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Chapter 7

Partie 2

Découverte


Cela faisait trois mois désormais que je vivais dans ce monde. J’eus l’occasion de voir une autre bataille aussi contre les zombies, peut-être contre la même troupe ennemie qu’à mon arrivée, je n’avais pas cherché à savoir. Comme aucune unité de commandement morte-vivante n’était intervenue, l’affrontement fut une victoire totale. Quoiqu’à la réflexion, le mot bataille soit sans doute de trop. Il s’agissait, en fait et surtout, d’escarmouches.


Selon ce que j’ai pu comprendre, cela faisait presque une année que la guerre était entrée dans une phase de statu quo. Les morts ne bougeaient plus, plus vraiment.

Après s’être approprié près d’un tiers du royaume loin dans le sud, capitale incluse, ils stoppèrent net leur progression. Le roi et sa cour se réfugièrent dans une forteresse située sur un ancien carrefour commercial un peu plus à l’ouest de la capitale et depuis, ils dirigeaient la guerre de là-bas, même si, comme je le disais, il s’agissait surtout d’escarmouches. Une manière pour les zombies de tenir les vivants sur le qui-vive en quelque sorte.

Personne ne comprenait vraiment pourquoi les morts agissaient ainsi. Juste qu’un beau matin, ils cessèrent toute progression sur l’intégralité de la ligne de front et pas seulement sur le territoire du royaume. On faisait même état d’une forteresse dans un pays voisin ou l’assaut a simplement cessé alors que les murs étaient débordés et la défaite assurée. En pleine action, comme partout ailleurs, tous les morts-vivants avaient simplement cessé d’attaquer avant finalement de quitter les lieux. Ils reculèrent de quelques kilomètres puis reformèrent les rangs sur ce qui était devenu la nouvelle frontière.

Il y eut quelques tentatives pour reprendre les terres conquises, mais cesser d’avancer ne signifiait pas abandonner le combat pour l’ennemi et ce furent des échecs. Chaque intrusion, au-delà de la nouvelle frontière, s’était soldée par l’apparition massive de troupes téléportées magiquement depuis les places fortes ennemies, et là, il ne s’agissait pas de simples zombies, mais des créatures bien plus évoluées, rares, et dangereuses, avec la capacité de transformer une bataille en vrai massacre.
Les pays impliqués dans cette guerre décidèrent alors de profiter de cette trêve unilatérale pour reconstituer leurs forces.



J’avais glané pas mal de légendes aussi sur ce monde. Des histoires de paradis magiques sans pauvreté ni maladies ou les gens volaient dans le ciel. Puis vint alors la chute. Par arrogance, envie, cupidité, ces gens, ces anciens, comme on les nomme ici, détruisirent leur propre paradis et furent jetés dans le vrai monde, étonnés que leurs actes puissent avoir des conséquences avant de voir leur civilisation rayée des cartes. 



Il est dit que les meilleurs parmi les anciens eurent conscience de la catastrophe à venir. Dans les derniers moments de leur civilisation, dans l’urgence, ils rassemblèrent ce qu’ils purent de ressources pour créer magiquement un monde, vivable, ou ils trouvèrent ensuite refuge.
Cette création, techniquement un demi plan magique, ils l’appelèrent Larenix sauf qu’elle était loin d’être parfaite.

Dans l’urgence, les anciens n’eurent pas le temps de peaufiner les détails et ce qu’ils créèrent entre autres, c’est un attracteur planaire. Moi aussi, l’expression me laissa perplexe aussi, je demandai à Yreen ce qu’elle signifiait.
« Une véritable poubelle cosmique ! » voilà ce qu’elle me répondit avec cette lueur d’amusement dans les yeux. Et ça définissait bien la chose.

Ce monde était, et est encore, une véritable décharge. Tout ce qui se perd ou ne trouve pas sa place dans le reste du multivers finit invariablement par atterrir ici, comme guidé par une force irrépressible. Absolument tout.
Monstres innommables, plaies cosmiques, artefacts oubliés, secrets enfouis, peuples abandonnés ou simples touristes malgré eux (ça, c’est moi), tout finit invariablement par chuter dans cette déchetterie du nom de Larenix.

J’ai très bien en tête, l’image de ces anciens, quittant leur monde voué à la destruction, pour poser les pieds sur ce demi-plan, vierge de toute vie sinon la leur, sans plus aucun pouvoir, sinon la force de leurs mains. Puis, alors qu’eux même luttaient avec acharnement pour réapprendre les choses les plus basiques, ils ne purent que constater qu’avec stupeur le déversement des poubelles en provenance du reste du multivers. J’imagine fort bien leurs têtes, oui, quand de ces montagnes normalement sans vie, une horde de monstres avide de pillages surgit soudain à l’horizon. Ou bien lorsqu’ils découvrirent une forêt qu’ils n’avaient pas eux-mêmes plantée.


