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1 - Un p'tit mot d'abord ! [Mise au point]
2 - 1. Le chemin de la gloire
3 - 2. Gare aux Coyotes
4 - 3. Lexa - Esmeralda -, la mégère de Polis (au grand coeur, mais chut, faut pas le dire)
5 - 4. Cendrillon, pour sa première fois... est la plus sexy des Coyotes*
6 - 5. Heda
7 - 6. Une sauveuse, des souvenirs et des retrouvailles.
8 - 7. Le bar de la tentation
9 - 8. « Dis-moi ce que ça fait ? Ce qu'on ressent ? »
10 - 9. « Don't touch this »*
11 - 10. « Allez, c'est ton heure de gloire ! »
12 - Bonus - Les feux de la rampe et l'ombre
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3. Lexa - Esmeralda -, la mégère de Polis (au grand coeur, mais chut, faut pas le dire)

Octavia

J'avais été très surprise de voir une nouvelle. Et surtout, vu la timidité qu'elle avait l'air de traîner. Cela dit, le bar l'aiderait à combattre ce défaut. Elle n'aurait pas le choix. Surtout avec Niylah ! Sans parler de Lexa ! Niyl' m'avait demandé de l'habiller de façon à faire tourner les têtes, elle n'allait pas être déçue ! Les mecs seraient, certes, au garde à vous, mais je n'avais aucun doute sur le fait que certaines nanas allaient avoir envie de lui arracher ses fringues et de la plaquer contre un mur. Elle était bien foutue et avec les tenues que j'avais choisi... et les danses qu'elle allait devoir faire, elle allait faire plus que « faire tourner des têtes », c'était certain.

Lexa tenait encore parfaitement son rôle de garce finie. La pauvre... Je ricanai en repensant à ma propre histoire.

Quatre ans plus tôt

J'avais tout juste vingt ans et je venais de quitter l'appart de mon frère et de son meilleur ami, Lincoln. Ah, Lincoln... Encore aujourd'hui, en pensant à lui... Je secouai la tête.

J'avais donc vingt ans, et je ne pouvais plus vivre dans cet appart. Pas que je ne supportais pas les garçons. Mon frère était adorable, quoi que parfois un peu trop protecteur, et Lincoln était un amour, mais j'avais craqué sur lui voilà de nombreuses années. Seulement... j'étais la petite soeur de son meilleur ami et il n'avait pas l'air de m'avoir remarquée comme je l'aurais aimé. Je n'en pouvais plus de le voir là sans pouvoir rien faire, sans qu'il ne me voie. C'était devenu trop difficile pour moi. Et puis, franchement, le voir se balader à moitié à poil dans l'appart, ça en devenait une torture. Je ne comptais plus le nombre de fois où j'avais dû fuir dans ma chambre pour me calmer ou dans la salle de bain pour prendre une douche froide.

J'avais donc trouvé une raison bidon. J'attendais un matin dans le salon, mes valises et sacs prêts. Ils rentraient d'une nuit de garde, encore dans leur tenue de pompiers. Décidément, jamais je n'allais pouvoir souffler, pas même le jour de mon départ. Mon frère vit tout de suite mes affaires :

– O' ? Qu'est-ce que...; je serrai la mâchoire.

– Je m'en vais, Bell'.; je vis son incompréhension se dessiner sur son visage.

– Pourquoi ?; je soufflai.

– Parce que... J'en peux plus de cette garçonnière, les meufs que vous ramenez. J'ai besoin d'air. Je peux pas continuer.; la raison était ridicule, parce que je m'en fichais. Enfin pour mon frère. Par contre, voir Linc' ramener des nanas différentes tous les quatre matins, ça, c'était difficile.; J'ai besoin de voler de mes propres ailes alors je m'en vais.

– Attends, tu peux pas...

– Bell', stop. Ma décision est prise.

– Mais où tu vas crécher ?; je haussai les épaules.

– Je trouverai bien ! Une chambre d'hôtel en attendant, je vais trouver un boulot et ensuite un appart'. J'ai besoin de mon indépendance, je peux plus rester ici. Tu as été un grand frère génial, mais je... peux plus, Bell'. Tu dois me laisser.; je vis qu'il était triste, ça me brisait le coeur, mais je ne pouvais pas rester ici, impossible. Je posai mes lèvres sur sa joue, pris mes affaires et me dirigeai vers la porte.; Je t'aime. Je te tiendrai au courant pour l'appart.

– Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu appelles, et...; il m'attrapa par le bras et me tendit plusieurs billets.; Prends ça, en attendant.

– Bell'...

– Discute pas et prends, c'est comme ça. Je te laisse partir mais tu prends le fric !; je hochai la tête, posai une valise et pris l'argent. Il me serra dans ses bras.; Fais attention, petite soeur. Je t'aime.; je me détachai de lui, repris la valise et fis un signe de tête en passant à côté de Lincoln. Je n'arrivais pas à le regarder. Il posa sa main sur la poignée de porte, me fit un bisou sur la joue avant d'ouvrir.

– Tu vas me manquer, O'.

Putain. Je fermai les yeux et avançai d'un pas déterminé. Je fus rapidement dehors. Où est-ce que j'allais pouvoir aller ?

Je marchai un moment avant d'être complètement épuisée par le poids de mes affaires. Je trouvai un hôtel pas trop cher et m'installai. Je restai un petit moment pour récupérer puis sortis pour trouver un boulot. Je ne pensais pas que ce serait si difficile. Aucun restaurant ne voulait de moi, sans parler des bars ou des boîtes de nuit. Recalée partout. Je désespérais. Je marchai toujours quand j'entendis des cris et sifflements. Je m'approchai de ce bar : La Tanière des Coyotes. Je me décidai à aller prendre un verre et qui sait ? Peut-être que le patron accepterait de me prendre en rab ? Je ne me faisais plus trop d'illusions. Lorsque j'entrai, ma mâchoire manqua de tomber au sol.

