Caleb
— Tu veux manger dehors ce soir ? je demande à Ambre à travers la porte de la salle de bain.
— Oui euh on peut aller au restaurant mexicain, s'il te plaît ?
— D'accord pas de problème. Allez, finis ta douche et lorsque tu auras terminé, je te ferais des tresses, comme maman.
— Merci Calebou !
Calebou, mon dieu. Je haie se surnom, il m'a suivi quasiment durant toute ma scolarité. Pourtant, venant de ma sœur, je sais que ça veut dire différemment, que ce n'est pas pour se moquer de moi. Mais qu'au contraire que ce soit positif, affectueux et admiratif alors je la laisse dire.
Je souris avant d'aller dans ma chambre et de me jeter dans mon lit. Mes pensées divaguent vers Avery. Je ne peux pas m'empêcher de penser à elle, à son regard, et ses petites manies qui la suivent à longueur de temps lorsqu'elle est intimidée. À ses yeux, son sourire, ses cheveux, ses lèvres... Un sourire apparaît sur mes lèvres lorsque je me rends compte pour la énième fois que j'ai pu l'approcher et la toucher. J'étais tellement près d'elle que j'aurais pu déposer mes lèvres sur les siennes et faire danser nos langues ensemble. Ça aurait été le clou de la soirée ! Je suis sûr que ses douces lèvres ont le goût du paradis infernal.
Alors que je continue de rêver de ma douce Avery et au fameux jour où je pourrais enfin l'embrasser et la faire mienne, j'entends Ambre qui sort de la salle de bain. Avec son peignoir Reine des neiges qui lui entoure le corps. Ma sœur entre dans sa chambre qui se trouve juste en face de la mienne, ferme doucement la porte. Un autre soupire sort d'entre mes lèvres et je me décide qu'il est temps de chasser ces rêves car je sais qu'après cette après-midi, Avery ne voudra certainement plus jamais me parler, mais ensuite que je dois profiter de ma soirée avec Ambre. Tandis que je sors de mon lit, je sens mon téléphone vibrer, un message de Nick s'affiche.
De Nick :
J'ai discuté avec Avery. Demain elle sera belle et bien au lycée et elle m'a avouée qu'elle s'est brouillée avec Jake et Anna. Elle a pris ta défense, mec ça fait deux ans, fonce !
À Nick :
Je n'ai aucune chance avec elle et puis tu oublies Jake. Il a clairement plus de chances que moi sur ce coup-là. Et rappelle-toi que si je réussis mon année, je pourrais devenir pro, ça veut dire que dans tous les cas, à la fin de l'année je dois partir !
De Nick :
Ce sont des excuses de merde parce que tu as peur de la perdre alors tu préfères ne pas l'avoir mais Caleb ça fait deux ans que ce petit jeu dure. Vas-y, tu es comme un frère et je veux te voir heureux.
Je jette mon téléphone contre le mur en jurant dans ma barbe. Alors que je me laisse tomber sur le sol de ma chambre et que je fourre ma tête entre mes mains, j'entends les pas d'Ambre. Ses petites mains viennent se poser sur mes épaules.
— Tu es en colère ? Demande-t-elle timidement.
— Juste contre moi, je suis un idiot.
— Le maître à l'école dit qu'on doit s'aimer comme on est. Pourquoi tu ne t'aimes pas même si tu dis que tu es idiot ? Moi je t'aime.
— Car la vie est plus complexe que ça Ambre, mais tu es encore jeune. Tu es prête alors ?
— Si tu le dis, oui ! Tiens pour faire mes tresses.
Je prends les deux élastiques que ma petite sœur me tend et je commence à faire les deux grosses tresses qu'elle adore avoir. Ayant déjà coiffé ses cheveux, ces derniers n'ont plus aucun nœud. Encore un peu humide, il m'est alors beaucoup plus facile de les faire. J'ai l'habitude de lui faire des tresses, Ambre adore avoir les cheveux bien coiffés, elle a toujours été très soucieuse par rapport à ses cheveux. Je ne sais pas pour quelle raison, ils doivent obligatoirement être bien faits. Pour les vêtements, elle s'en fiche, elle adore les salopettes et les shorts. Je sais que plusieurs filles se moquent d'elle, car elle porte des habits de « garçons » mais Ambre tire la langue et se pavane avec ses coiffures toujours plus tendances les unes qu'autres. Il ne me faut pas plus que plusieurs minutes pour terminer et nous voilà enfin prêts pour aller au restaurant. Je prends une des cartes bleues que mes parents m'ont laissées. Ambre prend sa veste violette, enfile ses chaussures Reine des neiges afin de pouvoir prendre ma main dans la sienne. Nous sortons de la maison, dans la joie et la bonne humeur. Elle s'installe dans le siège arrière pour enfant, attache sa ceinture tout en chantant « let it go » de Demi Lovato.
