Loading...
Link copied
Loading...
Loading...
Mark all as read
You have no notification
Original
Fanfiction
Trending tags

Log In

or
@
Petitefleur707
Share the book

CHAPITRE7: PANTIN

"Et si tout cela n'était qu'un rêve ? Si je me réveille, et que rien de tout ça n'a jamais existé ?"

THE HUNTER

Los Angeles, lendemain, 9h33:

J'ai les poings serrés. L'adrénaline pulse dans mes veines alors que je fixe un point invisible sur la table.

— Écoutez-moi. Cette drogue, elle a toutes les caractéristiques des Devil's Night. C'est leur came, j'en suis sûr à cent pour cent. Le club, la présence d'Alberti... tout colle. Ça ne peut pas être une coïncidence.

Kiara, à ma droite, acquiesce avec un air déterminé. Elle s'appuie légèrement sur la table, s'avançant dans la conversation avec une assurance implacable.

— Carter a raison. Les Devil's Night ont toujours utilisé ce genre de drogue compacte. C'est parfait pour circuler discrètement en boîte, comme la Veleno Nero. Et Alberti ? Il baigne dedans depuis des années. Je suis prête à parier que c'est une transaction issue de leur réseau.

— Je... je sais pas, Kiara.

Liam, en face de nous, se masse les tempes. Son hésitation est palpable, et ça me fout les nerfs.

— Ce genre de raisonnement, c'est un peu rapide, non ? On ne peut pas être sûrs. D'accord, les Devil's Night sont dans la came, mais on n'a aucune preuve directe. Alfonso a dit qu'il n'avait aucun lien avec eux.

— Alfonso est un putain de menteur, je tranche d'un ton sec.

Liam relève les yeux vers moi, son regard oscillant entre prudence et irritation.

— Ce que je veux dire, Carter, c'est qu'on ne peut pas foncer tête baissée. Peut-être que cette drogue provient d'un autre circuit.

Je serre les mâchoires. Kiara prend la parole avant que je ne puisse exploser.

— Ce n'est pas qu'une intuition, Liam. On parle de logique. Cette drogue, on l'a déjà croisée dans un de leurs deals. Ça ne tombe pas du ciel.

Elle a ce petit sourire en coin qui me donne envie de la provoquer juste pour voir jusqu'où elle ira.

Liam pousse un soupir, clairement à deux doigts de perdre patience.

— Bon sang, mais ouvrez les yeux ! Alberti est un pion, pas un décideur. Ce n'est pas lui qui gère les entrées et sorties de drogue dans la ville. Vous voulez qu'on se plante et qu'on grille nos pistes à cause d'une foutue hypothèse ?

Kiara croise les bras, son regard perçant fixé sur lui.

— Et toi, tu veux attendre qu'ils nous balancent l'évidence sous le nez avant de bouger ? Parce que quand ça arrivera, il sera trop tard.

Le silence s'installe un instant. Liam nous jauge, et je devine ce qu'il pense. On est trop sûrs de nous.

Je me penche légèrement vers lui.

— Si cette drogue n'était pas la leur, Alberti ne l'aurait jamais laissée entrer dans ce club.

Liam pince les lèvres, mais ne répond pas.

Jude, jusqu'ici silencieuse, intervient en fronçant les sourcils :

— La Veleno Nero a disparu du marché depuis un moment... Peut-être qu'ils ont changé de came.

Andrea, jusqu'ici en retrait, prend la parole d'un ton ferme :

— Je suis d'accord pour surveiller les Devil's Night, mais si on se plante, on grille une chance en or d'arrêter les vrais responsables.

Thom hoche la tête, pensif :

— Ou alors... on ne se plante pas. On va les suivre.

Un sourire discret m'échappe.

— On ne fait pas dans l'hésitation. On sait où ça mène. C'est eux. C'est le moment de leur mettre la pression.

Kiara me lance un regard complice, un éclat de malice dans les yeux.

— On va les avoir, Carter. T'inquiète pas.

Mais au fond de moi, un putain de doute me ronge.

***

Ma respiration se coupe légèrement.

Je tourne lentement la tête sur le côté. Une petite tignasse rousse capte mon regard, et une sensation étrange me traverse, presque électrique.

— Tu sais, je pense qu'on a bien avancé sur ce dossier, malgré le chaos. Mais il va falloir trouver un moyen de convaincre Liam.

