Caleb
- Alors c'est elle la fameuse Avery? demande Jason en jouant avec ses sourcils.
- Oui c'est elle et non tu ne la touche pas, c'est clair ? répond Jake, froidement .
Jake n'ajoute rien d'autre et se contente de partir en nous laissant en plan. Jason se retourne pour me faire face et je le vois qui serre ses poings en contractant sa mâchoire. À l'intérieur de ses yeux noirs, j'y aperçois un éclair de colère qui pourrait en faire peur à plus d'uns tandis que son buste monte et descends à mesure qu'il souffle. Je lui donne un coup d'épaule afin de lui faire comprendre de garder toute cette haine pour le match et Jason coopère en reprenant sa respiration normale et en essayant de rester calme.
- T'as vu comment il m'a parlé ce con ? Comme si Avery était à lui, je m'en fous. C'est sa pote que je veux avoir pas elle !
- Anna ? Sérieusement ? C'est pire bordel, c'est sa sœur. Tu veux vraiment qu'il te passe à tabac toi, je réplique en lui donnant un autre coup de poing sur son épaule.
- Quoi ? Elle est mignonne tu ne trouves pas ? Entre ses cheveux, son regard de biche, ses lèvres, son sourire et son cul de -.
- Je t'avoue que je ne l'ai jamais regardé de cette façon-là. Calme tes ardeurs mon pote on a un match à gagner je te rappelle, je souffle d'un ton monotone en lui coupant la parole.
- C'est vrai, j'oubliais, tu es fou amoureux de la belle Avery. D'ailleurs sans vouloir te mettre le feu aux brebis tu en es où car notre petit Jake semble aussi avoir un faible pour elle. Donc peut-être que tu devrais te bouger le cul !
Je ne réponds pas à ce que Jason vient de prononcer, je suis bien trop dégoûté par les mots que mon co-capitaine vient d'utiliser. J'ai l'impression de devenir fou, que quelqu'un est derrière moi afin de me pousser au fond d'un satané ravin de merde. Alors que je baisse le regard, je passe nerveusement ma main sur mes yeux avant de grogner de colère. Jason rigole, se foutant royalement de ma gueule. Tu parles d'un ami !
- Je prends mon temps, Jason.
- Ton temps ? Mais putain ça fait deux ans que tu es amoureux d'elle ! Tu attends quoi ? Qu'un autre mec ou qu'une meuf prenne ta place en te volant la fille dont tu es éperdument amoureux ? Réveille-toi Caleb, tu es fort concernant le football mais pour les filles ça ne vole pas haut.
- Tu vas rester là sans rien dire ? m'engueule Nick en levant les sourcils, surpris.
- Que veux-tu qu'il réponde à ça, Nick ? Notre cher Caleb sait parfaitement que j'ai raison et qu'il va devoir de bouger avant qu'il ne se retrouve tout seul, la queue entre les jambes et le cœur brisé !
- Tu deviens méchant, Jason. Arrête toi en là, s'il te plaît.
- Je reviens, je vais pisser, je glisse en entrant à l'intérieur du lycée.
Je me mets en route, derrière moi j'entends Nick qui commence à hausser le ton sur Jason et comme quoi parler à son meilleur pote de la sorte ne se fait pas. Nick a toujours été comme ça, le plus calme des frères. Toujours plus doux, sensible, respectueux et plus important encore, plus civilisé que Jason et ça depuis petit déjà. Nick est clairement le plus humain des deux, mais également celui qui s'en prend plein la gueule lorsque nous sommes sur le terrain. Même si Nick est fort et que son corps est très musclé pour son âge, sa taille et son poste au sein des Cougars, il est toujours celui qui finis le plus ensanglanté à la fin d'un match. Il est très doué, et même que plusieurs fois grâce à lui nous avons gagné des matchs. Personne dans l'équipe pense qu'il nous ralentit ou qu'on remet sa place en question, c'est juste qu'il est pour la plupart du temps pris pour cible et ça ... Ça énerve énormément Jason.
Quand j'y pense, savoir que ses deux-là son frère, me trou le cul car ils sont tellement différents que j'ai l'impression de ne pas avoir à faire à deux frangins mais plutôt deux personnes venant d'un monde à part.
- Idiot !
