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1 - Un p'tit mot d'abord ! [Mise au point]
2 - 1. Le chemin de la gloire
3 - 2. Gare aux Coyotes
4 - 3. Lexa - Esmeralda -, la mégère de Polis (au grand coeur, mais chut, faut pas le dire)
5 - 4. Cendrillon, pour sa première fois... est la plus sexy des Coyotes*
6 - 5. Heda
7 - 6. Une sauveuse, des souvenirs et des retrouvailles.
8 - 7. Le bar de la tentation
9 - 8. « Dis-moi ce que ça fait ? Ce qu'on ressent ? »
10 - 9. « Don't touch this »*
11 - 10. « Allez, c'est ton heure de gloire ! »
12 - Bonus - Les feux de la rampe et l'ombre
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6. Une sauveuse, des souvenirs et des retrouvailles.

Clarke

Je rentrai chez moi, repensant à l'histoire de Lexa. C'était triste. Mon coeur se serra en pensant à ce qu'elle avait vécu. Comment avait-elle réussi à vivre seule, si jeune ? Qu'est-ce qu'elle avait dû faire ? Et avoir perdu toute sa famille comme ça ?! Il fallait être un véritable monstre pour faire un truc pareil ! Sans parler d'avoir tué une pauvre gamine, si jeune et innocente. C'était injuste. Et sa... petite amie. Cette Nia méritait bien ce qui lui était arrivé !

Alors comme ça, elle veillait sur moi ? Elle avait récupéré ma guitare, mon argent et avait fait mettre des serrures ? Quand avait-elle eu le temps de faire ça ? Et qui étaient ces jeunes qui surveillaient mon couloir ? J'arrivai justement devant les escaliers. Et je vis le jeune blond, adossé contre le mur, les yeux fermés. Il ouvrit les yeux en entendant une marche grincer. Je grimaçai.

– Pardon, je ne voulais pas te...; il secoua la tête en souriant.

– C'est rien.

– Dis...; il attendit et je souris en baissant la tête.; Merci.

– Pour ?

– Veiller sur moi.; il sourit encore plus.

– Je peux bien faire ça pour Heda, après tout ce qu'elle a fait ici.; je fronçai les sourcils.; Son QG était juste en face, l'épicerie, c'était The Ground.

– C'est elle qui t'a demandé de veiller sur moi ?; il se frotta la nuque.

– Tu sais qui c'est ?; je hochai la tête.

– Je travaille avec elle, je viens d'apprendre que c'était elle.

– Plus personne ne tentera quoi que ce soit. Tu peux être tranquille.

– Et tu es obligé de faire le pied de grue ici ? Je veux dire, tu dois être fatigué, non ?

– On se relaie, je viens juste d'arriver. D'habitude, je suis plutôt là dans l'après-midi, mais j'ai remplacé un des autres.; je pinçai les lèvres.

– Entre, installe-toi, je vais te servir quelque chose.

– Je...

– Ce n'était pas une question. Allez.

Il entra et je lui fis un petit déjeuner mais il ne voulut pas s'attarder, un de ses amis allait prendre le relai. J'allai me reposer quand j'entendis frapper à la porte. Je me levai, un peu fatiguée, Finn était là.

– J'ai pensé qu'on pouvait peut-être travailler ton trac ? Dîner ce soir ?

– Très bien.

– Est-ce qu'il y a un endroit où tu te sens mieux pour chanter ?

– Ouais, la douche.; il éclata de rire.

– Va pour la douche !; je l'arrêtai.

– Mes voisins ne vont pas apprécier. Mais on peut monter sur le toit.

– Prends ta guitare et je prends ton synthé, je serai ton public.

J'eus un peu de mal, mais c'était Finn, il me laissa de la place et en fermant les yeux, je réussis, tout de même. Il était seul. Ça n'avait rien à voir avec un vrai public, une vraie foule. J'avais réussi à chanter au bar, mais dans une situation catastrophique. Danser sur le bar était différent aussi, après tout je ne regardais pas tout le temps les clients : soit j'avais regardé O', soit j'avais le dos tourné.