Trois filles étaient en train de danser sur le comptoir. Et pas du pasa doble ou de la valse ! Ah non, ça dansait collé-serré et ça se déhanchait comme ça devrait être interdit. Bordel. Les clients étaient en train de hurler de joie et... ouais... de joie quoi. Je comprenais. C'était... chaud. Une des filles, une brune avait une manière de bouger assez envoutante. Sans parler que c'était un putain de canon ! Elle devait faire la joie du patron ! Une blonde se mit à crier derrière le bar, demandant au client si on servait de l'eau, le public hurla que c'était pour les blaireaux. J'éclatai de rire, c'était génial ! Une autre fille, avec une énorme masse de cheveux descendit du bar et arrosa un client en hurlant que l'eau, c'était pour les fillettes.

Je m'avançai, tentant de me frayer un passage jusqu'au comptoir, je réussis tant bien que mal et commandai une bière. Quand la blonde me servit, je lui retins le poignet dans un accès de culot, je me relevai, m'affalai un peu sur le comptoir pour lui parler à l'oreille :

– Vous cherchez pas une serveuse en plus, par hasard ?; elle se recula et m'observa en détails.

– Tu pourrais faire des ravages. Passe au-dessus.; elle prit mon verre pour le poser derrière alors que je faisais ce qu'elle me demandait.; Tu sais danser.; je grimaçai.; Pas grave, tu vas apprendre sur le tas. Elles vont t'aider ! Allez, loupe pas ton essai !

C'était difficile de prendre toutes les commandes et la brune aux yeux verts n'arrêtait pas de me balancer. Mais quelle garce ! Franchement, elle avait peur que je lui pique la vedette ?!

– Niyl', la nouvelle, elle traîne !; c'était la quatrième fois !

– Mais tu vas fermer ta gueule deux secondes. Putain, mais quelle balance !; elle se tourna vers moi, releva un sourcil, avec un petit sourire moqueur.

– T'as un souci, la nouvelle ?

– Ouais, toi ! Et j'ai un prénom, espèce de mégère !; j'entendis la patronne éclater de rire.

– Et ben, elle a du caractère au moins !; je vis la brune hocher la tête, monter sur le comptoir et me faire face, mains sur les hanches, la tête haute, avec une lueur de provocation dans le regard et tout le visage. Je sentis une main sur mon épaule.; Monte la rejoindre.

– Pourquoi ?; la patronne, Niyl', afficha un sourire taquin.

– Tu l'as provoquée. C'est un duel.

– Tu veux qu'on se batte ?; elle éclata de rire.

– Une battle, oui. Mais de danse.; je soufflai. Me battre, d'accord, mais sur le comptoir, pas génial. Je montai donc. J'allais devoir tout donner.

Niyl' changea la musique. Just dance, Lady Gaga*. Super. Lexa n'attendit pas et se mit à danser. Elle était douée la garce. Elle était face à moi et bougeait son bassin de façon assez... sexy, ouais. Elle tourna le dos aux clients et continua de se déhancher. Tout était fluide et impressionnant, je devais le reconnaître. Elle tourna la tête vers moi avec un petit sourire provocateur. Tous les clients ne regardaient qu'elle. D'accord, elle n'allait même pas s'arrêter. Je fermai les yeux et me mis à bouger, un peu timidement d'abord. Je devais faire le vide, arrêter d'imaginer les clients. J'étais seule et je dansais. Je pensais à Lincoln. Et les mouvements vinrent d'eux-mêmes.

J'entendis les clients hurler encore plus. Ok, qu'est-ce qu'elle faisait ? Je la vis face à moi, un sourire satisfait aux lèvres, attendant simplement. Elle désigna la foule et je vis que les clients me regardaient, moi. Elle me fit un clin d'oeil avant de venir devant moi et de se déhancher de nouveau, se rapprochant peu à peu. Elle m'attrapa par la taille et me tourna dos à elle. Elle me parla à l'oreille « Cale-toi sur mon rythme, ça va les rendre barges. ». Je fis ce qu'elle me demanda et nous dansâmes ensemble, parfaitement synchronisées, je ne pensais pas ça possible. À la fin de la chanson, elle me mit une tape assez forte sur la fesse avant de sauter du comptoir et de retourner servir les clients. Niylah siffla avec les autres filles avant de crier :

– ALORS, VOUS VALIDEZ LA NOUVELLE ?!; les clients hurlèrent leur approbation. Ok...; Allez, descends et sers-les, bravo Pocahontas !

– Pocahontas ?

– Ouais, t'as un petit côté sauvage et rebelle comme elle. J'aime beaucoup. Allez, assure maintenant ! T'iras là.; elle me tendit une carte.; Prends des trucs sexys et reviens demain. Allez, va bosser !; la brune aux cheveux fous se présenta.

– Luna. Mais on m'appelle Sheherazade.

– Vraiment ?; elle hocha la tête.; Pourquoi ?; elle me fit un clin d'oeil.

– Tu verras plus tard. La casse-couilles, c'est Lexa. On l'appelle Esmeralda.

– Elle a des origines gypsy ?; elle éclata de rire.

– Rien à voir. Ses yeux et sa grande gueule.

– Ça...; elle ricana.

