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1 - Avant-propos
2 - Chapitre 1
3 - Chapitre 2
4 - Chapitre 3
5 - Chapitre 4
6 - Chapitre 5
7 - Chapitre 6
8 - Chapitre 7
9 - Chapitre 8
10 - Chapitre 9
11 - Chapitre 10
12 - Chapitre 11
13 - Chapitre 12
14 - Chapitre 13
15 - Chapitre 14
16 - Chapitre 15
17 - Chapitre 16
18 - Chapitre 17
19 - Chapitre 18
20 - Chapitre 19
21 - Chapitre 20
22 - Chapitre 21
23 - Chapitre 22
24 - Chapitre 23
25 - Chapitre 24
26 - Chapitre 25
27 - Chapitre 26
28 - Chapitre 27
29 - Chapitre 28
30 - Épilogue
31 - Chapitre Bonus I : Le traqueur
32 - Chapitre Bonus II : Avant l’immortalité
33 - Chapitre Bonus III : Renaissance
34 - Chapitre Bonus IV : La perle d’Athènes
35 - Chapitre Bonus V : Les ressentiments de Kebi
36 - Chapitre Bonus VI : Les Volturi
37 - Chapitre Bonus VII : Le renversement des Roumains
38 - Chapitre Bonus VIII : Le colosse français
39 - Chapitre Bonus IX : Les démons d’Aro
40 - Chapitre Bonus X : Un charme irrésistible
41 - Chapitre Bonus XI : Le pacte
42 - Chapitre Bonus XII : Forks
43 - Chapitre Bonus XIII : Le parfum du désespoir
44 - Chapitre Bonus XIV : Ce moment tant espéré
45 - Chapitre Bonus XV : Le supplice
46 - Chapitre Bonus XVI : La partie d’Uno
47 - Chapitre Bonus XVII : L’Égypte
48 - Remerciements
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Chapitre Bonus I : Le traqueur

Vers 380 avant notre ère

Au cœur de ruelles pavées de l’antique cité de Sparte, un homme d’environ un mètre quatre-vingt-dix marchait d’un pas actif et se dirigeait vers le site militaire. Désormais âgé de trente ans, il avait achevé sa formation militaire il y a peu, et arborait désormais l’uniforme réservé aux officiers, un poste qu’il avait obtenu récemment, grâce à de bons résultats lors de ses entraînements, qui ont attiré l’attention de généraux spartiates, tant pour ses aptitudes physiques que son investissement dans un combat. Sous son manteau rouge se trouvait une tunique de la même couleur, tandis que son buste était recouvert d’une cuirasse assez lourde en bronze, et ses jambes étaient protégées par ce que l’on appelait des cnémides, forgées dans le même métal que son armure. Accoutumé depuis l’enfance à marcher dans des sandales, il ne souffrait aucunement du cuir qui brûlait la chair à chaque pas, davantage préoccupé par son bouclier Leonidas qu’il tenait dans sa main gauche avec fermeté, le quittant rarement des yeux. Demetri avait travaillé dur pour obtenir un grade au sein de l’armée spartiate, tout son quotidien tournait autour de son avenir militaire, il prenait soin de son équipement avec bien plus de sérieux que bien des maris à l’égard de leurs épouses. Et ce, malgré qu’il soit inscrit « Demetrios » dessus, un surnom qu’il jugeait ridicule mais qu’il avait reçu d’un officier lors d’un entraînement et qui était resté depuis. La carrière militaire de Demetri était encore trop incertaine pour se permettre d’enfin rabrouer le vieux général Nicholaos qui en était à l’origine. Il ne voulait pas risquer d’être rétrogradé, mais il prenait bien soin de rappeler aux autres son véritable prénom d’origine grec lorsqu’il devait se présenter.

Lorsqu’il atteignit le bâtiment administratif du complexe, il salua respectueusement ses supérieurs en ôtant son casque recouvert d’un cimier orné de plumes rouges, faisant retomber ses cheveux blonds sur ses épaules, les soldats spartiates se devant d’avoir une longue chevelure pour se distinguer des autres.