L'après-midi passa et il m'emmena dîner. Nous discutâmes de tout ça et je lui fis part de Heda, sans dire qui c'était, et des jeunes qui veillaient à ce que je sois en sécurité. Il fronça les sourcils, me demanda si j'étais sûre que je ne risquais rien et je lui confirmai mais il n'avait pas l'air serein. Je lui demandai de rester et nous passâmes la nuit ensemble. Je m'endormis plusieurs heures plus tard, dans ses bras.

Quand je me réveillai le lendemain, il n'était plus dans le lit. Je le découvris en train de préparer à manger et souris quand il se retourna.

– J'avais oublié que tu étais un expert en cuisine !

– Les steaks n'ont plus aucun secret pour moi !

Nous passâmes l'après-midi dans mon lit, l'un contre l'autre. Mais je devais me préparer, je n'avais eu qu'un jour de repos et je devais bien retourner travailler. Il m'accompagna, il voulait voir ma prestation. Je lui avais raconté que je m'étais lâchée avec O' et il voulait voir comment je gérais mon stress, pensant trouver une parade qui pourrait coller pour le chant.

Je vis Lexa arriver dans le vestiaire, je fonçai et me jetai à son cou. Je la sentis se tendre.

– Merci. Pour ce que tu as fait ! Tu n'imagines pas à quel point je tiens à cette guitare ! Elle appartenait à mon père, et...; je secouai la tête pour ne pas être submergée par les souvenirs, ce n'était pas le moment de pleurer.; Vraiment merci.

Je m'écartai ensuite, elle était restée tendue pendant toute l'étreinte. Son regard était... perçant. Je déglutis. Me rendant compte que j'avais peut-être dépassé les limites. Elle me dépassa et se changea tandis que je sortais pour éviter l'électricité ambiante. Elle allait me tuer si ça continuait.

Octavia m'accueillit en criant. Je la rejoignis sur le comptoir et nous dansâmes ensemble. Finn était là, et je lui lançai quelques regards discrets parfois. Je n'avais pas intérêt à trop la ramener, Niyl' pourrait me virer pour ça : nous n'étions pas censées ramener nos mecs dans le bar.

Lexa ne me poussa pas trop cette fois, juste quelques piques, elle me voyait bosser et n'avait donc rien à dire. Nous n'avions pas une seconde à nous, il fallait enchaîner les commandes, les danses, je n'avais vraiment pas le temps de m'arrêter. O' finit par me demander de monter de nouveau sur le bar. Je sentis le regard de Lexa sur moi pendant tout le temps de la danse. Je croisai ses yeux à un moment et tombai sur son sourire. Quand elle remarqua que je l'avais vue, elle perdit son sourire et haussa les épaules puis monta nous rejoindre, elle donna une tape sur la fesse d'O' et lui parla à l'oreille. Octavia s'écarta et laissa la place à Lexa. Qui dansa avec moi. Tout disparut autour, c'était fluide, facile. Je me tournai en entendant les clients hurler comme ils ne l'avaient jamais fait. Je rejoignis l'autre côté du bar.

– Putain, c'était chaud ! J'ai jamais vu ça ! Tu te lâches, Cendrillon !

Je vis Niylah, avec un grand sourire aux lèvres. Je tournai la tête vers Lexa, mais elle était décidée à m'ignorer, enfin, elle parlait à un client. Ce que je vis, ce fut O' qui tournait son regard entre Lexa et moi, en fronçant les sourcils.

Quand je sortis, Finn m'attendait un peu plus loin, je lui avais dit qu'il valait mieux éviter qu'on se montre ensemble si je voulais garder mon boulot. Il comprenait, mais il fut silencieux, je voyais sa mâchoire se serrer. Il ne voulut rien me dire, mais il prétexta travailler dans peu de temps et avoir besoin de repos. Qu'est-ce que... ? Les semaines passèrent, relativement bien, mais Finn semblait de plus en plus distant.

