Camilea

Deux semaines plus tard

Voilà maintenant deux semaines depuis que j'ai accepté le marché avec Leonardo. Durant ces deux semaines, ma relation avec lui reste platonique, ni bonjour, ni salutation, rien. Je ne me suis toujours pas habitue à mon nouveau mode de vie; celle de future Reine. Si un jour on m'avait dit que j'allais me retrouver marier de force avec le futur Roi d'un pays, je crois que j'aurais ris au nez de cette personne. Je n'ai pas de nouvelle de mes frères, encore moins de mon père, malgré le fait que j'ai encore accès à mon téléphone car lorsque Leonardo était venu m'enlever de la Jamaïque, je l'avais caché. Chase est de loin le seul pour qui j'ai peur au cas où il se passerait quelque chose et que je ne sois pas sur les lieux pour le protéger. Ma relation avec lui est totalement différente de celle que j'ai avec Lorenzo. Chase et moi sommes comme les deux doigts de la main, toujours à tout faire ensemble tandis qu'avec Lorenzo, notre relation ressemble plus à celle de deux personnes travaillant ensemble et non une famille. Ça m'avait dérangé en grandissant mais j'ai appris à vivre comme ça avec lui. Jamais il ne m'a montré un peu d'affection, je me demande s'il n'est pas en train de devenir comme mon père, petit à petit...

J'entends quelqu'un toqué à la porte me freinant dans mes réflexions. Je laisse ce que j'étais en train de faire sur mon lit, c'est à dire du crocher et vais ouvrir la porte. A ma grande surprise et différemment d'habitude, c'était Jason qui était poste devant la porte. Ma relation avec celui-ci diffère beaucoup avec celle de son meilleur ami et moi. Je ne dirai pas que je lui fais confiance à 100% mais...

— Désolé de te déranger mais apparemment, Leonardo aimerait que tu le retrouves dans son bureau. m'explique-t-il.

Je me demande pourquoi il veut me voir lui qui m'ignore depuis deux semaines. C'est avec la tête remplie de question que je suis Jason jusqu'au bureau de celui qui m'a fait appeler. On traverse moins de couloirs et de portes que lorsque j'étais avec Vian et Gianna. Après avoir emprunte un escalier en fer forgé orné de multiple détails, plus beau les uns que les autres, nous débouchons devant une porte dans laquelle le nom de Leonardo était gravé à l'encre d'or: Leonardo Ares Almeida. Ares... Comme le dieu de la guerre dans la mythologie grecque

Jason toque trois fois sur la porte avant de pénétrer dans le bureau après avoir eu l'autorisation de Leonardo. A l'intérieur, un immense piano à queue blanc se retrouvait dans un coin de la pièce dont les murs était tapisses d'un revêtement beige. Il était assis en face de nous, la tête plongée dans des papiers. Jason se racle la gorge pour qu'il puisse nous remarquer.

— Je vais vous laisser. nous annonce Jason en s'avançant vers la porte.

Après le départ de Jason de la pièce, Leonardo m'invite a m'assoir sur le siège en face de lui. Relevant la tête des documents qu'il tenait en main, il prend le temps d'analyser ma tenue dans son intégralité. Je ne portais qu'une simple robe beige aux motifs floraux qui m'arrive au-dessus des genoux et a mes pieds, de simple sandale de la même couleur. J'avais décidé d'attacher mes cheveux en un simple chignon. Tandis qu'il m'analysait, je faisais pareil de mon côté. Il est vêtu d'une chemise de la même couleur que ma robe. De là où je suis, je ne pouvais pas voir la couleur de son bas et de ses chaussures. Mes yeux remontent jusqu'à son visage ou je pouvais voir un sourire narquois dessiné sur son visage.

— Pourquoi m'avoir fait appeler? Si c'est pour me reluquer, tu peux très bien trouver des photos de moi sur Internet.

A cause de l'image d'homme politique de mon père, nous avons chacun, mes frères et moi, été obligés de faire une activité qui nous servirait de couverture pour ne pas éveiller les soupçons. Chase et moi, jusqu'à douze ans, faisons des arts martiaux comme: le judo, le karaté, le taekwondo et bien d'autre. Lorenzo, lui, avait pris le basket jusqu'à ses dix-huit ans. Depuis maintenant dix ans, je travaille pour une agence de mannequin situé en Grèce dont la patronne est morte il y a quelques années et qui a été remplacée par quelqu'un qui n'a jamais dévoilé son identité. Certain disent que c'est son fils qui l'a remplacée, d'autre disent que c'est son neveu, mais aucune de ces rumeurs n'a été confirmée. Chase a continué dans le cinéma et Lorenzo dans la natation.

