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1 - NDA :)
2 - Playlist
3 - Prologue
4 - Chapitre 1 : Origine
5 - Chapitre 2 : Compagnon
6 - Chapitre 3 : Grimoires secrets "disparus"
7 - Chapitre 4 : Tueuse en cavale
8 - Chapitre 5 : Première rencontre ?
9 - Chapitre 6 : Trahisons et complots sanglants
10 - Chapitre 7 : Massacre sentimental
11 - Chapitre 8 : Again & again
12 - Chapitre 9 : Les traces du passé
13 - Chapitre 10 : Sous le ciel étoilé
14 - Chapitre 11 : La Terre des Fées
15 - Chapitre 12 : Digitale pourpre
16 - Chapitre 13 : "Madame Scarlett"
17 - Chapitre 14 : Brugmensia
18 - Chapitre 15 : Magique divination
19 - Chapitre 16 : Néant écarlate
20 - Chapitre 17 : "Sœurette"
21 - Chapitre 18 : Lame rougeoyante
22 - Chapitre 19 : Fibres de couture
23 - Chapitre 20 : "Oh euh... deux kilos de raisins"
24 - Chapitre 21 : Professeures
25 - Chapitre 22 : Bijoux
26 - Chapitre 23 : "How about a dance ?"
27 - Chapitre 24 : Hucral Naught
28 - Chapitre 25 : Rituel sanguinaire
29 - Chapitre 26 : Valse de la faucheuse
30 - Chapitre 27 : L'annihilatrice céleste
31 - Chapitre 28 : Échange de conscience
32 - Chapitre 29 : Jeux de labyrinthe tortueux
33 - Chapitre 30 : Passé, présent et... illusions ?
34 - Chapitre 31 : Réminiscences et confidences
35 - Chapitre 32 : Fragments mémoriels
36 - Chapitre 33 : Krysia la catalysatrice temporelle
37 - Chapitre 34 : Existence immatérielle
38 - Chapitre 35 : Désir de vengeance létale
39 - Chapitre 36 : Errance dans la Nihilité
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Chapitre 10 : Sous le ciel étoilé

TW : Décapitation.

Recommandation playlist: No. 1 Party Anthem

—Recommençons tout à zéro, lui proposa sa génitrice pleine d'espoir.

Hucral plissa les yeux et regarda cette femme qui semblait être sa mère. Elle avait les mêmes cheveux, les mêmes expressions faciales, la même corpulence. Tout pourrait lui croire qu'elle lui parlait réellement.

— Rêves toujours, je préfère te tuer encore une fois que de retourner avec toi, répliqua-t-elle détachée.

Une expression d'incompréhension traversa le visage de sa mère et elle essaya de s'approcher de sa fille.

— Mais pourquoi ? Je suis revenue d'entre les morts pour toi...

Elle cacha son visage et s'accroupit sur le sol, avant de commencer à pleurer. Hucral se rapprocha d'elle et pointa son katana dans sa direction, à quelques centimètres de sa tête.

— Et bien retournes-y, la congédia-t-elle fermement. Non mais tu es vraiment culottée c'est dingue quand même. Tu m'as manipulé pendant des millions d'années, tu m'as forcé à tuer et à massacrer des innocents, tu as tué ma seule amie et as brûlé toute sa planète sous mes yeux et tu veux que je revienne avec toi ? Comme c'est pathétique.

Sa mère releva la tête et regarda Hucral avec un air mesquin, tout en attrapant le bout de son sabre.

— Pourtant, c'est ma mort qui t'a conduit à commettre des massacres encore plus horribles et inhumains.

— Assez ! Lui ordonna-t-elle en haussant la voix.

Elle fit disparaître son katana et se baissa à son niveau pour lui attraper le menton.

— Les morts ne sont pas censés parler, lui rappela-t-elle d'un ton glacial, surtout ceux que j'envoie dans le néant comme toi.

Une expression d'horreur se refléta dans les yeux de sa mère et la panique la gagna rapidement. À cet instant, elle avait l'impression de vivre une deuxième fois sa mort, qui sembla pire que la première. La sorcière descendit sa main jusqu'à son cou pour la soulever, et l'étrangler sans pitié. Estheral gigota dans tous les sens en essayant de se dégager de la prise de sa fille.

— Alors ça te fait quoi d'être celle qui est étranglée cette fois ? Persifla-t-elle en resserrant sa prise. Les rôles s'inversent on dirait.

Sa mère recommença à pleurer et son souffle se saccada quand la sorcière leva les yeux au ciel.

— C'est bon, tu as fini ton petit numéro ? Lui demanda-t-elle exaspérée. Les illusions ne peuvent pas ressentir la douleur physique.

Soudain, elle s'arrêta de bouger et la regarda intriguée, prise de court par le fait qu'elle est devinée.