– Allez, je vais t'aider pour tes premières fois.

– Pardon ?; elle se mit à rire encore plus.

– Pour les commandes, au début, c'est difficile. Et pour les danses aussi, tu peux compter sur moi.

Et elle l'avait fait. Luna avait été bienveillante et m'avait prise sous son aile, plus ou moins. Tout était plus facile quand elle était là. Et au fur et à mesure, je m'étais habituée à danser, à servir, à réagir. Mais Lexa continuait de me pousser à bout. Ce qui aboutit de nombreuses fois à des battles entre nous. La première n'avait pas réellement compté. Mais les suivantes, ce fut elle qui remporta les manches. Elle était douée, la garce. Je discutais rapidement avec Niyl' qui était juste à mes côtés, tout en m'occupant de plusieurs commandes :

– J'ai fait quelque chose pour qu'elle me déteste comme ça ?; je désignai Lexa de la tête. Niylah ricana.

– Elle te déteste pas. C'est juste sa façon d'être.

– Tu te fous de ma gueule ? Elle fait que me chercher et me pousser à bout !

– Crois-moi... Si elle te détestait, tu aurais déjà fui. Elle est comme ça, c'est tout.

– Ouais, bah j'en ai plein le cul de son attitude de merde.; Niylah rit encore plus.

– T'as le sang chaud, Pocahontas. Elle veille sur toi.

– Hein ?

– Elle veille sur toi. Tu te souviens du client relou ? Celui qui insistait et qui t'a retenue ?; ça pour m'en souvenir... J'ai cru que j'avais bon, cette fois-là. Je ne savais toujours pas comment j'avais fait pour m'en sortir.; Elle l'a menacé.

– Pardon ?!; elle eut un petit sourire amusé.

– Il t'a foutu la paix parce qu'elle a plongé son regard dans le sien, il a compris ce qui l'attendait. Elle lui a fait signe de venir et elle lui a passé un sacré savon. Elle n'a même pas levé la voix, elle lui a dit que s'il recommençait ça, elle viendrait lui couper les couilles avec une scie à métaux. Son ton était tellement froid qu'il est presque parti en courant.; je tournai la tête vers Lexa. Je la vis grimacer.

– Sérieux ?; Niylah confirma avec un « Hein hein ».

– Putain, Niyl', tu fais chier.

– Mais de rien, Lex' !; elle leva les yeux au ciel puis eut un petit sourire en tournant son attention vers les clients.

Après ce moment, Lexa avait été plus cool avec moi, et les battles s'étaient transformées en simples danses. Enfin simples... Nous ne nous affrontions plus. Mais ça rendait les clients complètement fous de nous voir danser ensemble, sans parler quand Luna nous rejoignait. Là, c'était la folie furieuse.

Je n'avais toujours pas trouvé d'appartement. À chaque fois, les proprios m'envoyaient chier. Boulot pas assez stable ou qui donnait une mauvaise image. Mais qu'est-ce que c'était que cette mentalité de merde ?!

Un matin, après une nuit agitée, alors qu'on venait de nettoyer, je me laissai tomber sur un tabouret en soufflant.

– Allez, les filles, on se bouge, rentrez chez vous.; je ne pus retenir un ricanement.; Un problème, O' ?

– Pardon. C'est juste que...; je soupirai.; Je crèche dans une chambre d'hôtel. C'est correct mais... je désespère. Pas moyen de trouver un appart. Je me fais recaler à chaque fois. Je vais bientôt plus avoir un rond pour payer cette piaule et j'aurai mon cul dehors.

– Viens chez moi.; je relevai la tête, choquée. Lexa me proposait de crécher chez elle ?!

– Sérieux ?; elle haussa les épaules.

– Je vais pas te laisser dans la rue, quand même.; j'étais étonnée. Nos relations étaient plus cordiales, mais je ne pensais pas qu'elle m'aurait proposé de m'héberger.; Alors ? Mon appart ou tu préfères squatter les dessous de ponts ?

– Je... Merci.; elle hocha la tête.

– Allez, on va chercher tes affaires et on rentre.

Et voilà comment j'avais fini par habiter chez elle. J'étais finalement devenue sa coloc, puis à force de la connaître, de rire avec elle, elle était devenue ma meilleure amie. Cette fille était adorable quand on la connaissait. Elle n'hésitait pas à tendre la main quand elle le pouvait. Elle faisait semblant d'être une totale garce, mais ce n'était qu'un masque, un jeu. Elle était d'une gentillesse.... C'en était presque ironique. Son personnage était totalement à l'opposé de ce qu'elle était vraiment. Alors quand Clarke avait dit que Lexa la détestait, je n'avais pu m'empêcher de rire. Ça m'avait rappelé ma conversation avec Niylah. Elle verrait que Lexa n'était pas si... rude. Il lui fallait juste du temps, apprendre à connaître l'autre, et surtout, elle faisait ça pour nous pousser à donner le meilleur de nous-même. Et, bien que la méthode restait questionnable, elle fonctionnait.

Retour au présent

Je rentrai chez moi après le petite séance de shopping et d'essayage. Lexa était dans le canapé, elle ouvrit les yeux en entendant mes pas. Elle me lança un regard noir.

– Quoi ?

– Tu pourrais foutre tes gigolos dehors avant de te barrer, non ?

– Il t'a emmerdé ?; elle ferma les yeux.

– Pire !; mon sang se figea.

– Qu'est-ce qu'il t'a fait ?

– Il se promenait à poil dans l'appart ! J'aime bien les films d'horreur, mais y'a des limites !; je ne pus m'empêcher d'éclater de rire.

