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Nameless0401
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3-Échos du Passé

Je continue de rédiger, et chaque mot semble se dissoudre dans l'air, aussi futile que ceux que je n'ai pas prononcés. J'essaie de donner du sens à ce que j'ai vécu, mais il est difficile de structurer l'infini chaos de mes pensées. Elle m'a fait comprendre, à travers ses mots simples et sincères, quelque chose que je savais déjà, mais que je n'avais jamais voulu affronter :

Même quand on se plaît et qu'il y a des moments sincères, cela ne suffit pas à combler ce qui est essentiel pour faire durer une histoire.

C'est une vérité amère, mais elle est là, posée devant moi, indéniable. Il y a des instants où, bien que les rires soient vrais et les regards remplis de douceur, le fil invisible qui pourrait nous maintenir ensemble semble fragile, trop mince pour supporter tout ce qui est nécessaire à une véritable complicité. J'avais cru, naïvement, que la beauté de certains moments suffirait à bâtir quelque chose de solide. Mais il s'avère que non.

Les souvenirs d'une soirée légère, de gestes partagés, de moments de calme parfait, ne suffisent pas à réparer ce qui ne se construit pas en profondeur. Ce manque d'alchimie, de cette connexion qui, au fond, reste si difficile à saisir et à décrire, me frappe de plein fouet.

Je me souviens, un jour, où les choses semblaient si simples. C'était un soir, un de ces soirs où l'on se sent proche, où le monde semble extérieur à nous. Nous étions assis à table, buvant un café dans ce petit restaurant que nous avions trouvé par hasard. Le bruit autour de nous n'était que vague écho, et nous étions là, dans cette bulle, cette petite parenthèse de bonheur tranquille. Je la regardais, et pour la première fois, tout me semblait possible.

Ce moment était parfait. Il n'y avait rien d'extraordinaire dans cette soirée, rien de spectaculaire, mais il y avait quelque chose de précieux. Ce fut peut-être le plus beau moment de ma vie avec elle, cette sensation de paix, d'innocence, de légèreté partagée. Le temps semblait suspendu, tout semblait à sa place. Si je devais retenir un instant de notre histoire, ce serait celui-là.

Mais maintenant, tout semble se ternir. La douceur de ce souvenir est teinte de mélancolie, un goût d'inachevé qui se mêle à la tendresse d'alors. Ce n'était pas juste une soirée agréable. Ce soir-là, tout semblait possible, mais quelque chose me dit aujourd'hui que nous étions déjà à l'aube de la fin, et que ce moment, pourtant parfait, était l'ultime éclat d'une relation qui ne saurait durer. 

Je l'ai vu à travers ses yeux, ce regard que j'ai eu du mal à comprendre. Ce n'était pas un regard qui disait "je t'aime" ou "tout va bien", c'était un regard attentif, presque interrogatif, comme si elle se demandait si, vraiment, j'étais là, dans cette relation, ou si j'étais déjà ailleurs, à l'écart, dans une autre partie de moi-même.

Je me souviens de cet autre moment, bien plus simple, mais tout aussi évocateur. En un après-midi d'automne, je l'avais vue au loin, marchant dans la rue. Nos regards se sont croisés, mais je n'ai pas fait un pas pour la rejoindre. J'ai juste continué ma route, comme si ce regard n'avait jamais existé, comme si nous n'étions plus dans la même réalité.

Je me demande : pourquoi n'ai-je pas fait un pas vers elle ? Pourquoi ne me suis-je pas arrêté, comme j'aurais dû le faire, comme je l'aurais voulu ? Il y a toujours eu ce poids entre nous, une distance invisible, mais tangible, qui, peu à peu, s'est installée. Je ne savais jamais vraiment quoi lui dire. Les mots semblaient toujours trop lourds, ou au contraire, trop vides. C'était comme si je m'étais perdu dans ce silence entre nous, une forme de paralysie émotionnelle que je n'ai jamais su expliquer.

À ce moment-là, je n'ai pas vu la fissure qui s'ouvrait entre nous. Je ne l'ai pas entendue. Les petites failles s'étaient formées en silence, presque imperceptibles. Mais, rétrospectivement, elles étaient là, comme des fissures invisibles dans un verre que l'on croit encore intact. Petit à petit, elles se sont élargies, jusqu'à devenir la rupture que je redoutais sans même le savoir. 

Je me demande parfois, si je l'avais vue, si j'avais pris conscience de ces signes avant-coureurs, aurais-je agi différemment ? Aurais-je eu le courage de la retenir, de lui parler, de dire ce qui n'était pas dit, ce qui s'était perdu dans l'indifférence de nos silences ? Il est étrange de constater que ces petites choses, ces petits gestes, ou l'absence de gestes, ont eu plus de poids que je n'avais pu l'imaginer.

Je sais maintenant que tout ne peut pas se construire sur des instants suspendus, aussi parfaits soient-ils. Ces souvenirs heureux restent ancrés en moi, comme des fragments précieux du passé, mais ils ne suffisent pas à effacer la réalité de ce qui n'a pas été. En repensant à ce que j'aurais pu dire, à ce que je n'ai pas dit, une clarté étrange m'envahit. Il y avait cette complicité entre nous, cette légèreté, cette connexion dans certains domaines, mais au fond, il manquait ce quelque chose d'essentiel. 

Ce n'était pas une question de "faute" ou de "manque d'amour". C'était une alchimie plus subtile, plus profonde, qui ne s'est jamais révélée. Et je le comprends maintenant, même si c'est trop tard. La relation était comme une maison construite sur des fondations fragiles, aussi belles qu'elles aient pu paraître à un moment donné, mais incapables de résister à la tempête du temps.

Alors je poursuis ma réponse, presque lentement, comme si chaque mot était un pas vers l'acceptation :

**

Je comprends aussi que malgré notre complicité dans certains domaines, il manquait peut-être ce quelque chose de plus profond.

Cette alchimie nécessaire pour nous permettre de réellement avancer ensemble. 

Je ne peux que respecter cela.

**

Il est difficile de l'admettre, mais il faut le faire. Parfois, une relation ne peut se maintenir que sur ce qui est fondamental, sur ce qui est solide, et non sur des moments éphémères, aussi merveilleux qu'ils aient pu être. Je n'avais pas vu ce vide, je n'avais pas vu ce manque avant qu'il ne devienne trop grand. Mais aujourd'hui, je le vois, et je le comprends.

Je laisse un silence s'installer. Mes pensées flottent comme des feuilles mortes dans l'automne de cette histoire. Une histoire qui est désormais un souvenir, mais un souvenir qui, malgré tout, m'a appris quelque chose de précieux : parfois, il est trop tard pour tout réparer. Et accepter ce fait est le premier pas vers la guérison.

Je reprends mes pensées. Mes doigts effleurent les touches du clavier avec une lenteur nouvelle, comme si chaque mot devait être pesé, choisi, avant d'être prononcé.

**

Il y a eu de bons moments, c'est vrai. Mais ils n'ont pas suffi. 

Parfois, ce n'est pas assez. 

Et je sais, maintenant, qu'accepter cela est la seule manière d'aller de l'avant. 

Je t'en remercie, A, pour m'avoir permis de le comprendre.

**

Je laisse ces mots pendre dans l'air comme une dernière note de musique qui résonne longuement avant de disparaître, laissant derrière elle un silence lourd, mais nécessaire. 

Et je me dis que, peut-être, ce silence, cette acceptation, cette prise de conscience, sont les seules vérités qui resteront de cette histoire.

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