- Officier Demetrios, vous êtes affecté à une recherche en mer, entendit-il en serrant la mâchoire pour se retenir de répliquer que ce n’était toujours pas la bonne désignation, convaincu que cela amusait le concerné de se tromper de façon délibérée. Vous serez chargé de retrouver les soldats disparus après une attaque provenant des athéniens.

Le blond comprit tout de suite ce que cela impliquait. Bien que Sparte se trouve à plusieurs lieux du littoral, cela faisait quelques années que la cité avait développé une flotte aussi puissante que son armée terrestre. Et depuis peu, elle contrôlait la route du blé thrace, à proximité de l’actuelle Turquie. Ce qui leur permettait de mettre Athènes en difficulté pour se ravitailler en vin, huile et autres denrées alimentaires essentielles, mais également en bijoux, poteries et divers matériaux. Ce qui avait poussé les athéniens à tenter de renverser l’affluence spartiate au sein de la mer Égée. Plusieurs navires avaient été attaqués. Certains avaient coulé, d’autres avaient tout simplement disparu, ainsi que les soldats qui étaient à leurs bords.

Or, Demetri possédait une drôle d’intuition à laquelle plusieurs soldats avaient déjà assisté au cours de leur service militaire. Il serait incapable de l’expliquer, mais il parvenait à retrouver des individus quand personne d’autres ne savaient où ils se trouvaient. Il écoutait juste son instinct qui le mettait sur une piste, qui se révélait souvent être la bonne. Il commettait parfois des erreurs, mais elles demeuraient rares. Par exemple, lors d’exercices, des soldats devaient retrouver leurs camarades qui avaient fait semblant de s’égarer, et à pratiquement à chaque fois, il avait remonté leurs traces bien avant les autres. Si au début cela avait surpris bien des spartiates, pour d’autres cela ne faisaient que confirmer sa légitimité à être nommé officier. Depuis, dès qu’il y avait un espoir de retrouver une personne disparue, Demetri était le premier à être sollicité, car les généraux partaient du principe que s’il en était incapable, alors personne d’autre ne pourrait y parvenir.

Demetri était donc parti quelques jours plus tard, avec un équipage d’une trentaine de camarades à bord d’une trière, dans le but de retrouver les disparus. On lui avait donné les noms des marins égarés en mer, cette simple information suffisait à faire fonctionner son instinct qui lui avait dicté une direction. Le navire avait mis cap vers le sud. Et bien que ses camarades aient eu des doutes sur leur destination, la route du blé thrace étant bien plus au nord, ils avaient suivi les ordres de leur officier qui semblait convaincu d’avoir pris la bonne direction. Ce qui était le cas.

Ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’était de croiser des navires ennemis si loin d’Athènes, qui les avaient attaqués et avaient laissés bien peu de survivants à bord, laissant les blessés agoniser avant de prendre la fuite. Demetri avait également été touché malgré son courage, son expérience et sa volonté de protéger ses hommes. Il avait reçu des coups de javelots et d’épées aux avant-bras et au niveau des cuisses. Bien que ses plaies soient profondes et assez sérieuses, elles n’étaient pas létales pour autant, seulement très douloureuses, avec un risque d’infection qui, quant à lui pourrait se révéler fatal pour le spartiate. Cela dit, il avait perdu une quantité de sang suffisante pour que des vertiges se manifestent, le faisant tanguer, et le rendant incapable de reprendre la navigation. De toute façon, les rares soldats à avoir survécu à l’assaut des athéniens étaient trop peu nombreux pour parvenir à manœuvrer la trière. Et malgré toute sa bonne volonté à retrouver la piste des spartiates manquants, le navire continua de dériver vers le sud durant plusieurs jours, tandis que le jeune officier avait perdu connaissance.

Lorsqu’il retrouva ses esprits, la coque de son bateau avait cessé de voguer, et s’était échouée sur l’une des côtes sablonneuses et arides du royaume d’Alexandrie, à proximité d’une carcasse d’un autre navire provenant de Sparte. C’était celui que le général Nicholaos avait ordonné à Demetri de retrouver. Après avoir difficilement mis la main sur sa gourde pour se désaltérer goulûment et reprendre un peu de vigueur, il ne put que constater les dégâts. Ses propres marins avaient été décimés, il ne restait que deux survivants en plus de lui-même, qui étaient déjà en train d’inspecter l’épave du navire disparu. Désormais il comprenait comment il avait pu atterrir ici. Il avait dérivé de la même façon que celui de Demetri après une attaque surprise.