– Il est pourtant plus que pas mal et...; elle leva la main.

– Ne finis même pas cette phrase, Blake.; je pouffai de rire.; Essaie d'être plus discrète, s'il te plaît. Aie pitié un peu.

– Allez, comme si j'étais la seule ! Tu veux que je te rappelle ta dernière conquête ? Elle non plus, elle était pas très pudique et encore moins silencieuse. Je n'en ai pas fait tout un fromage.

– Ne m'oblige plus à chasser tes sextoys sur pattes, O'. Alors, cette séance de ravalement de façade ?; je lui mis un coup dans l'épaule.

– Tu abuses un peu, non ? Elle est plutôt canon, la nouvelle.; elle haussa les épaules.

– Ouais si on aime les gamines.; je ricanai.

– Gamine ? Je crois que tu l'as pas bien regardée !; elle fronça les sourcils.; Attends de la voir en décolleté, tu viendras me dire si c'est une gamine.

– Et ben, tu te prives pas !; elle avait son petit sourire moqueur aux lèvres.

– Pas besoin de mater, je t'assure. Ça saute aux yeux.; elle leva les yeux au ciel.

– Bon... Je vais aller prendre un bain.

– Lex'...; elle se tourna et j'hésitai, mais qu'importe, autant que la demande vienne de moi.; Elle... s'est faite cambrioler, on lui a volé sa guitare, du pognon et va savoir quoi d'autre. Tu penses que tu pourrais essayer de faire jouer les quelques relations que t'as ?; elle soupira.; Je sais, tu la connais pas, c'est pas ta pote, mais... Sérieusement, elle est cool. Ça a l'air d'être une fille bien et je pense qu'elle tenait à sa guitare.

– Okay okay, c'est bon, je vais voir ce que je peux faire.; je me levai et la pris dans mes bras.

– Merci, t'es la meilleure !; je lui embrassai la joue et elle grimaça.

– Beuargh, arrête ça.

– Fais pas ta tête de lard, Woods ! Allez, tu voulais pas prendre un bain ?

– Nan, je vais plutôt me doucher rapidement et m'occuper de ça. Tu sais où elle crèche ?; je secouai la tête.

Je la vis souffler puis se diriger dans la salle de bain. Elle en ressortit vingt minutes plus tard, habillée, un sac à dos à la main. Elle enfila ses bottes, pris son cuir, son casque et ses clefs avant de me saluer de la main. Lexa et sa moto... Son bijou, son petit bébé.

Je la retrouvai au bar, déjà derrière le comptoir, dans une toute autre tenue que celle qu'elle avait en partant : un pantalon façon écailles de serpent très moulant, un débardeur à lacets ouvert sous la poitrine et tout le ventre et toujours ses bottes noires. Je passai directement sur le comptoir et lui fis comprendre de monter et nous dansâmes ensemble directement. Ce qui échauffa les clients, qui commençaient à bien commander déjà. Clarke servait les commandes aussi vite qu'elle le pouvait. Je descendis pour l'aider, Lexa, elle, se fit arrêter par un client qui commençait à l'attraper par la jambe. Elle demanda le seau de glace à Niylah. Il avait eu de la chance de ne pas prendre le bout dans sa botte dans le pif.

Clarke était stupéfaite puis éclata de rire quand elle entendit Lexa demander au client s'il en avait assez ou s'il fallait qu'elle le resserve. Les autres clients hurlèrent et applaudirent tandis que Lexa sautait derrière le comptoir.

Clarke était en train de boire un shot avec un client puis vint me voir.

– J'ai déjà la tête qui tourne. Comment vous faites, vous autres, pour tenir la distance ?

– Quand les clients te paient une tournée, suis-les à la bière.; je pris un shot, le bus, puis la bouteille de bière que je portai à ma bouche, pas pour boire mais pour recracher ce que j'avais déjà dans la bouche. Elle n'avait pas vu la subtilité, et c'était tant mieux, c'était le but.

– Qu'est-ce que ça change ?

– On avale jamais. On crache dans la bouteille pendant qu'on fait semblant de boire. Ils y voient que du feu. Essaie.; je vis sur son visage qu'elle avait compris la petite entourloupe et ça avait l'air de l'amuser.

– Et surtout ; Niylah avait entendu et était derrière nous.; ton crachoir, tu le perds pas de vue. Une fois, Lexa a servi sa bouteille à un client, on a frisé le massacre.

– Octavia ? Tu me sauves la vie, épouse-moi !

– Tu peux m'appeler O', comme tout le monde. Désolée, Clarke. Je suis très touchée mais je te l'ai déjà dit, je ne suis pas lesbienne. J'ai bien été au pensionnat mais j'aime trop les mecs !

– Nan, c'était juste une...; je soupirai, ma blague était tombée à l'eau. Je m'éloignai mais pus entendre Lexa.

– Qu'est-ce que tu fous ?! Niyl' te regarde !

Je regardai de loin et vis Clarke s'adresser à Jaha, le chef des pompiers. Elle n'avait quand même pas osé. Je regardai Lexa, elle se tourna vers moi avec, encore une fois, un sourire moqueur, elle ne se priva pas pour me faire un clin d'oeil et je secouai la tête en riant. Quelle foutue peste !

