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CelineFictions
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Chapitre 40

J'ouvrais, au bout de presque une heure à contempler la lettre.

"Drago,

     Voilà des semaines que nous sommes loin l'un de l'autre. Des semaines, que je suis enfermée dans ma chambre, à contempler les nuages à travers ma fenêtre, pensant à nous, à notre avenir, qui peut-être ne verra pas le jour. Rester positif ? Difficile, en ces jours sombres.

     Nous devons tenir le coup. Malgré tout.

     Je pense que c'est la seule fois où j'aurais l'occasion de t'écrire. Il faudra remercier ma mère pour cela. Car après, je ne pourrais plus communiquer avec toi. Tu dois savoir pourquoi.

     Tu sais, les jours ici sont longs, très longs. Je me languis de nos moments passés, où tout allait pour le mieux, où le soleil rimait avec joie. Quand j'observe les nuages maintenant, tout rime avec la tristesse, l'obscur.

     Je me demande comment ça se passe avec ta famille. De mon côté, ma mère tente de me protéger. Elle aimerait se rebeller contre les actions de mon père, mais ce dernier devient violent. Imagine, j'ai appris qu'il avait fait une alliance avec eux, les membres du Ministère, qui sont eux-mêmes alliés à Tu-Sais-Qui. Il avait pourtant promis, juré, craché que au grand jamais il ne se rallierait à leur cause. Pourquoi changer de discours à présent ? Ma mère et moi nous nous sommes posés la question, malheureusement, il a ignoré nos interrogations.

     Alors nous nous cachons dans notre propre demeure, nous restons à l'abri de ce monstre qu'il est en train de devenir. Était-ce une bonne chose, au final, qu'il rencontre ton propre père ? Il aurait mieux fallu qu'il conserve son amitié avec Rogue. Enfin, je ne sais pas s'il y a un lien, une raison, mais je finirais par tout comprendre.

     Pour ma possible malédiction, rassure-toi : jusqu'à maintenant, tout va pour le mieux. Je contrôle parfaitement mes émotions. Je ne ressens pas l'envie de tout détruire autour de moi. L'amour que me porte ma mère, ainsi que l'amour que tu me portes, me suffisent pour ne pas sombrer. Je me demande même si finalement, cette malédiction, n'existe pas. Ou du moins, je ne la possède pas.

     Crois-tu qu'ils me cachent encore des choses ? Je suis certaine que oui, pour ma part.

     J'espère que l'ambiance est autre chez toi. Je me fais sûrement des idées. Je suis sûre que tu vis un enfer. Je le ressens.

     N'oublie pas que je suis là, même loin de toi. Tu dois te sentir oppressé, inquiet, seul, perdu, angoissé, et j'en passe de ces émotions négatives qui te bouffe la chair.

     Quoi que tu fasses, quoi que tu sois obligé de faire, sache que je serais toujours de ton côté. On te demandera forcément de faire des choses horribles, tu ne voudras forcément pas obéir, mais quoi qu'il se passe, fais. Fais le pour moi. Car tu le sais, si tu ne fais pas, nous mourrons, tous. Je le sais, c'est dur, j'aimerais tant te supplier de ne pas les écouter, de t'enfuir, mais tu ne peux pas. Je ne peux pas. La seule chose à faire, c'est de subir, d'être fort, de garder la tête haute, froide. Quand le mauvais sera passé, le bon nous sourira.

     Pense à moi. Chaque jour, chaque heure, minute ou seconde. Que tu ailles bien ou mal. Je suis et resterais ta force, ta raison d'être, de continuer à avancer malgré tout. Je suis là pour ça Drago. Je suis là. Toujours, tout le temps.

     Mon ange... les journées sans toi, sans être à tes côtés... tout me manque. Tu me manques.

     Nous devons nous battre, encore et encore. Notre amour doit durer, même en ces temps sombres. Car au dessus des nuages, le soleil brille. Les étoiles scintillent.

     Au dessus d'eux, il y a nous. Notre amour. Il perdurera, si nous persistons. Tu en es capable Drago. Tu peux. Je crois en toi.

