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1 - NDA :)
2 - Playlist
3 - Prologue
4 - Chapitre 1 : Origine
5 - Chapitre 2 : Compagnon
6 - Chapitre 3 : Grimoires secrets "disparus"
7 - Chapitre 4 : Tueuse en cavale
8 - Chapitre 5 : Première rencontre ?
9 - Chapitre 6 : Trahisons et complots sanglants
10 - Chapitre 7 : Massacre sentimental
11 - Chapitre 8 : Again & again
12 - Chapitre 9 : Les traces du passé
13 - Chapitre 10 : Sous le ciel étoilé
14 - Chapitre 11 : La Terre des Fées
15 - Chapitre 12 : Digitale pourpre
16 - Chapitre 13 : "Madame Scarlett"
17 - Chapitre 14 : Brugmensia
18 - Chapitre 15 : Magique divination
19 - Chapitre 16 : Néant écarlate
20 - Chapitre 17 : "Sœurette"
21 - Chapitre 18 : Lame rougeoyante
22 - Chapitre 19 : Fibres de couture
23 - Chapitre 20 : "Oh euh... deux kilos de raisins"
24 - Chapitre 21 : Professeures
25 - Chapitre 22 : Bijoux
26 - Chapitre 23 : "How about a dance ?"
27 - Chapitre 24 : Hucral Naught
28 - Chapitre 25 : Rituel sanguinaire
29 - Chapitre 26 : Valse de la faucheuse
30 - Chapitre 27 : L'annihilatrice céleste
31 - Chapitre 28 : Échange de conscience
32 - Chapitre 29 : Jeux de labyrinthe tortueux
33 - Chapitre 30 : Passé, présent et... illusions ?
34 - Chapitre 31 : Réminiscences et confidences
35 - Chapitre 32 : Fragments mémoriels
36 - Chapitre 33 : Krysia la catalysatrice temporelle
37 - Chapitre 34 : Existence immatérielle
38 - Chapitre 35 : Désir de vengeance létale
39 - Chapitre 36 : Errance dans la Nihilité
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Chapitre 5 : Première rencontre ?

Recommandation: Fire of Love - Jesse Jo Stark.

—Ça y est, c'est le grand jour, se remémora-t-elle en transe. Je touche au but, plus qu'à attendre ce soir.

Après la réunion d'hier soir, la princesse avait essayé de dormir, mais le stress du jour fatidique l'avait empêché de se reposer. Et malheureusement, plus le temps passait, plus elle se balançait d'avant en arrière, ses genoux contre sa poitrine, signe que son angoisse la dévorait de plus en plus. Elle avait même décidé de sauter le repas du midi en prétendant se sentir nauséeuse et avoir la tête qui tourne.

— Je ne sais pas ce que c'est le pire, se demanda-t-elle en se rongeant les ongles, y laisser ma peau ou être vivante et subir les reproches du peuple ?

Incapable de rester en place plus de cinq secondes, elle se leva brusquement et se mit à faire les cents pas dans sa chambre.

— Mais imaginons le pire du pire, qu'est-ce que je voudrais faire ?

Elle réfléchit un court instant avant de s'arrêter au milieu de la pièce, comme si ce soudain sentiment de nostalgie et d'inquiétude l'avait pétrifié.

— J'aimerais... Oui, j'aimerais retourner chez mon ancien chez-moi.

Décidée, Lycair s'attacha une sangle à sa cuisse et y rangea sa dague. Elle enfila une autre longue robe rouge sang avec un veston aux manches pendantes de la même couleur, une jupe noire et un corset aussi écarlate que sa robe et son veston, avec des lacets et de la dentelle noire. Elle prit un sac à dos avec de quoi manger et se soigner, et parti sans plus attendre. Elle traversa les deux villages en arpentant leurs rues et arriva à l'entrée d'un amas de magie, bien protégé par des gardes.

— Princesse ! S'exclamèrent les gardes en se redressant.

— Je souhaiterais passer.

— Pouvons-nous connaître votre motif ? S'enquit celui de gauche en arquant un sourcil.

— C'est pour des négociations avec Titania.

— C'est étrange, le roi ne nous en a pas informés, lui avoua l'un d'eux suspicieux.

— Car il n'est pas au courant, affirma Lycair sans perdre son assurance. Le couronnement est pour bientôt, mais pour autant, je ne voudrais pas négliger mes futurs devoirs de reine. Je prends très au sérieux les relations entre nos différentes espèces et c'est pour cela que j'ai décidé de commencer à être autonome pour mes décisions.

