Sur les eaux calmes de l'oubli, des pas résonnèrent au rythme de…
Rien.
Nulle chose ne pouvait être présente dans le néant, si ce n’est l’origine pure. Devant l’infinité de la mer sombre, elle en foula sa surface comme une âme perdue qui déambula vers une lamentation mortellement insignifiante. Le rouge écarlate de sa chevelure et de ses fissures fut la seule touche de couleur dans ce monde fait de noir et de blanc, dont son trou noir la scruta de son oppressante présence silencieuse. Ses émotions, sa conscience, ses souvenirs, tout se trouvait ici. Mais la question resta…
— Encore combien de temps vais-je continuer à marcher ainsi…
Elle s’arrêta et porta sa main à sa gorge, surprise que son usage de la parole puisse atteindre ce silence pesant, malgré l’expression que ses yeux dénués de lueur laissaient transparaître. Rien. Seule sur un chemin qui sembla s’étendre à l’infini, elle continua d’errer sans but, en murmurant ce même prénom qu’elle ne devait pas oublier.
— Hucral… Hucral…
Ce simple mot, qui définissait toute sa personne, allait bientôt sombrer dans le néant qui la consuma à petit feu depuis qu’elle était arrivée ici. Alors qu’elle regarda l’horizon devant elle, un rouge écarlate attira son attention.
— Mhm c’est toi, constata-t-elle monotone. Tu es un peu pâlotte.
— Tu t’es vue ? Répliqua sa colère sous le même ton. On dirait un zombie qui erre sans but.
Elle se contenta de hausser les épaules et de plonger son regard dans le sien, en espérant… Rien. Elle n’avait plus d’identité, de désirs ou de souhaits.
— Tu vas bientôt disparaître c’est ça ? Percuta-t-elle inexpressive.
— Si tu ne m’acceptes pas et que tu ne sors pas d’ici, nous ne pourrons pas fusionner Hucral, la mit-elle en garde. Je m’évanouirai dans le néant, et tu ne ressentiras plus jamais tes faiblesses que j’incarne. Tes émotions.
La divinatrice continua de la regarder de ses yeux morts, alors qu’elle comprit que la présence de sa colère n’était pas normale.
— Tu es une illusion, déclara-t-elle sans la moindre once de choc.
— En quelque sorte, je crois... concéda-t-elle en fronçant légèrement les sourcils. Je ne sais plus vraiment ce que je suis. Ou qui je suis.
Elle reprit sa marche et le mirage lui emboîta le pas, sans même prendre la peine de jouer avec ses cheveux courts.
— Tu es juste une conscience, pas une âme comme moi, lui rappela-t-elle détachée. Donc tu ne peux exister dans un tel endroit.
Elle se contenta de hocher la tête pour lui montrer qu'elle avait compris, en restant à ses côtés en silence.
— Qui aurait cru que la dévoreuse d'âme deviendrait un jour elle-même une âme errante dans la nihilité, marmonna-t-elle presque offusquée.
Inconsciemment, le fait d'avoir la présence de l'illusion avec elle lui redonna une lueur de vie dans ses yeux, et elle déambula dans le néant en retrouvant un semblant d'espoir.
— "Hucral Naught était morte". Hmph, quelle sottise, pouffa-t-elle sans esquisser le moindre sourire.
Cependant, malgré son refus concernant sa mort, il pourrait bientôt s’avérer vrai.
Si elle ne sortait pas d’ici.
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Elle regarda à travers la fenêtre en gardant inconsciemment son front plissé, tandis que ses élèves continuèrent leurs travaux en lui jetant des coups d'œil inquiet.
— (Ça fait déjà plus de six heures que Krysia a capturé Hucral, et je ne sais toujours pas pourquoi elle s'est évanouie... Et je suis tellement en colère que je n’arrive pas à émettre d’hypothèses.)
Elle se pencha sur le rebord et se concentra sur le paysage en jouant avec son collier en obsidienne, avant de le porter à ses lèvres pour l'embrasser tout en retenant ses larmes.
