Il était une fois, un groupe d'amis qui marchait dans la forêt. La fatigue les gagnait. Ils faisaient route depuis des heures sur le sentier tortueux et la nuit commençait à s'abattre sur eux. Soudain, ils aperçurent une cabane, délabrée mais encore debout. Un soulagement les atteignit en voyant cet abri offert par la Providence.

Ils s'installèrent et allumèrent rapidement un feu de camp avec le bois mort pris aux alentours pour profiter d'un repas devant la chaleur réconfortante des flammes.

L'éclaireur, curieux de savoir qui vivait ou avait pu vivre ici, se dirigea vers la porte pendant que l'eau chauffait doucement pour le thé. Suivi de deux autres comparses, ils poussèrent ensemble la porte branlante.

À l’intérieur, l'air était figé, glacial. Une odeur de terre humide et de bois moisi flottait dans l’air. Le feu de camp dehors projetait leurs ombres vacillantes sur les murs. Le premier promena son regard sur la pièce. Un salon miteux qui devait aussi servir de chambre.

Il fit quelques pas à l'intérieur et, voyant une bougeoir, il l'alluma pour mieux éclairer les lieux en quête de quelque chose pour satisfaire sa curiosité. Avec un peu de chance, il y aurait quelque chose d'utile.

C’est là qu’il vit l’inscription, gravée à même le bois du mur :

"Je suis encore là."

— Probablement un vieux graffiti, murmura un de ses camarades, mais son ton manquait d’assurance.

Ils décidèrent d'ignorer l’étrange trouvaille et s’installèrent sur le sol en planches vermoulues. La soirée se poursuivit entre rires et frissons sous le ciel étoilé.

Mais à minuit, quelque chose changea. Un silence pesant s’installa. Puis, le bruit. Lent. Inexorable.

Des pas.

Sous leurs pieds. Comme si quelqu’un marchait sous le plancher… alors qu’il n’y avait aucune cave.

Un frisson traversa le groupe.

— C’est sûrement un animal, tenta le chef du groupe pour les rassurer.

Mais il y avait une régularité dans ces pas, une intention.

L'éclaireur, trop curieux, s’accroupit et scruta une fissure entre les lattes de bois. Il peina à distinguer quoi que ce soit dans l’obscurité, puis… Deux yeux le regardaient en retour.

Une main surgit brutalement et l’attrapa. Il hurla, se débattit, mais en un instant, il fut happé sous le plancher, sous les yeux horrifiés de ses amis. Ils reculèrent, paralysés. Mais ce qui les acheva, ce qui les cloua sur place, ce fut la phrase, gravée sur le mur, là où l’ancienne inscription avait disparu :

"Maintenant, tu es avec moi."