— Si tu le savais depuis tout ce temps, pourquoi tu as continué à parler avec moi ? L'interrogea-t-elle stupéfaite. C'est absurde !

La sorcière relâcha sa prise, laissant ainsi l'illusion de sa mère de nouveau debout face à elle. Malgré le regard froid qu'elle lui lança, son cœur, lui, ne pouvait s'empêcher de se réchauffer légèrement en sa présence.

— Je voulais savoir si après toutes ces années, j'étais prête à te pardonner... Tu es ma mère après tout...

Estheral se tut, n'osant même pas la regarder dans les yeux.

— Et honnêtement, je sais pas, lui confia-t-elle d'un timbre de voix plus doux pour éviter que celle-ci ne flanche. Je sais pas si j'ai envie de te pardonner, car d'un côté je sais que tu as toujours voulu me protéger et me garder auprès de toi à cause de ta solitude...

Sa mère osa enfin lever la tête, pour la regarder avec une peine qui se reflétait dans ses yeux vitreux.

— Mais de l'autre... c'est à cause de toi que je suis comme ça aujourd'hui.

Hucral fit apparaître son sabre et le maintenu au-dessus de la tête de sa mère.

— Adieu maman.

Avant de la faire disparaître.

Une légère brise argentée s'envola dans le ciel, et la sorcière se contenta de rester immobile quelques instants, avant de reprendre sa route. Elle traversa la forêt sans difficulté, jusqu'à ce que vers la sortie, quelqu'un d'autre fit son apparition.

— Encore une autre illusion ? Remarqua-t-elle tristement. Décidément on n'a jamais la paix...

Déterminée à ne pas perdre de temps, elle s'apprêta à la faire disparaître quand elle se figea sur place. Ses cheveux dorés et cette robe bleu nuit étaient gravé dans la mémoire d'Hucral. Son visage afficha un air encore plus triste, mais en même temps, elle ne put s'empêcher de la regarder de choc, comme si elle avait vu un fantôme.

— Ly-Lycair ?

Cette dernière se retourna avec son grand sourire aussi doux que la lune et couru vers elle pour se jeter dans ses bras. La sorcière l'enlaça de toutes ses forces rapidement, comme si elle avait peur qu'elle parte encore une fois.

— Hucral tu es là !

La faux du silence cala sa tête dans le creux de son épaule et resserra encore un peu sa prise, profitant de chaque seconde.

— Pourquoi prendre l'apparence de ta première vie ? Lui demanda-t-elle en chuchotant.

Car c'est dans cette vie que tu es tombée amoureuse de moi pour la première fois, lui avoua-t-elle tendrement.

Juste une phrase. Pour briser le masque d'indifférence qu'Hucral s'était forgé pour résister à cette forêt. Elle se sentit mise à nu, comme si la réalité l'avait heurté de plein fouet. Pendant longtemps, elle ne voulait pas accepter ce qu'elle ressenti envers cette femme au fil des millénaires. Elle repensa à leur première rencontre, et à toutes les autres. À chaque fois, le coup de foudre avait été plus violent, et le fait de la revoir avec l'apparence de sa première vie emplit son désarroi et sa tristesse. Elle s'effondra en larmes dans ses bras et l'enlaça encore plus.

— Et que je suis aussi tombée amoureuse de toi, ajouta Lycair avec hésitation.

— Non c'est faux, rétorqua-t-elle à voix basse.

— Non c'est la vérité.

— Tais-toi ! Lui cria-t-elle soudainement.

Hucral se dégagea de son étreinte violemment et s'éloigna à une distance raisonnable d'elle.

— Je t'interdis de me mentir, la menaça-t-elle en pointant son arme dans sa direction. Tu ne peux pas m'aimer ! Regarde-moi, je t'ai tué dans ta première vie, parce que j'avais peur ! Je baigne dans le sang des morts que j'ai engendrées.

Des larmes de frustration et de colères s'ajoutèrent au ruissellement de sa tristesse sur son doux visage.

— Je les ai laissés te torturer sous mes yeux ! J'aurais dû agir même si tu ne le voulais pas. J'essaye d'arrêter mes tentatives de suicide tous les jours de ma vie pathétique, je refais ma vie comme si tu n'étais pas morte par ma faute alors je devrais mourir pour toi ! Lui confia-t-elle en hurlant et en pleurant de plus en plus.

Elle mit son visage dans ses mains et cria de tristesse, assise sur le sol. L'illusion de Lycair s'installa à côté d'elle sans dire un mot, et Hucral rapprocha ses genoux contre sa poitrine, le visage toujours rempli de larmes.

— Je t'aime tellement, lui chuchota-t-elle d'une voix frêle. Mon cœur est tellement empli de ta présence que je peux difficilement dire qu'il est à moi...

