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Chapitre 3 - L'Ombre du Vieux Chêne

Dans un village reculé, niché au cœur d’une forêt dense, vivait une jeune guérisseuse nommée Eléonore. Ses remèdes étaient réputés pour leur efficacité, mais certains villageois murmuraient qu’elle puisait son savoir dans des forces obscures. Ils l’évitaient, la surveillaient du coin de l’œil, convaincus que sa présence seule attirait le malheur.

Un hiver particulièrement cruel s’abattit sur le village. Les récoltes avaient été mauvaises, et la famine s’installa. Dans leur désespoir, les habitants cherchèrent un coupable. Le regard de tous se posa sur Éléonore.

Une nuit, les hommes du village vinrent la chercher, torches en main. Leurs voix grondaient. Ils l’accusèrent d’avoir jeté une malédiction sur les terres et décidèrent de la punir. Sans procès, ils l’entraînèrent dans la forêt. Ils l’attachèrent à un vieux chêne noueux, la laissant là, abandonnée à son sort.

Lorsque les villageois abandonnèrent Eléonore dans la forêt, ils pensaient s’être débarassés d’elle à jamais. Ligotée contre le vieil arbre, elle implora leur clémence, mais ses suppliques furent emportées par le vent glacée de l’hiver. les flammes des torches s’éteignirent peu à peu, et le silence régna à nouveau sur la clairière. 

Les jours passèrent. Personne ne vint la chercher. La faim et le froid rongèrent son corps, tandis que la colère enflait dans son cœur. Une nuit, sous une lune rouge sang, un murmure s’éleva dans l’air : une voix venue d’ailleurs, qui l’appelait. Des ombres rampèrent autour d’elle, s’insinuant sous sa peau, s’ancrant dans ses os.

Ce qu’il restait d’Eléonore cessa d’être humain ce soir-là.

Le village sombra dans la terreur. La première victime fut le forgeron, retrouvé dans sa demeure, la gorge tranchée comme par des griffes invisibles. Puis vint le tour du berger, dont les yeux avaient été arrachés, son visage figé dans une expression d’épouvante éternelle. Chaque nuit, une nouvelle disparition s’ajoutait à la liste macabre.

Ceux qui osaient s’aventurer vers la forêt pour enquêter revenaient changés, le regard vide, la peau froide. Ils murmuraient des mots incompréhensibles, comme des incantations venues d’un autre monde. Et au cœur de la forêt, sous le chêne maudit, une silhouette pâle grandissait, s’étendant, se nourrissant de la peur du village.

Les villageois comprirent trop tard leur erreur : ils avaient condamné Éléonore sur de fausses accusations… et désormais, elle était revenue pour réclamer vengeance.

Lorsque les derniers survivants tentèrent de fuir, un brouillard épais engloutit les chemins, les perdant dans un dédale sans fin. Leur seule certitude était cette voix, ce chuchotement glacial, qui résonnait dans le vent : "Vous m’avez oubliée… Mais moi, je vous vois encore."

Aujourd’hui, on dit que le village n’existe plus, qu’il a été effacé des cartes, englouti par la forêt. Les rares voyageurs qui passent près de ces bois disent avoir aperçu une femme aux yeux vides, errant sous un vieux chêne noueux… Mais nul ne s’arrête pour la regarder trop longtemps, craignant de croiser son regard et de sentir ses doigts glacés refermer leur gorge… 

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