Charlie avait repris connaissance en arrivant dans la salle marbrée où s'était réuni la totalité du clan. Elle n'avait pas prononcé le moindre mot quand je l'avais délicatement reposé sur ses pieds, les yeux rivés sur son poignet qui lui procurait une douleur qui se répercutait à travers son empreinte mentale. Elle devait probablement être en état de choc parce que je ne percevais rien à partir de son essence, alors que la peur devrait encore être perceptible et qu’elle devrait être en train de crier de souffrance et de se tordre de douleur.
Les maîtres étaient occupés à essayer de comprendre ce qu'il s'était passé. Les vampires qui étaient parvenus jusqu'au secrétariat avait fini en morceaux grâce aux deux gardes les plus forts du clan, mais à la minute où nous entrâmes dans la pièce, nous devînmes le centre l'attention. Aro d'ordinaire si calme nous rejoignit avec une certaine inquiétude, me demandant ce qu'il s'était passé alors que je le laissais lire en moi malgré toute la répulsion que j'éprouvais à chaque fois. Je le vis observer l'humaine avec un intérêt nouveau. Vu qu'il était tout aussi surpris par la démonstration de Charlie, ce n'était donc pas la présence d’un don potentiel qui l'avait attiré au départ chez la jeune femme. Je pouvais sentir son cerveau fonctionner et je sus qu'il espérait l'utiliser pour me rattacher au clan puisque le don de Chelsea n'avait aucun effet sur moi. Me mettant en tête que j'allais devoir surveiller et protéger Charlie du danger que pouvait représenter Aro quand il était question d'un pouvoir, j'aperçus Caïus arriver à son tour.
- Comment cela-a-t-il pu arriver ? S'emporta le grec qui était à mes yeux, malgré son côté impulsif, plus réfléchis que le compagnon de Sulpicia.
Il n'avait peut-être pas de pouvoir à lui mais il avait appris à ne pas se précipiter dans le tas. C'était bien Aro à la base qui nous avait ridiculisés aux yeux du monde en voulant à tout prix rafler certains Cullen pour les ajouter au clan, alors que la moitié de la garde les méprisait. Ajouter ne serait-ce qu'un vampire du clan Olympic au nôtre n'aurait fait que provoquer des tensions au sein de la forteresse. Et visiblement il n'avait pas retenu la leçon vu qu'il comptait faire de même avec Charlie.
- Tu te rends compte du danger dans lequel tu nous as mis en criant en pleine rue ? Tu aurais pu attirer l’attention des humains sur nous ! S'agaça-t-il contre la française qui leur avait pourtant sauvé la vie en m'alertant au péril de sa vie, c'était moi qui avait mis le clan en danger en ne répondant pas à son appel et il était hors de question qu'elle en fasse les frais.
Ce que les deux autres perçurent en voyant mon visage fermé, parce qu'ils conversèrent suffisamment bas pour que les oreilles de Charlie n'entendent pas. Marcus évoqua au passage le lien de compagnons qu'il avait ressenti rapidement pour que les Volturi soit conscient qu'elle était intouchable. Mais fidèle à lui-même, la moitié d'Athenodora revint à la charge pour préserver son image.
- Que cela ne se reproduise pas ! Tonna-t-il alors qu'Aro tenta d'intervenir à son tour. Je n'en ai rien à faire qu'elle soit une descendante de Félix, les règles sont les mêmes pour tous ! Répliqua-t-il à la stupeur générale.
J'avais envisagé bien des possibilités mais celle-ci ne m'avait jamais traversé l'esprit, malgré certaines évidences maintenant qu'on y pensait. Et vu que mon meilleur ami et la jeune femme étaient également sous le choc de cette découverte, ce n'était pas par eux que les maîtres l'avaient appris. Une fois encore j'étais admiratif du don si complexe et intuitif de Marcus qui lui avait permis de détecter un lien familial malgré les générations qui les séparaient. C'était donc ça la raison qui avait poussé Aro à la garder en vie, l'histoire qu'il avait jugé si intéressante chez Charlie. Il y a quelques années, Corin avait suggéré qu'Isabella Swan était peut-être une descendante éloignée de Renata, ce qui expliquerait que leurs dons soient à la fois similaires et différents. Et en approfondissant le sujet, il s’est avéré que les humains ayant des ancêtres vampires ayant procréés lors de leur vie mortelle, avaient davantage de chances de développer un don. Je m'étais trompé en pensant que ça n'avait rien avoir un supposé pouvoir. Comme Aro ne pouvait plus espérer voler des vampires à dons puissants aux autres clans depuis notre retour expéditif de Forks, conscient qu’ils ne se laisseraient plus faire sans se battre, il avait cherché d’autres opportunités. Il avait vu de ses yeux la descendance de mon meilleur ami, il savait donc que sa lignée avait été préservée et avait sûrement pensé la recroiser un jour.