Je me retourne afin de regarder Nick lever les bras en l'air en continuant de crier sur Jason. Un rictus se forme sur mes lèvres et je continue de marcher en direction de l'intérieur du lycée. Trempé par la pluie, je ne fais pas attention où je marche et je rentre soudainement dans quelqu'un. Les gémissements de la personne m'indiquent que c'est une fille et quand mes yeux tombent sur elle, je vois Avery en chair et en os devant moi, le cul sur le sol. Je me mets alors à sourire et à l'observer se gratter la tête en grimaçant. Nos regards se croisent et ses yeux m'assassinent sur place. Elle est magnifique.
- Tu vas me regarder par terre encore longtemps ? Et puis c'est quoi ce sourire niais sur le visage ?
N'arrivant pas à répondre quoi que ce soit, je me contente de lui offrir mon bras afin de l'aider à se relever. Craintive, il lui faut quelques minutes avant de prendre ma main dans la sienne et de se mettre debout. Enfin près de moi, j'en profite pour regarder son visage. Son visage est pâle, ses cheveux blonds doré son en pagaille tandis que ses lèvres sont bleue à cause du froid.
- Je - Caleb !
- Oui ça je le sais, répond-elle en croisant les bras contre sa poitrine.
- Hmm - je - ta bouche, elle est bleue. Suis moi j'ai une veste dans mon casier.
Je n'attends pas qu'Avery me réponde que je prends sa main dans la mienne afin de lier nos doigts et je l'emmène jusqu'à nos vestiaires. Là où nos vêtements, tenues et tout ce qui concerne le sport est entreposer. Enfin devant mon casier, je l'ouvre et je sors l'un de mes trois vestes de l'équipe. Le numéro « 22 » y est inscrit dessus et les couleurs bleues, bleu ciel et argenté recouvre ma veste. Lorsque je me retourne pour faire face à Avery, cette derrière semble confuse et elle se contente de froncer les sourcils, réfractaire à l'idée de porter ma veste.
- Non !
- Comment ça non ?
- Je ne posterais pas ta veste. Je - je n'ai pas envie de Dana et Cara me saute à la gorge car j'ai la veste du grand et beau Caleb !
- Grand et beau Caleb, vraiment à ce point-là ? Je demande en souriant. Pour ce qui concerne Dana et Cara, je - je ferais en sorte de les surveiller.
- Ah ouais et tu vas faire ça comment ? Avec tes pouvoirs magiques ? Je n'ai pas besoin d'un baby-sitter, soupire Avery d'un ton agacé par ce que je dis.
Deux ans que je te veux, tu ne m'échapperas pas...
- Contente toi de prendre ma veste d'accord ? Je ne veux pas que tu attrapes froid.
Avery remet une de ses mèches de cheveux derrière son oreille, avant de prendre la veste dans ses mains et de la passer autour de ses épaules et de l'enfiler. Elle en profite pour se regarder dans un de nos nombreux miroirs et j'en profite pour l'admirer d'un œil patient en essayant de ne pas me faire remarquer. Elle est belle, tellement belle que je n'ai pas les mots pour d'écrire tout ce que je ressens à son égard. C'est tellement fort. C'est comme si lorsque je le regardais, un feu gigantesque se propageait en moi, comme si juste le faite de poser mes yeux sur elle m'apaisait et me calmait.
Ce n'est pas normal, ce n'est pas humain.
Tout en se retournant pour me faire face, un petit sourire orne son visage la rendant encore plus jolie qu'elle ne l'est déjà. Je m'approche d'elle en fourrant mes mains dans les poches et je me commode de la regarder, les yeux dans les yeux, sans parler.
- Je dois rejoindre Anna.
- D'accord.
- Merci Caleb. Tu sais que tu n'avais pas à faire ça.
- Selon toi j'aurai dû te laisser te geler le derrière au match sans rien faire ? Je ne suis pas un ange certes mais je ne suis pas un connard non plus.
- Je te la rendrai juste après le match, souffle-t-elle en fourrant ses mains dans les poches.
- Non garde la autant que tu en as besoin et que tu le souhaites. J'en ai d'autres, alors rien ne presse.
Elle m'offre un second petit sourire et nous nous mettons en marche jusqu'à arriver à l'entrée du terrain. Tout en lui jetant un coup d'œil, je remarque qu'elle cherche probablement Anna et je lui indique qu'elle se trouve sûrement sur le banc des proches. La prenant par les épaules, j'indique à Avery qu'elle doit aller dans les deux premiers rangs et qu'elle trouvera Anna, encourageant son frère, Jake et notre équipe.