Sa voix est posée, presque trop calme par rapport à l'intensité de notre conversation. Je la sens s'imprégner de chaque mot, peser chaque syllabe avec une maîtrise qui me trouble.

Elle se tourne vers moi, un sourire discret mais acéré au coin des lèvres. Une assurance tranquille émane d'elle, une sérénité qui m'attire autant qu'elle me déstabilise.

— Liam, lui, il a juste besoin de plus de preuves. Il a toujours été un peu... pragmatique.

Un léger rire s'échappe de sa gorge, subtil, à peine perceptible. Puis, d'un ton trop léger pour être anodin, elle ajoute :

— Mais toi, tu sembles avoir une confiance aveugle en ton instinct. Et ton instinct, Carter... je commence à croire qu'il est bien plus fiable que tu ne veux bien l'admettre.

Un frisson me parcourt la nuque. Son regard me tient en otage.

Je hoche la tête, mais une pointe de malaise s'infiltre en moi. Cette conversation, sous son apparente banalité, éveille quelque chose que je préfère ignorer.

Je me force à sourire, me racle la gorge pour briser cette tension invisible.

— Eh bien, parfois, faut savoir écouter ce qu'on ressent, non ? Et toi, toujours aussi sûre de toi, hein ?

Elle me fixe, un éclat presque joueur dans les yeux. Mais il y a autre chose derrière... quelque chose de plus profond.

— Je suis contente que tu l'aies remarqué, dit-elle avec une pointe de défi.

Son ton est léger, mais sa voix a cette nuance que je n'arrive pas à décrypter.

— Mais je pense qu'on est tous sur la même longueur d'onde. On est là pour bosser, après tout. Pourtant, si tu veux mon avis... cette tension entre nous et Liam ? Elle disparaîtra quand on aura des preuves concrètes. Et crois-moi, ça ne va pas tarder.

Un sourire m'échappe, malgré moi. Je me surprends à apprécier cet échange plus que je ne le devrais. Et c'est dangereux.

— Ah, bien sûr, plus de preuves. J'espère juste qu'elles ne vont pas nous faire courir après elles trop longtemps.

Je marque une pause, mon regard accrochant le sien.

— Mais bon, tant qu'on est ensemble là-dedans, je suis confiant.

Son sourire s'étire, sincère. Trop parfait. Trop calculé.

Puis, son expression change légèrement. Son ton devient plus grave, plus personnel.

— Tu sais, je suis vraiment contente qu'on soit dans cette équipe ensemble. Maintenant, on est amis. T'as une manière de voir les choses qui est... différente. Et j'aime ça.

Son regard me transperce.

— Tu me surprends, Carter. Souvent.

Un choc. Comme une décharge électrique qui me traverse la poitrine.

Son aveu est subtil, mais il touche un point en moi que j'aurais préféré garder intact.

J'inspire profondément, cherchant à masquer l'impact de ses mots. Mais je sens que c'est trop tard.

— Eh bien, c'est réciproque.

Ma voix est plus rauque que prévu.

— Tu m'impressionnes aussi. Et si on garde cette dynamique... on va faire du bon boulot. J'en suis certain.

Un instant. Juste un instant, nos regards s'accrochent avec quelque chose de plus lourd.

Ce n'est plus qu'un échange de mots. C'est un terrain glissant. Un territoire dangereux.

L'adrénaline du boulot... ou autre chose.

Je serre les poings sous la table.

Elle finit par détourner les yeux, un sourire complice flottant sur ses lèvres.

— Bon, on y retourne. Y a du boulot. Mais... c'était bien de parler avec toi.

— Ouais. Ça fait du bien de prendre un peu de recul.

Elle me jette un dernier regard. Quelque chose danse dans ses yeux. Un jeu. Un avertissement. Une promesse.

Puis elle s'éloigne.

Et moi... je reste là, seul avec ce putain de poids sur la poitrine.

LE SOIR:

— T'as rien de nouveau, Thom ?

— Carter, ça fait quinze fois que tu me poses la question. Je te dirai si j'ai quelque chose !

Je soupire, agacé.

— Je sais que tu es impatient, mais dans ce boulot, la patience est une arme. Et là, mon pote, tu l'utilises pas du tout.

— Je sais. Désolé.