Le jeune homme mis pied à terre à son tour avec précaution, et rejoignit ses hommes qui étaient dans un état bien pire que celui de leur officier. Ils ne passeraient pas la nuit, leurs blessures étaient trop graves contrairement aux siennes qui avaient fini par cesser de saigner. Ses plaies avaient été recouvertes par des bandes de fortune, découpés sur les vêtements des marins qui avaient péri avant d’arriver en Alexandrie. Ses pansements avaient probablement été fabriqués par les membres de l’équipage qui avait survécu, lui épargnant probablement une mort certaine dû à une infection. Ses mêmes marins qui succomberaient à leurs propres blessures d’ici le lever du soleil. Quelle injustice. Ils lui avaient sauvé la vie après l’avoir suivi aveuglément, et il était incapable de leur rendre la pareille. Sa gorge se serra en constatant leur teint blafard et malade, remerciant humblement les deux hommes et leur ordonnant de se reposer. Ordre qu’ils ignorèrent poliment, par loyauté envers leur cité, continuant à inspecter la trière qu’ils avaient retrouvé, mais en ménageant davantage leurs efforts. Ils étaient déjà condamnés à mort, s’économiser ne servirait à rien, hormis prolonger leur souffrance.

Demetri ne s’en offusqua pas et ne put qu’admirer leur bravoure. Il réalisa honteusement qu’il ne connaissait même pas leurs noms, pas plus que ceux des marins qui avaient péri sur son navire, seulement ceux des disparus qu’il avait pistés. Il inspecta à son tour l’épave pour penser à autre chose, ne pouvant que constater que l’équipage ne respirait plus, sûrement depuis plusieurs jours. Pourtant il était parvenu à remonter leur piste. Il ne savait même pas qu’il était capable de retrouver des défunts, jusqu’à aujourd’hui. Ou peut-être étaient-ils simplement vivants au moment où le spartiate s’était lancé à leur recherche, avant de succomber. Mais cela renforça la fascination de ses deux derniers hommes envers leur officier qui n’avait fait que suivre des ordres qui venaient de plus haut que lui.

Les trois soldats spartiates constatèrent alors quelque chose de troublant. Certaines dépouilles avaient d’étranges traces dans le cou, semblables à des morsures, et Demetri se demanda quel genre d’animal était capable de faire une chose pareille sur des êtres humains. Il ne savait même pas où ils avaient précisément échoué. Vu le cap qu’il avait suivi, et le paysage qui les entourait, il avait seulement pu en déduire qu’ils se trouvaient quelques parts en Alexandrie, sans pouvoir situer davantage leur position. Était-ce des locaux qui avaient infligé morsures aux marins grecs ? Et pour quelles raisons ? L’officier était encore en train de réfléchir quand ses hommes le secouèrent pour obtenir son attention. Il leur fallait trouver des provisions pour survivre quelques heures. Et leurs tonneaux de vivres avaient été mis à sac par les athéniens lors de l’assaut. Il ne leur restait que leurs gourdes qui étaient presque à sec, et une petite jarre de miel qui semblait avoir survécu à l’attaque. De quoi procurer quelques forces, pas plus.