En découvrant par Marcus le lien qui unissait le colosse à la jeune femme, le roi télépathe avait vu une potentielle chance de renforcer sa garde et le clan, espérant que cette hypothèse se concrétise avec Charlie, même si la présence d’un don n’était pas forcément garantie. Makenna, l'une des descendantes du bouclier d'Aro, ne possédait aucun pouvoir particulier. Et bien que Félix soit le plus fort de tous, ce n'était pas un don à proprement parler. Quant à la pyrokinésie, si c'était bien le don que venait de se découvrir la jeune femme, elle n'avait aucun rapport avec sa force incroyable.
De toute façon, cette histoire n'était pas ma priorité, je me moquais pas mal de savoir si ma compagne avait oui ou non un quelconque pouvoir. Poussant légèrement la petite humaine vers les portes en posant une main sur ses reins, elle réagit par automatisme. Elle quitta la salle sans rien dire, mais ses yeux étaient toujours humides et les siècles d'existence que j'avais traversés ne suffirent pas à me laisser de marbre.
- Charlie... soufflais-je doucement en me plaçant devant elle, constatant que ses yeux étaient dans le vide, son subconscient l'avait sûrement protégé le temps de digérer les récents évènements.
Mon cœur de pierre se serra en réalisant qu'elle avait quand même été prise pour cible malgré mon souhait de vouloir la tenir à l'écart, bien que ça ne soit pas pour les mêmes raisons. Peiné par la situation, je portais ma main à son visage pour laisser mon index glisser avec délicatesse sur sa joue alors que le voile qui recouvrait ses pupilles sembla disparaître. Je les vis lentement s'écarquiller sous la peur, m'obligeant à reculer légèrement.
- Tout va bien Charlie, tu es en sécurité maintenant, la rassurais-je maladroitement sans y croire totalement moi-même.
- C'est à cause de toi... répondit-elle en un murmure, me faisant rapidement culpabiliser. Si tu avais répondu au lieu de ne faire je ne sais quoi avec...
- On va mettre les choses au clair de suite, je ne faisais absolument rien avec Heidi. C'est ma meilleure amie, ça ne me viendrait même pas à l'idée de la toucher, l'arrêtais-je pour crever l'abcès avant qu'elle n'aille imaginer le pire. Elle a simplement décroché plus rapidement que moi, ajoutais-je sans donner plus de précisions qui n'auraient fait que dégrader la situation déjà en pente glissante. Mais tu as raison, je suis responsable de ce qu'il s'est passé, et je suis sincèrement désolé que tu aies été blessé à cause de mon manque de réaction. J'ai été stupide de croire qu'Aznar nous laisserait tranquille, mais pour l'instant, je vais te ramener dans ta chambre.
- Et mon poignet ? Grommela-t-elle, le visage déformé par la souffrance, en me montrant l'œuvre de l'hispanique alors que je m'efforçais de ne pas détourner le regard.
- Je vais m'en occuper, assurais-je en reprenant ma route, alors que j'entendais ses pas hésitants me suivre.
- Et comment ? Essaya-t-elle de savoir alors que je lui répondais avec un sourire mystérieux qui dû l'intriguer parce qu'elle s'en contenta.
Une fois devant la porte de sa chambre, je fus bloqué par la serrure qui était verrouillée.
- Tu es consciente que ça n'arrêtera pas un vampire ? Fis-je sur un ton taquin.
- Je sais mais j'aime avoir mon intimité, maugréa Charlie en haussant les épaules avec tant de désinvolture qu'elle arrivait à donner à ma question une inutilité totale.
