Camilea

Le lendemain, Vain vient me chercher de très tôt pour m'amener dans une grande salle à l'intérieur duquel était placé un immense bureau en ovale, des portraits de la famille pour pas changer qui décorait les murs. Je ne cessais de penser à la pseudo discussion que j'ai eue avec Leonardo jusqu'à ce qu'il fasse son entrée dans la pièce, accompagner du même type qui étais avec lui la première fois que je l'ai vu et dont j'ai oublié le prénom. Nous n'étions que tous les trois dans la pièce ce qui n'arrangeait pas le niveau de bizarrerie de la situation. Je m'assoie, attendant que l'un deux disent quelque chose.

— Alors, commence Leonardo en faisant glisser une enveloppe jaune jusqu'à moi.

Intriguée, je le tâte pour savoir ce qu'il y a l'intérieur sans avoir besoin de l'ouvrir. Je déduis rapidement qu'il s'agit de plusieurs papiers et d'une autre chose que je n'arrive pas à identifier.

— Comme tu le sais, nos deux familles font affaires ensemble depuis très, très longtemps et bien que le mariage ne fût jamais envisagé sinon ça aurait fini en catastrophe, je me suis demandé pourquoi est-ce que nos pères ont décidé de nous unir grâce à celui-ci.

— Et? Où est-ce que tu veux en venir?

Il pointe l'enveloppe qui était à présent ouvert par son ami.

— Avec Jason ici présent, j'ai effectué quelques recherches sur le vrai but de cette décision, et j'ai trouvé ceci.

Il vient se placer derrière moi et commence à vider et à me montrer le contenue de l'enveloppe. Des contrats, des photos, des lettres, et un disque en sort. Parmi les multiples photos, je distingue celles de ma mère et de moi, datant d'il y a plusieurs années, certaines datent même de l'époque où ma mère était adolescente. Mon corps est parcouru de milliers de frissons lorsque je lis certain contrat qui n'ont absolument rien avoir à un simple accord et qui est bien plus que ça. Sur l'une des lettres, je découvre qu'il a de cela plusieurs années, nos deux familles avaient pour coutume de boire le sang de la nouvelle génération qui allait prendre la relève. Plus je lis et plus je me dis que je suis tombée dans une famille de détraquer et de fous du bus.

— Comment tu as fait pour te procurer tout ça?

— J'ai mes sources. me répond-t-il simplement

Il retourne près de Jason qui ne dit rien depuis le début et semble réfléchir.

— J'ai une proposition à te faire. lance Leonardo.

Jason qui n'avait rien dit jusqu'à présent, lance un regard désapprobateur à son ami. Leonardo ne s'en occupe pas et continue son bla-bla.

— Tu détiens des capacités qui me serait très utile à l'avenir alors voilà ce que je te propose: Nos familles pensent nous utiliser pour consolider leur pouvoir. Mais toi et moi... on sait que ce mariage n'est qu'un jeu de contrôle. Et je refuse d'être un simple pion.

— Continue. lui intimé-je

Il s'assoit à son tour en face de moi, son poing droit soutenant sa tête.

— On accepte cette union. On leur donne l'illusion qu'ils ont gagné. Mais en coulisses, nous faisons en sorte que, lorsque le moment viendra, c'est nous qui tirerons les ficelles.

Dans sa façon de parler, j'ai l'impression qu'il détient une information que je n'ai pas et c'est ce qui me pousse à dire:

— Et je gagne quoi en échange?

— C'est là où je voulais en venir. Ton père ne t'a pas tout dit sur ta famille et encore moins sur ce qui est arrivé à ta mère, alors, si tu acceptes, je me ferai le plaisir de t'aider sur ce sujet et de te confier les secrets que ton père peine à garder cacher. Alors, Alvez... un mariage et une trahison en prime ?

Si moi-même je ne sais pas tous sur ma famille et la mort de ma mère, comment est-ce que lui a fait pour le savoir? Plus la conversation avance et plus je me dis que je dois me méfier de lui et de tous ceux qui vont m'entourer à présent.

— Tu as un temps pour reflec...

— J'accepte. clamé-je

Il esquisse un sourire, que je lui rends. Je sens Jason nous observer à tour de rôle, ne comprenant sans doute pas ma réaction. Moi-même je ne sais pas pourquoi j'ai réagi ainsi, sûrement parce qu'il m'a parlé de ma mère, ou peut-être à cause de ce désir qui brule au plus profond de mon être, que je n'arrive jamais à déterminer. Je lui serre, sentant une étrange chaleur me parcourir la peau.

Le marché était scellé. Et l'enfer pouvait commencer.