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CelineFictions
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Chapitre 42

J'étais abasourdi.

Stupéfait.

Je ne savais que dire à l'idée de Darwin.

Bouche grande ouverte, j'en revenais toujours pas.

- Mouais, oublie, je savais que ça te plairait pas.

Il fit la gueule.

Je clignais des yeux et reprit mes esprits.

- Non mais... Darwin, sérieusement ! Je veux bien touuut ce que tu veux, même me faire du mal à moi-même... mais me demande surtout pas d'aller chercher de l'aide auprès de nos ennemis !

- Malefoy. Je suis d'accord avec toi là-dessus. Mais écoute, dans cette guerre, il n'y a pas vraiment de camp. On est tous éparpillés. Y a juste... le Mal, et les autres.

Je restais silencieux. Je ne savais pas trop quoi penser de cette suggestion.

Nous étions seuls. J'ai trahi ma famille, j'ai dû faire énormément de mal à ma mère. Je me suis enfui presque comme un lâche, mais pour la bonne cause.

Honnêtement, j'étais conscient qu'entrer dans Poudlard par la porte d'entrée ne serait pas faisable. Il fallait passer par les passages secrets, mais qui sait s'ils ne sont pas surveillés.

Malgré tout, j'avais beau remuer ça dans mon esprit, je ne voyais pas d'autres alternatives...

Et si c'était pour sauver Angie, si c'était pour sauver mes amis, je devais tout faire. TOUT. Même faire un pacte avec ceux que j'aime le moins.

La guerre nous fait faire bien des choses, qu'elles soient cruelles, ou totalement incongrues.

- Bon... bon ok, t'as gagné ! Déclarais-je. Mais dis-moi seulement où nous pouvons les trouver. Parce que là, je ne vois pas grand-chose. Alors que nous sommes tout prêt du but.

Darwin eut une expression qui semblait dire que, effectivement, il n'avait pas la moindre idée d'où Potter et ses amis pouvaient se cacher.

Si seulement ils étaient bels et biens hors des murs du château.

- Si on commençait... je sais pas, par Londres ? Ah non, trop dangereux, on se ferait remarquer. Alors... Square Grimmaurd peut-être ? Noon, surveillé aussi, forcément.

Il souffla.

- Darwin, dis-je en posant une main amicale sur son épaule. Pour l'instant, nous allons nous enfoncer à nouveau dans la forêt, d'accord ? On sait où nous nous trouvons maintenant. Alors on va tenter de rejoindre la gare à Pré-au-Lard, puis ensuite... on marchera toujours tout droit. On va forcément tomber sur quelqu'un à un moment donné.

Il me regarda.

- Ouais, pas mal Drago. On fera une halte pour prendre des provisions. Comme tu vois...

Il se désigna lui-même.

- J'ai pas amené grand-chose.

Je lui montrait mon sac.

- J'ai un minimum. Ouais, on fera une halte. Alors, on reprend la route ?

- C'est parti.

Remis sur nos jambes, nous regardions une dernière fois l'immense château, notre seconde maison, juché sur la colline au loin, en espérant y revenir très bientôt.

En route pour un destin pour le moins... indéfini.

***

Le réveil fut très difficile. Le froid se faisait de plus en plus ressentir au fil des jours qui passaient.

Lorsque je sortais de mon lit et que je remontais à l'étage de la tente, Darwin dormait encore dans le canapé. Je jetais un coup d'oeil sur un objet moldu que nous avions trouvé, qui pouvait nous donner la date et l'heure en même temps.

15 Septembre.

"Déjà..." murmurais-je en soupirant.

Je sortais hors de la tente, baguette dans la main droite et biscuit dans la main gauche. Nos provisions nous permettaient de tenir encore une bonne semaine. Mais nous étions loin de tout, en plein coeur d'une forêt complètement sombre, qui grouillait de créatures en tous genres, et également de Rafleurs.

La bande de Potter était toujours inexistante à l'heure actuelle.

Chaque jour qui passait, je me demandais si cette idée était la bonne. Si, finalement, nous ne devions pas plutôt nous débrouiller par nous-mêmes. Nous en étions capables, certes. Mais entrer dans Poudlard comme ça était trop dangereux. Et nous n'avions pas de Polynectar.

L'affaire aurait été réglée depuis longtemps.

Lorsque nous sommes passés à Pré-au-Lard dernièrement, nous avions tenté d'aller jusqu'à la trappe menant à un passage qui nous dirigeait tout droit à Poudlard, à côté d'une gargouille, une grosse statue planquée dans un couloir.