Je la regardais l'ouvrir après avoir sorti la clef qu'elle avait cachée entre deux pierres dans le mur et que je n'avais même pas remarquée. En pénétrant dans la pièce, je fus saisi par ce qu'elle en avait fait. Pour avoir déjà dû faire le ménage dedans lorsqu'une standardiste y avait perdu la vie, je savais combien elle était lugubre et déprimante. Pourtant, tout ce que je voyais à présent, c'était la petite guirlande lumineuse suspendue au-dessus de sa tête de lit. Quand elle l'alluma, un jaune chaleureux réchauffa la chambre, mettant en valeur la bibliothèque chargée qui se trouvait dans un coin, également décorée d'une guirlande dorée.
Traversant son univers scintillant pour accéder à la salle de bains après avoir pris le verre d'eau sur la table de chevet, je remarquais immédiatement la couverture qui recouvrait son lave-linge. Charlie n'avait visiblement pas conscience que malgré son humanité, sa présence était presque imperceptible d'un point de vue sonore. Il y avait un certain nombre de gardes qui se montraient bien plus bruyants, ne cherchant pas à se faire discrets. Son ouïe humaine n'aurait pas pu les entendre mais mon don me les faisait subir tous les jours.
N'en revenant pas du nombre de flacons de vernis à ongles qui étaient exposés sur le rebord du lavabo, tous contenant une couleur pétante associée à un de ses pulls, j'ouvris le robinet pour y faire couler un filet d'eau avant de le porter à ma bouche. Laissant le venin affluer à la pointe de mes canines, je laissais quelques gouttes tomber dans le verre. C'était un autre savoir ancestral transmis par Amun et oublié depuis des siècles. Si notre venin était destructeur et provoquait d'atroces souffrances au moment de la transformation, très peu de vampires savaient qu'il pouvait être utilisé comme accélérateur de guérison. En fait, à ma connaissance, seul le clan égyptien avait déjà utilisé cette caractéristique. J'avais un vague souvenir d'Amun qui y avait eu recours peu de temps avant de faire de moi un vampire. Parce qu'il avait espéré que cela puisse atténuer les brûlures du venin en laissant le corps humain s'y adapter. Je me souvenais aussi avoir souffert malgré tout, le don de Jane était une douce caresse à côté, mais là de suite, je voulais surtout soigner Charlie. La quantité était infime, le poison n'aurait aucune autre incidence que d'aider ses os à se ressouder et bien plus rapidement que la médecine humaine. En revenant dans la chambre, je lui tendis le verre qu'elle prit sans hésiter et l'avala d'une traite avant de regarder le fond du verre avec une drôle de grimace.
- Elle a un goût bizarre l'eau, souleva Charlie à ma surprise, ne pensant pas qu'elle percevrait la présence du venin et je dû lui avouer pourquoi pour lui éviter de se sentir piégée.
- Ça n'aura aucune conséquence, il en faut beaucoup plus pour faire transmuter un humain, ça te permettra juste de vite guérir, d'ici demain, ton poignet sera intact. Il est possible que la douleur subsiste encore quelques jours en revanche, quoique qu'elle sera atténuée.
- Qu'est-ce que tu fais là Demetri ? Soupira la blonde en évitant mon regard, ne comprenant pas pourquoi elle était aussi réceptive à ma présence, cherchant probablement à la fuir.
- Inutile d'essayer de te débarrasser de moi Charlie, tu vas devoir t'y faire, la prévins-je sans lui révéler pourquoi, à mes yeux elle n'était pas encore prête à l'entendre. Et puis je vais devoir te fournir des explications sur Aznar... grinçais-je en allant m'asseoir sur un coin du matelas.
- Est-ce que c'est vrai que je suis une descendante de Félix ? M'arrêta la jeune femme.