     Je ne t'oublie pas. Je nous nous oublie pas.

     Ce qui me donne encore la force d'y croire, c'est notre devise. Répète-là, chaque soir, à 22 heures précises. Nous la dirons ensemble, même séparés.

     Je t'aime Drago. Avec toi, Pour toujours et à jamais.

                                                                                                          Angie"

Mes larmes déferlèrent sur mes joues.

J'ai relu cette lettre. Encore, et encore. J'avais l'impression... d'être réanimé. Je sentais comme des pétales de roses naître en moi.

Je la remerciais. Par Merlin, cette fille...

Au travers de mes larmes je souriais. Ma joie revenait pendant un instant.

Je devais continuer à me battre. Il le fallait. Pour elle. Nous.

Ce plan...

Devait être mis à exécution rapidement.

***

Quatre jours.

Plus que quatre jours avant Septembre.

Quatre jours avant la traque.

Et ensuite, je m'enfuirais.

***

- DEBOUT !

Je fus réveillé dans la panique.

Une réunion imprévue avant la traque de ce soir.

Je me préparais rapidement, mangeais un seul fruit, et me précipitait à ma place, dans l'immense salle de réunion.

Ils étaient déjà presque tous présents.

Cinq minutes après, le Seigneur des Ténèbres débarqua dans un écran de fumée, et s'installa presque aisément dans son fauteuil, laissant Nagini, son immense serpent, parcourir la longue table.

- Je vous prie de tous vous asseoir, déclara-t-il froidement.

Ca sentait très mauvais.

Je me trouvais au milieu de mes parents.

Que va-t-il se passer ?

- J'ai plusieurs annonces à faire. Commençons par le plus important... La traque de ce soir.

Certains Mangemorts s'excitèrent, hurlèrent, tapèrent sur la table.

C'était une animalerie.

- SILENCE !!

Le calme revint instantanément.

- Nous partirons à 18 heures précises. Vous vous séparerez en deux groupes... l'un au Terrier... l'autre à Privet Drive... Restez cachés, dans les airs. Que dois-je ajouter... ? Malefoy.

Il me regarda.

- O... Oui Maître ?

- Tu iras avec Bellatrix.

J'acquiesçais sans broncher.

Je n'avais pas le choix de toute façon.

"Pense à elle", me dis-je intérieurement.

- Seconde chose...

Il laissa planer le doute.

- Nous serons amené à faire un petit tour du côté des moldus.

Il allongea le dernier mot.

- Simple... petite fantaisie. Ils doivent savoir. Oh... et... Greyback ? Jugson ? Venez me voir à la fin de la réunion concernant cette.... escapade.

Ca, ça sentait encore plus mauvais.

- Continuons... Nous avons un nouvel allié parmi nous.

Tout le monde pivotait les têtes de droite à gauche.

Je pensais déjà savoir de qui on parlait.

- Inutile de chercher... il n'est pas présent. J'ai décidé de le placer bien au chaud dans un endroit stratégique. Il s'agit de Steve Lewis. Je vous prierai donc, si vous le croisez, de ne pas l'attaquer.

Voilà. Mon coeur ralentissait à nouveau.

C'était donc pas une info en l'air. Cet enfoiré avait trahi sa famille.

- Maître ?

Bellatrix, par pitié tais-toi.

- Bella, je t'écoute.

- Notre nouvel allié n'est pas Mangemort ?

Et bah, je m'attendais pas à cette question.

- Pas encore. S'il aspire à le devenir, il devra appliquer une condition, que je lui imposerai.

- Quel genre Maître ?

- Pour l'instant, personne n'en saura davantage.

Il piqua ma curiosité.

Quelle était cette condition ? Était-ce par rapport à Angie ? A Aileen, sa femme ? Ou... par rapport à mes amis ? A moi ? Ma mère ?

- Bien... la dernière chose...

Il regarda tout le monde.

- Il me faut toujours tuer Harry Potter... mais, il y a une regrettable complication...

Il se leva.