— Mon père organise un bal pour annoncer notre union à tout le pays et ainsi qu'à ses associes. commence-t-il en ne faisant pas attention à ce que je viens de dire.

Il se lève de son siège, contourne la table qui nous séparait et vient se placer en face de moi. Grace à son déplacement, je vois la couleur de son bas qui est noir.

— Étant donné que ma sœur ne pourra pas t'accompagner p...

— Abrège s'il te plait. le coupé-je.

Il s'arrête un instant pour me dévisager avant de reprendre:

— On, où plutôt toi et Jason allés acheter une tenue pour ce soir

Je me lève à mon tour de mon siège pour être à sa hauteur. Avec ses quelques centimètres en plus, je suis obligée de lever la tête pour que mes yeux rencontrent les siens.

— Et tu n'as pas pu me prévenir plus tôt? Il fait presque nuit, quel magasin penses-tu vas etre ouvert à cette heure? Et c'est quand ce bal au juste?

— Ma chère, je te rappelle qu'ici n'est pas comme Londres donc presque tous les magasins de luxe sont ouverts. Pour répondre à ta question, le bal aura lieu dans approximativement trois heures.

Je vais l'égorger celui-là !!!

Du calme bella...

— Il t'attend en arrière de la porte, je n'ai plus rien à te dire, tu peux partir.

Il retourne se rasseoir sans prendre le temps d'attendre une quelconque réponse de ma part. Je me dirige donc vers la porte et retrouve Jason appuyé contre le mur en face de celle-ci. Je lui souris gentiment avant de le suivre.

Quelques minutes plus tard, nous atteignons un garage souterrain dans lequel était placé plusieurs types de voitures de sport et de moto plus grosses les unes que les autres. Étant une grande fan de mécanique après le crochet, je prends le temps d'admirer chacun des engins qui se trouvaient dans la pièce. Nous montons dans une MacLaren blanche et sortons du garage. Pour la première fois depuis des semaines, je pouvais revoir à quoi ressemble l'extérieur hors de la demeure de Leonardo.

Jason a essayé, plusieurs fois, de me faire la conversation mais il a fini par arrêter quand il a vu que je ne réagissais pas à ses questions. Alors, pour combler le silence, il avait lancé, dans les haut-parleurs de la voiture, une musique de Rihanna: Breakin' Dishes

— Tu écoutes du Rihanna toi? Lui demandé-je entendant ses fredonnements en fond.

— Qui n'écoute pas du Rihanna déjà, c'est ça la question à se poser.

C'est en discutant de Rihanna et de chansons que nous arrivant devant un magasin de chaussures et d'accessoires de luxe.

— On ne devrait pas commencer par la tenue d'abord? je lui demande en descendant de la voiture.

— Nous sommes dans le quartier commercial d'Athènes, et donc il y a plein de magasin aux alentours. Suis-moi.

Nous marchons quelques instants avant de nous arrêter devant un immense magasin dont la devanture est très attirante. Des tenues étaient exposées dans la vitre situes dans la devanture du magasin, notamment une robe bleu marine avec un décolleté plutôt sobre, une feinte qui arrive à mi-cuisse et qui pourrait être parfait pour de grands évènements. Un vigile vient nous ouvrir la porte et nous laisse passer après nous avoir fouiller avec son détecteur.

— Bon, commençons. T'aime quoi comme couleur miss?

— Le bleu marin. réponds-je automatiquement.

Il prend son menton entre son pouce et observe les différentes robes du magasin.

— Bonsoir, comment puis-je vous aidez? nous questionne une voix provenant de derrière nous.

Je me retourne pour tomber sur une jeune femme qui se tenait là avec un immense sourire qui paraissait faux, sur le visage. Je lui rends son sourire et lui dit que pour l'instant nous n'avons pas besoin d'elle et que nous l'appellerons après. Elle me dévisage de la tête au pied avent de repartir de là où elle était.

— Ça va Camilea? Elle t'a dit quoi?