- Ce n'est pas à moi de te parler de son histoire. Je sais qu'il n'aime pas l'aborder mais après ce qu'il a appris, il acceptera de te la raconter, répondis-je simplement. En ce qui concerne Aznar, c'est un vieux vampire provenant d’Hispanie, je l’ai rencontré lorsque je vivais encore auprès de mon créateur. Contrairement à la plupart des membres de la garde, je n'ai pas été transformé par l'un des maîtres, mais par Amun. Il était le souverain du clan égyptien qui a régné sur le reste des vampires bien avant l'arrivée au pouvoir des Volturi. Comme je te l'ai dit, je suis né à Sparte, il y a plus de trois siècles avant ton ère. Et comme tous les spartiates, les trente premières années de ma vie étaient vouées au service militaire, il était obligatoire et c'était ce qui faisait de ma cité un adversaire si redouté pour les autres armées. J’ai vécu avec Amun en humain pendant quelques années, il voulait me préparer au vampirisme sans précipitation, pour éviter l’impulsivité caractéristique des nouveau-nés. Mais au bout de quatre ans, j’ai voulu repartir en Grèce. Peu de temps après mon retour, j’ai été réquisitionné par l’armée. Mon peuple et moi étions en mer pour soutenir l'île de Naxos lorsqu'Athènes nous a pris par surprise en détruisant toute notre flotte. Amun, qui a réalisé que je m’étais enfui, s’était lancé à ma recherche. Il a pu me trouver à temps pour me transformer alors que les navires étaient en train de couler. Mon don était déjà en fortement actif humain, et il était convaincu qu'il serait puissant à l'état de vampire. Il a donc passé plusieurs siècles à me former après que les Volturi aient renversé son clan qui à l'époque régnait sur les autres vampires. Il espérait pouvoir reprendre le dessus en prenant des vampires aux dons uniques. Sauf que pendant ce temps, Amun a délaissé Kebi, sa compagne, qui se sentait seule et qui a décidé de transformer à son tour un vampire qu'elle pourrait initier. Alors après une vingtaine d’années de recherche, elle a trouvé du potentiel chez un humain qu'elle a débusqué dans l'actuelle Andalousie. En réalité je ne sais pas si on peut dire qu'il a un don à proprement parlé, mais sa particularité fait qu'il ne possède pas d'odeur et que son instabilité mentale le rend totalement imperméable à la plupart des dons. Le fait que son compagnon l'ait mis de côté pour me former l'avait rendu jalouse. Kebi ne m'a jamais beaucoup apprécié, et comme elle savait comment fonctionnait mon don, elle y a vu l'opportunité de me rendre moins attractif pour Amun. Ce qui n'a pas fonctionné, j'étais sa plus belle création malgré mon incapacité à retrouver Aznar. Je n’ai pas seulement besoin de capturer l’odeur corporelle d'un individu pour pouvoir m'introduire dans son esprit et y capturer son essence, mais aussi de « la trace olfactive » de sa personnalité. Et comme il en est totalement dénué, je ne peux pas le traquer. Mon don est probablement le plus courant chez les vampires avec la télépathie, mais beaucoup fonctionnent de la même façon en se servant uniquement de l'odeur pour la pister, à l'exception du mien. En contrepartie, je suis le seul traqueur au monde à pouvoir repérer chacune de mes proies où qu'elles soient, peu importe quand. Les autres ont besoin d'une odeur au moment où ils se mettent en chasse, alors qu'une fois que j'ai enregistré une trace olfactive même sans avoir rencontré un individu, elle reste stockée dans ma base de données si je peux l'appeler comme ça. Hélas dans ce cas précis, ça n'a pas marché. Et quand il a compris que personne ne pouvait le retrouver, Aznar s'est évaporé dans la nature.
Faisant une pause pour étudier les réactions de Charlie, je la vis totalement absorbée par mon récit. Elle ne prononça pas un mot mais ses sourcils froncés et sa mine concentrée me montraient qu'elle ne perdait pas une miette de ce que je lui racontais. J'avais pris l'habitude de rarement parler de mon passé avant que je n'arrive à Volterra, parce qu'il intéressait rarement les autres. Ils l'écoutaient une fois par politesse mais jamais avec autant d'intérêt. C'était un détail insignifiant, mais depuis Amun, et malgré mon amitié avec Félix, Charlie était la première à donner une telle importance à mon histoire. Cela me toucha tellement que je dû lutter contre l'envie soudaine de l'embrasser, et en voyant son visage se colorer de rouge, elle avait dû voir le changement dans mon attitude.
- Et après ? Demanda-t-elle sans me quitter des yeux en se raclant la gorge.
Bien que je veuille prendre mon temps pour laisser le lien s'établir naturellement sans que la jeune femme se sente oppressée par ma présence, j'eus un instant de faiblesse en attrapant sa petite main manucurée de turquoise dans la mienne, percevant un soubresaut léger au contact de ma froideur. Je me demandais si elle garderait une chaleur corporelle plus élevée que la moyenne avec son don alors que je laissais mon pouce caresser délicatement sa peau que je trouvais infiniment douce.
