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Chapitre 11 - La Dame Blanche

Les sabots de son destrier résonnaient sur le vieux pont de pierre. Hugues, chevalier errant, avançait prudemment sous la lumière tremblante de la lune. Les bois entourant le sentier semblaient respirer dans l’ombre, emplis de bruissements furtifs et de soupirs portés par le vent.

On lui avait parlé de cette route. Les voyageurs évoquaient des disparitions, des bruits étranges, et surtout… la Dame Blanche. Une apparition qui rôdait, implorant l’aide des âmes charitables avant de s’évanouir dans le néant.

Il n’y croyait guère. Ses épaules étaient fatiguées des récits d’hommes trop superstitieux et de femmes terrifiées par leurs propres cauchemars. Pourtant, alors que son cheval hésitait, renâclant sous un frisson invisible, il la vit.

Elle était là, debout sur le pont, son voile flottant comme une brume égarée.

— Messire… souffla-t-elle d’une voix douce, presque brisée.

Il s’arrêta. La lumière blafarde de la lune lui permit d’apercevoir son visage—d’une beauté triste, figée dans une éternelle mélancolie. Entre ses bras, un enfant semblait dormir, si paisible qu’il en paraissait irréel.

— Aidez-moi… Je vous en supplie…

Son cœur, pourtant cuirassé par les batailles et les années de solitude, se serra. Il descendit de sa monture, fit un pas vers elle.

— Que vous est-il arrivé ?

Elle ne répondit pas immédiatement. Ses yeux, deux lacs argentés, brillaient sous les étoiles.

— Ils l’ont pris… Mon fils…

Un souffle glacé traversa l’air. Hugues sentit l’instinct primal du danger lui serrer les entrailles. Il s’approcha encore, hésitant, tendit la main.

Mais au moment où ses doigts allaient frôler le tissu pâle de sa robe, elle disparut.

Comme une feuille balayée par le vent.

Seule resta une rose blanche posée sur la pierre du pont.

Hugues la ramassa, l’observa un instant avant de murmurer :

— Que les dieux veillent sur vous, dame.

Et sous le ciel nocturne, il reprit sa route, accompagné par le lointain murmure d’un chagrin éternel.

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