Thom repose sa tête sur ses paumes.

— Sinon, l'infiltration avec Browns, ça avance ?

— Normalement, il aura bientôt fini d'installer les appareils. Avec un peu de chance, on va capter des échanges entre les passeurs et le cartel.

Je croise les bras, songeur. Edward est notre meilleure carte. Grâce aux micros planqués dans les bijoux et cadeaux d'Ophélia, on va enfin avoir quelque chose de concret.

— Je vois... Tu devrais rentrer, Carter. Il se fait tard.

— Non, mais—

— Rentre. Je gère.

— T'es sûr ?

— Ouais.

— Bon... d'accord.

Je quitte la salle, passe par mon bureau récupérer mes affaires.

— Pas encore parti ?

Je me tourne. Jude me fixe, toujours aussi impassible.

— Je vais rester aider Lovelock sur le dossier, dit-elle.

— Essayez de pas vous entretuer.

Elle émet un sourire discret.

— À demain, Carter.

Je descends au parking, récupère mes clés et m'engouffre dans la voiture.

Un frisson me traverse.

— Ça faisait longtemps, Carter.

Je me fige.

La voix est là. Elle.

— La ferme.

— Tu veux jouer avec moi ?

Je ne réponds pas.

— Tu ne peux pas m'ignorer éternellement.

Tu n'existes pas.

— Carter...

Tu n'existes pas. Tu n'existes pas. Tu n'existes pas.

Je ferme les yeux et frappe ma tête contre le volant.

Le silence.

Quand je rouvre les paupières...

Elle a disparu.


THE VIXEN

Los Angeles quelques semaines plus tard 12H24:

Nous patientons dans le bureau, tous affalés sur nos chaises. Thomas s'amuse à faire rebondir une petite balle contre le mur pendant que Jude survole ses mails. "Je meurs de faim"... Comme si le ciel avait écouté mes prières, Kyle revient avec des sacs de nourriture pleins les mains.

-Je suis rentré, les gens... souffle-t-il toujours d'un air grognon après avoir perdu le pari pour savoir qui allait ramener les sandwichs.

-Enfin ! s'extasie Thomas en levant les bras au ciel. Kyle lance le sien qu'il rattrape à la perfection avant d'en sortir un autre pour Jude et les autres.

-Tian, Kiara, c'est le tien.

-Merci. En fait, tu sais où est passé Carter ? je demande.

-Je crois qu'il est en salle d'interrogation avec Alfonso, il veut lui faire sortir les vers du nez à propos de la nouvelle drogue qu'on a découverte, me répond Thomas.

-Il devrait vraiment se détendre, souffle le beau brun, Alfonso est une fouine, il faut le faire mariner, il parlera quand il se lassera...

-Tu sais, chez les stups, la meilleure qualité ce n'est pas de trouver un max d'infos, mais la patience.

-Ouaip, et c'est ce qui manque cruellement à Carter en ce moment, se moque son ami.

Quelques heures plus tard...

Liam se redresse brusquement de son siège, la tension dans l'air palpable, et s'élance d'un pas rapide jusqu'au bureau d'Andrea. Son regard est fixé, intense, et il parle d'une voix urgente.

« La cible bouge », dit-il, le souffle légèrement court. La capitaine, qui n'a pas besoin de plus d'informations, se lève immédiatement, et sans un mot, sort de la salle en première, suivie de près par Liam.

-On y va appeler des renforts, ordonne-t-elle, son ton ferme mais maîtrisé.

-Bien, capitaine, répond Jude, déjà en train de se précipiter vers le téléphone avec une efficacité calme.

Je prends ma veste, qui était négligemment posée sur le dos de ma chaise, et l'enfile avec hâte, sentant la montée d'adrénaline qui m'accompagne.

-On y va, me dit Carter d'un ton neutre mais déterminé, sa silhouette déjà prête à partir, à l'affût derrière les autres.

Nous nous dirigeons d'un pas rapide vers l'armurerie, nos chaussures résonnant sur le sol silencieux du couloir. À l'intérieur, les agents se placent en file indienne, attendant leur tour. L'ambiance est tendue, chacun concentré sur l'instant à venir. Quand mon tour arrive, je m'avance vers le guichet. Un vieil homme, l'air impassible mais concentré, me tend l'arme. Ses mains tremblent légèrement, mais il est précis.

