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Petitefleur707
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CHAPITRE:1 REMBOURSEMENT

THE VIXEN

Londres: 22h35

Il est là, rampant sur le sol froid, gisant dans une flaque de sang. Mon index repose sur la détente. Je dirige mon arme vers lui, le regard glacial et calculateur. Il se plaque contre le mur, abandonnant toute la fierté qui l'animait encore quelques heures plus tôt.

— Je vous en supplie ! J'ai une famille ! supplie-t-il, les larmes aux yeux, tremblant, la peur grandissant dans son regard.

Pathétique...

Son expression suppliante m'atteint brièvement, mais je chasse aussitôt cette faiblesse. La compassion n'a pas sa place ici. Ce n'est pas le moment.

— Comme tout le monde, soufflé-je sans la moindre empathie.

Et, sans hésitation, j'appuie sur la détente. La balle traverse son crâne d'un trait net et précis.

Sans laisser la moindre trace derrière moi, je me faufile entre les meubles lugubres et disparais dans l'ombre projetée par la lune.

Le grincement de l'ampoule me fait tressaillir.

Fixant mon reflet dans le miroir, je ne remarque même pas que l'eau glaciale du robinet engourdit mes mains. Mon regard vide croise le mien et un soupir m'échappe.

La famille...

On dit souvent qu'elle est une source de bonheur et de joie infinie. Moi aussi, autrefois, j'avais une famille...

— Tu ne m'attraperas pas, tu ne m'attraperas pas !

Elle court dans la plaine près de la rivière, les bras levés, le sourire aux lèvres. Je la poursuis.

— Je suis la grande vilaine sorcière ! ricane-je. Je vais t'attraper !

Je l'enlace.

— Hi hi, arrête, Maman ! rigole-t-elle. C'est bon, je me rends !

Les rires et les sourires enveloppent ce doux souvenir...

Se souvenir... Qu'est-ce que c'est, au juste ?

Je sursaute, reculant d'un pas net.

Que vient-il de se passer ?

Cela ne m'arrive jamais, du moins pas en mission. Je ne baisse jamais ma garde.

Inspirant profondément, je me recentre, enfouissant ce souvenir au plus profond de mon être. Là où personne ne pourra le reprendre.

Ce n'est pas le moment de rêvasser.

Autour de moi, l'eau s'écoule du robinet, résonnant dans l'espace exigu comme un métronome hypnotique.

Je passe une main sur mon visage, noue mes mèches rousses en une queue de cheval. Mes doigts glissent sur la texture soyeuse de mes cheveux.

Une dernière inspection. Un sweat gris pour masquer ma silhouette, des lunettes de soleil pour dissimuler mes traits.

Un nouveau nom. Une nouvelle ombre.

Sous les flocons de neige, je poursuis mon chemin, mes pas s'imprimant sur le tapis blanc.

La rue, humide et vieillissante, est ensevelie sous la neige, mais des couples et des familles se promènent d'un air insouciant dans les ruelles illuminées de Londres. Les rires des enfants résonnent, perçant mon cœur d'une douleur sourde.

Je m'éloigne, marchant vers une petite supérette. Ses fenêtres sont embuées de la chaleur intérieure.

J'entrouvre délicatement la porte. Un son aigu résonne : dring. Je me glisse à l'intérieur.

Derrière la caisse, un adolescent, rivé sur son téléphone, affiche un air odieux. Je me faufile entre les rayons, scrutant les sachets de nourriture.

Je le fixe de nouveau. Ces derniers temps, je suis paranoïaque... mais comment ne pas l'être ? J'ai trop d'ennemis. Et l'insomnie n'aide pas.

Je prends un paquet de chips, mais un bruit de porte me fait sursauter. Ma main se dirige instinctivement vers l'arme dissimulée sous mon manteau. Un frisson parcourt mon échine.

Ce n'est qu'une vieille dame qui entre.

Je relâche la tension et me dirige rapidement vers la caisse. L'atmosphère confinée m'étouffe. Une fois le paiement effectué, je sors sans me faire prier, entamant une marche rapide jusqu'à mon lieu de résidence provisoire, cherchant à m'éclipser dans l'ombre.

De retour dans mon appartement, je verrouille la porte à double tour, puis je fais un tour rapide des lieux pour m'assurer que personne ne m'a suivie ou n'est entré poser des mouchards.

Je m'affale sur le canapé, allume une cigarette et souffle la fumée dans un soupir. Je lève la tête en arrière dans une position supposée m'être agréable. Du moins, un peu...

La décoration est quelconque, impersonnelle et vieillotte, mais elle fait l'affaire.

Six jours. Six jours d'attente.

Si ça continue, je partirai sans lui. Il l'aura mérité.

Je me lève d'un pas nonchalant et me rends sur la terrasse. Un peu de nicotine, un peu de calme. Je souffle une dernière bouffée, me cachant de la froideur derrière les murs de ma prison temporaire.

Mais la situation devient critique. Je ne peux pas rester ici indéfiniment.

Il faut que je prenne une décision.

Cette livraison, cette mission... elle me ronge.

— Fais chier ! soufflé-je en serrant les poings.

Londres: 11h40

Il est 11h40 et j'attends Rick pour une livraison habituelle.

Une voiture noire arrive, suivie de trois autres. Un homme barbu en costume sort du véhicule principal.

— Lisa ! Ça fait un bail ! lance-t-il chaleureusement, comme s'il retrouvait une amie de longue date.

— Marcus.

