La tension dans les catacombes de Poudlard était écrasante. L'air, lourd de magie ancienne, vibrait sous une forme indéfinissable, comme si les murs eux-mêmes respiraient. Chaque pas, pourtant mesuré, résonnait d'un écho sourd contre les pierres froides, et ces sons s'absorbaient dans l'immensité des ténèbres qui nous enveloppaient. La lumière de nos baguettes oscillait faiblement, projetant des ombres dansantes, mouvantes, créant des formes qui se tendaient vers nous, comme des spectres figés dans le silence.
À chaque avancée, un frisson glacé me parcourait, l’impression d’être observé, épié. C'était comme si ces catacombes, anciennes et oubliées, retenaient leur souffle avec nous. L’air, lourd et vicié, stagnait autour de nous, rendant chaque inspiration difficile, chaque mouvement plus pesant. L’angoisse m’envahissait, se faufilant jusque dans mes muscles, me rappelant sans cesse que nous approchions du cœur de l'inconnu, là où l'avenir se tordait à l'image de nos plus profondes peurs.
Je sentais mon cœur battre fort dans ma poitrine, son rythme rapide répercuté dans mes tempes. Il frappait comme un tambour de guerre, un bruit presque assourdissant dans la pièce silencieuse, et chaque pulsation annoncait un affrontement imminent. L’obscurité se refermait sur nous, encore plus pressante, plus oppressante, et je savais qu’à chaque seconde, l’inévitable se rapprochait. Mon souffle s’accélérait, la gorge serrée par une étrange appréhension. Tout en moi criait que nous étions au bord du gouffre, à la frontière d’un monde que nous n’étions pas prêts à découvrir.
C’était comme si la magie de ces lieux vivait et respirait avec nous, son énergie invisible qui se chargeait d’une promesse lourde, prête à exploser. La tension n'était plus seulement dans l'air ; elle me perçait, m’empoignait, me collait à la peau, me faisant sentir à chaque instant l'inexorable approche du destin.
— Albus, es-tu prêt ? Murmura Rose, son regard ancré sur moi, l’inquiétude se lisant sur son visage.
Je déglutis, essayant de balayer mes doutes.
— Je n’ai pas vraiment le choix, répondais-je, le cœur battant. Nous devons mettre un terme à cette folie.
Scorpius s’approcha, l’expression grave.
— L’antagoniste est ici, Albus. Si nous ne sommes pas prudents, nous risquons de tout perdre.
Le souvenir de mes visions résonnait en moi, une mélodie funeste qui ne cessait de tourner, s’imprégnant de chaque recoin de mon esprit. J'avais vu des images de destruction, des scènes de pertes irréparables, et à chaque vision qui défilait, une vague de désespoir m’envahissait, engloutissant tout sur son passage. C’était comme si mon cœur se serrait, chaque battement me tirant un peu plus vers un abîme sans fond. Le poids de ces souvenirs me pesait, lourd, écrasant, comme une chape de ténèbres qui se plaquait sur mes épaules et m’empêchait de respirer.
Pourtant, au milieu de ce tumulte, une lueur d’espoir persistait, vacillante mais présente : ma connexion avec les Reliques, cet étrange lien, pouvait bien être notre seule chance. Cette pensée, fragile et incertaine, s’accrochait à mon esprit comme une corde de sauvetage, même si je savais qu'elle pourrait me conduire dans un précipice encore plus sombre. L’angoisse m’étreignait à chaque instant, un froid glacial me traversant, me paralysant. Chaque minute était une hésitation, un combat intérieur sans fin entre l’espoir ténu d’un triomphe et la terreur sourde de me perdre totalement dans cette quête.
— Il faut qu’on reste ensemble, insistai-je. Si nous nous séparons, nous allons nous faire piéger.
