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Nameless0401
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Interlude

Je me suis longtemps pris au piège de l'idée que les silences que nous partagions étaient des réponses suffisantes. Nous étions deux, oui, mais c'était comme si nous ne faisions qu'effleurer le vrai fond de l'histoire, comme si nous nous contentions de vagues esquisses sans jamais oser les couleurs profondes qui en auraient fait un tableau. 

J'ai cru, un temps, que l'absence de mots suffisait à comprendre, que cette absence était la vérité ultime de ce qui nous liait. Et pourtant, chaque silence pesait, chaque regard qui se détournait ajoutait une question sans réponse.

Il y a des choses qui ne se disent pas, il y a des choses qui ne se comprennent que lorsqu'elles sont passées, lorsque les gestes ont cessé et que les mots deviennent flous dans la mémoire. C'est là que la vérité commence à changer, et je me demande parfois si ce que j'ai cru savoir de nous était ce que nous voulions vraiment.

Je n'avais pas réalisé combien nous étions tous deux sur le fil. Nous marchions côte à côte, mais sur deux chemins différents, sans même nous en rendre compte. Et c'est dans cette lente séparation, cette distance invisible, que je finis par comprendre quelque chose de fondamental.

Peut-être qu'il faut du temps pour voir ce que l'on n'a pas vu pendant tout ce temps. Chaque mot que je pensais juste, chaque geste que je pensais plein de sens, a perdu sa clarté avec le recul. Et je commence à comprendre que tout cela n'était pas aussi clair que j'avais voulu le croire.

À quoi bon s'étonner maintenant des fissures qui se sont formées sans qu'on les voie ? Nous nous sommes perdus dans ce jeu silencieux, un jeu de regards fuyants, de mots jamais prononcés. Et il est difficile de revenir en arrière, de redonner vie à ce qui n'a été que murmurés. Pourtant, je n'ai aucune colère. Ni envers toi, ni envers moi. Je me contente de voir ce qui s'est fait et de comprendre ce qui n'a pas eu lieu. Mais le poids de cette absence se pose sur mon cœur comme une évidence que je ne peux fuir.

C'est dans ce vide que je me suis trouvé, seul avec moi-même, plus proche de ce que je croyais être. L'amour, ou du moins ce que j'ai cru être l'amour, m'a traversé comme une brise fugace, laissant des traces de douceur et de fragilité, mais aussi une sensation étrange de non-aboutissement. 

Peut-être avons-nous manqué de cette vérité nécessaire, celle qui se cache sous les gestes simples, sous l'invisible mais fondamental besoin de savoir si l'autre vous voit réellement, au-delà de la surface. Ce qui me frappe aujourd'hui, dans ce calme après la tempête, c'est que nous avons vécu dans un silence d'une beauté et d'une douleur mélangées. Un silence qui disait tout, mais qui n'a jamais révélé le fond.

Je crois que dans toute relation, il y a des moments où tout est dit, mais tout reste silencieux. Ce silence entre nous n'était pas une absence de mots, mais plutôt un espace où se dissimulaient nos peurs, nos attentes et nos incompréhensions. 

Il me semble qu'à un moment donné, nous l'avons tous deux accepté, pensant que c'était suffisant, que cela devait suffire. Mais le temps m'a appris qu'on ne se quitte pas dans le silence, ou du moins, pas seulement dans le silence. Il faut aussi du courage pour parler, pour dire ce qui nous traverse, pour briser les chaînes invisibles de l'incertitude.

Il y a eu des moments où, j'ai cru entrevoir une vérité simple mais percutante : nous avons essayé. Mais cela ne suffit pas toujours, même si cela aurait dû l'être. Nous avons essayé de nous comprendre, d'imaginer un avenir, d'envisager une suite. Mais l'avenir est bien plus grand que nous. 

L'amour, je le vois maintenant, n'est pas juste un moment partagé, une fusion de corps et d'esprits dans une rencontre d'âme à âme. C'est un mouvement continu, une quête de ce qui fait sens, de ce qui se renforce avec le temps.

Il faut plus que des gestes. Il faut une volonté, une direction commune. Peut-être avons-nous cru, toi et moi, que ce que nous faisions était suffisant, mais il manquait la conviction que tout cela avait un sens. Ce manque de conviction, ce vide entre ce que nous étions et ce que nous aurions voulu être, est ce qui nous a distancés lentement.

Je comprends avec du recul, que ce que nous avons partagé n'était ni un échec ni un triomphe. C'était simplement une expérience de plus, une parenthèse de vie dans un monde bien plus vaste. Nous avons appris. J'ai appris, en tout cas. J'ai appris que les silences peuvent être lourds, qu'un regard peut contenir tout ce que les mots ne disent pas. 

Et j'ai compris qu'il y a un moment, un moment précis, où il faut accepter que la route se sépare, que l'on peut garder en soi les souvenirs d'un amour partagé sans en faire une fin en soi. Il y a une beauté à cela, une beauté triste, mais belle. Parce que la fin d'une histoire est toujours, quelque part, un commencement. Un commencement à soi-même.

C'est peut-être cette prise de conscience qui m'a permis de te laisser partir. Pas dans l'amertume, mais avec une sorte de paix. Je n'ai plus besoin de répondre à tout, de tout expliquer. Il n'y a pas de réponses complètes à une relation, seulement des bouts de vie partagés. 

Je te laisse le souvenir de ce que nous avons été, avec l'espoir que tu gardes aussi la douceur de ces moments, sans regret ni amertume. La vérité est souvent là, dans ce qui ne se dit pas, dans les silences, dans les regards croisés.

Ce que j'ai appris de toi, c'est qu'il n'y a pas de manière juste de partir, il n'y a que des départs. Et parfois, il faut juste accepter que l'on a fait de son mieux, et qu'à un moment donné, ce mieux ne suffit plus. Peut-être que c'était notre moment, notre époque, mais il appartient désormais au passé. Et tout ce qui nous lie encore, tout ce que nous avons vécu, ce n'est plus à moi de le définir, mais à toi. C'est à toi de choisir ce que tu veux en faire, de donner à cette histoire le sens que tu lui trouves.

Moi, je te laisse, sans rancune, avec gratitude et sans regrets. Parce que je sais maintenant que ce que nous avons partagé, même si ce n'est plus une évidence aujourd'hui, était une belle rencontre. Elle a été réelle. Elle a été. Et c'est tout ce que je veux en dire. C'est tout ce que je veux garder. 

Et je te remercie, sincèrement, pour ce que tu m'as donné.

Tu te souviens, de ce jour où je t'ai dit :

 '' je t'aime, je t'ai toujours aimé, mais qu'il n'était pas question de sentiments entre nous ? "

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