— Oui ça va... Reprenons nos recherches...

Après plus de trente allers-retours dans la cabine d'essayage pour trouver la robe parfaite pour ce soir, nous sortons enfin du magasin avec la même robe que nous avions vu en vitrine, accompagnée de chaussure à effet de verre transparent, quelques accessoires.

***

Je venais d'ajouter la dernière touche à mon maquillage quand Gianna rentre dans ma chambre. Elle porte une longue robe rose, un diadème, des chaussures beige. Ses cheveux tombent en cascade sur ses épaules. Elle est maquillée légèrement, ni trop voyant, ni pas assez, juste ce qu'il faut, la rendant encore plus belle qu'elle ne l'est déjà au quotidien.

— Tu es magnifique !!! lâche-t-elle dans un souffle après s'être placée derrière moi.

Je la remercie et lui retourne le compliment. On discute un peu avant que Jason ne vienne nous appeler.

— Prête ? me demande Gianna

— Prête.

Dès l'instant où j'ai commencé à mettre ma robe, j'ai eu comme un mauvais pressentiment concernant cette soirée, c'est pour ça que j'ai dissimulé des armes sous ma robe juste pour me sentir en sécurité. Je me fais accompagner par Jason jusqu'à une grande porte. En arrière de laquelle je peux entendre de la musique classique qui jouait en fond et des bruits de discussion étouffées. Soudainement, je ressens une montée de stress mélangé à l'adrénaline.

— Miss, tu es prête à en mettre plein la vue? Au passage, tu es resplendissante.

Sur ces derniers mots, il part me laisse seule avec mon stress. Je prends quelques bouffés d'air tandis que j'entends quelqu'un scandé mon nom.

C'est parti pour se jeter dans la gueule du loup.

***

Leonardo

Je regarde les gens discuter, boire dans la salle tandis que je discute avec mon père et certain de ces associés. Alors que j'allais m'interposer dans face à l'une des phrases que venait de prononcer mon père, l'un de nos hommes qui était chargé de surveillés la salle, annonce haut et fort l'arrivée de celle qui officiellement, sur les papiers et aux yeux de tous, ma femme et la future reine de ce pays. Tous les yeux sont rives sur la porte qui s'ouvrent au moment même où je me retourne pour l'observer. Elle est vêtue d'une longue robe bleu marine qui contenait une fente lui arrivant à mi-cuisse. Elle avait relâché ses longs cheveux blancs qui lui allait à merveille. Sur sa tête, un diadème trône lui donnant une touche plus royale.

C'est un peu le but, non?

Autour de moi, je pouvais entendre les gens chuchoter et lui lancer des regards jugeurs et moqueurs. Lorsqu'elle atteint les dernières marches, je vais la trouver et lui offre ma main pour qu'elle y dépose la sienne. Main dans la main, nous nous avançons au milieu de la piste de dance et ouvrir le bal. Alors que nous étions en train d'effectuer nos derniers pas de danse, je remarque un point rouge lumineux pointé sur Camilea et moi. Je lève la tête et tombe sur un type masqué.

— Surtout, reste calme. lui chuchoté-je en mettant la main sur l'arme que j'avais caché sous mon costume.

Je la fais passer derrière moi et pointe mon arme sur l'homme tandis que je le vois appuyer sur la gâchette de son arme. La balle nous rate de peu. Les gens qui étaient présents dans la salle il y a quelques minutes plus tôt, on déserte les lieux.

— Tu la protèges déjà Ares? Je trouverais ça presque mignon venant de toi. clame la voix de l'inconnu.

Je garde mon arme pointée sur lui tandis qu'il nous observe, Camilea et moi à tour de rôle

— Qui es-tu et qu'est-ce que tu veux? l'interroge-je

— Tu peux baisser ton arme Ares, je ne compte pas vous faire du mal... enfin pour l'instant.

Il ouvre une fenêtre et se place en position debout sur le rebord de celle-ci:

— On se reverra, je t'en fais la promesse. lance-t-il à l'intention de Camilea avant de se jeter dans le vide.

J'observe Camilea pour observer sa réaction. Elle semble aussi perdue que moi face à ce qu'il vient de se produire. Je ne sais pas qui était l'inconnu qui nous a menacé mais une chose est sure, c'est qu'il connait Camilea et ce depuis longtemps.