Nous avancions à pas comptés, les torches tremblantes dans nos mains jetant sur les murs de pierre des silhouettes mouvantes, distordues, presque vivantes. Le couloir s’enfonçait dans les entrailles du château, et à mesure que nous descendions, la lumière déclinait, avalée par une obscurité plus dense, plus oppressante. Les flammes vacillaient, leurs lueurs orangées dansant frénétiquement comme si elles pressentaient un danger imminent. Chaque mouvement d’air faisait frissonner la flamme et mon dos, la tension se resserrant autour de nous comme un étau invisible.
L’atmosphère devenait étouffante. L’air, plus lourd à chaque marche, s’insinuait dans mes poumons comme une brume tiède et saturée d’angoisse. Je sentais mon souffle se raccourcir, ma gorge se nouer. Le silence, pesant, était brisé uniquement par le claquement régulier de nos pas sur la pierre, un rythme sec et inquiétant, identique à un tambour funèbre. À chaque foulée, mon cœur battait plus fort, plus vite, cognant contre ma cage thoracique, prêt à bondir hors de ma poitrine.
Puis, sans avertissement, un hurlement fendit l’obscurité. Il jaillit de nulle part, déchirant le silence comme une lame. Je me figeai, le sang glacé, les muscles contractés sous la peur. L’écho du cri se répercuta longuement dans les couloirs, ricochant sur les murs comme un présage. Juste après, une lumière aveuglante surgit, projetant un éclair bref et brutal. Durant cet instant suspendu, la scène se révéla comme un tableau éclairé par un flash de vérité.
Callista était là.
Sa silhouette se découpait au cœur de l’éclair, droite, presque irréelle dans cette nuit souterraine. Son manteau noir flottait légèrement autour d’elle, et ses cheveux brillaient d’un éclat métallique sous la lumière mourante. Elle se tenait avec une grâce glacée, comme une apparition surgie du néant. Pourtant, en observant de plus près, son regard trahissait une faille. Ses yeux, d’ordinaire aussi tranchants qu’une lame, étaient assombris par une tempête intérieure. Un frémissement nerveux agitait ses traits, dévoilant un trouble qu’elle ne parvenait plus à dissimuler.
Le temps se figea. L’espace entre nous, si mince soit-il, devint un gouffre de doutes et d’interrogations. Mes pensées s’entrechoquaient, une inquiétude sourde me nouant le ventre. Était-elle venue nous tendre la main ou nous détourner du but ? Était-elle l’alliée inattendue ou l’obstacle dissimulé sous un masque familier ? L’indécision de ses gestes, la crispation imperceptible de sa mâchoire, tout en elle évoquait une lutte dont nous n’étions peut-être pas les seuls témoins.
Une tension invisible s’installa, saturant l’air entre nous. J’avais la sensation que le moindre mot, le moindre geste, pouvait faire basculer l’équilibre fragile de cette rencontre. Le poids de l’incertitude nous écrasait, installé en chacun de nous comme un fardeau silencieux. Et au fond, une seule question battait, obsédante, dans ma poitrine : pouvait-on lui faire confiance, ou étions-nous déjà en train de franchir un seuil sans retour ?
— Albus ! S’écria-t-elle, sa voix tremblante.
Je m’avançai, une lueur d’espoir me traversant.
— Callista, tu es vivante ! Que fais-tu ici ?
Elle hésita, son regard passant d’un groupe à l’autre. La confusion dans ses yeux était palpable.
— Je… je ne sais pas de quel côté je suis, avoua-t-elle. Ma mère… elle m’a dit des choses sur notre passé. Je ne peux pas ignorer cela.
Le cœur lourd, je compris que le moment de vérité était arrivé.
— Callista, ta loyauté ne doit pas être un fardeau. Tu n’es pas obligée de suivre le chemin tracé par ta famille.
Elle secoua la tête, désespérée.
— Mais ils détiennent des secrets qui pourraient changer le cours de cette bataille. Je… je suis tiraillée entre ce que je ressens et ce que j’ai toujours cru.
Une ombre s’approcha, et Elara, l’antagoniste, se matérialisa, son sourire perfide illuminant son visage.
