Elle tira trois de ses cartes qui flottèrent avec elle, et les regarda avec incrédulité en fronçant les sourcils.
— Rencontre, solitude et... néant. En soi, si la rencontre est celle avec Lycair, je peux déjà rayer cette prédiction de la liste.
La divinatrice soupira et rangea son paquet, tout en se plongeant de ses pensées.
— (Déjà un mois que j'ai rencontré Lycair et je ne m'en remets toujours pas.)
Comme si Stella lisait dans les pensées de sa maîtresse, elle lui miaula dessus avec ton qui semblait plein de reproche.
— Oui je sais ! Rétorqua-t-elle en atterrissant sur le sol. Je ne connais pas son prénom donc on n'est même pas sûr que ça soit elle. Mais je te dis que c'est elle, je le sens.
" J'ai une préférence pour les raisins noirs, je les trouve plus sucrés."
— NON MAIS QUELLE IDÉE, hurla-t-elle en chopant son oreiller en plein vol. J'avais la possibilité de trouver une réplique du tonnerre, qui aurait augmenté mon aura séduisante et mystérieuse, mais non ! Il a fallu que je sorte cette phrase qui vaut pas un clou.
Sa chatte leva les yeux au ciel et partit, tandis que sa maîtresse lui tira la langue avant de se diriger vers son armoire. Ce soir, c'était le bal des elfes et cette année Hucral s'était dit que ça ne serait pas une si mauvaise idée d'y assister. Mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'appréhender cette soirée, car après tout, elle n'était pas très douée avec les interactions humaines et sociétales. De plus, elle ne connaissait pas le code vestimentaire, ni les habits traditionnels. Et il y aurait sûrement Lycair, dont la simple mention, créa une boule de stress dans son estomac que sa colère s'empressa d'amplifier.
— Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as peur qu'on découvre ta vraie nature ? Lui demanda-t-elle d'un ton mesquin.
Tandis qu'elle chercha quoi se mettre, Hucral ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel.
— Je vois que tu prends tes aises, constata-t-elle à voix haute en prenant un costard violet aubergine. Tu viens me parler même quand je ne tiens pas mon sabre.
— En parlant de ça... Si tu as si peur que ça, pourquoi tu ne le dégainerais pas pour te protéger ? En les tuant tous, tu pourrais...
Elle n'attendit même pas qu'elle finisse sa phrase qu'elle réduisit en cendres le vêtement qu'elle tenait dans sa main.
— Je t'interdis de continuer ta phrase, lui ordonna-t-elle froidement. Fiche-moi la paix.
— Roh tu n'es pas marrante. Mais c'est d'accord. Je reviendrais t'embêter quand tu seras au bal.
Elle partit sans plus attendre, laissant ainsi la sorcière retourner dans la réalité. À chaque fois qu'elles conversaient, la moitié de sa conscience était transportée dans celle de son sabre, la déconnectant ainsi du monde réel quelques instants. Elle secoua sa tête désespérément et fit apparaître sa boule de cristal.
— Arc du temps, restauration.
Quand son costard revint à son état d'origine, elle se rendit que c'était celui que lui avait cousu Lycair dans l'une de ses vies antérieures.
— Si je me souviens bien, dans cette vie elle était une rockstar très renommée, avec comme second talent la couture.
Elle le ramassa et le remit dans sa penderie avant de s'écrouler sur son lit, épuisée par cette courte conversation. Elle soupira et cala sa tête sur son oreiller, avant de fermer les yeux.
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— Je suis très fière de vous ! Vous avez réussi à finir vos tenues à temps pour ce soir !
Les élèves hurlèrent d'excitation tandis que Lycair rigola à plein poumon et se laissa bercer par l'euphorie générale. Ça allait être la première fois qu'elle participait au bal des elfes, car elle appréhendait toujours que les autres la jugent sur le fait que non seulement elle n'avait pas de cavalier, mais surtout par rapport à sa cicatrice. Mais cette année, elle était décidée à affronter ses peurs et y aller.