— (J'ai envie de hurler, de pleurer et de mettre cet endroit en pièce, mais je ne dois pas céder à la panique. Il faut que je réfléchisse à comment la réveiller et-)
— Lycair ? L'appela faiblement Elerinna en levant la main.
— Mhm ? Répondit-elle en la regardant du coin de l'œil.
— ... Non rien, laissez tomber. (Elle n’a pas mentionné Hucral de la matinée et c’est bien la première que je la vois autant sur les nerfs. J’ai envie de dire qu’elles se sont peut-être disputées, mais j’ai l’impression que c’est beaucoup plus grave que ça.)
L'enseignante continua de jouer avec son collier, avant de soupirer d'agacement et de s'adosser contre le rebord de la fenêtre, pour faire face au katana sur son bureau.
— (Qu’est-ce qu'elle voulait dire par "tu as fait une erreur en me prélevant du sang à partir de mes fissures" ? Tss, si seulement Hucral n'était pas aussi mystérieuse, j'ai l'impression que même si j'avais deux cerveaux je n'avancerais à rien. Mais d’un côté, je ne peux pas la blâmer pour ça, ce n’est pas sa faute.)
Quelqu'un toqua à la porte et la sortit de sa réflexion, ce qui la fit pester.
— On n'a jamais la paix bordel. Entrez ! Ordonna-t-elle en se penchant de nouveau au rebord.
La porte s'ouvrit et révéla son collègue préféré, qui venait faire son petit tour mensuel. Ses élèves marmonnèrent entre eux, tandis qu’Elerinna avait un mauvais pressentiment quant à l’issus de cette conversation. Si d’habitude Lycair était toujours calme et posée jusqu’à ce qu’il parte, elle sentait que cette fois tout allait exploser au moindre faux pas.
— Vous avez besoin de quelque chose Amlach ? Lui demanda-t-elle froidement sans se retourner. Parce que si ce n'est le cas déguerpissez, je n'ai pas la patience aujourd'hui.
Heiric, un élève aux cheveux verts mi-long et ondulés, écarquilla les yeux face à sa réponse inhabituelle et tous ses camardes arrêtèrent leurs projets, appréhendant le déroulement des évènements.
— Comment vous savez que c'est moi ? S’esclaffa-t-il avec condescendance.
— Parce qu'il n'y a que vous pour venir faire irruption dans mes cours, lui reprocha-t-elle d'une voix sèche.
Il ne releva pas sa remarque et son regard se reporta sur le sabre sur son bureau.
— Les armes sont interdites dans l'enceinte de la tour, lui rappela-t-il en tendant sa main vers l'épée.
Elle pivota et voyant ce qu'il s'apprêta à faire, craquage. Elle grinça des dents et une lueur de rage anima ses yeux, tandis qu'elle sentit son sang s'embraser.
— JE VOUS INTERDIS DE TOUCHER À ÇA ! Lui hurla-t-elle en s'élançant vers lui pour l'attraper par le col.
Il haleta et écarquilla les yeux de choc, avant que la couturière ne le relâche violemment pour prendre le katana dans sa main.
— Mais vous êtes folle-
— Fermez-la ! Cria-t-elle en resserrant sa poigne sur le fourreau. Dégagez de mon cours ou je vous tue, C'EST CLAIR ?!
Il prit ses jambes à son cou tandis qu'elle cria d'exaspération en plaquant le sabre contre son bureau, qui se fissura légèrement.
— Les cours sont annulés jusqu'à nouvel ordre, déclara-t-elle en rassemblant ses affaires.
— Quoi ?? S'exclamèrent-ils à l'unisson.
— Mais pourquoi ? Enchaîna Olmar déroutée.
Elle les ignora délibérément et sortit de la salle de classe en faisant coulisser la porte de toutes ses forces, la brisant instantanément. L’enseignante quitta la tour d'argent et accéléra le pas pour passer devant les restes de la sphère de divination, avant d'arriver au niveau du centre de soin, et de s'arrêter.