Au bar, je continuais de danser avec Lexa, toujours avec cette facilité déconcertante, comme si plus rien n'existait. Niylah me mit un micro dans les mains et me demanda de chanter, je déglutis. O' et Lexa dansèrent à mes côtés et je sentis le trac refluer, comme par miracle et je réussis à chanter.

Le lendemain, j'arrivai devant la porte de service quelques minutes avant de commencer :

– Alors, comme ça, t'as le trac hein ? Pourtant, pour te trémousser sur le comptoir tu n'as pas l'air d'en avoir !; je tournai la tête et vis Finn.

– Qu'est-ce que tu me dis là ? Je te l'ai expliqué, c'est...

– Différent, oui. Mais tu as chanté hier.

– Oui, mais je n'étais pas seule. Il y avait O' et...

– Lexa, oui. J'ai vu.; son ton était plein de reproches.

– Ça veut dire quoi ça ?

– Je ne sais pas. À toi de me le dire.; j'ouvris la bouche, ne sachant quoi répondre.

– Je ne comprends pas.

– Bien sûr.; il commença à faire des allers-retours, en se tenant la tête. Je ne comprenais pas ce qui lui arrivait.; Et Lexa et toi, il n'y a rien ? Tu te fous de moi ?! Je vous ai vues danser !

– Je t'en prie ! C'est mon boulot ! Je danse de la même façon avec Octavia et ça n'a pas l'air de te déranger !; il ricana.

– Non, tu ne danses pas de la même façon avec Octavia. C'est faux.; il avait élevé la voix. Jamais il n'avait fait ça.

J'entendis une moto au loin.

Lexa

Finalement, la nouvelle montrait qu'elle savait se débrouiller ! Entre le strip aux enchères, les commandes qu'elle arrivait à servir plus facilement, elle tenait plutôt bien la cadence ! Elle avait de la ressource, je devais bien l'admettre. Mais je n'étais pas prête à laisser tomber mon côté « mégère ».

J'avais enfin un jour de repos, je me reposai un peu, mais d'être retournée dans ce quartier... Ça m'avait fait remonter de nombreux souvenirs... Mes parents, Madi, Costia. Je soupirai. Ça faisait aussi remonter les autres souvenirs. Quand j'étais partie et tout ce qui avait suivi. Je secouai la tête.

Finalement, j'aurais peut-être mieux fait d'aller travailler ! J'avais hâte d'être au lendemain. Octavia m'avait fait un résumé de la veille, apparemment Clarke se lâchait un peu plus et ça avait été le feu. Elle avait un sacré déhanché selon mon amie. J'étais curieuse de voir ça !

Quand j'arrivai au vestiaire, la blonde courut vers moi et me serra contre elle, ses bras autour de ma nuque. D'accord. C'était quoi ça encore ? Je l'entendis me remercier pour la guitare. Ça avait appartenu à son père. J'entendis presque des sanglots dans sa voix. Je compris que Niylah avait dû lui dire... Je ne bougeai pas le moindre muscle. Hors de question de répondre à son étreinte. J'avais un rôle à tenir, quand même. Elle s'écarta et je la fixai, sans un mot. La sincérité que je lus dans son regard fut comme un coup de poing dans le ventre. Je serrai les dents et passai à côté d'elle pour me changer. Je n'arrivais pas à savoir si j'étais agacée ou heureuse de son attitude.

Elle finit par sortir et je relâchai enfin mon souffle. Pourquoi j'avais toujours cet instinct de protection et d'aide ? Quelle connerie !

