Quelques années avant notre ère
Plus de 300 ans passèrent depuis la fuite d’Aznar sans que je n’entende plus parler de cet énergumène raté. Mais je n’étais pas bête. L’espagnol était trop imprévisible pour qu’il puisse espérer sa mort lors d’un affrontement avec un autre vampire. Il était quelque part, tapi dans l’ombre, à attendre le moment opportun pour frapper. Et je savais qu’un jour, il reviendrait se venger. Le simple fait que je continue d’exister l’avait énervé. Il s’était auto-persuadé d’être meilleur que n’importe qui, meilleur que moi, j’étais prioritaire sur sa liste de vampires à éliminer. Et lorsqu’il se manifesterait à nouveau, je ne referais pas l’erreur de le laisser s’échapper, je me ferais un plaisir de le tuer. Si je venais à échouer, Amun et Kebi seraient ses prochaines cibles, et il était hors de question de les laisser affronter cette anomalie vampirique seuls. Kebi en était peut-être la créatrice mais j’étais la raison pour laquelle il avait été transformé. J’aurais dû prendre davantage de recul et passer moins de temps avec mon mentor pour le laisser profiter de sa compagne. Ils avaient fini par se réconcilier. Amun nous avait retrouvé peu de temps après la disparition de l’hispanique, et je l’avais vu trembler au moment de remettre en place le bras de son âme-sœur. Il avait cru la perdre, ce qui l’avait empêché de la gronder, mais l’ambiance était restée tendue pendant longtemps avant qu’ils parviennent à faire table rase du passé. Kebi lui avait reproché de l’avoir délaissé et Amun lui en voulait de ne pas lui avoir fait confiance, ne parvenant pas à comprendre à quel point la brune s’était sentie seule.
J’avais donc fait en sorte de me montrer plus discret, permettant à Kebi de mieux tolérer ma présence, espaçant les entraînements avec Amun qui estimait de toute façon que ma formation était achevée depuis longtemps, j’étais à ses yeux un vampire accompli. Il assistait mes séances par simple plaisir de me voir réussir, se félicitant de m’avoir trouvé et remerciant les anciennes divinités vénérées des pharaons pour m’avoir mis sur son chemin. Et je remerciais mes propres dieux pour m’avoir accordé ce privilège. J’aimais cette vie, j’aimais sentir la puissance de mon don vibrer à chaque fois que quelqu’un se trouvait à proximité, même s’il réclamait en échange la sollicitation de tous mes sens. Et j’aimais vivre paisiblement au milieu du désert, avec les deux égyptiens pour seuls compagnie. Le territoire d’Amun était très vaste, les villages étaient rares et établis loin de son palais, je me sentais libre de mes choix et de mes mouvements. Mais cette routine dans laquelle je m’épanouissais allait bientôt être chamboulée.
J’avais entendu parler des différents clans qui existaient, je m’étais informé sur les membres qui les composaient, leur hiérarchie, les dons qu’on y trouvaient… dont les Volturi que je n’avais jamais rencontré. Amun redoutait de les voir un jour me réclamer, et je lui avais promis que je n’étais pas intéressé mais le vieil homme demeurait en alerte. Il savait que le clan italien recherchait en permanence des vampires aux dons uniques afin de se renforcer. J’avais tenté de le rassurer, je savais qu’Aro avait déjà un traqueur, mais mon paternel avait grogné.
- Aucun traqueur ne peut t’égaler. Quand ils sauront que tu existes, ils viendront te chercher.
Le seul membre que je connaissais était Charmion. Depuis son départ d’Égypte, j’étudiais de temps en temps sa signature mentale qui m’indiquait que l’immortelle bougeait rarement et qu’elle semblait satisfaite de sa nouvelle famille. Or à cet instant, je la sentais se déplacer. Le fil qui me reliait à l’égyptienne se rapetissait lentement, comme si elle se rapprochait du domaine d’Amun. Et en forçant mon don à chercher Aro sans jamais l’avoir rencontré, je parvins à me relier à lui également. Il était aussi en mouvement et suivait la même courbe que Charmion. Les Volturi étaient en chemin et lorsque que je rejoignis Amun dans l’un de ses salons pour l’en informer, je le vis se laisser tomber sur une chaise, comme si le monde lui tombait sur la tête.