Sa colère se mua en tristesse et des larmes ruisselèrent sur son visage détruit, faisant trembler tout son corps. Ses pleurs s'intensifièrent et elle se sentit suffoquer tandis qu'elle resserra sa prise sur l'arme de son apothicaire, ou elle ne sentit plus la présence de son autre conscience.
— Même toi, tu commences à me manquer..., lui confia-t-elle timidement à contre-cœur.
Elle continua son chemin jusqu'à l'école de magie quand elle vit une sorcière déambuler librement dans les rues, en faisant attention à ne pas bousculer les habitants. Des larmes de colère coulèrent à flots sur ses joues et elle reprit sa route en marche rapide, pour enfin traverser sa chaîne de montagne et son portail en or de son corps immatériel.
— Athéna je suis rentrée, déclara-t-elle en refermant sa porte derrière elle.
Sa chienne se précipita vers sa maîtresse qui se contenta de simplement lui caresser la tête et de lui faire un bisou sur le museau, avant de monter dans sa chambre. Elle ouvrit son armoire et enclencha l'encoche pour pénétrer dans sa pièce spirituelle, ou elle posa le katana de sa petite amie sur sa table ronde, à côté de sa bougie à la flamme verte. Elle attrapa un bâton d'encens et l'alluma à partir d'une autre bougie, qui possédait une flamme normale.
"Pourquoi tu ne te sers pas du sort de la dernière fois ?"
— De quel sort parlait-elle ? Se demanda-t-elle en secouant son encens pour l'éteindre et le rependre dans la pièce.
Elle soupira de désespoir avant d'avoir une idée peut être ingénieuse. La chasseuse ouvrit un de ses tiroirs pour attraper du papier et une plume, qu'elle trempa dans son encre violette.
" Majesté Titania,
Lors de la réunion avant l'éclipse lunaire, vous avez mentionné un sort employé par Hucral.
Vous souvenez-vous de son utilité ou d'une incantation qu'elle aurait prononcée ? C'est important.
Lycair."
— Je n'ai pas le temps pour des formalités, maugréa-t-elle en pliant sa missive.
Elle la scella avec son sceau qui représentait une carte transpercée par une flèche, et brûla sa lettre grâce à la flamme verte de sa bougie en cristal, avant de s'asseoir et de faire apparaître ses cartes. Elle posa sa main sur le katana d'Hucral et le fixa sans cligner des yeux, avant de faire voltiger ses cartes autour pour former une rosace en vitrail au-dessus.
— Faites que cette fois-ci ça marche, implora-t-elle en sentant une goutte de sueur perler sur sa tempe.
Elle fit virevolter ses doigts et lâcha le sabre pour le laisser tournoyer avec le vitrail. L'elfe attrapa une autre carte et la lança sur l'arme, qui s'embrasa d'un feu bleu avant de disparaître. La protectrice de la mémoire haleta avant de se frotter les yeux, pour vérifier qu'elle ne rêva pas.
— J-J'ai réussi ? Souffla-t-elle avec désarroi.
Son rythme cardiaque s'accéléra tandis qu'elle essaya de se concentrer en tendant sa main ouverte, prête à intercepter quelque chose. L'annihilatrice céleste inspira profondément et matérialisa une de ses cartes, avant de la faire disparaître pour laisser la place...
Au katana d'Hucral.
— Au nom du roi..., jura-t-elle en le rattrapant ébahie.
Elle admira l'arme qu'elle tint dans sa main avec délicatesse, avant de la faire disparaître, puis réapparaître, disparaître, encore et encore. La couturière recommença une dernière fois avant de fixer l'épée de ses grands yeux lumineux.
— Au bout du 42e essai, j'ai enfin réussi... à envoyer son sabre dans la même dimension qui abrite mes cartes, chuchota-t-elle encore sous le choc.
Elle écarquilla les yeux et un grand sourire se dessina sur son visage, avant qu'elle ne sautille dans sa pièce en serrant le katana dans ses bras en rigolant.
— J'ai réussi ! Prôna-t-elle toute fière en sautillant. Regarde Hucral j'ai- !
