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Hanae_Ecriture
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Prologue - La prophétie oubliée (2/2)

Je sentais mon coeur battre plus vite, mes doigts frémir malgré moi. Une décharge d’adrénaline courait sous ma peau, réveillant chacun de mes sens. Mon esprit s’agitait, tournait à toute vitesse, cherchant à comprendre le labyrinthe de ses gestes, les non-dits glissés dans ses paroles. Une part de moi pressentait qu’elle détenait des réponses. Peut-être même celles que je cherchais depuis le début. Était-elle prête à me les livrer, ou jouait-elle encore un rôle, dissimulant son jeu derrière une façade habile ?

Je n’avais plus le luxe d’attendre. L’envie de découvrir ce qu’elle savait prenait racine dans mes tripes, s’imposait comme une nécessité. La peur et la volonté s’entremêlaient, me poussant en avant malgré l’incertitude. Ce moment, suspendu au bord du précipice, pouvait tout faire basculer. Et je le sentais, au plus profond de moi : une vérité se tenait là, juste à portée de main.

— Tu es donc… une Gaunt ? Demandai-je, mes yeux scrutant les siens à la recherche de la moindre hésitation.

Elle éclata de rire, un rire froid, presque calculé.

— Ça tétonne vraiment ? Mon sang est ancien, et il porte en lui le poids de siècles de magie. Et toi, que penses-tu pouvoir faire ? Tu te crois capable d’empêcher ce qui est déjà en marche ?

Je gardait le sielnce, figé au milieu de cette tempête qui brouillait ma lucidité. Les mots qu’elle venait de prononcer tournaient en boucle dans mon esprit, lourds de sens, tels des échos d’alerte résonnant dans les profondeurs de ma conscience. Chaque syllabe vibrait comme le son grave d’une cloche qu’on frappe au crépuscule, réveillant des instincts enfouis, une peur que je m’efforçais de contenir. Ce n’était pas une coïncidence. Sa venue à Poudlard, son intérêt pour ce libre, cette prophétie… tout s’imbriquait avec une logique glaciale, dessinant les contours d’un plan mûrement réfléchi. Derrière ses airs détachés, il y avait une volonté précise, une direction qu’elle suivait sans faillir.

Une sueur froide glissa le long de ma nuque alors que je prenais pleinement conscience de ce que cela impliquait. Un frisson, léger mais persistant, me parcourut l’échine, comme si mon corps lui-même avait pressenti le danger. L’air me parut plus lourd, chargé d’une tension invisible qui m’oppressait. Mon coeur battait plus fort, non pas sous l’effet de la peur seule, mais d’une résolution naissante. Une étincelle brûlait en moi, née de cette prise de conscience brutale : je ne pouvais pas la laisser faire.

Ce savoir, ce pouvoir qu’elle cherchait à atteindre, n’était pas une découverte anodine. Il représentait une menace, une faille possible dans l’équilibre déjà fragile du monde. Et chaque phrase qu’elle lâchait, apparemment avec désinvolture, résonnait en moi comme un avertissement. Elle avançait ses pions, méthodiquement, et je voyais les répercusssions se dessiner comme des cercles s’élargissant sur une eau paisible soudain troublée.

Une urgence viscérale grandit en moi. Il n’y avait plus de place pour le doute. L’avenir se jouait peut-être là, dans cette aile oubliée, entre ces pages anciennes et ces regards croisés. Je sentais une force nouvelle s’élever au fond de moi, une volonté ferme, irrésistible. Celle de défendre ce qui pouvait encore l’être. De protéger ce qui tenait encore debout. De ne pas reculer. Pas cette fois.

— Ce qui est en marche n’a pas encore atteint son apogée, répondis-je, la voix ferme. Les Reliques ne doivent pas être utilisées. Ce qui est arrivé avec Voldemort…

— Voldemort n’était qu’un pion, coupa-t-elle sèchement. Il n’a jamais vraiment compris ce qu’il possédait. Mais moi, je le comprends. Et bientôt, tout le monde comprendra.

Elle tourna les talons, prête à quitter l’aile oubliée de la bibliothèque, le pas mesuré , le regard fixé droit devant elle. Pourtant, au fond de moi, je savais que cet échange n’avait été qu’un prélude, le premier mouvement d’une symphonie dangereuse dont nous ignorions encore la portée. Ce n’était pas une simple rencontre fortuite entre deux élèves dans un couloir interdit. C’était un avertissement. Si ce que je soupçonnais était vrai – si elle portait en elle le sang des Gaunt, si un lien réel l’unissait aux Reliques – alors tout ce que nous pensions savoir sur notre monde allait être balayé.

Je restai immobile, dissimulée dans l’ombre, le souffle et les mains crispées sur le vieux livre contre ma poitrine. Sa présence m’habitait encore, comme un parfum tenace impossible à chasser. La pression de mes doigts sur la couverture me rappelait que je tenais là quelque chose de précieux, mais fragile, comme un fil tendu entre l’ordre et le chaos. Le silence, à peine troublé par le craquement du bois sous ses pas qui s’éloignaient, m’enveloppait d’une inquiétude grandissante. Le calme apparent de Poudlard n’était qu’un masque. Sous cette façade tranquille, quelque chose grondait, invisible mais bien réel. Une tension sourde vibrait dans l’air, prête à exploser au moindre souffle.

La prophétie des Héritiers n’était pas un mythe poussiéreux enfoui dans les archives. Elle vivait, là, entre ces pages anciennes et dans les regards de ceux qui savaient. C’était une menace autant qu’un avertissement, la trace d’un passé jamais vraiment éteint. Tout autour de moi était suspendu, comme si le château lui-même retenait sa respiration, conscient du basculement imminent. Callista avait apporté avec elle une faille, une brèche dans la stabilité déjà vaccilante de notre univers.

Son passage n’avait duré que quelques minutes, mais il avait tout changé. Elle avait déplacé les lignes, modifié l’équilibre, injecté dans mes veines une crainte nouvelle. Cette quête, je le comprenais désormais, ne portait plus seulement sur des objets anciens ou des pouvoirs oubliés. Elle touchait au coeur même de notre histoire, à l’héritage que chacun portait sans toujours le comprendre. Les enjeux étaient colossaux, et je ne pouvais plus reculer.

Une lourde inquiétude pesait sur mon estomac, mêlée à une adrénaline brûlante. Mon coeur battait vite, non plus par surprise, mais anticipation. Je n’étais plus seulement curieuse ; j’étais investie. Déjà, je sentais que les jours à venir seraient faits d’épreuves, de révélations brutales, et d’alliances incertaines. Mais une certitude s’imposait à moi, limpide, irrévocable : je devais empêcher que ce savoir tombe entre de mauvaises mains. Peu importe le prix.

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