Lexa

Encore une bonne nuit. Mais bientôt, Luna nous quitterait. Je m'étais attachée à elle. Malgré mon attitude de garce finie, à pousser les autres à bout, je finissais toujours par m'attacher, et il fallait dire qu'avec Luna, on s'amusait tout autant qu'avec O'. Nous étions en train de manger dans notre diner habituel, après notre nuit, pariant sur le film préféré d'une nana de je ne savais où qui posait pour un article de playboy : à poil, avec des bottes militaires. Et évidemment, c'est encore O' qui gagna. Elle avait un bol monstre ! Elle trichait, ce n'était pas possible !

Luna finit par se lever et danser dans le resto en demandant au patron de monter le son. Elle n'en loupait vraiment pas une ! Après cette petite pause, O' et moi rentrâmes à notre appart. Elle se dirigea dans sa chambre et moi, dans la mienne. J'étais épuisée. Je ne perdis même pas de temps à passer à la salle de bain, je retirai mes vêtements en quelques secondes et me laissai tomber dans mon lit. Le sommeil me tomba dessus comme si j'avais pris un coup de masse sur la tête.

Mon réveil sonna, j'ouvris difficilement les yeux. Je me redressai, je m'étais endormie sur le ventre, comme je m'étais laissée tomber. Je m'assis quelques minutes et frottai mon visage. Je sentis que mes joues étaient mouillées. Je fermai de nouveau les yeux, tentant de comprendre d'où venaient ces larmes. Je compris rapidement en me rappelant mon rêve. Effectivement, si j'avais revécu ce moment, pas étonnant. Je soufflai avant de me lever et de sortir. Un sifflement me fit tourner la tête. O' me regardait en riant.

– Qu'est-ce qui te prend ?!

– Sexy la lingerie, Woods. Pourtant, il n'y avait que toi, cette nuit.; je baissai la tête et haussai les épaules.

– Si tu veux, je ramène une gonzesse après le boulot, si ça te manque tellement.; elle fit une grimace et mima une nausée.

– Bien dormi ?; je la vis froncer les sourcils, je hochai la tête.; Sûre ?

– O' ! Je vais bien.; elle leva les mains en l'air.

– D'accord, d'accord. Ton café t'attend !; je m'approchai et la remerciai d'un regard.

– Je crois que je vais avoir besoin d'en boire un litre !; elle ricana.

– Prête pour ce soir ?; j'acquiesçai d'un geste.; On fout le feu au comptoir ?; un sourire étira mes lèvres.

– Allez !

– Ils vont devenir dingues !; je ne pus que rire.

J'avalai mon café rapidement et allai ensuite à la douche pour bien me réveiller. J'étais en train de me sécher quand j'entendis Octavia chuchoter à quelqu'un de ne pas faire trop de bruit parce que sa coloc était là. Je levai les yeux au ciel, elle n'était pas croyable celle-là ! Et après, elle venait me les casser quand je ramenais des nanas. J'attendis d'être sûre que la voie était libre avant de retourner à ma chambre. Je pris mon casque, l'allumai et le mis sur mes oreilles, pas question de l'entendre encore. J'écoutai de la musique en lisant quand je regardai l'heure. Je devais me préparer à partir. D'ailleurs, O' aussi. J'éteignis le casque, malheur m'en prit ! Putain de Blake. Je mis ma tenue de travail dans mon sac, enfilai mes vêtements de moto et m'en allai en claquant la porte, ça la rappellerait à l'ordre sur l'heure !

Je descendis les escaliers et rejoignis mon petit bijou ! Une Kawasaki Z2*. La moto du prof que j'aurais rêvé avoir : Onizuka*. Je mis mon casque, m'installai sur la selle et démarrai. Ce que j'aimais cette moto ! J'en avais longtemps rêvé et quand, par miracle, j'avais réussi à en trouver une, pas trop chère, je n'avais pas hésité une seconde ! La moto de Masaki* et Onizuka, ça aurait été un sacrilège de ne pas l'acheter !

J'arrivai rapidement au bar, garai la moto à l'arrière, j'en descendis, casque à la main pour me diriger vers la porte de service. Je savais que ma moto ne risquait rien. Le quartier n'était pas le plus sûr, ni le pire, mais personne ne se serait risqué à me voler.

O' ne tarda pas à arriver, je servis un client alors qu'elle passait de l'autre côté du comptoir, elle me regarda ensuite et je montai en réponse. Elle me rejoignit et nous nous mîmes à danser ensemble, comme nous avions l'habitude de le faire. Et comme nous l'avions dit : nous renversâmes de l'alcool sur le bar, elle me fit un signe de tête, je craquai une allumette puis la jetai. Le bar s'enflamma et je criai avant de sauter pour m'agripper aux tuyaux et danser à l'envers. Je savais que les clients réagiraient. Je redescendis d'un mouvement souple et dansai encore. Une fois le bar éteint, O' attrapa un client, je la voyais déjà venir. Je souris et le maintins contre le comptoir et pris une bouteille en même temps que ma meilleure amie. Le chanceux reçut une douche de whisky avant que nous ne le relâchions en riant.

Niylah revint, accompagnée d'une blonde que je n'avais jamais vue. Heum. Mouais, pas mal, m'enfin, elle avait quel âge ? Quatorze ans ? Je vis Niyl' lui déchirer son t-shirt, voilà qui était déjà mieux. Je me retins de rire face à l'expression de la blonde. Elle lui détacha les cheveux ensuite, j'observai discrètement, je pus lire de la gentillesse et de la naïveté dans le regard de la blonde. Je n'avais pas pu regarder longtemps, mais... elle me semblait bien trop sage, bien trop innocente pour ce monde. Sans parler de ce bar ! Je pestai intérieurement. J'allais devoir veiller sur elle.

