Fox
Ce qui m'appartenais. Ces mots ont provoqué la sensation d'un coup dans mon ventre de tel ampleur qu'il m'a coupé le souffle. Cela me rappelle une époque que je voulais désespérément oublier. Une époque où mon père m'avait presque vendu à ce roi après...
De toute manière, il peut rêver ce crétin ! Je ne lui ai jamais appartenu et ça n'arrivera jamais non plus. Moi qui pensais que son mariage avec Isalys allait le faire changer d'avis sur ses intentions macabres envers une jeune fille d'autan, j'avais oublié à quel point sa cruauté n'avait pas de limites avec la distance.
C'est exactement pour éviter ce genre de situation que j'ai volé l'air de Côme, afin d'empêcher ses cordes vocales de vibrer. Cet imbécile a osé défier le roi. Le roi bordel ! Et pas n'importe lequel ! Si cela avait été Makoa, le roi du Royaume de Rafflesia, il aurait simplement ri et balayé son tempérament d'un geste de la main. Qu'est ce qui lui a pris sérieusement ?
Le roi face à nous ne connaît aucun refus. Tout lui tombe dans la main ou alors il l'obtient de la manière forte. Les traces de griffures que mon "mari" s'est auto infligée en sont la preuve tangible actuellement. Et je ne le laisserais pas faire plus de mal à mon coéquipier. Ne vous leurrez surtout pas, c'est simplement pour des raisons pratiques.
Helori relève le menton et un large sourire découvre ses dents pointues et luisantes. Son aspect est terrifiant, c'est indéniable et...d'un côté j'admire secrètement l'humain de se tenir fièrement entre lui et moi.
Je me demande soudain s'il a toujours fait partie de ce monde. On n'en voit presque jamais des êtres de son espèce ici. Ils se font dévorer en moins de deux temps ou sont assez ignorants de notre monde pour toucher un peu à tout. Or, tout est danger parmi nos terres. Les seuls humains que j'ai vus...étaient des gardes royaux venus escorter leur roi. Et ils ont réussi à renforcer ma haine vis à vis de leur origine plus que de raison avec leurs putains de remarques gerbantes.
Je chasse ma curiosité mal placée et me place dans le dos de mon faux amant en sentant la foule d'êtres surnaturels aux couleurs fanées d'automne se rapprocher, nous encerclant. L'animosité monte et je peux presque sentir la tension dans l'air du bout de mes doigts.
Mais je n'en fis rien. Certains de mes pouvoirs doivent rester secrets pour permettre aux espèces de perdurer, c'est ce que ma mère me répétait toujours de son vivant en tout cas. Voilà pourquoi je n'arrive toujours pas à contrôler tous mes pouvoirs malgré mes années d'expérience intense. Parce qu'il y en a que je ne peux pas utiliser sans risquer l'extinction d'une partie de notre monde.
— Tu as bien grandi ma chère, ronronna le roi, J'ai hâte d'enfin pouvoir goûter au fruit défendu.
Helori nous tourne autour avec un grand sourire découvrant ses crocs, se prenant pour un chasseur. Je sens mes pouvoirs crépiter sous ma peau en vagues incontrôlables. S'il croit qu'il pourra me toucher ! Je ne suis plus la petite créature sans défense et contrôle de ses pouvoirs que j'étais quand il m'a quémandé auprès de mon père !
Je vais lui...
Une main frôlant la mienne stop le cours de mes pensées. J'ai soudain pleinement conscience de la masse musculaire contre mon dos, de mes épingles de cheveux piquants ses omoplates malgré mes talons hauts, du frôlement de ses doigts contre les miens. Au début le toucher est si léger qu'il me fait penser à un chaton grattant à la porte, comme une demande silencieuse. Je glisse doucement mon index entre le sien et son majeur, il attrape fermement l'entièreté de ma main en réponse.
Helori continue de jouer au chat et à la souris ne se doutant en rien de ma bataille intérieure. Je puise dans la chaleur de Côme pour éteindre la mienne qui me brûle les entrailles.