— Bien sûr Votre Altesse, je vous prie de m'excuser d'avoir douté de vous. C'est une noble cause dans laquelle vous êtes engagé, et vous avez notre soutien. Vous pouvez passer, lui autorisa-t-il en s'écartant.

— Je vous remercie pour votre loyauté, leur confia-t-elle avec un sourire sincère.

Elle attendit patiemment devant l'entrée, son angoisse et son excitation qui la dévorèrent. Subitement, un chemin se créa pour former l'un des ponts qui relia les continents. Lycair s'inclina devant eux et entama sa marche, sans s'empêcher de remettre en question ses décisions.

— Et dire que ces gardes ont une confiance aveugle envers moi, et je n'hésite pas à les trahir... se reprocha-t-elle tout bas. Je suis horrible.

Au fur et à mesure qu'elle avança, une boule de stress et de culpabilité se forma dans son estomac. Cette boule grandissait tellement qu'elle ressentie le besoin de s'arrêter à quelques centimètres de la fin du pont pour reprendre son souffle.

— Mais d'un autre côté, le peuple tout entier me fait confiance, je ne peux pas les abandonner, se contredit-elle mitigée.

En posant enfin ses pieds sur la terre ferme après s'être suffisamment calmé, Lycair regarda son environnement, confuse.

— Tiens c'est bizarre, je ne me souvenais pas qu'il y avait un cratère ici, s'inquiéta-t-elle confuse. Ni même une chaîne de montagne.

Elle avança encore un peu pour observer les environs, appréhendant la suite des évènements.

— Mais bon après tout, cette terre est à l'abandon depuis longtemps, conclut-elle en haussant les épaules.

Sans hésitation, elle se dirigea jusqu'aux pieds des montagnes et leva sa tête, ahurie par ce qu'elle voyait.

— Mais elles sont gigantesques !

Elle regarda au bout de ces collines quand elle vit qu'elles étaient moins imposantes au sud, vers la mer. Son regard s'illumina et elle courut dans leur direction. Elle était sur le point de s'arrêter quand elle se prit le pied dans une pierre et se retama sur le sol.

— Aïe le boulet !

Elle se releva en vitesse et mit sa dague dans sa bouche, prête à escalader cet enfer. Elle passa ses mains sur la roche granuleuse et quand elle trouva une prise solide, elle commença sa montée.

— J'ai hâte de voir ce qu'il y a de l'autre côté, s'extasia-t-elle en contrôlant son souffle.

Quand elle atteignit le sommet de la montagne, elle s'écroula sur le sol rocheux, essoufflée. Elle regarda ses mains qui étaient en sang à cause de son ascension, avant de se relever. Elle planta sa dague dans la roche et se pencha pour entamer sa descente. La paroi rocheuse lui écorcha encore plus les mains et les bras, mais malgré la douleur, la princesse arriva à maîtriser ses mouvements et à contenir sa douleur. À peine posa-t-elle les pieds au sol qu'un sentiment étrange fit frissonner tout son corps de stress.

— C'est pas normal ça, percuta-t-elle méfiante, j'ai l'impression qu'on m'observe.

Elle continua son périple jusqu'à la mer, ou elle ne rencontra aucun obstacle. Toutefois, au fur et à mesure qu'elle avait continué à avancer, cet étrange pressentiment avait grandi, jusqu'à lui en nouer la gorge.

— J'en ai des sueurs froides, marmonna-t-elle en regardant de plus en plus autour d'elle. J'ai vraiment la sensation que quelque chose à changer ici. Mais peut-être que je deviens folle à cause du stress.

— Ou peut-être pas, intervint une voix inconnue.

Lycair sursauta et agita sa dague dans les airs en guise de défense.

— Qui est là ?! Montrez-vous, je vous l'ordonne.

— Que venez-vous faire ici, princesse ?

— Comment savez-vous que je suis une princesse !?

— Devinez, la nargua la mystérieuse voix sensuellement.

Quand Lycair sentit un souffle chaud dans sa nuque, elle pivota sur elle-même et trancha l'air avec son arme.

— Qui êtes-vous et que faites-vous ici ? Ce lieu était l'ancien territoire de ma nation.

— Comme vous le dites si bien, il "l'était", clarifia-t-elle arrogante.