- Pendant ce temps, Aro a appris qu'Amun se renforçait grâce à un traqueur plus performant que celui qui le servait à l'époque. Alors il a débarqué avec sa garde qui était bien différente, et plus réduite, de celle de maintenant. Chelsea, qui était restée quelques années en Alexandrie par curiosité, était désormais l'un des trésors des rois. Aro a tenté de l’utiliser contre moi pour défaire le lien qui me rattachait à mon créateur, expliquais-je alors que je percevais l'horreur de la jeune femme à travers son essence tandis que je poursuivais. Mais mon don est avant tout basé sur l’analyse et l’instinct, alors j’ai senti le don de l'immortelle athénienne grâce au mien, suffisamment pour le repousser, et de toute façon le lien paternel qui me reliait à Amun était trop fort pour être supprimé, mais j’ai suivi les Volturi quand même, dans le but de sauver mon créateur.
Je ne révélais néanmoins pas les détails les plus sombres à Charlie pour ne pas l’effrayer. Mais je savais qu'après le passage des roumains pour anéantir le clan d’Amun, Aro était venu dans l’optique d’en faire de même, ne laissant que les fondateurs pour que ses témoins aient quelque chose à rapporter. Si continuer de refuser de suivre les Volturi, cette fois il aurait détruit mon créateur et sa compagne. J’avais donc suivi les italiens alors que le compagnon de Sulpicia avait compris que le pouvoir de Chelsea n'avait pas marché. Depuis il redoute de me voir me retourner contre eux et de partir. Et même si j'aurais aimé pouvoir confier cette information à Charlie, son esprit était trop vulnérable, ses pensées seraient perçues au premier contact pour les lire. Je lui raconterais un jour, pour le moment le risque d'être manipulée par Aro était trop présent. Surtout alors que je percevais un malaise l'envahir.
- Tu n'as pas à craindre Chelsea, lui assurais-je malgré tout. Elle n'a aucun intérêt à manipuler tes relations, d’ailleurs aujourd’hui elle manipule très peu les Volturi depuis la mort de Didyme, c’était l’un de ses souhaits.
- Pourtant, j'ai un... don, moi aussi ? Releva-t-elle sans y croire vraiment, ne cherchant pas à comprendre davantage qui était la compagne de Marcus, qui avait pourtant compté pour moi, parce qu’elle avait été la seule à se soucier de mon bien-être après mon arrivée à Volterra.
- C’est très probablement de la pyrokinésie, les dons élémentaires sont les plus longs à maîtriser mais ils sont efficaces contre les boucliers psychiques et physiques. A ma connaissance, on ne peut pas les arrêter, précisais-je en réalisant que Charlie pourrait devenir une arme pour venger l'humiliation vécue à Forks avec cette vision stupide de la Cullen. Il ne se manifestera plus Charlie, les dons dits physiques ou même psychiques à but offensifs, qui sont actifs à l'état humain ne surviennent que face à des émotions intenses. Aznar s'en ai pris à toi, et la terreur que tu as ressentie était si violente que ton subconscient a agi pour te protéger. Il y a peu de chances que ça se reproduise en étant humaine, mais à l'état de vampire, je ne doute pas qu'il puisse être puissant.
Je regrettais mes paroles une fois qu'elles furent prononcées. Evidemment qu'elle serait des nôtres, je n'avais pas l'intention de faire comme l'autre crétin de télépathe. Mais une transformation subite n'aurait que des contraintes, et surtout on risquait de se retrouver avec une nouveau-née en furie. Pourtant Charlie ne montra rien, et aucune émotion ne m'heurta pour m'indiquer à quoi elle pensait.
- Pour en revenir à Aznar, c'est difficile de savoir ce qu'il a pu faire à travers les siècles sans pouvoir le localiser, mais on a des doutes sur le fait qu'il ait pu comploter avec les roumains sans pouvoir le prouver. Une chose est sûre, pour qu'il vienne nous attaquer sur notre terrain en ayant connaissance de nos dons et sans pouvoir se repérer dans le labyrinthe de la forteresse, c'est qu'il a les moyens de nous renverser avec un arsenal de vampires aussi puissant que le nôtre. Nous sommes à l'aube d'une nouvelle guerre de clans...