Mais voilà que je digresse encore ! Je parlais de cultiver la terre, enfin, je voulais.

Donc ! Cela faisait quelque temps que le royaume avait dans l’idée d’exploiter les terres sous-développées de son territoire et de ses frontières pour les rendre habitables et cultivables. La trêve avec les morts permit enfin d’avoir le temps et les ressources nécessaires à ce projet.

Pour cela, le roi avait réuni tout un tas de troisièmes et quatrièmes fils, jusque là épargné par le conflit, ainsi que quelques mercenaires et autres volontaires, pour les envoyer pacifier les terres sauvages à l’ouest du Roc. Il s’agissait là d’un territoire parsemé de forêts et sous-bois, semé ensuite de basses collines alors que l’on remontait vers le nord, jusqu’à finalement rejoindre l’ultime frontière, la grande muraille, chaîne de montagnes quasi infranchissable.

Encore plus à l’ouest, se trouvait le territoire des gnomes, mais ceux-ci semblaient ne plus donner aucun signe de vie. Personne n’en avait vu un ni n’était revenu de leur territoire depuis plusieurs années, ce qui, sur mon radar personnel, ne pouvait que signifier « gros problèmes en vue ». Cela faisait donc une grande étendue de terrains potentiellement exploitable, et plusieurs expéditions s’étaient donc formées pour tenter l’aventure.
Je m’étais arrangé pour me faire engager dans l’une d’elles en tant que mage mercenaire.


Trois mois qu’Yreen ne me lâchait que rarement la bride, me forçant à ingurgiter connaissances, savoir local et théorie magique. Il fallait d’urgence que je mette un peu de distance entre nous et l’occasion était trop belle. J’allais aussi pouvoir tester mes nouveaux pouvoirs en situation réelle.
Je veux dire, mon avenir immédiat étant désormais assuré. Je commençais à penser au long terme. Ce n’est pas comme si la situation de ce coin-là du monde n’était pas catastrophique. Quand les morts reprendraient la guerre, le royaume était donné perdant à coup sûr, comme ces voisins.


Même si ce monde ne se limitait pas à ce royaume-là, l’armée zombie était lancée en mode « Domination Totale ». Fuir ailleurs ne servirait donc qu’à gagner du temps. Ce qui ne me laissait que deux options, trouver un moyen pour fuir ce plan, enfin techniquement, un demi-plan, ou détruire l’armée zombie. Deux choses à priori impossibles. Même les anciens n’ont pas pu quitter leur création après s’y être installés suite à la Catastrophe. Ce qui lui donne la particularité de poubelle cosmique fait que le voyage vers ce monde est à sens unique.


Quand j’ai appris ça, je l’ai eue mauvaise pendant quelques jours. Non pas que j’ai abandonné l’idée de partir d’ici un jour, mais ça limitait quand même pas mal les perspectives. Comme une idiote, j’ai juste déclaré que j’allais devoir faire mieux que les anciens et trouver une faille dans leur magie. Même moi je sais que ce n’était que bravade et c’est le moins qu’on puisse dire. Ce qui fait de la destruction de l’armée zombie, ma nouvelle priorité. Ça, et en savoir plus sur ce monde évidemment.

Autrement dit, j’avais du pain sur la planche et je devais absolument en apprendre plus. Évidemment avec Yreen, c’était la foire à la connaissance plusieurs heures par jour, et c’était trop ! Bien trop même. Cette dragonne allait me rendre folle et je voyais déjà la scène où je dépasserais la ligne une fois de trop et où ma cervelle commencerait à frire sous l’abondance de savoir. Il y avait urgence à ce que je m’éloigne. Non, ce qu’il me fallait surtout, c’est voir les choses de mes propres yeux, me faire mon propre avis. Sur ce monde, sur l’armée zombie, sur la magie.


Et puis, il fallait aussi que je quitte d’urgence le Roc. J’allais finir par trucider un de ces réfugiés sinon un de ces jours tellement ces gens me répugnaient de plus en plus, mais j’y reviendrais. Tout convergeait donc pour que je rejoigne cette expédition.

Oh, pendant que j’y pense, j’ai pu rembourser ma dette à la guilde et à l’encontre de PyuPyu. Ce fut grandiose. J’avais commandé une énorme pâtisserie composée d’une multitude de petits choux à la crème, liés entre eux avec du caramel. La chose au final était presque plus grande que moi. Ça avait coûté une petite fortune, mais ça valait le coup.

La tête de PyuPyu ! Rien que ça, ça valait le détour !

Il a bien tourné autour pendant cinq minutes, demandant régulièrement si c’était vraiment pour lui, et lui seul. Voletant de-ci de-là, l’examinant sous tous les angles. Visiblement, il vivait l’un des meilleurs jours de sa vie.


