Loading...
Link copied
Loading...
Loading...
Mark all as read
You have no notification
Original
Fanfiction
Trending tags

Log In

or
@
Nameless0401
Share the book

13 - A Ceux Qui Attendent Trop

Il y a celles et ceux qui restent.
Qui ne ferment pas la porte.
Qui gardent la fenêtre entrouverte,
Même lorsque plus rien ne bouge à l’intérieur.

On les appelle parfois les patients.
D’autres disent qu’ils aiment trop.
Mais souvent, ils n’aiment pas trop.
Ils espèrent mal.

Ils ne sont pas faibles.
Ils ne sont pas naïfs.
Ils croient.
Et ils confondent l’endurance avec la foi.
L’attente avec l’amour.

Ils attendent un message.
Un mot.
Un geste qui confirmerait que l’autre pense encore à eux.
Ils interprètent des silences, des retours tardifs, des demi-présences.
Ils construisent des récits entiers à partir d’un “tu me manques” envoyé à 2h du matin.
Ils prennent le peu comme une preuve.
Ils nourrissent l’attente avec des miettes.

Ce qu’ils ignorent — ou refusent de voir —
c’est que l’attente ne retient personne. Elle n’appelle pas l’autre. Elle ne le réveille pas. Elle ne l’éclaire pas.

Attendre, ce n’est pas aimer. C’est parfois s’effacer. S’abandonner.
C’est suspendre sa vie dans l’espoir que l’autre se retourne.

Mais l’autre ne se retourne pas toujours.
Parfois, il est déjà loin.
Parfois, il n’est même jamais venu vraiment.
Il a traversé.
Il a pris.
Et il a poursuivi sa route, sans regarder derrière.

Alors ceux qui attendent se racontent des histoires.
Ils disent :
« Il a peur. »
« Elle ne sait pas aimer. »
« Il reviendra quand il sera prêt. »
Ils transforment l’absence en mystère,
l’indifférence en blessure sacrée,
le silence en langage codé.

Mais souvent, l’absence est juste l’absence.
Le silence est simplement un vide.
Et celui qui ne répond pas ne dit rien — parce qu’il n’y a rien à dire.


Ce chapitre n’est pas une condamnation. C’est un miroir.

As-tu déjà attendu trop longtemps ?
Es-tu resté pour voir si l’autre allait t’aimer mieux ?
As-tu perdu des heures, des mois, parfois des années, à espérer un sursaut qui n’est jamais venu ?

Peut-être.

Alors tu sais.
Tu sais ce que c’est que de vivre dans l’entre-deux.
Ni dedans, ni dehors.
Toujours à la lisière.
Toujours à t’accrocher à une promesse jamais prononcée.

Il y a un moment où l’attente devient une prison qu’on a décorée soi-même.
On y met des souvenirs, des images, des “et si…”, des “peut-être qu’un jour…”
Mais les murs restent froids.
Et l’air y devient lourd.


Sortir de cette prison ne demande pas de force.
Juste de clarté.
Juste ce moment où l’on cesse de confondre fidélité et soumission.
Ce moment où l’on comprend que l’on mérite mieux que des silences décorés.

Attendre quelqu’un, c’est peut-être le plus beau des gestes.
Mais encore faut-il que ce quelqu’un le mérite.
Encore faut-il qu’il sache revenir.

Sinon, c’est une offrande inutile.
Un don vers le vide.
Une prière sans ciel.


Si tu te reconnais dans ces lignes,
ne sois pas dur avec toi-même.
Tu as aimé, sincèrement.
Tu as cru, intensément.
Et il n’y a pas de honte à cela.

Mais il y a un choix, désormais.

Continuer à attendre,
ou commencer à vivre.

Ceux qui t’aiment vraiment ne te laissent pas dans le doute.
Ils ne te font pas attendre pour exister.
Ils n’ont pas besoin de silence pour t’aimer.
Ils sont là, pleinement, simplement.

L’amour, ce n’est pas de rester quoi qu’il en coûte.
C’est de savoir partir quand on n’est plus vu.
Quand on n’est plus touché.
Quand on n’est plus invité à être soi.

Alors, si tu attends encore, pose-toi cette question :


Attends-tu quelqu’un ? Ou attends-tu de t’autoriser à vivre ?

Parfois, on attend l’autre.
Mais souvent, on attend de soi le courage de fermer la porte.

Et le vrai début, c’est là. Quand on ferme la porte
non pour punir
mais pour se libérer.


Comment this paragraph

Comment

No comment yet