Le mirage lui caressa le dos avec tendresse et posa sa tête sur l'épaule de la sorcière pour essayer de la détendre.

— C'est pour ça que lors de ta prochaine vie, on ne doit pas se revoir, lui déclara-t-elle à contre cœur. Je ne veux pas te rendre à nouveau malheureuse et te tuer encore une fois, je ne le supporterais pas...

— Donc tu préfères fuir ? S'enquit-elle intriguée.

— Si c'est pour que tu sois en sécurité, je suis prête à faire tous les sacrifices...

— Sache que c'est ridicule, lui exprima-t-elle sans tact.

— J'en ai rien à faire de ton avis, tu n'es qu'une illusion, riposta-t-elle avec un nœud dans l'estomac.

— Si tu n'en avais vraiment rien à faire, tu ne parlerais pas avec moi, lui fit-elle remarquer en caressant ses cheveux écarlates.

— Tais-toi, maugréa Hucral, toujours la tête dans ses genoux. (Je sais qu'elle n'est pas réelle. Je dois partir, même si c'est à contre-cœur.)

La sorcière se leva, décidée à ne plus discuter avec elle. Lycair se contenta de la regarder partir, mais lui dit quelque chose une dernière fois.

— Le passé peut créer le futur, et le désir peut créer le présent. Ne l'oublie pas Hucral.                        

_____________________________________________

— Quel accueil dites-moi, fit remarquer Hucral avec sarcasme. Personne ne vous a appris que c'était mal poli de pointer une arme sur une voyageuse.

Après être sortie de la forêt, notre étoile avait atteint la barrière protégeant le grand arbre et l'avait franchi sans difficulté. Mais en faisant cela, des centaines de fées l'avaient encerclé et leur reine était venue à sa rencontre. Ses cheveux roux étaient attachés en une grande queue de cheval tressée, et sa tenue était simplement composé une robe blanche qui était trouée au niveau de ses équipements.

— Un accueil normal pour ceux qui osent pénétrer notre barrière, justifia-t-elle fermement. Déclinez votre identité sur-le-champ.

L'intruse soupira bruyamment en levant les yeux au ciel pour montrer son agacement.

— Hucral Naught, sorcière immortelle, premier jour de travail au centre de soin elfique demain, répéta machinalement d'une voix blasée.

— Titania, reine des fées et guerrière.

Le regard d'Hucral s'élargit à l'entente de ce prénom et une ribambelle de souvenirs l'envahirent. Elle se revit en train de jouer avec son amie, de cuisiner ensemble, de goûter les spécialités locales et d'admirer leurs peintures respectives, tout ce qu'elle avait réalisé avec elle. Voyant que la sorcière la fixa avec des grands yeux, cette dernière se racla la gorge pour la ramener à la réalité. Hucral cligna des yeux plusieurs fois avant de reporter son attention sur Titania.

— C'est pas vous qui m'intéressez au cas où, clarifia-t-elle en chassant ses réminiscences. Je veux juste une carte du monde.

— Pourquoi donc ?

— Vous en avez d'autres des questions comme ça ? Demanda-t-elle de nouveau agacée. C'est pour savoir où se situent les ponts qui relient les continents, j'en ai besoin pour le travail demain.

— Vous pouvez être plus précise ? S'enquit-elle méfiante.

Hucral soupira tellement fort qu'on aurait pu l'entendre d'une autre planète.

— Vous êtes bien curieuse vous, c'est exaspérant. Bon... Je suis arrivé ici il y a plus de 2 500 ans et je ne suis jamais sortie de chez moi. Mais un jour j'ai pété un câble et j'ai décidé de changer, donc je suis allée chercher du travail dans un endroit au pif. J'ai été prise et on m'a mise en garde sur le fait que je devais bien traverser les ponts sinon c'était illégal. Alors je suis partie à la rechercher de l'un d'entre eux, espérant tomber sur une population assez GENTILLE pour me donner une petite carte de rien du tout, articula-t-elle ironiquement.

La reine fit signe aux gardes de baisser leurs lances, avant de la regarder de nouveau.

— C'est tout ? S'assura-t-elle en fronçant les sourcils.

Hucral hésita un instant, appréhendant la réaction de la reine.

— En fait, j'aimerais prendre aussi un peu d'eau de votre lac.

— Je vous demande pardon ?

— J'aimerais faire ça avec chaque continent, lui expliqua-t-elle en redoutant sa réponse. Je sais que les sept lacs sont l'équilibre du monde, c'est pour ça que j'aimerais prélever un peu de chaque source. Imaginez si un jour vous subissez une attaque et que votre peuple se retrouve décimé. Plus personne ne sera là pour le protéger. Et même si vous avez une barrière qui, entre nous, est ridiculement faible, ça ne suffira jamais croyez-moi.