J'attrapai un client par les cheveux, saisis une paire de ciseaux et lui coupai ce qui dépassait un peu trop. Ça lui apprendrait à avoir les mains baladeuses, tiens ! J'entendis Niyl' qui parlait dans le mégaphone pour présenter la nouvelle. Elle l'appela Cendrillon. Ouais, pourquoi pas... Je faillis éclater de rire quand elle la présenta comme une bonne soeur. En effet, vu son look, on aurait pu s'y tromper. Elle restait plantée là. Il fallait que j'entre en scène !

Je me dirigeai vers elle, la bousculai, lui fis remarquer qu'on était en train de bosser. O' se chargea des présentations, disant que je ne jouais pas quand il s'agissait d'être une mégère, et pendant que la blonde me tournait le dos, je fis une grimace à ma meilleure amie. Niylah intervint en disant que O' ne faisait pas qu'allumer. Là-dessus, je ne pouvais pas la contredire. Luna monta sur le bar et nous fit sa petite spécialité avant de se laisser tomber dans la foule. Elle adorait ça, je ricanai. Elle aurait fait une rockstar terrible ! Malheureusement, elle n'avait d'yeux que pour le droit.

Cendrillon refusa un verre d'un client en lui racontant presque sa vie. Je ne pus m'empêcher de la faire chier et interpellai la patronne, la balançant carrément. J'étais curieuse de voir comment elle allait répondre à ça. Je lançai un regard à Octavia qui sourit, me rappelant nos battles. Elle en avait eu dans le ventre, on verrait ce que donnait la petite blonde. Elle bégaya que non, elle allait proposer un double, même. Oh, ça allait être encore plus amusant. Elle se servit et le but cul sec, avec une grimace. Je retins un fou rire. D'accord, elle en avait dans le ventre. Pas de la même façon que Luna ou O' mais, quand même. Malheureusement, les clients commandaient et commandaient, et elle ne connaissait rien. J'en avais presque de la peine pour elle.

– Niyl' ! Ta nouvelle recrue est dans le jus ! Elle tient pas la cadence !; je vis le regard noir de la blonde. Oh oh, mais elle avait des crocs, finalement.

– S'il vous plaît ! Un whisky avec de l'eau !; nan mais sérieusement...

– ON A LE DROIT DE FOUTRE DE LA FLOTTE DANS LE WHISKY ?!; j'avais crié ça en regardant Niylah.

– La seule flotte qu'on sert est déjà parfumée au houblon. HÉ VOUS TOUS ! EST-CE QU'ON SERT DE LA FLOTTE DANS CE BAR ?!

– NON ! L'EAU, C'EST POUR LES BLAIREAUX !; les clients adoraient ces moments tout autant que nous.

Je poussai Cendrillon et pris le tuyau pour asperger le client et le reste de la foule au passage. La musique changea pour de la country, et vu mon look, c'était juste parfait. J'attrapai mon chapeau de cow-boy et grimpai sur le comptoir. Je fus vite rejointe par mes collègues et entendis Niylah dire à la nouvelle de monter et danser. Malheureusement, elle refusa, prétextant ne pas savoir danser ça. Elle n'eut pour toute réponse que sa veste et quelques billets. Et bien, elle n'aura pas fait long feu, celle-là. Dommage, j'aurais aimé voir ce qu'elle avait réellement dans le ventre.

Quelques clientes montèrent sur le comptoir et nous dansâmes toutes ensembles, en rythme. Ça allait encore être une bonne soirée ! Je finis par voir Niylah descendre pour rejoindre Cendrillon. Je ne savais pas ce qui se passait mais peut-être qu'elle allait avoir une seconde chance ? Intéressant, j'allais pouvoir m'amuser un peu plus.

J'emmenai ma meilleure amie sur ma moto pour rentrer. Une fois à l'appart, je lui demandai si elle savait quelque chose.

– Elle a dit quoi à la nouvelle, Niyl' ? Je l'ai entendue la virer.

– Ouais, ça, c'était avant que Clarke n'arrête deux clients qui voulaient se taper dessus.

– Clarke ?

– Elle a un prénom, tu sais. Comme toi, on t'appelle pas tout le temps Esmeralda.; je levai les yeux au ciel.

– Elle a arrêté deux clients ? Elle ? J'aurais jamais parié sur elle.; cette fois, ce fut ma meilleure amie qui leva les yeux au ciel.

– Que de préjugés !

– Avoue quand même qu'elle fait très...

– Naïve, oui. Ça n'empêche pas. Du coup, Niylah lui a donné une seconde chance, je dois accompagner Clarke pour faire du shopping, petite séance relooking.

– Ouais, parce que là, ça craint. Elle va faire fuir les clients.; O' se mit à rire.

– Tu abuses ! Elle est plutôt jolie !

– Mouais.; elle me regarda avec un air taquin.

– C'est ça. Je te connais !; je haussai les épaules.

– Je vais dormir ! Si tu fais venir un de tes joujoux, essaie d'être discrète !

– Moi aussi, je t'aime Woods !

Je grommelai et me dirigeai vers ma chambre. Encore une fois, je sombrai. Les jours s'enchaînèrent de la même manière et je finissais toujours par m'écrouler dans mon lit.

Mais évidemment, je fus, une fois de plus, réveillée par ma meilleure amie. Mais quelle putain de casse-couilles ! Je finis par me lever, aller à la salle de bain pour me préparer un minimum. Surtout si elle avait encore ramené un mec, pas envie de me balader à moitié à poil. Je finis par rejoindre la cuisine, je prenais un café tranquillement quand je vis un mec, la bite à l'air, comme s'il était chez lui. Putain, O', je vais te tuer !