Puis il s’attaqua à la pâtisserie, gueule grande ouverte et petites griffes s’agitant de manière frénétique, détachant les choux un à un de la sculpture.

Visiblement dans un état extatique, il essayait de me remercier encore et encore, la bouche pleine, quand soudain, il se figea, déglutit convulsivement, puis il poussa un cri d’horreur pure avant de me fixer de ses petits yeux, brillants de fureur à peine contenue.


Je lui fis un grand sourire carnassier avant de lui souhaiter bon appétit. Il passa une bonne minute à me fixer, luttant entre deux impulsions, mais finalement se remit à dévorer les pâtisseries, alternant entre bonheur absolu et pépiement de colère.


C’est que, voyez-vous, je n’avais pu m’empêcher de glisser piments et autres substances similaires dans la crème de certains choux de manière totalement aléatoire afin de leur donner un goût atroce. Je savais pertinemment que ça ne le ferait pas renoncer à terminer sa dégustation gastronomique. Un pur bonheur de le voir ainsi passer de l’extase au dépit, se forçant à terminer et à déglutir malgré tout, les choux frelatés aux goûts tous plus immondes les uns que les autres.

Au final, j’ai eu droit à une remontrance d’Yreen. Non pas pour le côté frelaté du cadeau, mais pour sa quantité. La gourmandise légendaire et sans limite de PyuPyu était bien connue dans la région, de même que son incapacité à s’arrêter de lui-même. Pour avoir avalé mon cadeau, il passa les 3 jours suivants, malade et à la diète, ce qui ajouta une petite note additionnelle positive sur mon aiguille du bonheur. J’ai dû le remplacer dans son travail pour la même période, ce qui ne fut pas si simple que ça, mais sincèrement, le résultat valait largement l’effort.

Cela me fait penser que j’ai aussi pu rembourser l’homme qui m’avait sauvé des orques, celui qui m’avait effectivement fournit les premiers soins et portée sur des kilomètres après que PyuPyu l’eut alerté. C’était un chasseur, un banni de la forêt elfique qui s’était joint à la guilde. Il se prénommait Lan et avait visiblement des goûts étranges puisqu’il semblait apprécier ma compagnie. Fait trop rare pour que j’aille m’en plaindre, mais qui ne manquait pas pour autant de déclencher en moi maintes alertes.


Il passait son temps à me murmurer des mots inconnus à l’oreille. Des mots qui, j’avais payé pour le savoir, n’étaient pas à répéter, mettons, à table, en bonne compagnie.

Il avait le don de calmer mes angoisses et savait ramener les choses à l’essentiel pour transformer une situation complexe en un problème simple et compréhensible. Et puis, avec lui, je parvenais enfin à faire des nuits complète… enfin presque. Je voulais dire que j’arrivais à dormir comme une souche, sans être réveillée plusieurs fois par nuit. Sans cauchemars récurrents ou dragonne insomniaque pour me tourner autour.

Ça faisait vraiment du bien. Le sommeil, c’est lorsqu’on en manque de manière chronique qu’on se rend compte à quel point c’est important. C’est lui qui m’avait rencardé sur l’expédition et permit de la rejoindre au passage.


Je dois donner l’air de tenter de me justifier. Hum !
Bon ! Même enfant, jamais personne ne m’a approché sans avoir d’arrières pensés, sans avoir un agenda politique en tête, ou juste la simple luxure de l’homme du commun après que j’eus le physique requis.


Je sais de quoi j’ai l’air, malgré mes défauts physiques, ou peut-être à cause d’eux. Quand je m’en donne les moyens, je suis irrésistible en quelque sorte. J’ai été formé pour ça. Attirer et capturer les gens, et ce, bien avant que l’on me découvre un quelconque talent magique. Même avec les différences culturelles, je suis sûre de pouvoir encore captiver une foule.


Et voilà que cet inconnu indique vouloir mieux me connaître puis commence à me glisser des mots doux ? Autant je peux comprendre l’intérêt premier de connaître à minima la personne que l’on a sauvée de la mort, autant le reste…

Fatalement, cela devait cacher quelque chose. Pourtant, pour autant que je puisse dire, il semblait sincère.


Après avoir tourné et retourné la question des heures durant dans ma tête, j’ai finalement laissé tomber. Le moment où la réalité lui dessillera les yeux et où il commencera à me voir avec horreur ou à arborer une expression dégoûtée en ma présence arrivera bien assez tôt. En attendant ce jour, j’avais décidé d’en profiter autant que possible. Cela fait-il de moi une mauvaise personne ? Aucune idée ! Pas envie d’y réfléchir !

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1 Comment

1 month ago
Un bon chapitre ! Plus court, c'est agréable.
Yuki s'intègre progressivement. J'ai hâte de découvrir ses aventures avec les mercenaires.
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