- Je savais que ce jour arriverait… grogna-t-il en colère malgré le désespoir que je sentais monter en lui par le biais de mon don.
Kebi qui était près de lui, se précipita pour le prendre dans ses bras alors que je restais devant eux, désemparé. J’aurais pu fuir, mais je craignais que les Volturi ne s’en prennent à mon clan pour être certains que je me retrouve seul et me contraindre à les rejoindre. Mais rester au temple les mettait également en danger, et je me sentais impuissant face à cette situation.
- Dis-moi ce que je dois faire Amun, et je le ferais.
- Rien. Quoi qu’il se passe, quoi qu’ils puissent te proposer, reste, me supplia-t-il en se redressant vivement pour venir prendre mes mains dans les siennes qui tremblaient.
J’aurais aimé réitérer la promesse que je lui avais faite, mais si les italiens en venaient à menacer la survie de ma famille pour me contraindre à les rejoindre, je savais que je les suivrais pour épargner ce qu’il restait du clan d’Alexandrie.
- Ils vous supprimeront… lui répondis-je la gorge serrée.
- Et tu en profiteras pour prendre la fuite. Tu es le traqueur, tu connais le déplacement de tes cibles, personne n’est mieux placé que toi pour pouvoir échapper à quelqu’un, répétait sans cesse Amun.
Mais je ne pouvais pas les condamner. Et quand huit silhouettes encapuchonnées arrivèrent quelques jours plus tard, je cogitais encore sur ce que je devais faire. Il y avait trois hommes, accompagnés de trois femelles, et je devinais aisément à leur proximité qu’il s’agissait de leurs compagnes. Et en retrait, légèrement sur la droite, je reconnus Charmion qui possédait une cape aussi noire que celles des six autres, évitant soigneusement mon regard, et j’en venais à croire qu’elle était responsable de ce qui allait suivre. Quant à l’immortel chétif que j’apercevais derrière, j’en déduisais qu’il était le traqueur.
- Amun, cela faisait longtemps, salua un grand homme aux longs cheveux noirs avec un sourire aux lèvres.
- Aro, marmonna mon créateur qui s’était placé devant Kebi, et surtout devant moi.
- Tu sais ce qui m’amène, il est inutile de chercher à m’en dissuader, tu ne ferais que perdre ton temps, enchaîna le grec sans se départir de son sourire, ses yeux s’ancrant dans les miens avec une convoitise malsaine.
- Tu devras me supprimer pour tenter quoi que ce soit, grogna l’égyptien en s’avançant d’un pas menaçant, et je vis un blond bien moins patient s’avancer à son tour, me permettant d’identifier Caïus qui fut arrêté par sa compagne, posant une main apaisante sur son avant-bras pour le contenir.
- Il est inutile d’en arriver là, c’est ton traqueur que je veux. Et nous pourrons tous repartir de notre côté, assura Aro malgré la lueur de défi que j’avais vu illuminer son regard, prouvant qu’il n’était pas fermé à cette option pour m’avoir. Plutôt que de parler en son nom, tu pourrais le laisser donner son avis sur la question.
- Je ne suis pas intéressé, répliquais-je fermement malgré le regard désapprobateur de Charmion. Vous avez déjà un traqueur, ajoutais-je en le désignant du menton, lui qui me voyait sûrement comme un rival.
- Oh personne n’est aussi puissant que toi, rigola Aro qui avait décidé de jouer la carte de la flatterie. Vois-tu, j’aime m’entourer de vampires encore plus exceptionnels que moi. Et toi, tu es une pièce maîtresse qu’il me faut avoir.