J'entendis les cris de ma meilleure amie et sortis une fois prête. Et je vis enfin ce qu'O' m'avait dit. Effectivement, elle se lâchait la jeune prude. Je la détaillai. Ma meilleure amie avait raison, elle faisait moins gamine avec un décolleté. Sans parler de sa façon de bouger. Je fis craquer ma nuque et passai au comptoir. Elle n'arrêta pas une seule seconde. Elle avait pris le rythme, enfin.

Quand elle dansait, je ne pouvais m'empêcher de la regarder. J'échouai lamentablement à retenir mon sourire. Elle rendait les clients complètement dingues. Malheureusement pour moi, elle capta mon regard, et mon sourire. Je le perdis en moins d'une seconde avant de monter sur le comptoir pour danser aussi. Je fis comprendre à O' de déguerpir avec un « Je vais danser avec elle » après lui avoir mis une tape sur les fesses.

La blonde sembla intimidée au départ, mais elle se détendit et nous enflammâmes le bar. Je me trémoussai autour d'elle, me déhanchai, elle répondit à chaque mouvement à la perfection. Même avec ma meilleure amie, ce n'était pas aussi... parfait. On venait d'atteindre un tout autre niveau. Elle était bien loin de l'innocente bonne soeur. Bon dieu. Les clients sifflaient et criaient encore plus que d'habitude. Je vis le regard de Niylah. Je ne savais pas d'où ça venait, mais c'était quelque chose. Je finis par redescendre pour servir les clients.

– C'était quoi ça ?; je haussai les épaules à la question d'Octavia. Je n'en avais pas la moindre idée non plus.; Lex'...

– J'en sais rien. Fous-moi la paix.

Elle s'en alla, je vis du coin de l'oeil Clarke descendre du bar avec un peu de retard. Et surtout je voyais ma meilleure amie regarder la blonde puis moi, tour à tour et ce plusieurs fois pendant la soirée. Je me concentrai pour ne regarder que les clients, les servir et aller danser quand il le fallait.

À chaque fois que la blonde et moi dansions, c'était le feu, la folie furieuse. Les soirées rapportaient bien plus. Chaque fois que je dansais avec elle, j'avais envie de poursuivre. Putain, c'était pas possible. Elle cherchait régulièrement mon regard, mais il était hors de question que je croise ses yeux. C'était déjà bien trop le bordel dans ma tête. Je savais reconnaître les signes. Et non, ce n'était pas possible ! Je tenais à mon boulot, et si elle y tenait, elle allait devoir faire, elle aussi, des efforts. J'étais soulagée de savoir qu'elle avait un mec. Au moins, ça la mettait hors de portée. Et merde, qu'est-ce que je racontais ?! C'était une collègue de travail, bordel !

Je devais retenir mon sourire chaque fois que je dansais avec elle pour ne pas me faire griller. Octavia se doutait de quelque chose. Elle ne me balancerait pas, je le savais, mais je ne devais rien afficher ! Si Niylah comprenait, j'étais dans la merde !

Puis parfois, Clarke chantait. O' et moi dansions autour d'elle et sa voix... Je n'arrivais pas à savoir si je préférais danser avec elle ou juste l'écouter. Putain. Dans la merde jusqu'au cou. Et je continuais de creuser !

J'arrivai au bar un soir. Elle était là dehors, à parler avec un type. Enfin parler. Il semblait nerveux et elle se recroquevillait presque. Je vis rouge. Je fonçai et freinai brutalement avant de mettre la béquille, de retirer mon casque et de le laisser tomber :

– Hé !; il ne semblait pas m'entendre.; HÉ ! HÉ ! STOP !; je courus et le tirai en arrière pour l'écarter de la blonde.; ÇA VA PAS NON ?!

– Te mêle pas de ça, toi ! Tu crois pas que t'en as assez fait, non ?!; je regardai Clarke puis lui.

– De quoi tu parles ?! T'es pas un peu cintré, non ?!; je vis Clarke bouger.

– Je dois bosser.