Ok. On va gérer ça. Ensemble. Comme l'équipe qu'on est devenu.
Je décide d'attaquer la première de sorte à bénéficier de l'effet de surprise. Je lève la main gauche et voit un flot s'écouler tout droit dans la gorge du roi. Ma grande satisfaction fut de le voir s'étouffer encore et encore sans rien pouvoir y faire, ses poumons se remplissant goulûment d'eau.
Cependant un râle derrière moi me déconcentra et la soudaine absence de Côme derrière mon dos arrêta brusquement le flux de mon pouvoir. À l'affût, je me retourne et le voit combatte un cyclope faisant au moins deux fois sa taille. Il esquive son gigantesque poing, qui brise le sol d'obsidienne du château, et passe entre ses épaisses jambes, le déséquilibrant. Je n'eus malheureusement pas le temps de voir la suite du combat puisqu'une foule effrénée s'amassa autour de moi, brouillant ma vision.
Une vive douleur m'élança l'avant-bras lorsque des crocs s'y plantèrent. Un Werecat, qui ne devait même pas avoir une dizaine d'années étant donné qu'il m'arrivait à la hanche, s'accrochait griffes et crocs à mon bras. Ses yeux d'or brillaient d'une lueur vengeresse et ses fentes aiguisées reflétaient mon image déformée. Ses bêtes vouaient une fidélité et un culte inestimable à leur maître tel que, s'il mourait, ils se laissaient dépérir à leur côté. Et je venais d'attaquer le leur juste devant eux.
Les flammes dansèrent sur ma peau, incontrôlables, j'eu à peine le temps de voir l'éclat rouge de mes yeux se refléter dans les siens avant que le Werecat ne fonde entièrement en un tas de cendres informe. Puis, je me perds, je ne vois plus rien autour de moi. Une épaisse fumée noire m'étouffe et je me bats contre moi-même —comme si je n'avais pas assez d'ennemis à combattre. Je tousse à m'en décoller les poumons et tombe à genoux, l'obsidienne brisée m'entaillant les paumes.
L'eau, il faut que je me serve de l'eau. Ça, je contrôle. Je pense à la première gorgée d'eau qu'on prend dans un désert, assoiffée. Puis, une déferlante, un rouleau destructeur. Je peine à remonter à la surface. Que la Védresse me vienne en aide, je viens de noyer le château.
Mais promis, je contrôle.
Côme. Où est-il ? L'ai-je noyé ? Les humains sont si faibles ! Je remonte énergiquement à la surface et me met à crier directement après l'avoir percée et avalée une bouffée d'air revigorante.
-- Côme ! Côme !!, hurlais-je à en perdre haleine, me fichant de me faire repérer par ces saletés de chats géants.
Une main m'empêche soudain de respirer, accélérant les battements effrénés de mon maudit cœur trop solliciter en ce moment. L'angoisse me vrille les entrailles et m'envoie un pique d'adrénaline me permettant de balancer mon poing vers l'arrière, au hasard.
Mon assaillant étouffe un grognement de douleur dans mes cheveux et je me débats avec plus encore de ferveur lorsqu'il me bloque contre son corps en réponse. Mes narines se dilatent de fureur et c'est à cet instant que je me rends compte que sa main sur sa bouche ne m'empêche pas de respirer.
— Vous êtes obligée d'être si violente ? Oh, et vous voulez bien arrêtez de gueuler comme une poissonnière ? Voyez-vous, je ne rêve pas de finir en joli pâtée pour ces gros matous. Non que je doute être délicieux, mais..., susurre mon coéquipier à mon oreille pointue, son souffle mentholé réchauffant ma peau glacée.
Je mords sa main avec force afin de couper le flot de ses inepties —on n'a pas le temps pour ça—, ce qui le fait lâcher en glapissant comme un louveteau.
