Camilea

Je me gare devant la maison que j'avais achetée il y a bien longtemps après avoir littéralement vu et conduit Leonardo jusqu'ici. Quand je suis arrivée dans le bar tout a l'heure et que je l'ai aperçu, j'ai eu quelques secondes de choc avant de me ressaisir et de faire comme s'il n'était pas la et de le provoquer aussi. Le type qui se tenait à cote de lui était venue me parler .

Au début, je voulais l'envoyer chier, mais pourquoi ne pas faire ami ami avec la table d'en face et d'apprendre à mieux connaitre mon futur mari. Ironique, n'est-ce pas? Moi qui ai fait tout un spitch à mon père, me voilà presque ravie de voir Leonardo ici, à mes trousses. Je sens qu'il ne va pas tarder à arriver.

Comme je l'ai prédit, quelques minutes plus tard, une Bentley noire se gare non loin de la maison.  Je suis déjà sur le pas de ma porte lorsque j'entends une portière se refermer. Je fais comme si je n'avais rien entendu et enfonce la clef dans la serrure de l'immense porte en bois.

— Jolie baraque. lance-t-il

— Je sais.

Il balaye rapidement le hall d'entrée du regard avant de le poser sur ma silhouette. Il me regarde de la tête au pied en s'attardant sur chacun de mes traits. Je fais de même avec lui et remarque un début d'encre sur son cou que je n'avais pas remarqué ce matin. Ni lui, ni moi ne disons un seul mot durant ce qui m'a semblé être une éternité avant que Jason, le type de tout à l'heure ne pénètre dans la pièce.

— Je sens que je viens d'interrompre un baille important... Leonardo, ton père veut que tu retournes à Londres demain pour ton mariage avec elle.

Sur ces deux derniers mots, il me pointe du doigt sans pour autant me regarder.

— Tu lui as dit que je l'ai retrouvé ?

Il fait non de la tête tandis que Leonardo semble réfléchir. Je reste debout là à les observer sans me mêler de leur histoire. Je ne veux pas et ne souhaite pas rentrer à Londres, encore moins pour me marier avec ce type qui se tient devant moi.

— On rentre . lâche-t-il finalement. Tu viens avec moi.

— Tu penses me contrôler ou quoi? Rentre à Londres, moi je reste ici.

— Je ne me souviens pas t'avoir demandé ton accord. Jason?

Le concerné acquiesce avant de quitter Leonardo du regard et de s'avancer vers moi, une idée derrière la tête. Je suis à l'affût de ses moindres faits et gestes. Je ne sais pas ce dont il est capable alors mieux vaut le surveiller. Sans prévenir, il passe ses mains sous mes cuisses et me jette sur ses épaules comme un sac à patate.

Mes poings s'abattent sur son dos, le frappant de toute mes forces pour qu'il me lâche, mais j'ai beau y mettre du mien, ça ne semble rien lui faire.
Leonardo s'avance vers la porte d'entrée, Jason sur ses pas. Voyant que mes coups ne lui font rien, je plante mes dents dans sa chair. Sa prise sur mes cuisses diminue tandis qu'il se retient de pousser un gémissement de douleur.

— Leonardo, elle vient de me mordre là. se plaint-il

— Tu te plains vraiment pour une morsure là? Je te rappelle que le mois dernier on t'avais presque jeté au feu et tu n'as pas eu ce problème.

Sur quel genre d'énergumène suis-je tomber sérieux?

— Oui mais là ça fait vraiment mal mec, ce n'est pas une petite morsure de rien du tout. Ses dents sont vraiment aiguisées.

— Merci. réponds-je à la place de Leonardo.

Quelques instants plus tard, il s'arrête, ouvre la portière arrière de la voiture. Je sens mon corps frappé le cuir doux des chaises arrière sans pour autant que ça fasse mal.

Avant que je n'aie le temps de rouvrir la portière pour m'échapper, ils montent tous les deux très rapidement et verrouille les portes.

C'est bien fait pour toi, fallait juste la fermer et accepter dirait mon père. Le connaissant, il doit déjà avoir mis ses meilleurs hommes à ma rechercher dans tout le pays. La seule personne pour laquelle je m'inquiète en ce moment c'est Chase.