— Comment touchant, n’est-ce pas ? cria-t-elle, sa voix résonnant dans la salle. Callista, tu es si proche de la vérité. Ne vois-tu pas que ta place est ici, avec ceux qui partagent ton véritable héritage ?
Un frisson parcourut mon dos. Je pouvais ressentir le pouvoir qui émanait d’elle, une force sombre qui menaçait de tout engloutir.
— Elara, tu ne peux pas manipuler Callista, lançai-je, la voix forte, mais tremblante d’émotion. Elle a le choix de son destin.
Un ricanement froid s’échappa d’Elara.
— Choisir, Albus ? Tu crois réellement que le choix existe quand le sang parle si fort ?
Callista, déchirée, leva les yeux vers moi, les larmes aux yeux.
— Que devrais-je faire ?
Je pris une profonde inspiration, sachant que la réponse déterminerait tout.
— Tu dois choisir la voie qui te fait vibrer. Si tu es avec nous, alors ensemble, nous pouvons briser ce cycle de souffrance.
Elara éclata de rire, ses yeux brillants d’un mépris glacial.
— Ridicule. La seule voie qui compte ici est celle du pouvoir. Callista, rejoins-moi, et ensemble, nous prendrons ce qui nous revient de droit.
Je vis Callista hésiter, son cœur déchiré entre loyauté et son désir de liberté.
— Albus… je…
— Ne lui fais pas confiance, l’interrompis-je, la voix ferme. Je sens l’obscurité qu’elle dégage.
Callista se redressa, l’air plus déterminé.
— Non, je refuse d’être un pion dans un jeu que je ne comprends pas.
Une éclatante lumière emplit la salle, et Elara, furieuse, lança un sort en direction de Callista. Je réagis instantanément, ma baguette en main.
— Protego !
Le sort frappa mon bouclier magique avec une violence brute, un choc si puissant qu’il m’arracha un pas en arrière. Une onde vibrante se propagea dans mes bras jusqu’à mes épaules, comme si l’air lui-même s’était déchiré sous l’impact. Mes jambes peinaient à rester ancrées au sol, mon souffle coupé par la brutalité de l’attaque. Autour de moi, le chaos éclata sans prévenir. Les sorts fusaient dans tous les sens, éclairs de lumière crue déchirant l’obscurité comme des éclats d’étoiles dans une nuit de tempête.
La bataille prenait une ampleur presque irréelle. Des lueurs rouges, bleues et dorées traversaient le champ, zébrant le ciel d’éclairs incandescents. Chaque sort lancé s’accompagnait d’un fracas ou d’une détonation, et l’odeur de magie brûlée flottait dans l’air, piquante, âcre, presque métallique. Les silhouettes se mouvaient comme dans un ballet désordonné, gestes rapides, silhouettes fuyantes, cris étouffés. Une beauté féroce émanait de cette guerre d’éclats et d’ombres, mais c’était une beauté cruelle, implacable.
Dans ma poitrine, mon cœur battait à tout rompre. L’adrénaline coulait à flots dans mes veines, accélérant chaque sensation, décuplant ma vigilance. Mon souffle était court, haché, comme si mes poumons refusaient de suivre le rythme imposé par l’urgence. Un frisson me parcourut l’échine, mélange de peur brute et d’une volonté désespérée de tenir bon. Je ressentais tout à la fois – la panique glaciale, la volonté de protéger, la colère sourde – et cette fusion d’émotions me maintenait debout, les sens en alerte, l’esprit en feu.
Les cris, les chocs magiques, les appels étouffés s’entremêlaient dans un vacarme confus. Tout résonnait autour de moi comme un écho lointain, et pourtant chaque son, chaque vibration me frappait de plein fouet. Mes yeux parcouraient frénétiquement la scène, en quête de visages familiers, de repères dans cette tourmente. Où étaient-ils ? Était-ce leur sort que je venais d’apercevoir là-bas, ce jet de lumière bleue ? Mon cœur se serra. Chaque seconde comptait. Chaque mouvement pouvait sauver ou condamner.