- Ma baguette et celle de Potter, sont identiques à l'intérieur. Elles sont... en quelque sorte... jumelles. Nous pouvons nous blesser l'un l'autre, mais pas mortellement. Si je dois le tuer, je devrais le faire avec la baguette d'un autre.

Il s'avança du côté de mes parents et moi.

- Allons... l'un de vous aimerait avoir cet honneur ? Pourquoi pas toi...

Il se planta au-dessus de mon père.

- Lucius...

Il était raide. Je le voyais à côté de moi, sans pour autant le regarder. Il allait encore se faire réprimander suite à son échec, au Département des Mystères. Lui subtiliser sa baguette l'humilierait.

- Maître ? demanda mon père en se tournant vers lui.

- Donne-moi ta baguette.

Tout doucement, il passa la canne à Voldemort.

- Elle est en bois d'orme ?

- Oui Maître.

De sang froid, Le Seigneur brisa sa baguette.

- Et.... à l'intérieur ?

- Du Dragon.

Il se racla la gorge.

- Du ventricule de dragon.

Doucement, notre Maître retourna à sa place. Il évoquait les Moldus, parlait de tout et de rien. Et sans prévenir, il lança un Avada Kedavra en l'air. Puissant, terrifiant.

Cela me rappelait de la réunion précédente, où une professeure de Poudlard a été tuée sous nos yeux.

Je déglutissais, regardant de l'autre côté, avec dégoût.

- Drago...

Je tournais vivement la tête.

- Maître ?

- Je compte sur tes talents.... pour faire honneur à ta famille, ce soir. J'espère que tu feras mieux que ton père...

- Absolument Maître.

Je ne savais quelle expression envoyer. De la fierté car j'étais reconnu à ma juste valeur, de la peur car on me demandait de faire ce que je ne voulais pas, ou simplement me foutre de la gueule de mon père.

Chez les Mangemorts, la famille n'existait pas : tout régnait sur un concours de qui sera le plus fort, sadique, et le plus serviable envers Voldemort.

***

18 heures.

Nous partons en direction de Privet Drive.

Comme je n'étais pas très habitué au vol des Mangemorts, j'avais pris mon balai pour les suivre.

J'ai cru que nous allions transplaner, mais apparemment nous ne pouvions pas.

Bon, ce qui était plutôt logique car nous allions dans un coin moldu.

Lorsque nous arrivions à destination, ma tante m'ordonna de me planquer derrière des fougères. Je m'exécutais, m'allongeant presque au sol, dans l'herbe fraîche.

Puis nous attendions patiemment que les membres de l'Ordre pointent le bout de leur nez hors de la petite demeure de Potter.

21 heures.

La traque allait débuter dans quelques instants.

Nous étions tous à l'affût, guettant le moindre mouvement.

Tandis que ma tante trépignait d'excitation sur place, que les Mangemorts qui nous accompagnaient s'impatientaient, que Severus gardait toujours son expression neutre et froide, et que notre Maître se tenait droit, dans l'ombre, moi, j'avais tout simplement envie de vomir.

Pourquoi devais-je faire ça ? Certes, Potter était mon ennemi depuis très longtemps, mais j'étais plus que conscient qu'il était le seul à pouvoir nous débarrasser de Voldemort. J'aurais préféré que ce soit quelqu'un d'autre, mais c'est son destin. Et même s'il était mon ennemi, au fond....

Non, mais à quoi je pensais ? L'aider ? Moi ?

Je manquais de pouffer. Je mis une main devant ma bouche et me concentrais.

J'ai failli mourir à cause de lui, rappelons-le. Je devais lui faire la peau.

Des lumières arrivèrent de toute part. La porte d'entrée de la maison de Potter s'ouvrait.

- Maître, c'est le moment ?! s'excitait encore plus Bellatrix.

- Patience... observez.

- Maître... je crois que nous avons un problème...

- Tout est normal. Severus m'avait fait part de leur tactique. N'est-ce pas ?

- En effet Maître.

J'observais le "problème" en question.

Il n'y avait pas un seul Potter... il y en avait sept.