Elle tendit le sabre et s'apprêta à continuer sa phrase quand elle se rendit compte qu'il n'y avait qu'elle. Sa frénésie chuta et elle perdit son sourire tandis qu'elle fixa le sol de son regard triste, en sentant les larmes lui monter.
— C'est vrai qu'elle n'est pas là... se remémora-t-elle de sa voix frêle.
Elle laissa une larme glisser sur sa joue, et serra un peu plus le katana dans ses bras chauds. L’enseignante commença à se laisser consumer par le désespoir quand sa flammèche verte s'embrasa, pour révéler une autre lettre. Elle haleta et écarquilla les yeux avant de poser brusquement le sabre sur sa table pour se précipiter sur sa missive.
— Pitié faite qu'elle s'en souvienne ! Pria-t-elle en déchirant le sceau avant d'ouvrir la lettre.
" Son sort servait à extraire les âmes des défunts pour les envoyer trouver le repos. Quant à son incantation la voici :
"Sur les eaux calme de l'oubli, je guide les âmes errantes et pleure pour les défunts. Vous qui séjournez dans la nihilité, retournez au confin des étoiles et embrassez l'origine."
Je profite de ton message pour te partager de nos nouvelles. Othara n'a toujours pas retrouvé sa magie et nous sommes encore en train de réfléchir à comment réveiller ma sœur. Si tu as des pistes n'hésite pas à m'envoyer d'autres lettres ou à venir au palais.
Titania.
PS : désolée pour mon manque de courtoisie, mais en ces temps on ne peut se permettre des formalités futiles."
Elle replia la lettre de la reine et nota l'incantation sur un morceau de papier, avant de s'asseoir et de le relire encore et encore.
— La nihilité..., articula-t-elle à voix haute pour essayer d'en comprendre sa signification. Mhm..., même s’il se rapproche de mon surnom, si je remonte à sa racine...
La couturière réfléchit au sens quand elle se souvint de sa soirée lors du bal, et de ce qu'elle avait vu.
— Quand j'ai plongé dans ses souvenirs, j'ai rencontré sa colère, qui est seulement une conscience, puis j'ai vu un trou noir... continua-t-elle d'énumérer en faisant des flèches.
"En attendant, que dirais-tu d'une descente dans le néant ?"
" Sur notre planète, elle est surnommée
l’émanatrice du néant."
— Le néant... Oui c'est sûrement ça, percuta-t-elle en écrivant plus vite. Donc si la nihilité est le néant, et qu'Hucral guide les âmes qui attendent leur moment en errant dans ce même néant…
Elle s'apprêta à conclure quand elle se rappela de son sang prélevé à partir de ses fissures écarlates.
— Si on rajoute à ça ce qu’elle a dit à Krysia, reprit-elle en griffonnant pour mieux éclaircir ses idées, ses fissures pourraient représenter ce néant, même si je ne sais pas encore d'où elles viennent. Donc si j'assemble tout ça, je peux émettre comme théorie que...
Elle relit ses notes jusqu'à s'en brûler la rétine, avant de froncer les sourcils.
— Même si je ne comprends pas encore ni pourquoi ni comment, peut-être qu'elle s'est retrouvée piégée dans le néant quand elle a voulu dégainer son katana. Et si on ajoute que sa colère est seulement une conscience, et donc n'a pas d'âme, Hucral doit être toute seule en train d'errer on ne sait où.
Fière de sa conclusion qui sembla plausible, elle hocha la tête avant de percuter un autre problème qui la fit grincer des dents.
— Maintenant la question est, peut-on l'en extraire ? Et si oui, comment ?
Elle jeta un coup d'œil et visualisa la faux du silence poser sa main sur son manche, avant de s'effondrer.
— Pff c'est tellement tiré par les cheveux ce que je vais dire, mais en même temps ça ne m'étonnerais pas au vu des récents événements, soupira-t-elle en continuant de parler toute seule. Mais si le sabre a servi de clé ou quelque chose du genre, ça voudrait dire que...
Elle haleta et se leva brusquement en plaquant ses mains sur sa table, faisant trembler le katana qui y reposait.