Demetri insista pour la partager avec ses deux marins. Il ne pouvait se résigner à les regarder mourir pendant qu’il se nourrissait devant eux. Mais la fatigue reprit vite le dessus alors que le soleil avait décliné depuis un moment au-dessus de leur tête. Ils s’endormirent sur la plage sans pouvoir lutter. L’officier aussi se laissa rattraper par le besoin de sommeil, et lorsqu’il émergea quelques heures plus tard et que la lune s’apprêtait à son tour à se coucher, il devait se rendre à l’évidence. Il était inhumain de les laisser souffrir ainsi. Il se résigna à faire ce qu’il aurait dû faire dès qu’il avait compris qu’ils étaient condamnés. N’entendant que leurs respirations laborieuses et leurs gémissements de douleur dans leur sommeil, il s’approcha du corps le plus près de lui, le corps avachi avec la tête dans le sable. Le jeune homme sortit sa dague du fourreau attaché à sa ceinture et la planta dans le cœur du malheureux, observant la vie quitter son corps et espérant qu’il parvienne à trouver la paix. C’est alors qu’il entendit une plainte résonner dans son dos, et lorsqu’il se retourna aussi vite qu’il le pouvait, il vit un homme presque aussi grand que lui, avec un visage typé d’une façon qu’il n’avait encore jamais vu. Sa peau luisait sous les rayons du soleil levant, et remarqua rapidement la couleur de ses yeux, un rouge sanglant. L’individu tenait entre ses bras son second marin, sa bouche logée dans le creux de son cou, avant de le relâcher une fois que le spartiate cessa de vivre.

L’inconnu se tourna alors vers Demetri avec un réel intérêt. Il avait trouvé le navire grec échoué plus tôt dans la semaine, et en constatant que les hommes à son bord étaient mourants, il avait décidé de se nourrir sur ceux qui n’avaient pas encore péri. C’est alors qu’il avait entendu certains blessés prononcer le prénom d’un officier grec, soulevant sa capacité à retrouver n’importe qui, n’échouant jamais, et leur offrant l’espoir de ne pas être abandonné. Un humain n’aurait trouvé aucun intérêt à ces paroles vides de sens. Mais l’égyptien, qui était en réalité un vampire depuis déjà plusieurs siècles, fut absorbé par ces paroles. Il était fort possible que l’officier en question détienne déjà un don actif malgré sa fragile condition d’humain, et qui pourrait devenir très puissant avec de l’entraînement. C’est pourquoi il avait attendu sur la côte, dans l’espoir de voir cet humain venir jusqu’à lui. Et après quelques jours d’attente, une trière spartiate avait fini par accoster sur la plage. Et il était soulagé de constater que l’homme qui l’intéressait soit en vie, un peu plus et il disparaissait à jamais. L’égyptien observa longuement le jeune homme vêtu d’un uniforme de meilleure qualité que son équipage. Il le vit serrer sa prise sur sa dague, prêt à attaquer mais le vampire ne lui laissa pas le temps d’esquisser un geste, prenant sa lame qu’il jeta loin dans le sable sans la moindre difficulté, après être apparu devant Demetri avec une rapidité déconcertante. 

- Garde tes forces mon garçon, tu as peut-être eu plus de chances que tes hommes, mais tu ne feras que gaspiller ton énergie. S’exprima l’égyptien dans un dialecte grec sans la moindre erreur. Qui es-tu ? Demanda-t-il ensuite fermement l’immortel, voulant être certain de son identité, ignorant l’air choqué lisible sur le visage de l’officier spartiate.

- Qui êtes-vous ? Furent les seuls mots que Demetri parvint à prononcer.

- Je m’appelle Amun, répondit le vampire malgré son impatience d’obtenir une réponse à sa question. Tes hommes étaient déjà condamnés, j’ai abrégé leurs souffrances.

- Comment est-ce possible ?

- Dis-moi qui tu es et je répondrais à toutes tes questions.

- Demetri, fit l’officier après quelques hésitations.

- Comment as-tu su où trouver tes hommes, Demetri ?

- Je l’ignore, répondit honnêtement le blond qui se retrouvaient avec une multitude de question qui fourmillaient dans sa tête. Je le savais c’est tout.

- Dans mon monde, nous appelons les personnes comme toi des traqueurs. Demetri, finit par dire l’égyptien, j’ai de grands projets pour toi.

L’immortel avait vu son clan se faire décimer quelques décennies plus tôt. Il ne restait plus que sa compagne, lui et Charmion qui avait perdu son créateur lors d’un affrontement avec les Volturi, un autre clan de vampires qui était venu renverser le clan régnant pour s’emparer de la couronne, mais qui avait finalement été devancé par un clan venu d’Europe de l’Est. Il voulait reformer un clan, créer de nouveaux vampires, et trouver des dons uniques afin que le clan d’Alexandrie puisse un jour retrouver sa splendeur. Et Demetri semblait être un bon élément pour recommencer à zéro.

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