🏈
Une dizaine de minutes plus tard, nous arrivons au restaurant. Je descends du gros GMC et je vais du côté d'Ambre. Elle saute et prend à nouveau ma main dans la sienne à mesure que nous entrons à l'intérieur. Ce soir, il est quasiment plein et le serveur nous informe qu'il ne reste qu'une table de deux au fond de la salle. Bien évidemment, j'accepte et il nous conduit jusqu'à celle-ci. Ambre enlève sa veste en souriant avant de s'installer confortablement sur la chaise. Quelques secondes, plus tard, le même serveur revient vers nous, en nous apportant une carafe d'eau, les menus et des chips en apéritif.
— Calebou je peux prendre ce que je veux ? demande ma petite sœur en faisant la moue .
— Bien-sûr et si tu ne finis pas on prendra les restes à la maison. Fais toi plaisir ma princesse.
— Merci Calebou !
Calebou... Heureusement que ma petite sœur est comme un ange et que je l'aime de tout mon cœur, car ce surnom, c'est vraiment la merde.
Je souris avant de contempler le menu. Alors que je suis dans mes rêves, je sens une paire de yeux sur moi, gêné, je fronce les sourcils avant de lever ma tête afin de voir qui me fixe de la sorte. Lorsque je me rends compte que c'est Avery, mon cœur explose et un large sourire vient se mettre sur mes lèvres. Elle sourit avant de baisser la tête, je continue de la regarder durant plusieurs longues minutes avant d'être dérangé par de serveurs qui arrivent avec un stylo et un calepin en main.
Je suis sur un petit nuage.
Avery
Il est là...
Caleb est dans le même restaurant que moi, assis à seulement quelques mètres de là où je me trouve. Il est là tout près de moi, si près que si je tends la main, je pourrais toucher ses lèvres pulpeuses. Zut, mais qu'est-ce que je suis en train de raconter ? Alors que je me gifle mentalement, Caleb me sourit sans aucune gêne. À l'intérieur de son regard je peux voir l'amusement, mais également une sorte de désir qui irradie ses pupilles. Timidement, je réponds à son sourire. Un instant plus tard, alors que je baisse la tête trop gênée par son regard, ce dernier continue de m'épier comme si j'allais devenir sa proie.
Il va sûrement te manger toute crue. Entièrement... Hurle ma conscience.
Sans que je ne sache pourquoi je me mets soudainement à penser à un Caleb nu. Son corps musclé couvert de sueur qui me fait sauvagement l'amour. Une douce petite chaleur prend le contrôle de mon ventre et je sens ma féminité se contracter. Je me mords la lèvre inférieure tout en serrant les jambes. Je peux toujours sentir ses yeux sur moi, me rendant toute chose. Mes joues prennent une couleur pivoine, tandis que mon cœur tambourine dans ma poitrine comme s'il allait exploser. La chaleur qui était inconnue continue de voyager dans le bas de mon ventre à mesure que je continue d'avoir ces pensées coquines sur Caleb. Je ferme les yeux en essayant de contrôler cette chaleur qui monte en moi et je bois mon verre d'eau fraîche d'une traite.
— Ça va Avery ? Tu es rouge et bouillante, me fais savoir ma mère en posant délicatement sa main sur mon front. C'est décidé demain, tu ne retournes pas au lycée.
— Maman s'il te plaît je vais bien. Je vais aller me rafraîchir et tout rentrera dans l'ordre, dis-je en me levant en vitesse de ma chaise.
Je cours alors aux toilettes pour dames. Lorsque je me regarde dans le miroir, je me rends que je suis rouge comme une tomate. Une tomate sacrement mûr. J'ai terriblement chaud et j'ai l'impression que je peux tomber dans les pommes à tout moment, encore une fois. J'ouvre le robinet avant de me jeter de l'eau au visage en espérant que cette subite « fièvre » descende et que je puisse retourner en salle tranquillement sans avoir ses pensées pour ... lui. Je ferme les yeux quelques secondes, j'entends alors la porte des toilettes s'ouvrir et se refermer aussitôt. Pensant que c'est une femme, je ne me fais pas de soucis et je reste où je suis. Soudainement deux mains viennent se poser sur mes hanches. Je sursaute avant de me retrouver dans les bras de Caleb. Totalement abasourdie, je ne prononce aucun mot et aucun son ne sort de ma bouche. Un rictus se forme sur les lèvres rouges et pulpeuses du beau quarterback.
