Je suis là, à cet instant précis, devant l'écran, à chercher encore les mots justes. L'effort pour formuler quelque chose qui sonne comme la fin d'un chapitre, un adieu qui ne soit ni amer, ni lourd. Pourtant, cette tâche me semble d'autant plus difficile que je me sens comme un étranger face à mes propres émotions, comme si les mots ne pouvaient plus capter toute l'étendue de ce que j'ai vécu.
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« Merci pour tout ce que tu as partagé avec moi : ton temps, ton énergie, et tes efforts pour tenter de construire quelque chose. Même si cela n'a pas fonctionné, ça aura compté. »
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Ces mots ne sont pas des mots de politesse. Ils sont sincères, mais il y a aussi un peu de distance dans leur formulation, une prise de recul nécessaire pour ne pas sombrer dans l'émotion pure. Je pense à tout ce que tu as mis dans cette relation, à ta présence qui, à certains moments, me semblait évidente, comme un point de repère immobile, ancré dans le temps. Mais cette évidence a fini par se fissurer, et la douleur de cette fin ne change en rien la beauté de ce que nous avons vécu.
Je ne peux pas effacer tout ce que tu m'as donné, tout ce que tu as investi. Ces efforts, ces sourires, ces gestes, ces tentatives. Même si ça n'a pas suffi, même si ça n'a pas duré, je n'oublierai pas. Et je veux que tu saches que j'en suis profondément reconnaissant.
Les souvenirs, ils sont là, comme des fils invisibles qui continuent de me relier à toi. Ils ne sont pas faits de grandes déclarations ou de gestes spectaculaires. Non. Ils sont faits de moments minuscules, de ces silences partagés, de ces rires qui ont traversé l'air, de cette chaleur dans tes yeux, de cette douceur dans ta voix quand tu m'appelais.
Tout cela, j'ai appris à l'apprécier dans la lenteur de nos échanges, dans la fluidité de nos conversations. C'était comme un parfum subtil qui flottait autour de nous, quelque chose de doux et de simple. Il n'y avait pas de promesse, juste cette simplicité d'être ensemble, à la fois là et un peu ailleurs, dans ce monde que nous avons créé pour nous deux.
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« Merci pour les souvenirs, les rires et les discussions. Merci de m'avoir offert cette autre perspective sur moi-même, un rappel de ce qu'aimer signifie, et la force d'apprendre de mes erreurs. »
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Il y a ces petites révélations que la vie vous offre, comme des cadeaux cachés. Ce que nous avons partagé m'a permis de me voir différemment. Pas dans le miroir, mais dans l'intensité de ce que j'ai ressenti à travers toi. À travers ce que tu m'as donné, j'ai vu des aspects de moi que je n'avais pas encore explorés.
J'ai compris certaines choses de ma manière d'aimer, de ma façon de m'échapper de ce qui m'effrayait, d'éviter ce qui m'intimidait. Il n'y a pas de honte dans cette prise de conscience, il n'y a que la vérité. Et cette vérité, elle m'a permis de grandir, même si ça a été dans la douleur.
Le paradoxe d'une relation qui, même en se terminant, m'a appris à me connaître mieux.
Et c'est là que je m'arrête un instant, au cœur de cette pensée. Que dois-je faire de tout cela ? Pourquoi, après tout, ces épreuves ? Pourquoi avons-nous partagé ces mois ensemble ? Je pourrais penser que tout cela était en vain, que ces rires n'étaient que des éclats de lumière dans une pièce sombre, mais non. Ce n'est pas ça.
Tu m'as montré, sans le vouloir, comment aimer avec cette part de vulnérabilité qui m'était si étrangère. Tu m'as appris à accepter mes imperfections, à ne plus m'en vouloir d'être moi. Et ça, je le garde précieusement. Parce que ce que nous avons eu, même fragile, même brisé, a eu un sens. Et ça, c'est ce que je retiens.
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« Je te souhaite sincèrement de trouver quelqu'un qui saura te comprendre et avancer avec toi, sans hésitation. Tu mérites ce genre d'amour et je te souhaite de tout cœur de le trouver. »
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Ce vœu, je le fais sans réserve, sans arrière-pensée. Je crois sincèrement que tu mérites un amour qui soit sans ombre, sans hésitation, sans cette distance que j'ai imposée. Je sais que tu es faite pour être aimée d'une manière plus directe, plus entière. Tu n'as pas besoin de quelqu'un qui se cache derrière ses doutes et ses silences. Tu mérites quelqu'un qui te comprenne pleinement, quelqu'un qui saura lire en toi sans avoir peur de ce qu'il trouvera.
Et, même si cette personne n'est pas moi, je crois qu'elle viendra. Parce que tu es faite pour ça. Pour être aimée dans sa totalité, sans retour en arrière. Je veux que tu trouves ce bonheur. Non pas pour effacer ce que nous avons eu, mais pour que tu sois enfin en paix avec toi-même, et pour que tu sois aimée de la façon la plus juste, la plus belle.
Et puis, je pense aux derniers instants que nous avons partagés. Ces derniers moments où, même en silence, je savais que nous étions proches, mais d'une manière qui, d'une certaine façon, nous séparait aussi. Le temps que nous avons passé à chercher des mots, à essayer de tout dire, de tout comprendre, ce temps-là me manque déjà.
Mais il faut bien que la vie continue. Et si nous avons échoué à nous rejoindre à cet instant précis, peut-être était-ce simplement le moment de nous séparer, de nous donner la chance d'avancer chacun de notre côté, pour grandir, pour découvrir de nouvelles choses, pour nous réinventer.
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« Je ne garde que le beau, le simple, le vrai. Les rires discrets, les silences partagés.
Je me souviendrai de toi comme cette évidence que j'ai chérie dans le silence.
Merci d'avoir été ma muse. »
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Ce passage me semble tellement juste. Je veux me souvenir de toi comme ça. De ces petites choses, des instants de pureté qui ont marqué notre relation. Ceux où nous étions ensemble, sans poser de questions, sans chercher des raisons, juste là, à être nous-mêmes. Il n'y a pas de gloire dans l'échec d'une relation, il n'y a que la possibilité de la comprendre autrement. Et je choisis de la garder belle, dans sa simplicité. Parce que c'est dans cette simplicité que réside sa vérité.
J'écris ces mots avec une douceur étrange. Parce qu'en eux réside tout ce que j'ai ressenti, tout ce que tu as représenté pour moi, même si, peut-être, je ne t'ai jamais dit. Tu as été, à ta manière, ma muse. Celle qui m'a inspiré à travers ses silences, à travers ses mots non dits, à travers sa présence discrète et pourtant inoubliable. Tu as marqué mon cœur de façon indélébile, et même si tout cela est terminé, même si nous avons dû nous séparer, je sais que je garderai toujours un peu de toi en moi.
Et alors je ferme les yeux un instant. J'inspire profondément. La paix commence à me gagner. La réponse est terminée. Elle est là, sur l'écran, comme le dernier acte d'une pièce qui s'achève doucement. Et je me sens prêt à tourner la page. Non pas pour oublier, mais pour accepter. Pour laisser partir ce qui doit partir, tout en gardant avec moi ce qui mérite de rester. Ce qui est beau. Ce qui est simple. Ce qui est vrai.
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