— Et pour vous récompenser de tous vos efforts, les cours sont annulés pour le reste de la journée ! Rentrez chez vous pour vous faire une beauté, les taquina-t-elle avec un clin d'œil, on se voit ce soir de toute manière.
Une dizaine d'élèves lui sautèrent dessus pour lui faire un énorme câlin tandis qu'Elerinna s'amusa à écrire sur le tableau.
— Vous allez danser Lycair ? Lui demanda-t-elle le sourire aux lèvres.
— Si la musique m'inspire pourquoi pas. Je pourrais montrer aux gens qu'un cavalier n'est pas forcément nécessaire pour profiter d'une soirée.
— Mentalité de reine, déclarèrent-ils à l'unisson en hochant leur tête tout en quittant la salle.
Leur enseignante pouffa de rire et prit un feutre rouge pour écrire quelque chose au tableau.
— "Celui qui efface le chef-d'œuvre de mes élèves aura affaire à moi !" Et voilà, conclut-elle en rajoutant un smiley qui sourit.
Elle admira pendant quelques secondes son magnifique tableau avec un sentiment de fierté, et prit ses affaires avant de fermer la salle à clé. Quand elle franchit la porte d'entrée de la tour d'argent, elle se dirigea vers celle du château et toqua. Un garde méfiant entrouvrit la porte, mais sourit soudainement de toutes ses dents et l'enlaça de toutes ses forces en s'apercevant que c'était elle.
— Papa ! S'extasia-t-elle en lui rendant son étreinte.
— Ohh mon trésor comme je suis content de te voir !
Ils restèrent ainsi quelques instants avant que son père ne rompe leur embrassade.
— Mais dis-moi tu n'es pas censé travailler à cette heure-ci ? S'enquit-il en arquant un sourcil.
— Je t'explique tout si tu me laisses entrer, rétorqua-t-elle avec un sourire satisfait.
Riant aux éclats, il lui caressa la tête avant de lui ouvrir les portes en grand. Tandis qu'ils se baladèrent main dans la main dans le hall, Lycair lui raconta tout ce qui c'était passé avec ses élèves durant ces derniers mois et le fait qu'elle leurs a laissé quartier libre aujourd'hui.
— Tu es une excellente professeure mon petit cœur, je suis très très fier de toi, la félicita-t-il en lui faisant un bisou sur le front.
Elle ricana tendrement avant de regarder sa silhouette et de lui donner un petit coup de coude.
— C'est moi ou tu as encore perdu du poids ? Lui demanda-t-elle avec un petit sourire mesquin en signe de confirmation.
Il s'arrêta de marcher et bomba le torse tout en montrant ses muscles faussement fier, ce qui fit rire sa fille aux éclats. Il arrêta sa comédie et la rejoignit dans son euphorie, ce qui créa une atmosphère chaleureuse autour d'eux.
— Tu as l'œil ma fille ! Je suis passé de 135 kilos à 120, ce qui veut dire que si je continue sur cette lancée, j'attendrai bientôt les 90 kilos.
— Tu es le plus fort mon papounet, l'encouragea-t-elle en lui tapotant l'épaule.
Ils rigolèrent ensemble quand quelqu'un derrière eux se racla la gorge. Quand ils se retournent et virent que c'était le roi, son père se redressa comme un piquet et Lycair s'inclina légèrement.
— Détendez-vous Cralen, le rassura-t-il de sa voix posée, c'est une belle soirée qui s'annonce !
— C'est vrai vous avez raison, confessa-t-il d'un sourire gêné, veuillez m'excuser.
Il lui tapota l'épaule et reporta son attention sur Lycair, en fronçant les sourcils.
— Je suis là pour vous aider à décorer, l'informa-t-elle en prévision de sa question.
Il hocha la tête en guise de remerciement et l'invita à le suivre.
— Voilà il manque ça à installer, déclara-t-il en lui montrant une pièce de la taille d'un lac pleine à craquer de décorations, vous allez y arriver ?
Elle déglutit et retroussa ses manches pour se préparer aussi bien physiquement que mentalement à ce qui l'attendait.