Bien qu'il soit mon frère jumeau, ce que les gens on du mal à croire, je le considère comme un petit frère que je me dois de protéger et de ne pas laisser la cruauté de ce monde l'atteindre. Voulant m'assurer que tout va bien, je prends mon téléphone que j'avais caché dans mon soutif et commence à taper mon message.

Je reçois instantanément une réponse de sa part disant qu'il est inquiet pour moi et que papa commence à devenir timbré.

— Tu es très silencieuse pour quelqu'un qui vient de se faire emmener de force. remarque Jason.

— Comme tu l'as dit, mes « agresseurs » ne m'ont pas vraiment laisser le choix. J'espère que ma morsure ne t'as pas fait souffrir. ironisé-je

Jason me dévisage un instant avant de se retourner pour regarder devant lui.

— Où est-ce que vous m'emmener ? Non pas que je veux gâcher quoique que ce soit mais si c'est dans votre plan de retourner à Londres, sachez que vous perdez votre temps.

Leonardo regarde la route puis son compagnon avant de lancer :

— Désolée de gâcher tes rêves mais notre destination est belle et bien Londres.

Ils n'ajoutent rien de plus et se mettent à parler de mannequinat et d'argent. Je profite de leur discussion pour prendre mon téléphone que j'avais mis à l'intérieur de mon décolleté et regarde les différents messages de mon père ainsi que de mes frères, pour la seconde fois de la journée.

***

Me voilà dans le jet en direction de Londres pour retourner chez moi avec celui que je vais appeler mari dans moins de 24 heures.

Je me doutais bien que ça serait facile pour lui de me rattraper, connaissant ces capacités et de quoi il est capable, suite aux recherches que j'avais effectuer sur lui.

Leonardo Almeida fils du célèbre acteur Almeida, est né le 13 janvier 1999 à Londres. Selon les médias, son père possède une richesse qui équivaut à plus de 100 millions de dollars et sa mère est décédée dans un accident tragique lorsqu'il n'était âgé que de 4 ans.

Le type à côté de lui est à la fois son meilleur ami et son bras droit, Jason Chao. Né le 14 février à New-York. Les médias ne connaissent rien sur l'identité de ses parents mais ils estiment que sa richesse est équivalente à celle de Leonardo.

— Veuillez attacher vos ceintures, nous allons décoller dans moins d'une minute. nous annonce l'hôtesse de l'air.

En face de moi, Leonardo et Jason ne s'attache pas faisant mine de ne pas avoir écouté. Ne voulant pas mourir, je m'attache, très solidement et m'accroche à l'appui coude, discrètement.  J'adore voyager, découvrir de nouvelles cultures, traditions, modes de vie mais je déteste le moment où il faut prendre l'avion lors de ses voyages.

Vu le nombre de films et de documentaires que je regarde, je comprendrais si ma peur venait de là.

— Pour quelqu'un qui se dit forte, je ne croyais pas que t'avais peur des avions. dit Leonardo à mon intention en regardant ma main.

Ne voulant pas gaspiller mon énergie et ma salive, je l'observe pour seule et unique réponse en ne manquant pas de lui montrer mon majeur de ma main libre.

Il me scrute d'un regard noir avant de se lever et d'aller dans une pièce du jet. Je me retrouve donc seul avec Jason, qui m'observait de manière étrange.

— Quoi, tu veux ma photo?

Son regard n'était pas pervers ou quoique ce soit d'autre mais il me met mal à l'aise.

— Non merci, ton père ainsi que celui de Leonardo nous en a déjà envoyé  plein. Pourquoi t'être échapper en Jamaïque ?

— Ta question n'aura pas de réponse. lui répondé-je fermement.

Je n'ai pas envie d'étaler la vraie raison pour laquelle je suis venue me réfugié ici. De toute manière, je n'allais pas me confier à un parfait inconnu.

Dès l'instant où Leonardo revient s'asseoir, je sens le jet bouger, prêt à décoller. J'essaie de ne pas me concentrer là-dessus sinon je sens que je vais m'évanouir, en passant à ce que ma mère m'avait apprise la première fois que j'avais prise l'avion.

Londres, me revoilà...

Mais j'étais loin de me douter de ce qu'en allait devenir ma vie dès cet instant.

🦢🦢🦢