Lorsque nous arrivons auprès d'Anna, cette dernière me sourit avant de regarder Avery en faisant les gris yeux. Derrière nous j'entends les gloussements horribles de Dana et Cara qui me donne mal au crâne si jamais je reste trop longtemps près de ses d'elles. Ses deux filles-là sont de véritables pestes ambulantes, je n'ai jamais pu me les voir et jamais je n'y arriverais. Elles sont toujours là à faire, je ne sais pas quoi faire pour attirer mon attention. Glousser, rigoler comme des oies de basse cours, lever leurs jupes quand je m'approche d'elles, mettre un pot de fond de teint sur leurs visages alors que clairement, elles en ont pas besoin !
Alors qu'elles essayent d'attirer mon attention pour la centième fois je vais dire, je laisse Avery avec Anna tout en lui souriant. Elle me remercie encore une fois pour la veste et sans répondre, je souris tout simplement avant de me retourner pour aller sur le terrain rejoindre mon équipe et faire un petit meeting.
- Alors on drague ? Me demande Jason.
- La ferme, ça ne te regarde pas !
Je décide de ne pas lui répondre, mais plutôt de regrouper mon équipe. Malgré que nous sommes au printemps, le vent et la pluie sont à leurs apogées ce soir. Nos pieds se retrouvent alors encore une fois dans la boue, pour changer. Malgré que notre coach nous entraîne plusieurs fois par mois sous la pluie, plusieurs joueurs tremblent tandis que certains claquent des dents.
Le coach s'approche de nous avec son sifflet, nous nous mettons tous en cercle et nous mettons à parler de plusieurs tactiques ainsi que de positions d'attaques afin de défoncer ses Tigers à la contre. Ce soir l'adversaire de l'équipe ce sont les Tigers, une équipe venant de Californie et bien évidemment qu'on ne peut pas voir en peinture, mais pour moi, c'est différent. Mon seul et unique adversaire ce soir c'est lui... leur capitaine : Widden Clarke.
Ce gars est un véritable con de première. Il se croit réellement au-dessus de moi et de tout le monde qui l'entour. Mais le pire ce n'est pas ça, c'est qu'il pense également qu'il est le meilleur capitaine et joueur de football américain. À chaque fois que sur mes yeux se posent sur lui, j'ai qu'une envie c'est de lui faire bouffer ses protections et de l'enterrer vivant . À chaque fois que j'entends sa voix, j'ai envie de lui foutre mon poing dans sa gueule de petit con arrogant. Et ce soir je vais lui montrer une bonne fois pour toutes que je suis le meilleur joueur de football américain de ma génération. Je vais lui faire bouffer la boue et il comprendra enfin qui est le champion ici !
Lorsque nos regards se croisent, j'ai cette sensation que le temps s'arrête. J'ai également se sentiment en moi qui me donne la chair de poule et pas dans le bon sens du terme, ce gars me file la nausée. Ce genre de chose me frappe en plein visage et si je pouvais lui régler son compte une bonne fois pour toute avec seulement mes poings je le ferais. Seulement je n'ai pas envie d'être viré de l'équipe, les Cougars c'est tout ce que j'ai, tout ceux en quoi je donne mon énergie et ma passion. Le football c'est plus qu'une simple passion ou un passe-temps, c'est qui je suis, moi, ça fait parti de mon identité.
L'horloge numérique indique enfin vingt heures. La foule est en délire. À travers tous ses hurlements, ses pancartes et ses personnes qui nous apportent leur soutien indestructible, j'arrive tout de même à voir Avery. Ma douce et petite Avery, qui malgré tout est debout en train de sourire et de rigoler avec Anna. Tout en enfilant mon casque, je souris, heureux de la voir profiter de ce match et l'arbitre vient nous voir pour nous prévenir que nous devons nous mettre en position.
L'heure à enfin sonner.
- Caleb, tu me donnes tout ce que tu as d'accord ? Et arrête de regarder la petite Avery, concentre toi sur ce foutu match !
- Oui Coach !
- Bon comme toujours vous devez jouer en ensemble, vous accrochez les uns aux autres, est-ce que c'est clair ?
Je me mets à hocher la tête, suivis par Jake, Jason, Nick, Ezra, Antoine et tout le reste de l'équipe qui comme moi veulent à tout prix gagner. Il faut savoir qu'une équipe de football américain se constitue de 11 joueurs qui sont en phase d'attaque et 11 autres qui eux sont en défense afin d'amener la balle à l'extrémité du terrain adversaire. Au total nous sommes une équipe de 53 joueurs. Je tiens à dire que le football américain est un des sports les plus suivis de notre pays, un peu plus de 140 millions de personnes suivent ce sport. Pour vous faire comprendre à quel point il est comme une religion pour nous c'est un peu comme le « soccer » en Europe ou même le tennis ! Chez nous dans la plupart du temps nous devons choisir un sport qui sera le nôtre et que nous devrons se battre pour avoir une bourse universitaire afin de finir chez les professionnels.