— Il n'y a qu'un seul moyen de le savoir.
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— Athéna je suis rentrée !
— Wouaf !
Sa chienne se précipita vers sa maîtresse, manquant au passage de se prendre le canapé à cause du parquet glissant. Lycair lui emmêla les poils sur sa tête avec ses caresses, avant de lui faire un bisou sur le museau et de lui grattouiller le ventre. Sa chienne se roula sur le dos pour montrer sa joie quand l'horloge de sa maîtresse sonna. Cette dernière releva la tête et écarquilla les yeux.
— Punaise il est déjà 16 h 50 ? Constata-t-elle désorientée. Il faudrait que je commence à me préparer.
Déterminée, elle se redressa et alla se prendre une douche rapide en faisant sa meilleure routine pour avoir des cheveux brillants et soyeux. Ensuite elle alla dans sa chambre pour prendre sa robe qu'on lui avait offerte pour son anniversaire, qu'elle avait bien conservé. Elle l'enfila et mit ses escarpins de la même couleur avec des roses et se précipita de nouveaux dans sa salle de bain pour éviter de se regarder dans son miroir sur pied. Elle se plaça devant son miroir mural et essaya différents types de coiffures comme des chignons, des tresses et des couettes, mais aucune ne lui convenu.
— Bon tant pis, abandonna-t-elle en les laissant lâchés, on va tout miser sur les bijoux et le maquillage.
Elle prit ses pinceaux et recréa le même maquillage qu'elle avait fait pour son premier jour de travail. Elle retourna dans sa chambre et regarda ce qu'elle avait dans sa boite à bijoux posée sur sa coiffeuse.
— Qu'est-ce qui irait le mieux avec ma robe, l'or ou l'argent ?
Elle hésita quelques instants avant d'opter pour l'argent. Elle prit des bracelets fins et rigides, une paire de boucles d'oreilles qui possédaient des aigues-marines en guise de pierres précieuses, et des bagues qu'elle mit au pouce, au majeur et à l'annulaire. Elle termina par son collier favori, qu'elle porta à son cou. Elle s'apprêta à clipser le fermoir quand un fragment de souvenirs l'assomma et la fit tomber dans les pommes quelques instants.
Quand elle retrouva ses esprits, elle avait atterri dans un endroit sombre qui laissa entrevoir une grande et large bibliothèque à barreaux verticaux... sous l'eau. Prise de court, elle retint sa respiration et se recroquevilla sur elle-même pour économiser un maximum d'air dans ses poumons. Cependant, elle ne tint même pas une minute qu'elle expira violemment, se préparant à mourir d'asphyxie.
— (Une seconde...)
Elle prit une grande inspiration et expira de nouveau, et se rendit compte qu'elle pouvait respirer sous l'eau. Au même moment où elle réalisa sa bêtise, elle entendit deux femmes pénétrer dans la pièce. Elle hoqueta de stupeur et courut se cacher derrière un pilier pour mieux les espionner. Le lustre s'illumina lors de leur passage, révélant une petite table ronde devant la bibliothèque et des escaliers en colimaçon. Alors qu'elles prirent place sur les chaises positionnées l'une en face de l'autre, Lycair remarqua qu'elles avaient une queue.
— Au nom du roi, ce sont des sirènes... comme elles sont belles, s'extasia-t-elle de son regard lumineux.
Se rendant compte qu'elle avait parlé à voix haute, elle se couvrit la bouche et s'éclipsa encore plus dans l'ombre en espérant qu'elles ne l'avaient pas entendue. Mais voyant qu'elles ne réagirent pas, elle soupira de soulagement et se traita de tous les noms pour sa bêtise.
— J'avais oublié que j'étais dans un souvenir. Ça m'arrange dans ce cas, je vais pouvoir les observer librement.
Elle sortit de sa cachette et se mit devant les deux femmes qui étaient assises l'une en face de l'autre. L'une avait des magnifiques longs cheveux roux, embellis par une tiare en or, et une queue violette irisée assortie à son haut en coquillage vert émeraude. Chacun de ses dix doigts était orné de bagues en or et ses poignets étaient remplis de bracelets rigides. Tandis que l'autre...