Ses tentatives de persuasion étaient plus des insultes que des arguments. Il ne me voyait pas comme une personne à part entière, mais comme un objet à ajouter à sa collection. Je n’avais jamais eu ce ressenti auprès d’Amun malgré ses espoirs de refonder un clan. Il m’avait toujours respecté pour ce que j’étais, même si mon don l’avait immédiatement séduit.
Pensant certainement que je réfléchissais à ses paroles et que je me laissais séduire, Aro persista.
- Tu as un talent remarquable, tu pourrais le mettre à profit de causes plus grandes, rester caché dans le désert est du gaspillage. Tu n’exploites pas ton potentiel à sa juste valeur, continuait le vampire hellénique alors que je voyais la tension s’accumuler chez mon créateur, qui était retenu par Kebi par peur qu’il commette une imprudence. Amun est un homme du passé, il vit dans la peur et se cache des autres. Les Volturi construisent l’avenir de notre communauté, et ta place est à nos côtés…
Malgré les belles paroles d’Aro, je demeurais impassible, même si ses piques envers mon créateur titillaient mes nerfs. Je n’avais aucune envie de me joindre à eux. Même s’ils demeuraient des tensions avec Kebi, je la considérais tout autant qu’Amun, les deux vampires que je côtoyais depuis le début était ma famille. Des liens que je ne pourrais pas recréer auprès d’un clan qui ne voyait que le pouvoir, et qui achetait la loyauté de ses membres plutôt que l’entretenir de manière naturelle. Je savais que le don redoutable de Charmion devait beaucoup jouer dans le fonctionnement des Volturi. On ne pouvait pas réunir autant de vampires en un même endroit sans risquer des tensions, surtout si tous les vampires étaient dotés de pouvoirs puissants. J’avais bien vu avec Aznar ce que pouvait provoquer le sentiment d’être invincible.
- J’ai vu au travers de Charmion, je sais que vous vous connaissez. Elle est des nôtres depuis trois cent ans et s’épanouit pleinement à nos côtés, souligna Aro en désignant l’athénienne de la main, qui évitait toujours mon regard, déclenchant un grognement de ma part.
- Je suis sûr que vous trouverez d’autres traqueurs intéressés par votre offre, objectais-je en déclinant sa proposition.
- Je vois. Je comprends, ajouta prudemment le vampire au contact télépathique avec retenue.
L’atmosphère s’alourdit alors que je le voyais échanger un regard insistant avec Charmion qui ancra enfin ses yeux sanglants dans les miens. Elle fit un pas vers moi et je sentis son don se faufiler dans mon être dans le but de modifier mes attaches avec le clan d’Alexandrie. Et malgré le temps passé loin de l’athénienne, je parvins à résister à ses manipulations comme autrefois, d’autant que mon lien envers Amun était solide et donc difficilement malléable. Et elle le savait. Elle le sentit immédiatement que son don ne parvenait pas à passer au-delà de mes instincts et de mes entraînements, la faisant soupirer et j’ignorais si elle prenait plaisir à être là, elle qui aimait jouer avec les autres.
- Tu n’as pas changé Demetri…
Je sentis une attaque plus forte m’atteindre, avec davantage de violence, me faisant presque vaciller. Une grimace m’échappa, mon être entier ce crispa, mais je tins bon, restant solidement accroché à Amun dont les yeux ne cessaient d’aller et venir entre nous pour savoir qui l’emporterait sur le pouvoir psychique de l’autre. Les Volturi semblaient stupéfaits de voir que le don si précieux de Charmion n’avait pas d’effet sur moi. Tous. Sauf Aro. Il souriat avant d’éclater de rire en frappant dans ses mains. Il savait que cela échouerait, il avait juste voulu me tester. Et inconsciemment, je lui avais donné davantage de raisons de me convoiter.
