulte intérieur qu’elle peinait à contenir. Lorsqu’elle s’installa face à moi, son regard accrocha le mien avec une intensité nouvelle. Ses traits étaient tendus par la concentration, mais une lueur fébrile dans ses yeux laissait transparaître l’effervescence qui la traversait.

Le silence entre nous devint dense, comme s’il attendait lui aussi la suite. Lentement, elle déplia le document, avec des gestes si méticuleux qu’on aurait cru qu’un seul mouvement brusque pouvait faire s’envoler les secrets qu’il renfermait. Le papier craqua faiblement sous ses mains, délivrant une odeur de poussière ancienne et d’encre séchée. Chaque pli ouvert dévoilait une nouvelle portion de vérité oubliée.

Mes yeux se fixèrent aussitôt sur les lignes qui se révélaient à nous. L’encre, effacée par les années, dessinait des arabesques pâlies, difficiles à lire mais porteuses d’un poids invisible. Et là, en haut du parchemin, ce nom apparut – Dumbledore. Calligraphié avec une élégance grave, il brillait d’une importance presque irréelle, comme un écho du passé revenant frapper le présent.

Une chaleur étrange se propagea dans ma poitrine, suivie d’un frisson glacé le long de ma nuque. Mon cœur battait plus fort, plus vite, cognant contre ma cage thoracique comme pour prévenir d’un bouleversement imminent. Une tension sourde s’installait dans l’air, si palpable qu’elle en devenait presque étouffante. Chaque mot sur ce parchemin portait la promesse de vérités cachées, d’histoires enterrées sous des années de silence.

Je jetai un regard à Rose. Elle gardait les yeux fixés sur le texte, figée dans une sorte de recueillement inquiet. Il n’y avait plus que nous, le souffle court, face à ce fragment du passé que le destin venait de placer entre nos mains. J’eus la certitude que ce document n’était pas un simple vestige historique. C’était une clé. Une ouverture vers quelque chose de bien plus vaste. Et une partie de moi savait déjà que rien ne serait plus jamais comme avant.

— C’est un journal de Dumbledore, expliqua-t-elle, sa voix pressée. Et ce n’est pas un journal comme les autres. Il mentionne quelque chose de... disons, plus inquiétant qu'on pourrait l'imaginer.

Je sentis mon cœur accélérer.

— Qu’est-ce qu’il dit ?

Elle parcourut rapidement les lignes.

— Dumbledore parle d’un « quatrième artefact », un objet caché ici à Poudlard. Il évoque un objet qui pourrait être plus dangereux que les Reliques de la Mort elles-mêmes.

Avant que nous puissions réagir, Callista effectua un mouvement rapide de la main, et dans un fracas soudain, la porte de la Salle sur Demande se referma violemment. Un claquement sec résonna dans l’espace clos, brisant l’atmosphère en une fraction de seconde. La lueur étrange qui filtrait entre les fissures de la porte s’éteignit comme une bougie soufflée par le vent, plongeant la pièce dans une obscurité totale. L’air, qui avait jusque-là vibré de magie et d’intensité, se figeait. Un froid glacial s’installa autour de nous, pénétrant jusqu’aux os, et un frisson incontrôlable parcourut mon échine, comme si la pièce elle-même refusait d’accepter ce qui venait de se produire.

Callista s’éloigna alors, sans un mot, ses pas feutrés s’évanouissant peu à peu dans l’ombre du couloir. Elle avançait avec la légèreté d’un fantôme, disparaissant dans la noirceur qui l’engloutissait lentement, laissant derrière elle une sensation d’étrangeté aussi palpable que l’air devenu soudainement glacial. Un silence lourd s'abattit sur nous. Nous restions immobiles, l’esprit assiégé par une vague d’incompréhension. Impossible de détourner nos regards de l’endroit où elle s’était fondue dans l’obscurité, comme si l’espace elle-même avait avalé son existence.

Un vide s’installa, pesant, envahissant. L’écho de son départ résonnait encore dans nos pensées, un bourdonnement constant, insistant. Une question, brûlante et urgente, se frayait un chemin dans nos esprits : que cachait-elle vraiment, et pourquoi cette sensation de danger qu’elle avait laissée en nous, comme une brume inquiétante ?