— C'est encore elle !
L'autre arborait une chevelure écarlate qui était attachée en une demi-queue élégante, tenue par un pic, et qui s'arrêta jusqu'en bas de son dos. Ses mains étaient ornées de bagues en argent aussi belles les unes que les autres, et sa queue d'un noir profond, possédait quelques écailles grisâtres. Ses avant-bras et sa taille étaient aussi légèrement écaillés de la même couleur, ce qui s'harmonisa avec son haut en coquillage noir avec des taches rouge écarlate.
— J'ai un cadeau pour toi, lui annonça cette dernière en s'adressant à la sirène rousse avec un doux sourire.
— En quel honneur ? Lui demanda-t-elle en ricanant. Ce n'est pas ton genre.
— Ce n'est pas gentil ça Lycair, lui reprocha-t-elle en feignant de bouder.
À l'entente de son prénom, celle qui les espionnait hoqueta de stupeur.
— Elle... Moi... C'est moi ? Mais qu-qu'est-ce que ça veut dire ?
Le choc de sa découverte la poussa à se placer derrière la sirène rousse, pour voir le visage de celle aux cheveux écarlates. Quand elle croisa son regard lumineux, son cœur s'emballa et une lueur de soulagement s'immisça dans ses yeux.
— Oui je la reconnais... elle avait le même regard pétillant ce jour-là.
Depuis un mois qu'elle était hantée par ses yeux hypnotisant, et voilà qu'ils la poursuivirent même dans ses souvenirs.
— Je plaisante voyons, lui assura la sirène rousse, qu'est-ce que c'est ?
— Ce n'est qu'un simple collier fait main, rien de bien impressionnant. J'ai taillé à la main une obsidienne que j'ai enroulée d'un fil argenté magique, puis je l'ai attaché à une chaîne, elle aussi magique. En fonction de ce que tu portes, le pendentif change de couleur pour s'accorder avec ta tenue.
Tandis que les yeux de l'ancienne Lycair s'illuminèrent devant la beauté de ce présent, ceux de la vrai Lycair s'écarquillèrent d'étonnement et d'incompréhension.
— Mais c'est mon collier !
N'ayant pas le temps de continuer sa phrase, sa conscience se fit transporter dans la réalité et elle se réveilla en sursaut, trempée de sueur. La respiration haletante, elle prit appui sur sa coiffeuse et se releva lentement pour se poser sur sa chaise et reprendre ses esprits.
— Si elle vient ce soir, il faut absolument que je la retrouve s'ordonna-t-elle déterminée.
Elle se regarda dans son miroir et essaya de s'imaginer rousse, avant de faire une légère grimace de dégoût.
— Elle ne sera pas si compliquée à remarquer, essaya-t-elle de se convaincre tout bas. Après tout, une étrangère ensorcelante aux cheveux rouges, ça ne doit pas courir les rues, non ?
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— PAR L'ORIGINE JE VAIS ÊTRE EN RETARD POUR LE BAL !
Comme d'habitude, Hucral s'était endormie sans s'en rendre compte, ce qui faisait qu'elle était à la bourre. Alarmée, elle courut vers sa salle de bain mais se rétama sur le sol.
— AÏE !
Elle se releva instantanément et se rapprocha de son miroir pour regarder ce qu'elle avait à faire. Elle mit une baguette dans sa bouche et attrapa ses cheveux pour faire un chignon à la fois élégant et en bataille, comme sa mère avait l'habitude de faire. Elle vérifia que sa frange rideau soit bien mise et décapuchonna son crayon pour les yeux et s'en mit dans la muqueuse du haut et du bas. La sorcière s'appliqua du fard à paupières noir et ajouta de fines paillettes argentées par-dessus, tout en terminant par du mascara noir pour intensifier son regard et un baume à lèvres hydratant, légèrement rouge.