– Nan, on en a pas fini !; il l'attrapa par le poignet, un peu rudement.

– OH !; je tapai sur son bras pour le faire lâcher puis le repoussai des deux mains sur le torse.; Elle t'a dit qu'elle devait bosser.; il ricana.

– Qu'est-ce qu'elle a la lesbienne ? Elle a des vues sur la petite culotte de ma nana ?; qu'est-ce que...

– FINN !; je n'avais jamais entendu Clarke avoir un tel ton.

– Quoi ?! C'est faux, peut-être ?; un sourire dur étira mes lèvres.

– Et si c'était le cas, qu'est-ce que tu ferais ? Parce que pour le moment, tu t'en prends à TA nana. Qu'est-ce qu'il y a ? T'as peur de moi ? Pourquoi tu me gueules pas dessus comme tu le fais sur elle ?; j'avançai doucement, tandis qu'il reculait. Je haussai un sourcil.; Alors, j'attends.; il regarda Clarke et je vis quelque chose passer dans son regard : des remords.

– Clarke... Attends... Je...

– Pars, s'il te plaît. Si tu n'as pas confiance en moi, autant qu'on arrête là.; il passa sa main dans ses cheveux en fermant les yeux. J'entendis la porte s'ouvrir et se refermer.

– Mais quel connard ! Putain.; il rouvrit les yeux et me regarda.; Je suis sincèrement désolé, je... suis qu'un abruti.; il regarda de nouveau la porte et soupira.; Je peux te demander quelque chose ?; je ricanai. Il secoua la tête.; Juste... veille sur elle, et... si tu arrives à la guérir de son trac... Elle mérite de réussir.

Il s'en alla sans un regard. Il avait été con, oui, mais il s'en était rendu compte. Et il me demandait, à moi, celle qu'il accusait de vouloir lui piquer sa nana de m'occuper d'elle ? Je soufflai. Dans quoi je m'étais embarquée encore ?!

Je coupai le moteur de la moto, récupérai mon casque qui avait pris un sacré coup puis j'entrai, à mon tour et découvris Clarke dans les bras de ma meilleure amie.

– C'est qu'un con, passe à autre chose.; elle me vit et sourit.; Ta sauveuse est arrivée.; la blonde releva la tête et je haussai les épaules.

– Fais pas ton indifférente, j'ai vu que tu avais pris ma défense.; elle s'approcha et me prit dans ses bras, je serrai les dents.; Merci.; Octavia se mit à rire.

– Hé ben, Woods ! Détends-toi, on dirait que t'as un balai coincé dans le cul !; elle passa à côté de moi et me fit un bisou sur la joue avant de me murmurer à l'oreille.; Je garderai ton petit secret, t'en fais pas.; puis elle sortit. Je m'éclaircis la gorge.

– Tu peux me lâcher ? J'aimerais bien me préparer.; Clarke s'écarta.

– Oh, pardon. Je... te laisse te changer.

Ça allait être l'enfer, bordel.

Octavia

Clarke avait enfin compris, après le récit de Niylah que Lexa se donnait un genre... Elle était tout sauf cette garce finie. Clarke se lâchait enfin et l'ambiance était chaude dans le bar !

Mais elle le fut bien plus quand Lexa se mit à danser avec elle. J'avais été estomaquée, cette façon qu'elles avaient de danser ensemble était au-delà de tout ! Lexa avait refusé de me répondre, mais j'avais compris. Elle évitait même carrément d'affronter le regard de la blonde. C'était d'une évidence ! Et vu son comportement, elle l'avait compris aussi. Elle ne voulait pas en parler pour le moment. Et surtout, elle savait que c'était enfreindre une des règles de Niylah. Mais franchement, en y regardant bien... Elles feraient un couple du tonnerre toutes les deux. Déjà que leur duo sur le comptoir était exceptionnel, mais alors en couple... J'en riais déjà.