Maintenant que je vous ai dis combien de joueurs il y a dans chaque équipe, parlons un peu des règles de ce sport typiquement américain et ouvert de plus en plus au femmes ! C'est simple quand on n'y pense, tout ce que nous devons faire c'est amener le ballon qui peut-être surnommé « pigskin » la matière qu'on utilisait à l'origine. Aujourd'hui il serait fait de cuir de vache. Il comprend un lacet généralement blanc qui me permet moi le quarterback, d'avoir une meilleure prise en main. Lorsque je le lance il me permet de lui offrir un mouvement qui se veut rotatif et qui stabilise et allonge sa trajectoire. Bref, passons, je me perds car lorsque je parle de ce sport qui est ma vie, j'en rajoute toujours beaucoup, après tout, il m'apporte tellement.
Donc le plus important c'est d'amener le ballon à une des extrémités du terrain à l'autre en évitant le plus de placages possibles. Pour marquer des points, on doit faire ce qu'on appelle un « touchdown » ou faire du « field goal ». Là, cette partie-là ressemble à du rugby tout ce qu'on doit faire c'est envoyer le ballon entre les poteaux adverses (logique vous allez me dire, quoi que pas pour tout le monde!) afin d'avoir 3 points, ce qui est plus avantageux qu'un simple « field goal » qui ne rapporte que 1 point.
Un match dure généralement 48 minutes, réparties en 4 quarts temps de 12 minutes. Même si j'adore ce sport il n'en reste pas moins violent et ça même si nous portons des équipements de protections contre les chocs. Le risque zéro n'existe pas ! L'équipe qui attaque donc la mienne ou celle de ce connard de Widden nous devons placer des « guards », il s'agit de plusieurs joueurs qui protègent le « quarterback » donc moi en l'occurrence. Il faut savoir également que contrairement au soccer, chez nous la passe en avant est autorisée dans le football américain. En effet, je peux passer le ballon aux « wide receivers » qui eux essayent de capter le ballon en courant en direction de la zone d'en-but de l'équipe adverse. Je peux aussi transmettre aux « running backs » le ballon et ainsi continuer le match afin de gagner et marquer !
Les coups de sifflets retentissent enfin et nous voilà en train de courir après le pigskin pour 12 minutes.
🏈
Nous sommes au dernier quart-temps, il ne doit rester même pas deux minutes de jeu et voilà que Jason, un de mes guards est blesser. Il s'est pris le ballon de plein fouet et son nez semble casser. Je m'approche de lui, ce dernier gémit en grognant de colère tout en se tenant le nez.
- Va te poser, il est cassé, je lui dis en m'approchant de lui.
- Hors de question, je vais le défoncer ce gros con !
- Jason, arrête de vouloir jouer les super-héros. Va te soigner merde, tu fous du sang partout sur le terrain, crie Jake avant de courir afin d'aider Jason à ce lever.
Je hoche la tête et un autre joueur vint remplacer Jason pour les dernières minutes qui restent. Quant à moi, j'essaye de faire mon possible afin de ne pas laisser cette douleur omniprésente à ma côte qui me déchire m'empêcher de jouer et appliquer mon rôle de capitaine. Je transpire comme un bœuf, ma tenue est recouverte de boue et les couleurs de mon équipe sont de moins en moins voyante. Il pleut toujours autant, et même si nous avons l'habitude de ce temps c'est un miracle que nous avons pas tous fait un satané strike. Ma respiration est rapide et mes muscles me font un mal de chien, j'ai hâte de pouvoir en finir, me foutre à poil sur mon lit et penser à ma douce Avery en tenant la seule et unique chose d'elle. Une photo de l'année dernière.
- Hey, ne t'en fais pas, le score est de 45 à 21. On a déjà gagné !
- Je sais, mais -.
- Arrête de penser à Avery, pour le moment on est sur le terrain, alors on n'y retourne ! Ne t'en fais pas tu l'auras ta dulcinée !
Je hoche la tête étant d'accord avec ce que Nick vient de me dire et je vais tout faire pour marquer les derniers points. Pour mon équipe, pour mon public, pour moi ...
Pour elle, Avery Taylor Rose.