Sans perdre de temps, elle mit son déodorant et retourna dans sa chambre en se précipitant vers son armoire. Tandis qu'elle fit défiler ses cintres à toute allure en étant à la recherche de quelque chose d'assez sophistiqué pour un bal, elle retomba sur son costard violet aubergine qu'elle avait brûlé il y a quelques heures. Sa frénésie chuta instantanément et elle l'attrapa délicatement, le regard nostalgique. La coupe flair du pantalon mettait en valeur les jambes de la divinatrice et son blazer rendait ses épaules carrées et était cintré à la taille.
Elle boutonna sa chemise blanche, qu'elle laissa décolleter, et enfila son costard avant de se diriger vers sa boite à bijoux pour mettre ses bagues habituelles et son collier en forme de croissant de lune. Elle s'aspergea de son parfum qu'elle avait créé et sortit en vitesse de la chambre.
— À plus tard Stella !
Elle referma sa porte violemment et monta sur son spectre pour aller plus vite, tout en plaquant ses mains sur sa tête pour éviter d'être décoiffé sur le chemin. Au lieu de tracer directement au palais, elle s'arrêta à côté de la sphère de divination en ruine, toujours protégée par le bouclier d'invisibilité du roi. Elle fit disparaître son spectre et courut en direction du château, son visage fouetté par la force du vent.
— Ça me rappelle la fois où j'ai dû ramener l'encens pour sa Majesté, se remémora-t-elle haletante.
Quand elle arriva devant la tour d'argent, elle se cacha derrière pour reprendre son souffle et éviter d'être au bord du malaise.
— Par l'origine, j'ai jamais... autant couru de toute ma vie !
Elle expira une dernière fois avant bien se remettre son costard.
— Tu es capable de détruire des nébuleuses entières en un seul coup de sabre et tu es essoufflée au bout de trois kilomètres de course ? J'ai vu des gens bien plus doués que toi, la nargua sa colère en ricanant.
— Oh mais ferme-là.
Elle marmonna dans sa barbe et sortit de sa cachette comme si de rien n'était, les mains dans les poches. Quand elle franchit les portes déjà grandes ouvertes, elle se retint de toutes ses forces de ne pas ouvrir la bouche comme une idiote.
— (Reste sérieuse, reste sérieuse.)
Tandis qu'elle se dirigea vers un divan rouge arrondi, elle attrapa une flûte de champagne et inclina élégamment la tête à l'attention des gardes, qui la saluèrent en faisant de même. Quand elle s'assied et posa son verre sur sa table ronde en bois, elle sentit quelques regards jugeurs dans sa direction, qu'elle essaya d'ignorer du mieux qu'elle pouvait. Pour se distraire, elle s'amusa à faire tourner son verre et à analyser ce qui se trouvait autour d'elle.
Une dizaine de divans identiques au sien était placés de sorte à former une piste de danse ronde, et les mêmes tables, ornées de bouquets de fleurs, étaient positionnées en face de ces derniers. Elle remarqua une cinquantaine de gardes placés devant les piliers en bois qui séparèrent les fenêtres cintrées faites de cristal, et aussi au premier étage, qui était vide.
Elle se retourna et remarqua qu'un orchestre, composé de violons, de violoncelles et d'un piano à queue, était non loin du trône du roi. Elle émit un sifflement admiratif quand elle vit que l'ambiance du château venait principalement des dizaines de lustres baroques dorés suspendus au plafond, à différentes hauteurs. Elle sourit et reporta son regard sur son verre, avant que sa colère ne lui adresse la parole.
— Alors ma chère Hucral...
Elle écarquilla les yeux avant de fixer le vide d'un regard dénué de toute émotion. Il ne fallut que quelques mots à sa colère pour qu'elle transporte presque toute la conscience de la sorcière dans son sabre.
— Que dirais-tu qu'on reprenne notre petite discussion ?
Désormais prise au piège dans cette prison mentale, son corps s'avachit et s'immobilisa, ce qui réduisit ses réflexes à néant, l'empêchant ainsi de voir que quelqu'un s'approcha d'elle.