– Quand on n'est pas chez soi, on s'habille un minimum. Va t'habiller, prends tes affaires et la porte est par là.; je lui désignai l'entrée.

– Bonjour.; il avait dit ça sur un ton sec, je haussai un sourcil.

– Pas vraiment, non.; je fixai mon regard au sien, un petit sourire étira ses lèvres.

– T'as besoin de te détendre, toi. Tu veux de l'aide ?; je fis une moue dégoûtée.

– Non merci, je préfèrerais bouffer de la boue plutôt que ça. Bon, allez, bouge de là, j'ai pas envie de faire des cauchemars, merde ! Bon...; je me levai et me dirigeai vers la salle de bain en criant.; Primperan, il est où ?

Mon attitude finit de le convaincre, il se rhabilla et s'en alla en claquant la porte. Amen ! Je décidai d'aller m'allonger dans le canapé. Putain de Blake qui avait toujours chaud au cul. Des pas me tirèrent du sommeil. Voilà la chaudasse qui revenait. Je lui rappelai qu'elle aurait pu mettre son joujou dehors, elle se mit à rire quand je lui racontai ce qui s'était passé. Je lui demandai ensuite comment s'était passée le shopping et le relooking. Selon elle, Clarke n'était pas une gamine et j'en aurai la preuve quand je la verrai en décolleté. Ben voyons. Elle avait dû mater pour voir ça. Elle m'assura que c'était assez évident sans avoir besoin de regarder avec attention.

Elle trouvait que j'abusais un peu. Elle me demanda si je pouvais rendre service à Clarke. Nan mais et puis quoi encore ? Elle s'était faite cambrioler, d'accord, c'était triste mais enfin, je n'étais pas de la police ! Elle m'assura que c'était une fille bien et qu'elle tenait à sa guitare et qu'on lui avait tiré du fric aussi. Elle m'énervait quand elle faisait ça. J'étais qui moi ? Batgirl ? Supergirl ? Mère Thérèsa ? Des vols, il y en avait tous les jours, je n'allais pas aller derrière chaque voleur pour leur faire la morale ! Elle finit par m'embrasser la joue. Foutue emmerdeuse ! Oublié le bain. Je pouvais juste prendre une douche rapide. Évidemment, j'allais devoir demander à Niylah de me dire où habitait Clarke.

Je sortis avec mes affaires, j'appelai la patronne :

– Lexa ? Un souci ?

– Nan, du tout. Dis... T'aurais l'adresse de la nouvelle ?

– Clarke ? Qu'est-ce qui t'arrive ? Elle a réussi à faire fondre le glaçon qui te sert de coeur ?

– Niyl'...; elle ricana.

– Je veux savoir quand même.

– Elle a été cambriolée et O' m'a demandé de faire jouer mes relations pour qu'elle récupère ses affaires.

– Elle habite dans le quartier de notre ancien QG.

– Tu veux...

The Ground, ouais.; je soupirai.

– D'accord.; je me pinçai la base du nez.

– Ça va aller ?; je sortis mon paquet de cigarettes.

– Ouais...

– Si t'as besoin, tu sais que...

– Ça va aller.; je raccrochai, pris une cigarette et l'allumai.

Je la fumai tranquillement. Est-ce que c'était une bonne idée de retourner là-bas ? Je ne risquais plus rien, mais il me restait mes souvenirs. Je recrachai la fumée une dernière fois avant de jeter le mégot. Je montai sur ma moto après avoir mis mon casque et démarrai. The Ground... Que de souvenirs. Plutôt bons pour la plupart, ce qui rendait les choses plus difficiles.

Je m'arrêtai juste devant. Il avait été nettoyé, retapé, c'était maintenant une petite épicerie. Je fermai les yeux puis secouai la tête avant de descendre. Je retirai mon casque, mon sac et mon cuir, les posai sur ma moto et regardai autour de moi. Je repérai un jeune blond. Je me dirigeai vers lui :

– Salut.; il me regarda avec méfiance.; J'ai une amie qui a été cambriolée il y a peu. Tu sais qui a fait le coup ?

– Pourquoi je te le dirai ? T'es flic ?; je ricanai.

– Pas vraiment non.; il me regarda avec attention.

– Ta tête m'est pas inconnue.; je remontai ma manche gauche, son regard descendit et s'agrandit quand il comprit.; Ok... Heum... Elle est comment ton amie ?

– À peu près ma taille, blonde, des yeux bleus. Elle fait un peu gamine, trop gentille. Tu vois le genre ?; il hocha la tête.; Elle a emménagé il n'y a pas longtemps, on lui a tiré entre autre une guitare à laquelle elle tient et du fric.

– Je vois. Suis-moi.; il me tendit le bras.; Aden.; je répondis à son salut.

– Enchantée. L...; il secoua la tête.

– Je sais qui tu es. Ton surnom me suffit.; je le remerciai d'un sourire. Il nous mena dans un appartement.; Voilà Cage.

– Et on présente les invités d'abord, peut-être.; Aden sembla choqué et je secouai la tête.; Tu veux quoi, gamin ?

– Elle a une amie qui a emménagé y'a pas longtemps. On lui a volé sa guitare, de l'argent. L'appartement 8 face à l'épicerie.; l'immeuble face au Ground ? Super.

– Et ?

– Elle aimerait qu'on lui rende.; le fameux Cage se mit à rire.

– J'ai la gueule d'un Robin des bois ?

– Pas vraiment. Surtout qu'il volait aux riches pour donner aux pauvres, il volait pas les pauvres pour son propre profit.; je vis son regard se faire dur.