— Eloignez-vous, ordonnais-je d'une voix aussi glaciale que l'eau dans laquelle nous baignons, encore dissimulés par la fumée d'après feu.
— Non.
Je cligne des yeux, compte jusqu'à trois. Non ? J'ai dû mal entendre—
— Non, ose-t-il répéter, je risque déjà l'hypothermie à cause de vous. Le moins que vous puissiez faire est de tenir chaud à votre cher mari, ronronne-t-il près de mon oreille de sa voix aux accords bien trop séduisants pour un être tel que lui.
J'ouvre la bouche pour riposter vivement comme à mon habitude. Il a vraiment un don pour me faire sortir de mes gonds celui-là ! Cependant, de l'eau s'engouffre dans ma bouche lorsqu'une force m'entraîne vers le bas comme une ancre. Je m'étouffe, gorgeant mes miséreux poumons, déjà abimés par la fumée toxique, d'eau à mesure que j'avale un air absent.
Mes yeux me brûlent alors que mes cils combattent le liquide et que la pression enserre mon crâne dans un rouleau destructeur. J'en viens presque à regretter la chaleur de son corps un peu plus tôt, aux ténèbres des profondeurs.
Ma vision s'obscurcit, pourtant j'arrive à voir l'ombre d'une main tendue vers moi. Côme nage furieusement vers moi, m'enjoignant à prendre sa main, il ne remarque même pas les deux Werecat nageant vers lui. Ces bêtes ne sont d'ailleurs pas sensées détester l'eau ?
Je perds en force à mesure que mon oxygène s'amoindrit et peine à repousser les mains griffues qui m'enserre les chevilles, je ne peux même pas donner de coup de pieds et je suis beaucoup trop faible pour avoir recours à mes pouvoirs...
Mais je ne me laisserais pas mourir, pas comme ça. Pas avant d'avoir ramené Baile.
Je saisis mon poignard, dissimulé dans mon corset et entaille ses veines profondément. Ainsi, la créature n'eut d'autre choix que de me lâcher, se vidant de son sang dans l'eau sombre. Je tente de regagner la surface mais ma robe s'est gonflée et m'en empêche. Ma force est quasi-nulle lorsque j'arrive enfin à découper les jupes de ma robe.
Mes muscles me brûlent, je ne sens plus mes pieds et mes mains pleines de plaies, et je crois bien que mes poumons vont exploser d'une seconde à l'autre. Mon corps est affaibli et je sens bien que je suis à deux doigts de perdre connaissance mais je ne peux pas me le permettre. Alors, je puise jusqu'au bout et remonte au ralenti. Le temps est si long que j'ai la terrible impression d'avoir pris le chemin des enfers.
Je ne vois plus rien, premier signe de mon atroce manque d'oxygène et de ma perte prochaine. Une chaleur inattendue prend soudain place au creux de mes reins. Puis, presque tout mon corps est pressé contre une surface chaude. C'est agréable. La mort qui m'accueille à des bras plus chaleureux que tous les récits de mon enfance. Des bras vigoureux. Des bras...d'homme.
...
J'ai crié. Mais sa main faisait la taille de mon visage et m'étouffait
— : Ton papa ne sait pas à quel point tu es une vilaine fille n'est-ce-pas ? Non, il serait si déçu de sa prometteuse petite sorcière...
J'ai envoyé des coups pieds aussi. Seulement, mes jambes faisaient la moitié des siennes qui m'écrasaient.
— : Mais ne t'inquiète pas, il n'en saura jamais rien. Nos séances de corrections resteront notre petit secret.
Son haleine sentait l'hydromel et ses pupilles étaient presqu'autant dilatées que celles des créatures démoniaques.
J'étais terrifiée, les humains deviennent bizarres quand ils en boivent.
Sa couronne, déjà de travers, est tombée dans un bruit assourdissant lorsqu'il coinça mon corps d'enfant.
J'ai eu espoir.
Mais personne n'est venu.
Pas même quand il a porté le premier coup.
Personne n'est venu... jusqu'à ce que tout ne brûle.