— Attends, ce n’est pas tout, ajouta Rose en relevant les yeux vers moi. Il a travaillé avec Grindelwald pour cacher cet artefact. Ils ont scellé certaines parties du château avec des sortilèges que personne ne connaît plus. Et c’est là que ça devient bizarre : il mentionne quelque chose appelé « les Ombres de Poudlard ».

 — Les Ombres de Poudlard ? Qu’est-ce que c’est ?

Rose haussa les épaules.

— Dumbledore reste vague. Mais il parle de pièces secrètes, de couloirs qui n’existent pas sur les plans, de lieux fermés par des protections magiques aussi anciennes que le château lui-même.

Je me penchai en avant, absorbé par chaque mot que Rose articulait. L'idée que Dumbledore et Grindelwald aient un jour unis leurs forces pour dissimuler un secret au cœur même de Poudlard m'envahissait d'un vertige vertigineux. Un frisson glacé me traversa le dos, et mon cœur s'emballa, frappant mes tempes comme un tambour battant. Cette révélation, aussi inattendue qu'effrayante, m'envahit avec la puissance d'un coup de foudre. Chaque mot qu'elle prononçait résonnait dans ma poitrine, amplifiant la tension qui se resserrait autour de moi.

Je sentais une sueur froide perler sur ma nuque, mes mains légèrement tremblantes. L'angoisse se glissait dans mes veines, envahissant mon esprit comme une brume épaissie. Le silence, lourd et étouffant, se suspendait entre nous, pesant sur l'air comme si l'univers lui-même retenait son souffle. Le regard de Rose, intense et plein de cette inquiétude qu'elle ne tentait même pas de cacher, venait percuter mes pensées avec une force brute. Ses yeux brillaient d'une lueur qui ne laissait aucun doute sur l'ampleur de ce qu'elle venait de découvrir.

La gravité de la situation me frappait avec une violence sourde. Chaque seconde qui passait se dilatait, comme si le temps se dérobait sous nos pieds. Nous étions là, à la croisée d’une vérité cachée, une vérité capable de bouleverser tout ce que nous pensions savoir sur cette école. Une détermination, mêlée d'une crainte sourde, commença à se frayer un chemin dans mon esprit. Je n'avais pas le choix. Nous n'avions pas le choix.

— On doit vérifier, dis-je en me levant brusquement. Si Dumbledore et Grindelwald ont dissimulé quelque chose d’important, ce ne sont pas des protections ordinaires. Il doit y avoir des indices quelque part.

Rose acquiesça, le regard résolu.

Quelques heures plus tard, nous étions réunis avec Scorpius dans un coin reculé de la bibliothèque. Je lui exposai rapidement ce que Rose avait trouvé.

— Un quatrième artefact... Souffla Scorpius, abasourdi. C’est quoi cette histoire ? Les Reliques de la Mort ne suffisaient pas ?

— Visiblement, il y avait d’autres secrets que Dumbledore voulait garder, répondit Rose d’une voix ferme. Et si nous ne faisons rien, d'autres pourraient le découvrir avant nous.

Les jours qui suivirent furent marqués par une quête obsessionnelle. Chaque minute, chaque seconde nous rapprochait un peu plus des mystères enfouis dans les recoins oubliés de Poudlard. Dans la bibliothèque, la lumière vacillante des chandelles projetait des ombres dansantes sur les pages jaunies des vieux grimoires. Les mots, presque effacés par le temps, prenaient une dimension nouvelle sous l’éclat tremblotant des flammes. L’air était lourd de poussière, mais chaque souffle emportait avec lui des fragments de vérité, des secrets laissés dans les marges des livres, depuis trop longtemps négligés. À chaque ouverture de livre, un frisson d’excitation me parcourait, une sensation que nous étions à la frontière d’une découverte aussi incroyable qu’effrayante.

Nous parcourions les pages, nos doigts glissant sur les caractères familiers mais énigmatiques, découvrant enchantements et malédictions oubliées. À chaque nouvelle ligne, chaque indice minuscule, la toile qui se tissait autour de nous devenait de plus en plus complexe. Peu à peu, les plans de Poudlard se révélaient sous un jour nouveau, montrant des parties du château, effacées des cartes modernes, comme si elles n’avaient jamais existé. Cette sensation d’une réalité occultée nous électrisait, mais elle apportait aussi une lourde pression, car nous savions que derrière chaque découverte se cachait une vérité qu’il nous fallait percer.