Mais lorsque nous sommes arrivés, la place fourmillait de Mangemorts, et les sorciers restants fermaient boutique. Nous avions juste pu passer voir Rosmerta, qui nous a gentiment ouvert sa cave pour que nous puissions faire quelques emplettes, avant de prendre la poudre d'escampette à travers les bois.

Depuis, nous recherchions activement Potter et ses compagnons, si toutefois ils pouvaient nous aider.

Nous étions tombés vraiment bas. J'avais honte, mais nous n'avions pas le choix.

- Hey, salut mec.

Je me retournais en finissant d'avaler mon biscuit complètement dur et sec. Je faisais face à la mine de Darwin, exténué par les longues journées de marche.

- Bonjour, dis-je.

- Déjà réveillé à cette heure ? Il fait trop frisquet là.

- Je profite un peu du calme matinal. Tu devrais aussi, c'est revigorant.

- Une prochaine fois peut-être. Oh, au fait.

Il s'engouffra dans la tente, puis ressorti.

- Tiens. Elles sont comme neuves.

- T'as réussi ?

- Je suis plutôt doué en métamorphose, et je me débrouille en sortilèges.

- Merci.

Il me tendit des chaussures. Mes chaussures. Ce genre de souliers noirs que j'avais mis le jour de ma fuite hors du Manoir. Celles-là mêmes avec lesquelles je peinais à marcher.

En une semaine, elles étaient complètement foutues. Je marchais la plupart du temps pieds nus.

Darwin m'avait proposé de les réparer et les métamorphoser pour en faire de réelles chaussures de marche. J'avais accepté, et ensemble nous avions testé plusieurs petits sorts avec le peu de connaissances et de ressources que nous avions.

Et, semblait-il hier soir, il avait enfin réussi à les transformer.

Je me retrouvais donc avec ce qu'appelleraient les moldus des "tennis", toutes noires, et très confortables.

Manquait plus que mes pieds à soigner.

Je rentrais dans la tente. Une odeur de café y régnait.

- Du café ? me proposa Darwin.

Je mis un temps pour réaliser.

- Attends ! Comment as-tu... ?

- Ahah, un petit mélange avec de l'eau et... ça.

D'un coup de baguette, il fit apparaître des graines de café.

- Mais comment tu as fait ? C'est possible ça ?

- Mais nooon, je déconne ! Ahah, si tu voyais ta tête ! Pas mal le tour de magie hein ?

Je grognais. Il m'avait bluffé.

Néanmoins, il devait m'expliquer, car nous n'avions pas de café ici.

- J'ai trouvé ça hier. Tu te souviens la chaumière qu'on a passé ?

- Ouais.

- Y en avait.

- Mec, t'as volé ?!

- Quoi ! C'est juste un petit sachet pour quelques jours !

- Je sais qu'on est en rationnement, mais c'est pas une raison pour aller piquer de la nourriture ou de la boisson chez des inconnus Darwin ! Ils sont tout autant en galère que nous ! Tu le sais très bien !

Mon excès de colère était dû à mes nerfs.

C'est vrai quoi, à quoi ça nous servait de voler ?

Pourtant...

- Du café.

- Aaah, bah voilà !

Il me servit une tasse.

- Je suis sérieux par contre mec, c'est la dernière fois.

- Ok ok papa, promis je volerais plus.

Il leva les bras en plaidant coupable.

Je bus une gorgée tout en rigolant légèrement.

Je devais absolument me détendre.

La tension montait chaque jour.

Nous devions trouver du monde, au quel cas nous allions péter un câble.

***

Nous devions être aux alentours de midi, car j'avais terriblement faim.

Darwin et moi transpirions à grosses gouttes, avec toutes nos affaires sur le dos. Nous étions en train de longer un immense lac, mais cette-fois en plein jour.

Enfin, un jour encore nuageux.

Nous nous trouvions dans des plaines. Un paysage semblable à ceux que nous apercevions lorsque l'on prenait le Poudlard Express en direction de King's Cross. L'herbe fraîche sous nos pieds chatouillait nos chevilles dorénavant trempées.

Et il n'y avait pas un chat à la ronde.

- Merde ! Où ils sont ces Gryffondor ! lâcha Darwin, semblant perdre patience.

- Continuons à marcher. On doit garder notre calme.

- Pourquoi tu m'as laissé exposer cette idée à la con Drago ! On aurait dû directement agir par nos propres moyens, quitte à risquer notre peau.