...
Je sursaute, mon corps secoué par des soubresauts silencieux. Je me tourne vivement sur le côté et vomis de l'eau, beaucoup d'eau.
— Merde. J'ai cru que vous étiez...
Mon coéquipier ne finit pas sa phrase mais ses yeux hantés et ses mains frémissantes le faisaient pour lui. Étant donné sa proximité, j'imagine qu'il avait dû me faire un massage cardiaque ou un truc du genre. Je laissais échapper un remerciement râpeux en me levant.
Ma volonté fut éclipsée par un lourd mal de crâne et je retombais contre sa poitrine alors qu'il apparaissait à nouveau à mes côtés.
— C'est bon. Ça va, lâchez-moi, grognais-je presque à son contact.
— Ok, m'accorda-t-il si vite que s'en fut suspect.
Il me lâche soudainement en se reculant et je titube, me raccrochant in extremis à une barrière égarée. J'envoie vers lui mon majeur maladroitement en l'insultant dans ma barbe et entends un ricanement en réponse. Ce son me donne d'autant plus envie de lui écraser la tête entre les barreaux que je serre fermement entre mes doigts.
Seulement, on n'a toujours pas le temps pour ça puisque des sabots se font entendre dans un martèlement guerrier. Védresse ! Combien de vagues de créatures Helori va-t-il nous envoyer ?!
Cette fois je n'ai pas le temps de protester que Côme s'abaisse et passe son bras autour de mes cuisses. Je m'apprête à lui balancer un coup à l'arrière du crâne quand il m'envoie sur son épaule. J'étouffe un cri dans sa chemise noire détrempée dans le bas de son dos et agite les jambes.
— Taisez-vous, voulez-vous ?! En plus de nous ralentir vous allez nous faire repérer !, bougonne-t-il en pinçant l'arrière de ma cuisse nue.
Dans cette position, les lambeaux du bas de ma robe cachent à peine mes fesses et je serre les cuisses avec force afin de ne pas en dévoiler plus. Déesse que je le déteste ! Il court si vite que je rebondis douloureusement sur son épaule noueuse et m'imagine mourir précipitée la tête la première sur l'obsidienne du sol. Mais il me tient si fermement que je suis certaines d'en recueillir les traces durant quelques jours encore.
Trouvant une alcôve à la dérobée, il me fait glisser le long de son torse afin de me faire descendre. J'ai une conscience aiguë de chaque muscle de son corps qui rencontre les courbes du mien dans le mouvement. Ajoutez à cela qu'on est trempé de la tête aux pieds. Cela ressemble à un tableau bien trop érotique pour mon bien-être mental.
Je pose alors mes mains sur son torse pour le repousser, cependant il se colle soudainement à moi en me plaquant contre le mur. Sa main derrière mon crâne amorti le plus gros du choc et son corps enveloppe totalement le mien, si bien que je suis certaine qu'une personne dans son dos ne remarquerait pas ma présence.
— Qu'est-ce-que tu— mfh !
Il recouvre ma bouche de sa large main en me faisant signe de me taire de l'autre. Mon souffle se raréfie et des larmes pointent au bord de mes yeux écarquillés. Je les ferme pour les dissimuler et prie pour qu'il ne sente pas mon cœur battre furieusement contre son torse.
Les souvenirs m'assaillent mais je les repousse. Ce n'est pas le moment. Pas quand nos vies sont en jeu. Pas lorsque l'on a tant à perdre. Il n'aura plus jamais ce pouvoir sur moi. Je prends une profonde inspiration, ignorant la façon dont ma poitrine pousse contre le buste de Côme, et souffle lentement par le nez.
Au moment où je rouvre les yeux mon coéquipier semble avoir compris mon malaise malgré mes efforts pour le dissimuler et, les sourcils froncés par ce que je reconnais comme de la curiosité ou bien de la confusion, il laisse retomber sa main dans des gestes lents, comme pour ne pas effrayer un chat sauvage.