Un soir, Clarke rentra, presque en larmes, je lui demandai de m'expliquer et elle raconta que son mec était jaloux de sa proximité ou je ne savais quoi avec Lexa et qu'il avait été un peu virulent. Malheureusement pour lui, ma meilleure amie l'avait vu et était intervenue. Je priais intérieurement pour qu'elle ne l'ait pas démoli, c'était bien son genre. Mais non, elle l'avait juste repoussé un peu et avait été menaçante mais sans plus. Clarke avait foncé dans les bras de Lexa, qui s'était figée, sans réagir. Quelle empotée, celle-là ! Elle aurait mieux fait d'en profiter, franchement ! Je lui dis juste que son secret serait bien gardé.

La soirée avait été géniale. Nous avions surtout dansé à trois, je soupçonnai Lexa de flipper complètement. J'avais réussi à la piéger une fois ou deux et les clients avaient été heureux de les voir interagir ensemble.

Je tendis un verre à un client quand j'entendis une voix que je ne connaissais que trop bien, je tournai la tête et il était là. Je déglutis. Je pensais en avoir fini avec lui.

– Ça faisait longtemps, Linc' !; il me dévisagea puis un grand sourire s'afficha sur son visage.

– O' ?! Putain... Mais regarde-toi...; il souffla.; T'es... super canon ! Enfin pas que tu ne l'étais pas mais...; je ris.

– T'en fais pas. Je te sers quoi ?

– Une bière, s'il te plaît.; je me perdis un instant dans son regard avant d'entendre un raclement de gorge. Je me tournai et vis Lexa avec un sourire moqueur, je lui fis les gros yeux.

– J'arrive !; je me dirigeai aux pompes à bières, Lexa sur mes pas.

– Un mec qui te la boucle ?! Je veux tout savoir !

– Chuuuuut ! C'est Linc'.

– Linc' ? Ton Linc' ? Le meilleur pote de ton frère ?

– Lui-même.

– Et ben, ma vieille, t'es dans une sacrée merde !; elle éclata de rire.; Bon courage.

– C'est ça, va mater les nibards de Clarke et viens me parler après, grande gueule !; elle se figea d'un coup alors que je retournai vers Lincoln.

Je pus discuter un peu avec lui, de temps en temps, mais je travaillais aussi. Je pus surprendre certains de ses regards quand je dansais. Je n'avais qu'une envie : lui sauter dessus. Je le voulais depuis tellement longtemps. Et il avait suffi qu'il se pointe pour que mes sentiments reviennent tout saccager dans ma tête.

J'avais deux missions : faire céder Lincoln et savoir si Lexa désirait juste Clarke ou si c'était plus que ça.

Je laissai mon numéro à Lincoln, je voulais absolument le revoir. Je voyais régulièrement mon frère, mais je m'étais toujours arrangée pour éviter l'homme de ma vie qui ne m'avait jamais vue comme je l'aurais voulu. Un soir où je ne bossais pas et lui non plus, nous mangeâmes ensemble et il me raccompagna chez moi. Je l'invitai à entrer mais il me sourit et dit qu'il devait rentrer. Je le vis s'éloigner avant de le rattraper :

– Attends.; je fermai les yeux.; Je... Linc'...; je soufflai.; Putain que c'est difficile.; je m'approchai de ses lèvres et il recula, une lueur de panique dans le regard.

– O', t'es la petite soeur de mon meilleur pote, je peux pas.; je soupirai en posant ma tête sur son torse.

– Tu sais pourquoi je suis partie ?

– Tu voulais ton indépendance et t'en avais marre de notre garçonnière.; je secouai la tête.

– Non. Je suis partie parce que c'était trop dur d'être auprès de toi. Tu ne me voyais pas comme moi je te voyais. Et te voir avec d'autres filles, c'était trop dur pour moi.; je m'écartai pour le regarder dans les yeux.; Je... J'ai des sentiments pour toi depuis longtemps, Lincoln. Et ça me brisait à chaque fois. Je pouvais plus.