— Le rouge te va bien, me murmure Caleb en s'approchant de moi.
— Tu fais quoi ici ? Ce sont les toilettes des filles, tu sais ? Quoi que je ne juge pas.
— Tu es vraiment –.
— Ton arcade, ça va ? je demande en lui coupant la parole .
— Ta vraiment besoin de parler de ça maintenant ?
— Raconte-moi, pourquoi Jake t'a frappé ?
— Tu le sais très bien, Nick t'as tout dit, me fait-il savoir en contractant sa mâchoire.
— Peut-être mais je veux ta version, je souffle en baissant la tête.
Caleb soupire avant de nicher sa tête dans mon cou et de respirer mon odeur. Ses mains passent sous mon vêtement et je reste de marbre durant ce qui me paraît être de longues minutes. Je l'entends grogner avant de murmurer des mots incompréhensibles. Sa langue vient lécher la peau de mon con et je me sens coulée de désir pour Caleb.
— Répond Caleb.
— Bien, il est venu me voir après t'avoir emmené à l'infirmerie. Il a commencé à me pousser en me demandant pourquoi seulement quelques minutes après qu'on se soit parlé, tu tombes dans les pommes. Il m'en a collé une disant que je ne devais plus t'approcher.
— Alors tu l'as frappé ?
— Alors je l'ai frappé, confirme Caleb en plongeant ses yeux dans les miens.
— Je ... Je devrais partir, mes parents vont se demander ce que je fais.
— Avery, s'il te plaît. Je – reste.
Il pose ses mains sur mon visage tout en s'approchant dangereusement de moi. Je peux sentir son souffle qui s'abat sur moi, il est chaud. Ses lèvres ne sont plus qu'à quelques millimètres des miennes, je me mords la lèvre inférieure avant de fermer les yeux, je ne sais pas pour quelle raison. Quand nos lèvres se touchent, j'ai l'impression de devenir aussi chaude qu'un volcan en éruption. Cette sensation dans le bas de mon ventre se renforce et j'ai l'impression de devenir complètement folle. Des papillons envahissent mon estomac tandis que les battements de mon cœur s'accélèrent. J'ai ce sentiment d'être aux anges, sur un véritable petit nuage. Même s'il ne s'agit pas de mon premier baiser, il n'en reste pas moins unique. Ses lèvres ne sont plus qu'à quelques millimètres des miennes, je me mords la lèvre inférieure avant de fermer les yeux, je ne sais pas pour quelle raison. Des frissons parcourent violemment mon corps et je gémis contre sa bouche, heureuse.
Autour de moi, plus rien n'existe, plus rien n'a d'importance. O dont j'aime ce moment, ce baiser avec Caleb. J'oublie même où je suis et je me contente de laisser nos bouches timides mais soudées de désir s'embrase comme un feu ardent. Le numéro 22 gémit avant de reculer afin de reprendre son souffle. Quant à moi je garde les paupières closes durant plusieurs secondes avant de plonger mes pupilles dans celles de Caleb. La saveur, la chaleur et la douceur de ses lèvres ne me quittent pas, elles hantent encore les miennes.
Soudain, les bruits du restaurant nous envahissent et je reviens immédiatement sur Terre. Caleb sourit comme un idiot avant de poser ses doigts délicatement sur ma joue. Quant à moi, je me contente de reprendre mes esprits et je les retrouve difficilement encre sonnée par se baiser remarquablement sensuel.
Caleb recule de quelques pas et passe nerveusement sa main dans ses cheveux tout en laissant ses yeux reprendre le contact avec les miens. Je mordille ma lèvre inférieure tout en touchant ma bouche. Ses lèvres sont sucrées et terriblement douces, si je le pourrais, je le ferais à nouveau car c'était délicieux.
Cinq minutes, plus tard, lorsque j'arrive à la table de mes parents, nous reprenons le cours des choses comme si rien ne s'était jamais passé. L'instant d'après Caleb revient à sa table, il embrasse sa sœur sur le front avant de me regarder. Son regard est le reflet d'un chasseur qui vient de perdre sa proie favorite. Et je comprends enfin, je sais que je n'en ai pas fini avec lui. Mais ça m'est égal, car ce baiser, ce baiser était parfait.