Une part de moi réalisait qu’il n’existait pas de solution facile à cette énigme. Les Reliques n’étaient pas de simples artefacts oubliés, mais des entités vivantes, dotées d’une conscience mystérieuse qui paraissait désirer quelque chose de moi. Quel était ce désir ? Je l’ignorais encore, mais je sentais que le temps pressait et que chaque instant comptait dans cette quête troublante.

Les tensions entre nous atteignirent un point de rupture lorsque Callista surgit, presque comme une ombre, dans un couloir désert, se plaçant en travers de notre chemin avec une détermination qui ne laissait aucune place à la fuite. Sa silhouette, frôlant les ténèbres, prenait vie, ses contours se dessinant lentement dans l’obscurité, comme si elle appartenait à un autre monde. Elle se tenait là, immobile, ses yeux sombres et perçants fixés sur moi. Ces yeux, aussi profonds que des abîmes, voulaient percer les recoins les plus enfouis de mon esprit, m’incitant à me dévoiler, à céder à cette pression invisible. Un frisson parcourut ma peau à l’idée de ce regard implacable qui m’effleurait de façon à la fois menaçante et fascinante.

Je sentais chaque battement de mon cœur, lourd, irrégulier, résonner dans le silence suffocant du couloir. L’air, épais et chargé, se figeait autour de nous, comme suspendu dans le temps. Cette confrontation silencieuse m’enserrait, la tension montant peu à peu, chaque seconde augmentant la sensation d’une corde prête à rompre sous la pression. Je pouvais presque sentir son poids, ce secret lourd qu’elle portait, pesant sur nos épaules, m’enveloppant, enveloppant l’espace entre nous d’une chaleur suffocante. La scène se figeait dans une immobilité palpable, où chaque souffle, chaque mouvement devenait une arme prête à déclencher l’inévitable.

— Albus, tu ne peux pas fuir ton destin, dit-elle d’une voix calme mais inflexible. Tu dois accepter ce que tu es.

Rose s’interposa, sa baguette levée.

— Que veux-tu de lui, Callista ? Pourquoi es-tu vraiment ici ?

Callista ne répondit pas immédiatement. Elle me regarda, ses yeux implorants et sa voix plus douce.

— Je ne suis pas ton ennemie, Albus. Je veux juste t’aider à comprendre qui tu es, avant qu’il ne soit trop tard.

Je luttai contre la confusion qui m’envahissait, pris entre la méfiance de mes amis et le pressentiment que Callista détenait une vérité que je devais connaître.

— Pourquoi moi ? Demandai-je, la gorge serrée.

Elle hésita avant de murmurer.

— Parce que tu es l’un des Héritiers, tout comme moi. Nous sommes les seuls à pouvoir empêcher la prophétie de se réaliser… ou à en déclencher les conséquences.

Rose et Scorpius échangèrent un regard inquiet, mais avant qu’ils ne puissent intervenir, Callista ajouta.

— La magie des Reliques est vivante, Albus. Elle réagit à notre sang, à notre volonté. Et si tu ne la maîtrises pas, elle te consumera.

Je restai silencieux, l’esprit assiégé par un tourbillon de pensées contradictoires, chacune se bousculant dans ma tête comme des vagues déchaînées, frénétiques et incontrôlables. Chaque question qui surgissait était encore plus déroutante que la précédente, amplifiant la confusion qui m'envahissait, jusqu’à ce que je me perde dans ce labyrinthe de doutes. Callista… était-elle une alliée sincère, prête à m’accompagner dans cette quête périlleuse, ou bien une adversaire perfide, dissimulée sous les traits d’une amie ? Je ne savais plus qui croire, ni même qui j'étais dans ce chaos, un jeune homme solitaire pris au piège d’un enchevêtrement de mystères qui se resserraient autour de moi. Qui étais-je réellement dans cette histoire ? Un pion, un acteur dans un drame qui m'échappait ?

Les visions me tourmentaient sans répit, alimentant ma confusion, tandis que la prophétie énigmatique et les secrets enfouis dans les profondeurs de Poudlard s’entrelacaient comme des fils invisibles, me tirant dans des directions opposées. Le poids de ces révélations m’écrasait, chaque réponse soulevant davantage de questions, chaque pièce du puzzle me menant dans une impasse. Le labyrinthe s’élargissait, s’étendant sans fin dans mon esprit. J’avais perdu le fil de ce que j’étais censé accomplir, comme un voyageur sans carte dans un territoire inconnu, me heurtant à des murs invisibles à chaque tentative de comprendre.

L’air était plus lourd, chaque respiration devenant un effort, et la tension dans ma poitrine ne faisait qu’augmenter. Les murs du dédale se resserraient autour de moi, réduisant mon espace, mon souffle, jusqu'à ce que l'angoisse m'envahisse, me serrant le cœur. À chaque tournant, une nouvelle incertitude me frappait, une question sans réponse surgissant, plus pressante que la précédente. Dans cette obscurité grandissante, il devenait de plus en plus difficile de distinguer la vérité de l'illusion.

Au fond de moi, une voix intime et persistante murmurait, me rappelant que la prochaine étape serait décisive. Elle allait tout changer. C’était un carrefour où le poids de chaque décision serait écrasant. Cette étape, je le savais, définirait non seulement mon destin, mais aussi celui de ceux qui m’étaient chers. Et, dans cette prise de conscience, une peur viscérale m’étreignit. Le poids de la responsabilité était immense, et l'incertitude de l'avenir me glaçait le sang.