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Nameless0401
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10 - L'Attente Invisible


Il y a un instant, un moment que je n'oublierai jamais, où la conversation s'est figée, où les mots sont restés suspendus dans l'air, lourds de promesses non tenues. Tu me regardais, et dans tes yeux, je cherchais ce que je voulais entendre, ce que j'avais espéré entendre depuis si longtemps : "Je t'aime." 

Ce mot simple, ce mot essentiel. Je l'avais cherché dans chaque geste, dans chaque regard, comme une enfant espérant un cadeau qu'on ne lui donnerait jamais. Mais ce jour-là, encore une fois, il n'est pas venu. Il est resté là, invisible, tout comme les mots que tu n'as jamais prononcés. 

La phrase qui aurait tout changé, qui aurait bouleversé l'incertitude de mon cœur, restait là, flottant dans l'air, sans jamais trouver son chemin vers mes oreilles.

Et maintenant, je vois à quel point j'ai été aveugle, à quel point j'ai voulu croire que ce silence était une forme d'amour. Les mots qui manquent... J'y repense constamment, me demandant à quel moment j'ai décidé que le vide qu'il laissait serait rempli par mes propres attentes. 

J'ai cru, naïvement, que l'attente seule avait un sens, qu'elle était un gage de patience, de loyauté. J'ai vu dans chaque absence de parole un appel à ma patience, une promesse qui se tissait dans la lenteur de nos échanges. Je me suis nourrie de ces silences, pensant qu'un jour, l'espoir serait récompensé. 

Mais au lieu de cela, l'attente est devenue un fardeau.

Je n'ai pas remarqué, ou je n'ai pas voulu voir, que l'attente ne bâtissait rien. Elle ne faisait que nous éloigner, lentement. Les jours passaient et avec eux, mes illusions s'effritaient. Les silences qui avaient été des espaces de réflexion sont devenus des gouffres, m'engloutissant peu à peu.

 Je l'avais vu, je l'avais ressenti, mais je m'étais accrochée à cette idée que, quelque part, dans l'espace entre nous, il y avait une possibilité d'amour, une promesse de quelque chose de plus profond. 

Ce que je n'avais pas vu, c'était que dans ton silence, dans tes mots manquants, il y avait une réponse déjà donnée : l'absence. L'absence de ce qui aurait dû être dit.

Je suis restée là, à attendre, à espérer, et je suis devenue la prisonnière de cette attente invisible.

 Mais qu'attendais-je réellement ? L'amour, ou simplement une confirmation, un geste, quelque chose qui me permettrait de continuer à croire en ce que nous étions ? Je croyais que mon amour suffirait à combler ce vide, que tu finirais par voir tout ce que j'avais laissé de moi dans les silences, tout ce que j'avais sacrifié dans l'espoir d'une vérité que tu ne me donnerais jamais. 

J'ai cru que l'amour se construisait dans l'absence, que l'attente était sa fondation. Mais la vérité, c'est qu'une fondation ne se bâtit pas sur des promesses non tenues, ni sur des silences. Elle se construit sur des mots, des actes, des preuves tangibles. 

Et il m'a fallu tout ce temps pour comprendre que, dans le fond, je n'étais qu'une spectatrice, espérant que l'autre viendrait combler ce vide sans jamais lui dire ce qui me manquait.

Ce chapitre, ces mots non prononcés, me hantent encore. Ils sont la clé de tout. Ils ont changé ma perception, m'ont permis de voir ce que j'avais voulu ignorer : que l'attente n'est pas une preuve d'amour, mais une forme de soumission à l'incertitude, une danse silencieuse qui ne mène nulle part. 

J'ai attendu des mots qui ne sont jamais venus, et c'est ce qui m'a changée. 

L'amour, j'ai appris, ne vit pas dans les silences. Il se nourrit des gestes, des actions, des mots qui traversent les barrières de la peur, de l'indécision et de la distance.

Peut-être que c'est là la douleur de ... la patience : elle te fait croire qu'une chose viendra, que tout va se résoudre, mais plus le temps passe, plus tu te rends compte qu'il n'y a rien à attendre.

Parce qu'une relation ne peut pas être fondée sur un vide. Et c'est ce vide, insoutenable, qui est devenu ma réalité. Une réalité où je n'étais ni vivante, ni morte, mais simplement suspendue, dans l'espoir d'un acte qui ne viendra jamais.

Je ferme les yeux, je me laisse envahir par cette douleur douce-amère, et je réalise quelque chose : chaque minute passée dans ce silence m'a volé un peu de ce que j'aurais pu être, ce que j'aurais pu ressentir. 

C'est devenue un poison, lent et insidieux. Et, aujourd'hui, je vois enfin que ce n'était pas l'amour qui me maintenait, mais l'illusion d'un amour.

Je suis fatiguée de cette attente. Elle m'a prise, m'a gardée captive, sans que je m'en rende compte. Il est temps de lâcher prise. Il est temps d'accepter que ce qui n'a pas été dit, ce qui n'a jamais été exprimé, ne le sera jamais. 

Oui, l'amour ne se trouve pas dans l'attente. 

L'amour, je le sais maintenant, ne se trouve que dans l'action, dans les gestes, dans les mots qui ne restent pas suspendus dans l'air, mais qui se disent et se vivent.

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