– Tu te prends pour qui ? Tu sais qui je suis ?

– Nan et ça m'intéresse pas. Je veux que tu rendes ses affaires à mon amie.; il éclata de rire. Aden pâlit à vue d'oeil.

– Tu... sais pas qui c'est ?; il me désigna.

– Parce que je devrais connaître toutes les traînées du coin ?; le jeune blond ferma les yeux, poings serrés. J'étais amusée.

– C'est Heda, imbécile !

– Heda ? Celle qui gérait les Grounders après que The Ground ait cramé ?

– Ouais. Elle-même !; le rire de l'autre fut encore plus fort.

– Genre, cette maigrichonne, Heda ! Heda en imposait ! Ça peut pas être...; il fit un geste dédaigneux de la main vers moi.; ça !; je soupirai, me tournai et relevai les cheveux de ma nuque pour révéler le tatouage qui s'y trouvait : un rouage. Puis je me tournai et relevai ensuite ma manche gauche pour montrer la marque qu'on m'avait laissée. Cage ouvrit grand la bouche, les yeux exorbités.

– C'est bon ?; il hocha la tête.; Tu rends ses affaires à mon amie ?; nouvel acquiescement.; Cool. Merci Aden ! Tu veux bien...; je lui désignai la sortie et il me suivit.

– Dis... Tout le monde se pose la question... On n'a jamais su qui était à l'origine de ce qui s'est passé avec le clan de Nia. Est-ce que...; je haussai les épaules en secouant la tête.

– Je ne sais pas ce qui s'est passé. J'étais partie, comme on me l'avait demandé. J'avais trop perdu, je ne pouvais pas risquer plus.; il baissa les yeux par terre.

– Je suis désolé pour...

– Tu n'y es pour rien. C'était elle la responsable. Merci pour ton aide !

– Avec plaisir !; un sourire sincère avait élu domicile sur son visage.

– Est-ce que... je peux abuser un peu plus de ta gentillesse ?

– Tout ce que tu veux. C'est un véritable honneur !; je soufflai.

– Tu pourrais veiller sur mon amie ? L'appartement 8 ? La blonde ? Surveiller qu'on lui foute la paix, qu'elle ne se fasse plus cambrioler ?; il hocha vigoureusement la tête.

– Évidemment !; je souris et lui tendis le bras.

– Merci, c'est gentil.; il secoua la tête tout en prenant mon bras.

– C'est normal ! Vu tout ce que tu as fait pour les jeunes de ce quartier ! On peut bien faire ça !; je le relâchai.

– Une dernière chose.

– Oui ?

– Clarke. Griffin.

Il comprit et me laissa enfiler mon blouson, mon casque. Il me fit un nouveau signe de la tête alors que je mettais le contact. Elle serait maintenant en sécurité.

J'arrivai au bar, y laissai ma moto et entrai, je me changeai rapidement avant d'aller derrière le comptoir. Ma meilleure amie arriva peu de temps après. Comme d'habitude, nous chauffâmes les clients. Clarke semblait prendre le rythme petit à petit. Mais son baptême n'était pas fini ! Loin de là ! Un client me retint par la jambe. Je lui balançai le seau de glace pour le calmer. J'avais pu entendre la blonde rire suite à ça.

Je surpris la conversation entre Clarke et O'. Elle s'était enchaînée quelques shots avec les clients et commençait à ne plus tenir. Évidemment, je n'avais pas donné notre technique, c'était plus drôle comme ça. Je l'avais vue boire et elle tenait quand même plutôt bien. Mais encore quelques-uns et elle serait cuite. Ma meilleure amie lui dit comment faire. Dommage, ça aurait pu être drôle. Peut-être que bourrée, elle se serait mise à danser plus facilement. Ça aurait été plus facile pour elle.

Elle voulut faire une blague, qui tomba à plat, et resta choquée par la fuite de mon amie. Je l'attrapai par le bras et lui dit que Niylah la regardait et qu'on devait bosser. Je la mis face à un client. Et pas n'importe lequel. Ça allait être drôle.

Elle lui demanda ce qu'il voulait mais Jaha lui répondit qu'il attendait Niyl', elle insista, lui disant que s'il voulait rester là, il fallait commander. Il céda tout de même en lui demandant un verre d'eau.

– Il a commandé qu'un verre d'eau ?

– Ouais.

– Tu connais la consigne.; elle prit le mégaphone, ça allait être un grand moment. Elle nous bousilla les tympans en le testant.

– Écoutez-moi vous autres. Ce gars-là vient de nous commander de l'eau.; je l'observai avec attention, retenant le sourire et le rire que je sentis monter.; Est-ce qu'on sert de la flotte dans ce bar ?; je pris le tuyau d'eau et lui calai dans la main avant de passer derrière elle en attendant la suite.

– NON, L'EAU, C'EST POUR LES BLAIREAUX !; elle l'arrosa en plein visage. Je n'aurais pas pu rêver mieux. Je ricanai en me dirigeant vers O'. Niylah se tourna.

– Cendrillon, NON !

– T'inquiètes, Niyl', personne ne boira d'eau.; la patronne l'arrêta.

– Lui, il a tous les droits ! C'est le chef des pompiers ! Il fait son inspection ! Il faut l'excuser, c'est une nouvelle.

– Y'a pas de souci. Allons en parler dehors.; je retournai vers Clarke et lui mis une légère tape sur le bras.

– Ravie de t'avoir connue, Cendrillon !

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*Kawasaki Z2, Onizuka , Masaki : je vous invite à chercher ça sur le net

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