Puis vint cette nuit, la plus excitante et la plus angoissante de toutes. Le ciel était d’un noir profond, et l’air était figé dans une attente silencieuse. Le cœur battant la chamade, nous nous faufilâmes dans les couloirs du château, baguettes à la main, chaque mouvement mesuré. L’aile abandonnée s’étendait devant nous comme une invitation, un appel que nous ne pouvions ignorer. L’atmosphère y était étrange, hors du temps. Les murs, recouverts de lierre et de poussière épaisse, retenaient des murmures lointains, des échos d’un passé révolu. À chaque respiration, une sensation de présence lourde, palpable, nous enveloppait. C’était comme si le château lui-même était éveillé, observant nos moindres gestes.

Les torches qui éclairaient faiblement le couloir projetaient des ombres mouvantes, des formes indiscernables qui dansaient sur les murs comme des spectres. L’air était dense, presque suffocant, chargé de mystère et d’une étrange énergie que je n’avais jamais ressentie auparavant. Chaque pas résonnait dans le silence, amplifiant le bruit de nos cœurs qui battaient plus fort à chaque avancée. L’excitation et l’angoisse se mêlaient en moi, formant un cocktail explosif d’émotions contradictoires. Avions-nous vraiment conscience de ce que nous étions en train de faire ? Poussés par une curiosité irrépressible, nous nous avancions sans savoir vraiment à quoi nous nous exposions. L’inconnu devant nous était aussi fascinant qu’effrayant, et, malgré la certitude qui m’animait, une part de moi ne pouvait s’empêcher de redouter ce que nous allions découvrir.

— Tu es sûr que c’est ici ? Chuchota Scorpius, la voix à peine audible.

— Oui, c’est ici que les plans s’arrêtent brusquement, murmura Rose, les yeux fixés sur un mur de pierre devant nous.

Je m’approchai du mur, chaque pas m’enfonçant un peu plus dans l’atmosphère pesante de la pièce. Mon cœur s’accéléra, frappant contre ma poitrine comme un tambour battant. D’un geste hésitant, je posai le bout de mes doigts sur la surface rugueuse de la pierre. Le froid m’envahit immédiatement, presque douloureux, glaçant ma peau et remontant jusqu’à mes os. Une sensation de malaise s’empara de moi, lourde et persistante, comme un poids qui s’alourdissait à chaque seconde.

La pierre était différente, presque vivante dans sa froideur. Une vibration étrange émanait d’elle, une vibration qui n’avait rien de naturel, comme si ce mur avait été inséré là dans un but précis, pour cacher quelque chose d’important, d’inavouable. L’impression d’une dissonance s’installa dans mon esprit, croissante, envahissante. C’était comme si le mur ne faisait pas partie du reste du château, un ajout intemporel qui se battait contre les autres éléments qui l’entouraient.

Un frisson me parcourut l'échine, glissant lentement le long de mes vertèbres, tandis que des frémissements d’angoisse se faisaient de plus en plus intenses. Je sentais, au fond de moi, que ce mur n’était pas qu’un simple obstacle physique. Il portait l'empreinte d’une histoire oubliée, un secret dissimulé, un souvenir enfoui sous des couches de pierre. Je fermai les yeux un instant, essayant de capter la moindre vibration, le moindre indice sur ce qu’il pouvait cacher. Mais rien. À part un silence lourd et impénétrable. Mon esprit tourbillonnait, me poussant à chercher encore, à m’imaginer les mystères qu’il gardait avec une telle fermeté.

— Essayons un sortilège de révélation, proposa Rose en sortant sa baguette. Sur trois.

Nous dirigeâmes nos baguettes vers le mur, nos mains légèrement tremblantes, mais résolues. Les battements de nos cœurs résonnaient dans la poitrine, un rythme commun, à la fois frénétique et lourd de signification. Une tension palpable s’installa autour de nous, un mélange d’excitation pure et de nervosité qui nous serrait tous les trois. D’une voix presque simultanée, nous prononçâmes l’incantation, chaque mot vibrant dans l’air chargé de magie. À l’instant même où nous achevâmes la dernière syllabe, un souffle de magie s’éveilla, enveloppant nos corps dans une énergie vivante et palpitante.

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