- On la risque déjà. Et deux fois plus.

- J'en ai marre. J'ai besoin d'une pause.

Il s'écroula au sol et lâcha le grand sac à dos. Je me retournais, et fit de même, ne pouvant pas le laisser seul ici.

- Va. Dix minutes, pas plus.

- J'ai besoin de manger, et ça prend plus de dix minutes mec.

- Manger quoi ? Il ne reste plus grand-chose.

- Tu rigoles ?

Il sortit toutes les affaires d'un coup de baguette avant de tomber sur les provisions.

- Et c'est quoi ça ?

- Oui, il nous reste une semaine avec ça. On ne peut pas se permettre de tout avaler. Le rationnement tu connais ?

- Fais chier Drago.

Je soufflais et lui aussi. La vie devenait difficilement supportable, et nous étions dehors que depuis quinze jours. Je me demandais vraiment comment serait la situation dans un mois...

Je piquais un morceau de viande crue, et lui prenait une cuisse de poulet. D'un nouveau coup de baguette, nous faisions un feu improvisé pour faire cuire notre nourriture, avant de déguster ce repas léger.

- Darwin...

- Quoi ?

- Je sais que c'est difficile, mais on doit éviter de jouer avec nos nerfs. Tout comme toi je veux les trouver, même si c'est complètement dingue, cette idée. mais comme tu l'as dit toi-même, c'est la seule chance qu'on a. Alors on continue de chercher.

Il acquiesça.

Nous mangions en silence.

Quand d'un coup...

- Purée !!

- Quoi ?

- Mec, on n'y a pas pensé !

- De quoi ?

- Et si on utilisait un sort pour les retrouver ?

- Ah oui ? Et comment ? Je te signale que nous sommes surveillés. Et si on utilise un mauvais sort, ils nous trouveront.

Darwin se rendit compte de la situation.

- Merde... t'es sûr que...

- Oublie Darwin, c'est trop dangereux.

- Putain, tu commences à me soûler aussi. A faire ton chef là.

- Hein ?

Là, il jouait sérieusement avec mes nerfs, et je devais me contrôler pour ne pas perdre la face.

- Moi, je fais mon chef ?

- Ouais. Peu importe ce que je dis on dirait que c'est mon père qui me parle.

Ok, là ça devenait n'importe quoi.

- Darwin... (je soufflais) Je ne fais pas ça pour te faire chier. Je ne fais pas mon chef, et si tu le penses, ce n'est pas intentionnel. J'essaie juste de te faire comprendre à quel point nous sommes limités en termes de faits et gestes, et crois-moi, ça me gave tout autant que toi. J'aimerais vraiment, sincèrement trouver d'autres alternatives plus simples, mais malheureusement nous n'avons pas le choix, c'est le contexte actuel qui nous pousse à agir en conséquence. Je ne veux aucunement prendre place de leader, je ne veux pas non plus parler comme un père parlerait à son fils, mais il faut que nous fassions tous deux des efforts. Et quand l'un commence à lâcher, l'autre doit le soutenir. Par tous les moyens. Et c'est exactement ce qu'il se passe en ce moment même. Tu devrais plutôt m'être redevable au lieu de jouer les petits cons.

Le silence s'installa. Je le fixais avant de relever la tête et observer le paysage, mon seul refuge jusqu'à présent. Le seul moyen qui me permette encore de chasser les idées noires et ne penser qu'au positif, ou presque. Vu qu'elle n'était pas là, mon cocon, c'était tout ce qui nous entourait. Ce sentiment infime de liberté.

- Désolé mec. Tu... tu as raison.

- C'est rien, c'est moi qui suis désolé.

- Non Drago. C'est moi depuis le début. Ma soeur me manque, et cette situation m'angoisse. J'ai toujours eu tout ce que je voulais. Et me retrouver sans rien du jour au lendemain... c'est pas facile.

- Mais c'est une preuve de courage.

J'observais le ciel.

- C'est ce qu'elle t'aurait dit, hein ?

Je le regardais.

- Oui. Elle l'aurait dit. Et je suis sûr qu'elle le dit encore.

Intérieurement, je savais qu'Angie était fière de nous.

Fière du chemin que Darwin et moi avions choisi, pour les libérer.

Elle m'attend, et j'irais la chercher.

Jamais. Jamais je ne l'abandonnerai.

"Pour toujours et à jamais".

C'était notre devise qui me maintenait debout, chaque jour qui passait.

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