– O'... On peut pas...

– Pourquoi ? Parce que t'es le meilleur ami de mon frère ? Mais on s'en fout ! Merde. Je t'aime, putain, tu comprends ça ? Et j'ai beau m'être vautrée dans les bras de nombreux mecs, il a suffi que tu débarques pour que tout me revienne en pleine gueule ! Je pourrais pas cette fois.

– Octavia...; je m'approchai de nouveau de ses lèvres, murmurant tout contre.

– Vraiment ? T'en as pas envie ?

Je le sentis retenir sa respiration, me regardant droit dans les yeux sans se décider. Je fermai les yeux, retombai sur mes talons et lui tournai le dos pour rentrer. J'étais sur le pas de la porte quand il me retourna par les hanches pour m'embrasser. Il me fit reculer dans l'appartement et il claqua la porte sans cesser le baiser. Il me souleva sous les cuisses puis arrêta le baiser. Un sourire étirait ses lèvres, un sourire que je ne lui avais jamais vu.

– Si, j'en ai envie. Depuis très longtemps mais...; je lui montrai ma chambre du doigt.; Très bien, Mademoiselle Blake.

Lexa allait encore me gueuler dessus. Et ça ne rata pas. Elle était à table, la tête dans les mains, elle releva la tête.

– Je vais te buter, O' !; elle se leva et se dirigea vers moi.; Tu me fais chier à m'empêcher de dormir !; je plaçai la table entre elle et moi. J'éclatai de rire.

– T'as qu'à ramener Clarke, et la faire crier plus que moi.; son regard se fit plus dur.

– Je vais te tuer.

– Alors, tu veux la foutre dans ton plumard hein ? Avoue que t'en as envie !

– O'... Attention.; mon rire s'accentua.

– J'avais raison, hein ! Elle te rend ouf ! T'as vraiment envie de te la faire ! Je suis sûre que tu rêves de l'entendre crier ton nom.

– Arrête ça !; on tournait toujours autour de la table quand Lincoln se décida à sortir.

– Octavia ?; il se figea en voyant mon attitude.; Tout va bien ?

– Oui, elle veut juste me tuer !; je fixai mon attention sur lui, il était juste en boxer, ma tête se pencha sur le côté. Lexa en profita pour passer par dessus la table et me sauter dessus, nous tombâmes au sol.

– Je vais te le faire payer !!; j'éclatai de rire en la prenant dans mes bras.

– Tu m'aimes trop pour ça.

– Lexa ?; le ton de Linc' était presque choqué. Ma meilleure amie se releva.; C'est bien toi ?; elle le regarda puis me regarda.

– Attends, ton Lincoln, c'est...; elle se mit à rire.; Le monde est petit ! Je ne t'avais même pas reconnu ! Mais t'es devenu super baraqué !; elle s'avança et le prit dans ses bras.

– On m'explique ?!

– Elle a disparu du jour au lendemain après...; il s'arrêta. Oh. Je n'avais jamais compris que le Lincoln de l'histoire était le même ! Il n'avait même jamais parlé de Lexa.

– Et ben merde !

Il fut étonné de la retrouver là ! Elle lui demanda s'il était au courant que le bar était à Niylah. Il secoua la tête. Il ne manquait plus, selon lui, qu'à retrouver les autres membres des Grounders. Lexa ricana mais secoua la tête. Je la vis plusieurs fois toucher la marque à son bras.

Je dus dire à Lincoln qu'il ne pouvait plus mettre les pieds dans le bar, Niylah refusait qu'on y amène nos mecs, on ne devait pas sortir avec les clients non plus. Il pesta en disant qu'il aurait bien aimé me revoir danser de cette façon et je lui dis que je pourrais danser pour lui dans ma chambre. Lexa fit semblant de vomir avant de s'en aller. 

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