La souveraine se tourna vers ses soldats et débâtie pendant quelques minutes avant de rendre son jugement.

— C'est d'accord.

— (Putain, elle était pas difficile à convaincre celle-là.)

— En revanche, je vous accompagne avec des gardes pour vous dire combien de litres vous pouvez prendre.

— Super, on y va maintenant ? Je voudrais avoir le temps de faire à manger en rentrant.

Ainsi, Hucral se retrouva avec une énorme fiole contenant de l'eau du lac sacrée, et une carte du monde détaillée. Elle remercia la reine en s'inclinant et repartie en volant chez elle, pour éviter de se retrouver de nouveau dans la forêt bizarre de tout à l'heure. Quand elle rentra dans sa maison en referment la porte brusquement, elle perdit tout son sang-froid et laissa tomber son masque.

— Par l'origine, j'ai cru que j'allais y passer ! Ma mère qui revient du néant, puis la reine qui me menace avec sa grosse lance là. Je suis trop vieille pour ce genre de chose, soupira-t-elle en secouant la tête.

Après avoir dramatisé pour rien, Hucral s'empressa de faire disparaître sa carte et d'aller caresser Stella.

_____________________________________________

— J'ai trop mangé, je crois que je vais exploser, s'esclaffa-t-elle en s'adossant contre sa chaise, rassasiée. Maintenant, je vais faire un tour dehors. Je reviens Stella !

— Miaou !

Elle prit sa toile et tout son matériel de peinture, avant de sortir en vitesse. Tandis qu'elle marcha dans sa prairie en se dirigeant vers le sud, elle tourna sur elle-même, ce qui fit virevolter sa robe noire dans les airs, fit quelques pas de danse élégants en laissant la brise marine emporter ses souffrances le temps d'une soirée, et fredonna la même musique que tout à l'heure chez les fées. Elle arriva finalement devant un banc en pierre au bord de la mer, qu'elle avait construit à son arrivée sur cette planète.

— Le ciel est constellé d'étoiles ce soir, constata-t-elle en installant son matériel. Ça me rappelle ses yeux.

Cette nuit était différente, et Hucral le savait. Elle commença à mélanger ses couleurs, tout en parlant à voix haute.

— Ton illusion a raison Lycair, admit-elle en commençant à peindre ses lèvres. Je t'aime, et je t'ai toujours aimé, et ce n'est pas en fuyant que je te le prouverais dans ta prochaine vie. Au contraire, je ferais en sorte de te rendre heureuse et de te protéger, même si je dois brûler le monde pour toi.

Elle ajouta un dernier point de lumière sur ses lèvres et s'attaqua à son nez.

— Je serai tenté de dire que je t'aime à en mourir, mais selon moi ce n'est pas ça l'amour véritable.

Elle ajouta quelques ombres pour bien définir la démarcation, avant de reporter son attention sur l'élément final : son regard. Elle trempa son pinceau dans ce violet qui représentait à la perfection ses yeux, et l'arrêta à quelques centimètres de sa toile. Le doute commença à l'envahir et elle repensa à ses précédents échecs, qui l'avaient détruite un peu plus chaque jour. Une boule d'angoisse se forma dans sa gorge, alors elle décida de lever la tête, pour observer les étoiles silencieusement. 

Elle regarda chaque recoin du cosmos qu'elle pouvait voir de là où elle se trouvait, comment les astres étaient agencés, comment ils éclairaient ce néant au-dessus d'elle. Inconsciemment, cette action lui ôta tout doute et toute peur qu'elle avait éprouvé jusqu'à présent. Elle reporta son regard sur son travail et expira doucement, avant d'enfin oser poser ses couleurs sur sa toile.

— Pour moi le véritable amour, continua-t-elle en peignant ses yeux, c'est aimé à en vivre. Et c'est mon cas. Je veux apprendre à vivre grâce à ce que je ressens pour toi, je veux te prouver que je serai digne de toi.

Quand elle ajouta cette lueur dans son regard, la sorcière pleura instantanément. Elle n'aurait su d'écrire ce qu'elle ressentait à cet instant présent. Elle avait l'impression qu'elle a été ôtée d'un poids qu'elle portait depuis plus de 572 ans, et que sa culpabilité se volatilisa lentement dans les cieux. Sur cet instant émouvant, Hucral posa son pinceau, et admira les astres illuminer l'obscurité, avec le portrait de celle qu'elle aimait, enfin terminé.

— J'aurais aimé que le temps soit moins rude avec toi. Il y a tant de choses que je voulais te dire. Tant de choses que j'aimerais te dire. Mais maintenant, je les confie aux étoiles, espérant secrètement que tu sois là, à mes côtés.

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