Je lui adresse un signe de tête. Il me sourit largement.

— Toujours aussi rayonnante, à ce que je vois. Un vrai petit rayon de soleil, dit-il sarcastiquement.

Je fronce les sourcils.

— Et toi, toujours aussi agaçant. Une vraie plaie.

Je croise les bras et me recentre sur la situation.

— Où est Rick ? C'était lui qui devait me prévenir pour l'affaire.

— À propos de Rick... il ne pourra plus s'occuper de ça.

Je le fixe, un sourcil arqué.

— Il est mort ?

— Exact, dit-il, faussement peiné. Un léger contretemps.

— Léger ?

Je fronce les sourcils.

— On peut en parler à l'intérieur ? propose-t-il, les mains dans les poches.

— Je suis pressée.

— Bien sûr. Nous vous dédommagerons pour le retard.

Marcus me mène vers les cargaisons et ordonne à ses hommes de tout charger.

— Depuis quand tu traînes avec les magouilles de gangs ? demande-t-il. Dans mes souvenirs, tu étais plutôt du genre solo que un pour tous et tous pour un, je me trompe ?

Je hoche la tête.

— C'est le job d'un mercenaire.

— Disons que pas mal de choses ont changé ces derniers temps...

Il hoche la tête et affiche un sourire malicieux.

— Fais attention sur la route. Les flics commencent à fouiner là où ils ne devraient pas.

Il s'éloigne en levant la main.

— Bon courage pour la Californie. Essaie de ne pas te faire tuer cette fois.

Los Angeles: 9h55

Deux heures après être descendue de l'avion, je réalise que, comme l'avait dit Marcus, les flics sont bien plus vigilants en ce moment. C'est étrange.

Je sors de la limousine qui m'a récupérée à l'aéroport ce matin et monte les marches de la villa avant de pénétrer dans le hall. La décoration est superbe, un mélange subtil de modernité et de raffinement. Les moulures du plafond, finement sculptées, ajoutent une élégance intemporelle à l'espace, tandis que les colonnes du jardin, ornées de détails inspirés des temples grecs, semblent raconter des histoires anciennes. À l'extérieur, des arbres exotiques aux feuilles luxuriantes et aux fleurs éclatantes contrastent avec la façade immaculée de la villa.

D'ordinaire, je ne viens jamais ici, mais aujourd'hui est une exception : je dois m'entretenir avec Enzo.

— Monsieur Khanir vous attend dans son bureau, m'annonce une employée en me guidant vers la porte avant de s'éclipser discrètement.

Je frappe, puis entre après avoir entendu :

— Entre.

La pièce est immense, baignée de lumière par d'imposantes baies vitrées qui laissent filtrer les rayons du soleil, projetant des reflets élégants sur le mobilier luxueux. Enzo se lève de son siège et m'observe de haut en bas, une lueur indéchiffrable brillant dans ses iris bleu cristal. Je soutiens son regard, attentive.

— Tu n'as pas changé d'un pouce, Rose, lance-t-il en s'approchant.

— Toi non plus.

Et j'ai raison. Il n'a pas changé d'un centimètre. Toujours vêtu de ses costumes impeccables, taillés sur mesure pour épouser sa silhouette athlétique, il arbore des accessoires dorés qui scintillent subtilement à la lumière. Sa mâchoire carrée, symbole de force et de détermination, se dessine avec une précision presque irréelle, tandis que son nez droit accentue l'aura de noblesse qu'il dégage. Ses cheveux, plaqués avec soin, brillent d'un éclat soigné, témoignant de son sens du détail. Il a toujours cette aura magnétique, ce charisme qui semble capter l'attention de quiconque croise son chemin.

Il me serre la main avec une fermeté chaleureuse et m'invite à m'asseoir sur l'immense canapé en cuir italien qui occupe une bonne partie de la pièce.

— Alors, quoi de neuf ? Toujours à courir d'un pays à l'autre ?

Il me tend un verre que j'accepte volontiers. L'arôme riche et complexe du vin monte à mes narines, un mélange harmonieux de notes fruitées et épicées. Je laisse le liquide caresser mon palais, savourant chaque nuance qui s'épanouit lentement en bouche.

— La routine, dis-je avec un sourire. La semaine dernière, j'ai livré la cargaison d'armes en Australie.

Il me fixe un instant, silencieux.

— Tu te demandes pourquoi je t'ai fait venir ici, hein ?

Je hoche légèrement la tête.

— Oui, admets-je franchement. J'ai une dette envers toi... mais me faire venir ici sans la moindre information, c'est un peu limite, tu ne trouves pas ?

Trois ans plus tôt, je me suis retrouvée dans une sale affaire en Colombie et j'ai été capturée par des trafiquants d'êtres humains. Ce jour-là, j'ai failli y passer (encore). Depuis, je dois une fière chandelle à Enzo pour m'avoir libérée et sauvée ce jour-là.

— Tu as raison, dit-il en esquissant un sourire. Je connais tes compétences, c'est pour ça que je t'ai contactée. Ce que je vais te demander, je ne peux pas le confier à mes hommes. Ce n'est pas ton genre de mission, mais je suis persuadé que tu es la meilleure pour ça. J'ai besoin de toi pour infiltrer l'ennemi.

— Infiltrer l'ennemi ? répété-je, perplexe. Un gang rival ?

— Non. Remplace gang par police.

Infiltrer la police.

Le défi s'annonce excitant.

Mais pourquoi moi ?

Et surtout, pourquoi maintenant ? !

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