Lycair n'eut même pas le temps de répliquer qu'une femme se matérialisa à quelques centimètres de son visage. La princesse eut un mouvement de recul et planta instinctivement sa dague dans la direction de l'étrangère, mais celle-ci l'arrêta avec son index et son pouce, comme si son action était aussi insignifiante qu'un moucheron. Elle baissa son arme et la regarda avec un air méfiant et alerté, tout en observant les moindres parcelles de sa silhouette. Ses cheveux écarlates et ondulés descendirent jusqu'en bas de son dos et étaient mis en valeur grâce à ses vêtements aux couleurs sombres. Sa chemise tailleur en satin noir était légèrement décolletée, ce qui lui permettait de voir son collier en argent, avec un croissant de lune en guise de pendentif. Ses manches, à l'origine longues, étaient remontées au niveau de ses coudes, obligeant ainsi Lycair à se concentrer sur ses avant-bras, dont le droit possédait des fissures écarlates, et ses mains qui étaient criblées de bagues en argent. Son pantalon de la même couleur que son haut, avait une coupe droite et élégante, qui s'accordait avec ses talons noirs. Elle reporta son attention sur ses yeux, dont le droit était habillé d'une cicatrice droite, et son cerveau fusa à toute vitesse, imaginant toutes sortes de plan pour s'enfuir, l'immobiliser ou la capturer.

— Enchanté Majesté, la salua l'étrangère en lui embrassant la main. Je m'appelle...

— Hucral, termina-t-elle inconsciemment.

Cette dernière se redressa et se rapprocha de Lycair avec un sourire séduisant, intriguée et amusée par son tempérament.

— Je vous connais, en quelque sorte. Je m'appelle Lycair.

— Intéressant, que diriez-vous d'en discuter autour d'une collation ? Je vois que vous avez déjà apporté le nécessaire, remarqua-t-elle en jetant son regard sur son sac à dos.

— Vous me jugez ? S'offusqua-t-elle en haussant les sourcils. Vous savez que je pourrais vous arrêter et jeter en prison pour ça ?

— Mais pas du tout, ricana Hucral en entamant leur petite marche. Il n'y a pas de limites pour les goûters, j'en prends encore à mon grand âge.

Lycair lui emboîta le pas en renforçant sa prise sur sa dague, méfiante à l'idée qu'elle puisse l'attaquer par surprise. Elles marchèrent cinq minutes avant de s'arrêter devant une prairie verdoyante.

— Nous y voilà, annonça la femme aux cheveux écarlates détachée.

— Mais il n'y a rien.

Hucral claqua des doigts et un bouclier se dissipa lentement, révélant un majestueux saule pleureur qui faisait de l'ombre à certaines de ses plantations, et sa maison. Cette dernière était construite entièrement en pierre et composée de quelques fenêtres aux bordures blanches. Les tuiles, qu'elle avait construite elle-même avec de la terre cuite, embellirent son toit à deux pentes et contrastèrent avec la couleur sombre de son conduit de cheminée. Des plantes grimpantes vertes étaient là pour compléter le tout, rendant ainsi sa maison à la fois féerique et mystérieuse.

— Maintenant oui.

— Quelle est cette chose ? S'enquit la princesse en s'approchant de l'entrée.

Hucral arqua un sourcil et s'avança à ses côtés quand elle remarqua qu'elle pointa du doigt un symbole gravé dans sa porte.

— C'est un symbole qui est connecté au cycle de vie, de la mort et de la renaissance, l'informa-t-elle en la toisant du regard discrètement. Gravé sur la porte de ma demeure, j'obtiens la protection de l'univers et je peux conjurer les énergies négatives et obscures, tout en étant protégée de toute attaque négative si je le porte en talisman. En plus des quatre points cardinaux qui sont encerclés du cercle de la vie, sa forme représente un cycle éternel et me permet de canaliser et de sceller mon intention lors de mes rituels. On appelle ça un nœud de sorcière, lui apprit-elle en prévision de sa question.

À l'entente de ce nom, la vampire esquissa un frêle mouvement de recul et son regard s'élargit.

— Alors vous êtes la sorcière de la bibliothèque... percuta-t-elle en la fixant froide et anxieuse. Je reconnais votre sang.

La principale intéressée ricana tendrement et plongea son regard amusé dans les yeux alerté et embrasé de son invité, en s'approchant d'elle.

— Ohh allons Majesté..., la pria-t-elle en lui attrapant le menton pour réduire la distance entre elles. Même si votre visage séducteur qui affiche cet air dérouté m'amuse, je ne vais pas vous manger.

Elle la relâcha et joua avec une de ses mèches de cheveux bleus, avant de la faire glisser entre ses doigts bagués en s'éloignant. Une fois entrées, Hucral en profita pour installer une autre chaise, des tasses de thé et des biscuits pour la collation. Lycair voulait l'aider pour ne pas paraître impoli, mais elle ne put s'empêcher de rester stoïque devant la beauté de l'intérieur de sa demeure.