- Prodigieux ! Il est tout bonnement prodigieux ! S’émerveilla-t-il un instant avant de retrouver son sérieux sans se départir de son sourire qui sonnait faux.
Conscient qu’il ne lui restait plus d’autres cartes, Aro décida de recourir à celle que je redoutais, celle qui me terrifiait le plus. Celle qu’Amun appréhendait aussi d’entendre, car il savait que je ne le condamnerais pas.
- Tu n’as pas le choix Demetri. Si je n’arrive pas à te convaincre de nous suivre de ton plein gré, je serais contraint d’éliminer ceux à qui tu es attaché, soupira Aro comme si cette éventualité le peinait, ce dont je doutais fort.
Amun se tendit davantage, toujours accroché à Kebi. Je vis une femme qui ressemblait beaucoup à Aro, probablement sa sœur Didyme, lui lancer un regard noir dans le but de l’en dissuader. Et même Charmion avait tressailli, j’avais vu ses doigts se serrer dans les poches de sa cape, bien que si subtilement que j’étais sûrement le seul à l’avoir remarqué. Nos regards se croisèrent à nouveau et je compris que pour sûrement la première fois de son existence, elle ne prenait aucun plaisir à devoir influencer quelqu’un ou assister à une exécution, par respect pour notre amitié, mais aussi envers Amun qui avait connu son créateur, avec qui elle avait vécu. Peut-être regrettait-elle sa présence ici, mais tout comme moi, elle était prisonnière de la situation. Elle ne pouvait pas intervenir et ne tenterait pas de m’aider. Ce moment se grava dans ma mémoire et jamais je ne pus l’oublier.
- Ne fais pas ça, ordonna Amun, s’adressant à moi malgré qu’il soit tourné vers les italiens. Je te l’interdis Demetri.
Mon paternel avait toujours eu beaucoup de fierté, et son orgueil en prenait un coup, blessé par ce coup bas et conscient que j’allais m’y soumettre. Et je ne parvenais pas à le regarder, car je craignais de changer d’avis, ce qui entraînerait sa mort, et celle de Kebi qui ne disait rien mais semblait également affectée par mon départ inévitable. Ou bien elle était seulement sensible à la peine d’Amun de me perdre, se répercutant sur elle.
- Si tu pars, ils ne te laisseront pas nous revoir, suppliait-il douloureusement.
- Nous pourrions peut-être remédier à ce problème… intervint avec douceur celle que j’identifiais comme étant Didyme. Nous pourrions confier toutes missions diplomatiques nécessitant un déplacement en Égypte à Demetri, afin de satisfaire tout le monde ? Proposa-t-elle sans prendre en compte le regard désapprobateur de son frère qui aurait être consulté.
Je n’aimais pas les méthodes d’Aro, mais je sus que je saurais respecter la compagne de Marcus bien plus que son frère. La belle brune semblait totalement détachée de l’idée de devenir puissante, soutenant probablement son frère et son compagnon par loyauté et par amour, mais pas par ambition personnelle.
- Nous pourrions envisager cette option, se résigna à concéder Aro qui voulait en finir.
- Nous garantissons de laisser la vie sauve à ton créateur et sa compagne en échange de ta loyauté et ta dévotion envers les Volturi, ajouta Caïus qui parlait pour la première fois sur un ton tranchant mais honnête. Nous tiendrons nos engagements si tu respectes les tiens.
Ses arguments n’était pas plus convaincants que ceux d’Aro, mais je me savais piégé. Les rejoindre de mon « plein » gré et sauver mon clan, continuer de les défier et les rejoindre après qu’ils aient tué le égyptiens, ou passer mon éternité à les fuir en sachant que j’aurais la mort d’Amun et Kebi sur la conscience en choisissant cette option. Ma mâchoire se contracta et je finis par baisser la tête en esquissant un pas vers eux par dépit malgré le grognement d’Amun, permettant à Aro de retrouver le sourire.