— Krysia a bu le sang d'Hucral pour ressusciter les sorcières, souffla-t-elle avec désarroi. Comme elle est liée à la nihilité, est-ce qu'en tuant toutes les sorcières... Hucral s'échappera du néant ?
Elle secoua la tête et fit tournoyer ses cartes autour de sa main pour les tapoter avec ses doigts, avant de s'arrêter et de penser à une autre possibilité.
— Est-ce qu'il faudrait qu'elle le touche pour se réveiller ? Supposa-t-elle en écarquillant les yeux. Mhm non, ça m'a l'air trop facile.
Cependant, des deux théories, elle ne put s'empêcher d'espérer que cette solution soit la clé de son problème qui l'épuisait mentalement à petit feu depuis sept longues heures.
— Maintenant, il faut que je trouve comment l'approcher, rouspéta-t-elle en posant sa main sur le katana. Et vu qu'elle est entre les mains de-… Une minute.
"Ne te méprends pas, j'ai d'autres projets pour toi ma douce."
Son regard s'élargit avant qu'un faible sourire en coin ne se dessine sur son visage, tandis qu'elle fit disparaître le sabre pour quitter la pièce. Elle attrapa sa dague sur son lit et l'attacha autour de sa cuisse, avant de changer son corset contre un plus solide qui lui recouvrait tout le haut du corps.
Elle fouilla dans ses tiroirs et enfila des mitaines en cuir à lacet, qui lui arrivèrent sous les coudes, avant d'enfiler son carquois rempli de flèches en bois. Elle vérifia qu'un élastique était bien autour de son poignet avant de dévaler les escaliers pour jeter un coup d'œil à la gamelle d'Athéna, qui était pleine.
— Je reviens mon cœur, la rassura-t-elle en claquant la porte sans regarder derrière elle.
Elle sprinta pour traverser son portail et sa chaîne de montagne, avant de marcher normalement dans le village des elfes, qui était silencieux à en mourir. Seul quelques commerçant, dont l'un d'eux était leur préféré avec Hucral, restèrent dehors pour vendre leurs produits.
Lycair sourit un bref instant avant de se diriger vers le pont des vampires, qui était déjà déployé. Quand elle posa le pied sur la Nation des Vampires, une boule d'angoisse lui coupa le souffle et chaque cellule de son corps brûla la moindre parcelle de sa peau.
— (Même si je vis à la Tribu des Elfes depuis bien plus longtemps, je connais mieux les rues des vampires et des humains, et elles sont plus étroites. Mais... Je déteste cet endroit. Il me rappelle de mauvais souvenirs.)
Elle se promena dans le village des humains en soupirant, épuisée par cette sorcière qui l'épia à distance avec sa magie.
— (Je sors avec une sorcière immortelle et elle pense vraiment que masquer sa présence suffit à la couvrir ? C'est ridicule.)
Elle grimpa sur un toit et fit apparaître son arc pour lui décocher une carte accrochée à sa flèche en plein dans l'abdomen.
— Si on me nomme l'annihilatrice céleste, c'est parce que je ne rate jamais ma cible, murmura-t-elle en regardant dans sa direction. Avec ou sans flèches.
Elle claqua des doigts et la sorcière apparue devant elle, une carte plantée dans le ventre. Cette dernière écarquilla les yeux avant que la couturière ne se rapproche d'elle en serrant sa flèche dans son poing.
— Qu'est-ce que c'était que ce sort ? Lui demanda sa prisonnière en fronçant les sourcils.
— Qu'est-ce que vous croyez ? S'esclaffa-t-elle en la regardant froidement. Que je suis sans défense au point d'aller me réfugier dans les bras d'Hucral et que je suis une incompétente ?
Elle s'approcha encore plus d'elle et lui attrapa le menton avec fermeté pour planter son regard émeraude dans ses iris bleus glaçant.
— Krysia m'a dit qu'elle avait des "projets" pour moi, l'informa-t-elle d'une voix sèche. Conduis-moi à elle.