— Je suis désolée, s'excusa-t-elle en préparant un thé noir dans sa cuisine. Ma petite maison n'est peut-être pas à la hauteur de vos attentes.

— Au contraire, rétorqua-t-elle toujours bouche bée. C'est splendide.

Hucral se retourna et ne put s'empêcher de l'admirer, encore une fois. Cette fois-ci, elle arborait une robe rouge somptueuse avec un corset et un veston de la même couleur, qui s'harmonisait avec ses cheveux bleu nuit. Les mèches blanches qu'elle possédait, rappelaient la pâleur de sa peau, semblable à la lueur de la Lune. En revanche, elle possédait toujours des yeux envoûtants, cette fois-ci violets, et sa taille marquée. Elle nota aussi son arc de Cupidon qui embellissait ses lèvres effritées. Elle sortit de ses pensées et lui adressa un sourire pour l'inviter à prendre place.

— Ça me fait plaisir que vous pensiez cela.

— Vous pouvez me tutoyer, lui autorisa-t-elle en prenant un de ses biscuits.

— De même pour toi dans ce cas.

Hucral croisa ses jambes et claqua des doigts pour faire tomber un sucre dans son thé trop amer, avant de relancer leur début de conversation.

— Donc tu disais qu'avant, cet endroit était ton royaume ? Lui demanda-t-elle en guise de confirmation.

— C'est ça. On l'a quitté car mes parents ne supportaient plus de vivre dans un endroit si petit. Donc, pour satisfaire leur caprice ridicule, lui conclut-elle en mâchant un morceau de gâteau, ils ont décidé d'envahir le continent des humains, comme c'est l'espèce la plus faible.

Son hôte poussa un sifflement admiratif tandis qu'elle touilla sa boisson encore trop chaude pour elle.

— C'est dégueulasse cette manière de faire, commenta-t-elle la bouche pleine. Mais d'un autre côté, je n'aurais pas d'endroit ou vivre alors bon.

Elle avala un autre sablé avant de reprendre la parole, de plus en plus curieuse à propos de cette Lycair vampire.

— Mais vous avez dû avoir beaucoup de pertes non ?

— Oui mais ce n'est pas un problème, les vampires se réincarnent.

À ce moment-là, le cerveau de la sorcière se mit en marche et son sang ne fit qu'un tour. Elle ne trouva pas les mots, donc elle se contenta de lui faire les gros yeux pour montrer son choc.

— Sérieux ?

— Oui, mais je te rassure il faut une seule condition pour qu'ils meurent définitivement, la prévint Lycair en buvant une gorgée de son thé noir. Ils doivent mourir de vieillesse.

— Donc s'ils meurent d'un assassinat, poison ou autres choses, ils ressusciteront ? L'interrogea Hucral en guise de confirmation.

— Exactement.

Les informations lui parvinrent en amont, l'empêchant de formuler une réflexion sans confusion. Elle se revoyait en train de voyager vers différentes planètes, ou dans chacune d'entre elle, elle l'avait rencontré.

— Et il y a une sorte d'intervalle entre chaque réincarnation ? Lui demanda la sorcière en ayant peur de sa réponse.

— Tous les millénaires.

Sur ses mots, la dernière pièce du puzzle s'assembla, et Hucral y voyait plus clair. Son esprit ne fut plus enveloppé de cet épais brouillard, car tout concorda avec ses observations.

— Les vampires gardent aussi certaines particularités de leurs anciennes vies, lui affirma-t-elle dans l'élan de son explication.

— Comme quoi ?

— Ça dépend des individus pour être honnête. Certains gardent leur nature de cheveux, la couleur de leurs yeux ou encore leurs canines.

Hucral comprit pourquoi Lycair lui révélait cette information. La princesse souhaitait dévier leur conversation sur son sentiment de déjà-vu, qui la hantait jour et nuit. La sorcière la regarda intensément dans le blanc des yeux pour éviter de se concentrer sur ses lèvres, avant de lui poser la question à un million.

— Dans ce cas, quelles sont tes particularités Lycair ? Lui demanda Hucral d'une voix envoûtante.

À l'entente de son prénom dans la bouche de la sorcière, les joues de la princesse devinrent instantanément brûlantes et rouges écarlates.

— Malheureusement ce n'est qu'un souvenir, lui confia-t-elle en essayant de cacher au maximum le tremblement de sa voix.

Le regard d'Hucral s'embrasa et elle s'adossa contre sa chaise en décroisant les jambes, en espérant que Lycair ne sentait pas la chaleur qu'émanait son corps à la suite de cette révélation.