Je me détourne, tournant la tête sur le côté pour le dissuader de poser des questions. Il semble comprendre puisqu'il ne prend pas la parole. Cependant, je sens ses doigts titiller les miens, de la même façon qu'avant le combat. Je passe mon index entre le sien et son majeur pour signifier mon accord, et il entrelace nos doigts. Je ferme les yeux, sentant les battements de mon cœur se calmer. Je sens ensuite la légère pression de son menton sur le haut de ma tête et me laisse aller à cette étreinte fébrile.
Le bruit des sabots me fait vivement revenir à la réalité. Je sursaute lorsqu'ils passent tout près de nous sans nous voir et Côme me serre un peu plus en réponse, sa main à nouveau derrière ma tête, empêchant mon crâne de s'écraser contre le mur avec la pression de nos deux corps.
Lorsque le silence revient, on s'éloigne tout deux d'un bond et évitons nos regards tout en longeant les murs discrètement. Le moindre contact nous fige et on s'évite soigneusement par la suite. Ainsi, on trouve enfin une fenêtre brisée, notre échappatoire.
Méticuleusement, on évite les bouts de verre et descendons le long de la gouttière miraculeusement intacte par les effusions de flammes et d'eau, le château est toujours debout. On se cache des Opinicus faisant des rondes dans le ciel et des Werecat géants faisant trembler la terre des jardins en en faisant le tour.
Je retire d'un coup sec mon collier, celui qui est sensé me donner mon apparence de princesse et le jette vers la sortie arrière du château. J'use ensuite de mes dernières forces pour contrôler la magie de l'air, ouvrant la sortie sans bruit et poussant mon pendentif vers elle.
Quand j'ai fini de préparer ma petite mise en scène, j'attrape le poignet de mon coéquipier et le traîne vers l'allée principale, le sortant de sa torpeur à la vue de mes yeux qui, je le savais, brillaient d'une lueur argentée. Ou peut-être était-ce le fait que je lui avais menti sur l'effet du collier qui le déconcertait plus que la teinte de mes iris à l'usage de mes pouvoirs respectifs. Quoi qu'il en soit, je m'en fichais.
— Vous êtes dingue...! Ça grouille de démons ici...!
Il tire sur sa main pour que je lâche mais je tiens bon, enfonçant mes ongles dans sa peau à travers sa chemise, je ne ralentis pas. L'opinicus aux étoiles argentées dans les yeux que j'avais monté plus tôt dans la journée huma le collier que j'avais laissé près de la porte de sortie et poussa un cri qui fit écho à des kilomètres et ramena toutes les créatures vers lui.
Un sourire pointant au coin de mes lèvres, je me mis à courir vers la sortie principale, Côme me suivant de près. Il sprint à mes côtés et envoie un doigt d'honneur en direction du château en insultant le roi y habitant. Je secoue la tête mais finis par l'imiter et on éclate de rire en chœur sans pour autant ralentir.
À force de rire et de se faire du coude on finit par s'effondrer sur le sol terreux entre les arbres gigantesques, un point de côté me broyant les côtes. La tête sur sa poitrine, vibrant sous son rire, je reprends difficilement ma respiration.
L'adrénaline qui courait dans mes veines me laisse maintenant une sensation euphorisante qui me donne mal aux joues. Je les masse alors en grimaçant à moitié faisant ricaner mon coéquipier une dernière fois.
Je pince ses côtes en réponse et un sourire perdure sur ses lèvres. Il le perd cependant en examinant mon visage au-dessus du sien. Sa main laissant une caresse fantôme sur ma joue, mon sourire se fane à son tour.
— Vous avez des fossettes, souffla-t-il comme si c'était l'information la plus importante qu'il ait glané de la journée.
Je m'apprête à répliquer quand je reçois un violent coup à l'arrière de mon crâne. Je m'effondre sur mon coéquipier et sens un métal froid se refermer autour de mes poignets avant de sombrer dans les abîmes.