Pourquoi personne à part Severus et le Seigneur des Ténèbres n'étaient au courant ? On aurait pu mieux se préparer !

Sept Potter... ils ont sûrement dû utiliser du Polynectar. Très bien joué.

Une fois que les membres de l'Ordre s'étaient envolés en direction du Terrier, le Lord lança l'attaque.

- Trouvez-moi le véritable Harry Potter ! Et traquez-le jusqu'à ce que je le tue !

Je m'envolais rapidement sur mon balai. Nos ennemis étaient assez loin. Je restais d'abord en arrière car mes coéquipiers lancèrent des sorts de magie noire de toute part. Je réfléchissais à la position où le véritable Potter devait se trouver.

Mes analyses me permettaient de supposer qu'il se trouvait soit tout devant, soit en plein milieu de la bande. J'optais pour le milieu.

Sauf que c'était exactement l'endroit où le gros de la bataille se déroulait.

J'esquivais chaque sort, je planais comme si j'étais en plein match de Quidditch.

J'évoluais au fur et à mesure, et lorsque j'atteignis une grosse moto volante, quelque chose me heurta.

- HEDWIGE !! Hurla quelqu'un.

Je vis une chouette blanche que je ne connaissais que trop bien, tomber tout doucement vers le sol.

Cette voix...

Je me repositionnais et tournais la tête vers la moto.

En fixant le passager, je le reconnus. C'était le vrai Potter.

Lui ne pouvait pas me reconnaître : j'avais le typique masque Mangemort.

Masque que je détestais.

Je sortis ma baguette et lança mon fameux Stupéfix, souhaitant déstabiliser le conducteur, qui se révélait être Hagrid.

Mon sort informulé fonctionna à merveille, et Hagrid perdit le contrôle quelques instants.

Ceci permettait au Lord de débouler rapidement dans sa volute de fumée noire, et il attaqua Potter par derrière.

- Dépêche-toi !!

Bellatrix m'avait hurlé dessus sans prononcer mon nom. Je fonçais vers elle et me mit à sa hauteur.

- On s'en va ! Ils sont trop nombreux !

J'acquiesçais de la tête, et je piquais vers le bas afin de faire demi-tour.

***

Le retour au Manoir fut rapide.

J'ai été félicité de mes exploits. Grâce à moi, j'avais dégagé le passage pour le Maître. Ce dernier était très satisfait de ma performance de la soirée.

Je l'avais remercié, mais intérieurement je me sentais mal.

Même si je n'avais blessé que légèrement le Garde-Chasse de Poudlard, ces missions... je ne les aimais pas.

Dans cette guerre, je ne trouvais pas ma place. Je n'étais pas à l'aise dans le rôle que l'on me donnait.

Je n'étais pas Mangemort. Je n'avais jamais aspiré à l'être, et je n'avais pas l'étoffe d'un tueur assoiffé de sang, torture et autre immondices.

Je devais mettre mon plan à exécution.

Dehors, là était ma vraie place. Déserter. Faire la guerre, auprès de mes amis, à notre manière. Créer une sorte de résistance. N'être ni du côté du bien, ni du côté du mal.

Un entre deux, comme j'ai toujours vécu.

Demain soir, je m'échapperais du Manoir.

- Mère ?

- Oui mon enfant ?

- Puis-je entrer ?

- Bien sûr.

J'entrais dans la chambre de ma mère. Je lui demandais s'il était possible de communiquer avec mes amis.

Elle acquiesça. Je devais simplement lui donner les lettres, elle les enverrai.

- Pour quand doivent-ils les avoir ?

- Demain. Avant 18 heures si possible.

- Quelque chose de particulier ?

- Oui. Je ne peux t'en dire plus mère. Je suis désolé.

- Je comprends. Donne-moi donc les lettres.

J'ouvrais ma veste, plongea ma main dans une poche intérieure, et sortit cinq lettres. Une pour chacun, et une seule pour les frangins Livia et Darwin.

Elle me promit de les envoyer dès ce soir.

Je retournais me coucher.

Et j'attendis.

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