— Et il est à propos de qui ? Lui demanda-t-elle en jouant avec sa bague à son pouce.

— De toi.

Hucral planta ses ongles dans les paumes de ses mains et se mordit l'intérieur de ses joues. Si elle s'écoutait, elle aurait envoyé valser la table d'un revers de main pour se mettre à califourchon sur elle et l'embrasser langoureusement d'un amour brûlant et passionnant. Lycair dut entendre ses pensées car elle se leva et plaqua la chaise de la sorcière contre la table, pour prendre son menton et rapprocher son visage du sien.

— (C'est la première fois que je la rencontre, et je ne peux déjà me défaire de cette femme envoûtante.)

Tout à coup, l'ambiance de la pièce avait changé. Le cœur d'Hucral battait la chamade face à leur proximité, sentant le souffle ardent de Lycair sur sa peau, et sa main qui se posait sur la sienne. Son regard s'agrandi et ses pupilles se dilatèrent, montrant ainsi à la princesse qu'elle provoquait en elle un chamboulement si puissant, qu'elle en devenait encore plus attirante que d'habitude.

— Qui es-tu exactement ? Chuchota-t-elle sensuellement.

Le souffle saccadé, la faux du silence caressa son visage avec son pouce, avant de l'attirer plus près pour que leurs lèvres ne s'effleurent délicatement.

— Moi ? Je ne suis qu'une simple sorcière qui a décidé de séjourner ici après un long périple, lui assura-t-elle avec un sourire mesquin.

— Il n'y a pas que ça, j'en suis sûr. (Sa bouche n'a fait que frôler la mienne, mais je ressens cette obsession d'aller plus loin avec elle... J'ai besoin d'aller plus loin.)

—Et pourtant si, je te l'assure. (Cette tension, ses lèvres soyeuses, je les veux incrustées dans ma peau...)

Leur bataille de regard dura encore quelques instants avant que Lycair ne s'éloigne d'Hucral.

— Je vois, conclut la princesse en retournant s'asseoir sur son siège.

Leur distance étant revenue à la normale, Hucral se rendit compte qu'elle avait arrêté de respirer tout le long de leur discussion qui était devenue électrique.

— Depuis combien de temps habites-tu ici ? Lui demanda-t-elle remuant son thé comme si leur conversation n'avait pas dérapé il y a deux secondes de ça.

— Je dirais deux millénaires, lui confia-t-elle en mettant ses mains froides sur ses joues devenues brûlantes, mais je ne suis pas sûr.

— Effectivement, c'est assez récent.

Elles discutèrent ensuite de la révolution que préparait la princesse, et si tout à l'heure l'ambiance de la pièce était palpable, ce sujet l'avait transformé en une ambiance de frustration et de peur. C'est pour cela que Lycair se fit violence et posa la question qui lui brûlait les lèvres depuis le début de ce goûter.

— Dis-moi Hucral...

La sorcière leva la tête et la regarda d'un air à la fois interrogateur et inquiet, car c'était la première depuis le début de la conversation qu'elle l'appelait par son prénom.

— Je pourrais revenir ? Je me sens bien ici, lui confia-t-elle à voix basse.

Les larmes lui montèrent aux yeux, émut par ce qu'elle venait d'entendre. Son cœur se serra et elle se sentit suffoquer, comme si elle se noyait. Les chances qu'elles se revoient après cette révolution étaient infimes, pourtant... Pourtant elle ne put s'empêcher d'espérer. Chaque minute, chaque seconde, qu'elle lui revienne saine et sauve. Elle aurait voulu la prendre dans ses bras et ne plus la laisser partir loin d'elle. Pour contenir ses larmes et maintenir son masque, elle se contenta de lui donner son plus beau sourire.

— Bien sûr.

Deux mots, qui cachaient toutes les émotions et les pensées de la sorcière.

— Merci.

Le reste de la collation se passa dans un silence apaisant, avec quelques regards d'une tendresse inimaginable. Lycair vérifia le temps sur sa montre, qui annonçait 18 h. Elle aida son hôte à débarrasser la table, puis prit son sac pour se prépara à partir.

— Merci pour l'invitation Hucral, la remercia-t-elle avec un doux sourire.

— Ce n'est rien Majesté. Au plaisir de te retrouver, lui confia-t-elle en lui embrassant sa main.

Lycair sentit ses joues devenir de nouveau brûlantes face à ce contact, qui électrifia chaque parcelle de son corps. Elle la retira délicatement et lui fit un signe d'au revoir, avant de repartir pour chez elle, sans se retourner.

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