-Tenez, c'est le modèle 9mm, numéro de série : K4587-2034, agent Yarros.

-Merci, dis-je, saisissant l'arme d'un mouvement rapide. Je la sens lourde dans ma main, une promesse de ce qui pourrait venir.

Je me tourne vers Carter, et nous nous dirigeons vers la salle de réunion où tous les agents se sont déjà rassemblés. Sur le mur principal, un écran rétractable descend en silence, et le vidéoprojecteur projette une lumière froide, presque clinique, sur les murs. Thomas me fait signe de m'asseoir près de lui, me tendant une chaise à sa droite. Les autres agents prennent place autour de nous, leur silence pesant. Carter, toujours aussi calme, se saisit d'une boîte noire et la tend à Kyle.

-Écoutez-moi, je veux que vous mettiez tous vos appareils électroniques éteints dans cette boîte, ordonne-t-il, la voix autoritaire.

Sans un mot, Kyle passe derrière lui et passe la boîte devant nous tous. Je suis un instant réticente, mais je n'ai pas le choix. J'éteins mon portable à contrecœur, sentant la frustration monter en moi, puis je le pose dans la boîte. (Je n'ai plus aucun moyen de communiquer avec le D.N sans mon appareil, et cette pensée me ronge un peu plus.)

Andrea, d'un geste précis, éteint les lumières de la salle, plongeant l'espace dans une obscurité presque totale. Seule la lumière du vidéoprojecteur reste, projetant une lueur froide et presque irréelle sur les visages concentrés des agents. Un silence lourd s'installe dans la pièce, et Andrea lève la main d'un geste autoritaire.

-Ce soir, notre cible est le chef du cartel italien Devil's Night, dit-elle d'une voix calme mais assurée, son regard perçant se posant sur nous tous, avant que l'image d'Enzo n'apparaisse sur le mur.

Le visage d'Enzo, impassible, défile sur l'écran, une photo tirée d'un dossier qu'on aurait presque cru anodin s'il n'avait pas été celui de l'homme qu'on cherche à capturer depuis des mois.

-Comme vous le savez, officiellement, il est le PDG de plusieurs grandes chaînes d'hôtels et de centres commerciaux de luxe, mais derrière cette façade, il dirige Devil's Night, un cartel de drogue qui s'étend sur plusieurs secteurs et fournit 90% des amphètes du pays, continue Andrea, son doigt effleurant la télécommande avec une fluidité inquiétante, faisant défiler des photos et des cartes de ses territoires.

L'atmosphère devient encore plus tendue, les visages se durcissent à chaque image qui passe.

-Leur intermédiaire, Ahmed Diaziette, PDG d'une compagnie maritime, possède une usine, "Pacific Trade Manufacturing", qu'Enzo a prise sous son contrôle pour la fabrication de leur drogue. Elle se situe près du Port de Long Beach, un endroit stratégiquement placé. C'est une façade légitime, spécialisée dans la fabrication de pièces industrielles pour le secteur maritime. Mais dans les sous-sols, une zone secrète a été aménagée pour la production de drogue. Les travailleurs y sont enfermés, surveillés de près, et la production est envoyée directement via les docks sous forme de marchandises légales dans des containers, dissimulant ainsi leur véritable activité.

Le silence devient lourd, presque palpable. Chacun sait que cette mission pourrait bien changer la donne, et le regard d'Andrea est plus tranchant que jamais.

-Enzo devrait arriver dans 55 minutes. Les unités 1 et 2 suivront les stups, pendant que les autres... je veux que toute votre attention soit focalisée sur la mission. Nous devons arrêter Enzo. C'est compris ?

Un murmure collectif de réponse s'élève, déterminé, la tension palpable dans chaque voix.

-Oui, madame, répond la foule d'une même voix.

-Retirez-vous, ordonne Andrea, son ton ne souffrant aucune réplique.

Tout les agents se dirigent vers la sortie avec leur escouade attribuée en direction du parking.

Carter me fait signe de le suivre avec les autres, je n'ai pas le temps d'émettre aucune suggestion que je ne suis pas.

Je n'ai aucune idée de comment informer Enzo et les autres de ce qui est en train de se passer.

Je n'ai plus aucun moyen de les prévenir de ce qui va se dérouler dans les prochaines heures...

Comment this paragraph

Comment

No comment yet