- Ne cède pas à leur chantage, quémanda l’égyptien en m’attrapant par le bras pour me retenir.
- Je n’ai pas le choix, déplorais-je si bas qu’il fut le seul à m’entendre avec Kebi.
- On a toujours le choix, tu choisis la facilité, tonna-t-il alors que je l’observais à la dérobée.
- Je choisis la seule option qui garantit votre survie. Tu as une compagne à protéger, ne la condamne pas par fierté Amun… le suppliais-je à mon tour alors que mes mots semblèrent provoquer une vague de respect chez Kebi à mon égard pour la première fois.
L’égyptien finit par prendre conscience que sa révolte aurait des répercussions sur la femme qu’il aimait et me relâcha à contrecœur avant de me prendre fermement dans ses bras.
- Tu es mon fils. Tu seras toujours mon fils…
Si j’avais pu pleurer, j’aurais fondu en larmes contre Amun. Je n’eus pas la force de répondre. Si je tentais de parler, ma résolution vacillerait. Je me détachais difficilement de son étreinte, et je m’obligeais à me détourner des égyptiens pour ne pas affronter leurs regards, suivant les Volturi sans la moindre volonté, et sans regarder non plus mon nouveau clan contre qui je nourrissais plus de rancœur que de loyauté.
Le voyage jusqu’en Italie me parut horriblement long. J’avais perdu toute sensibilité aux températures, pourtant plus je m’éloignais de l’Égypte, et plus j’avais l’impression d’avoir froid. Il s’était déroulé en silence malgré une brève tentative d’approche de la part de Didyme qui semblait la plus préoccupée par une intégration réussie de ma part, mais je m’étais emmuré dans le silence. Elle avait posé une main compatissante sur mon épaule et m’avait laissé tranquille, confiant la responsabilité de me faire découvrir leur clan à Charmion qui avait respecté mon mutisme.
En pénétrant dans leur forteresse située dans la cité étrusque de Volterra, j’avais la sensation d’étouffer. Le palais d’Amun était chaleureux et ouvert sur le monde, baigné par la lumière et le soleil. La bâtisse italienne était un véritable labyrinthe de pierres, sombre et sinueuse. Les couloirs étaient longs, interminables, refermés sur eux-mêmes. Les statues immobiles représentant les trois leaders du clan rendaient l’atmosphère encore plus pesante. Les rares gardes que je croisais étaient tous parfaitement disciplinés, plus soumis que loyaux envers Aro. C’était la première fois que je voyais le don de Charmion en action et un frisson me parcourut. Ils n’avaient même plus de volonté propre, ils suivaient aveuglément les ordres qu’on leur donnait. Je me sentais étranger, je n’avais pas ma place dans cet environnement lugubre. Je voulais partir et retourner auprès d’Amun, mais l’idée de les condamner me retint de faire une bêtise et je suivis l’athénienne à travers le dédale de couloirs en tentant de trouver des repères pour pouvoir me déplacer dans ce lieu déprimant. Elle me fit emprunter une multitude d’escaliers qui s’enfoncèrent dans les souterrains de la forteresse avant de reprendre de la hauteur et ouvrit une porte derrière laquelle se trouvaient mes nouveaux quartiers, vastes, luxueux, avec une belle vue sur la campagne italienne, mais qui restait une prison.
- Tu aurais dû lui donner l’impression que tu avais été détaché d’Amun… me reprocha la blonde dans un chuchotement, sans brusquerie alors qu’un rictus se dessina sur mes lèvres.
- Pourquoi faire ? Il savait que ça ne marcherait pas. Il a voulu me tester et j’ai plongé dans son piège, raillais-je amer.
Que je le veuille ou non, désormais je n’appartenais plus ni à la Grèce, ni à l’Égypte. J’étais un étranger en territoire romain, et j’allais devoir accepter de jouer les sous-fifres pour un vampire mégalomane pour ne pas provoquer la mort des égyptiens.