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Petitefleur707
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CHAPITRE:2 RENCONTRE INATTENDUE

THE VIXEN

— Merci pour le café, gardez la monnaie.

Je dépose un billet sur le comptoir et sors, mes escarpins claquant sur le pavé comme une menace. L'air est lourd, brûlant, raison pour laquelle j'ai opté pour une longue robe rouge fluide, moulant mes courbes, même si ce n'est pas l'idéal pour une course-poursuite. Enfin bon, ce n'est pas comme si je risquais quoi que ce soit ici.

Je me glisse dans ma décapotable et démarre le moteur. La chaleur de Los Angeles me fait rager intérieurement. Comme d'habitude, je me sens prisonnière de cette ville où je suis venue honorer une promesse faite à Enzo. Six mois. Six mois à jouer les espionnes, à interagir avec la police sans être repérée. Parce qu'évidemment, me mêler à eux est la dernière chose que je voudrais faire.

Mais bon, comme on dit, le travail, c'est le travail. Et Enzo, lui, sait comment me rappeler que je lui dois une faveur.

Je recevrai toutes les informations ce soir par mail. Pour cette mission, je sais juste que je devrai infiltrer les stups de Los Angeles en tant que décripteuse, hackeuse et agent de terrain (ce que je suis, en somme). Mon objectif est simple : voler des informations confidentielles tout en brouillant les pistes sur les DEVIL'S NIGHT, garder un œil sur la police et les tenir informés pendant six mois. Pendant ce temps, je serai logée, "que demander de plus ?"

Enzo m'a loué une villa en périphérie de la ville, assez proche du centre pour ma mission, mais assez éloignée pour éviter les fouineurs. Ça me met en rogne de devoir rester au même endroit aussi longtemps. D'habitude, je ne fais que passer. En tant que mercenaire, j'ai beaucoup d'ennemis, et mon métier m'oblige à être constamment en mouvement : pas d'attaches, pas de famille, et plus de véritable identité. Ce qui, en soi, est plutôt pratique.

Si Enzo a fait appel à moi, ce n'est pas seulement parce que je lui devais un service qu'il savait que je ne pourrais pas refuser. Il y a autre chose.

Les mercenaires sont des ombres, des fantômes. Des individus discrets, rigoureux, dont l'existence même est insoupçonnée. Indépendants des gangs qui les emploient, ils travaillent seuls. Pas d'attaches, pas d'aide en cas de guerre entre factions. Enzo savait pertinemment que j'aurais refusé cette mission pour de multiples raisons...

Ce que j'ignore, c'est pourquoi elle est si importante à ses yeux.

Je presse un peu sur l'accélérateur, tentant de dissiper la frustration qui s'est installée dans ma poitrine. Les mains fermement posées sur le volant, une boule de rage nouée dans le ventre. Je suis en colère, et pourquoi ? Parce que je vais devoir rester ici pendant six mois entiers. Six putains de mois coincée au même endroit ! Je déteste cette idée, surtout parce que je n'ai jamais été faite pour rester en place.

Il y a une raison à cela : j'ai trop d'ennemis qui rôdent autour de moi. Des gens qui me détestent, d'autres qui cherchent à se venger, et certains qui veulent simplement me faire du mal pour assouvir leur ego de macho, incapables d'accepter qu'une femme puisse se faire un nom dans ce monde impitoyable.

Ce n'est pas pour rien qu'on m'a donné ce nom dans ce milieu : La Renarde. The Vixen. Mes missions sont toujours difficiles et complexes, et comme un renard rusé, je dois faire preuve d'une intelligence aiguisée pour me faufiler parmi les poules du poulailler. Approcher ma proie avec précaution, refermer le piège sur elle avant qu'elle ne puisse se rendre compte de quoi que ce soit. Cette métaphore du renard résonne en moi, car elle illustre parfaitement ma lutte pour survivre dans un univers où chaque mouvement doit être calculé, chaque décision soigneusement planifiée.

Je mentirais si je disais que ce petit jeu de dupe ne me plaît pas.

En somme, c'est amusant de comparer ma prochaine mission à celle d'un renard. Comme ce renard qui s'introduit discrètement dans le poulailler, je vais devoir user de ma ruse pour me fondre parmi les stups et les forces de l'ordre sans me faire repérer. C'est un jeu dangereux : une seule erreur et je pourrais bien me retrouver piégée, comme le renard qui, dans sa quête, se fait prendre au piège d'un chasseur. La prison serait mon sort, et dans le pire des cas, la peine de mort m'attendrait.

C'est précisément pour ça que j'évite la police comme la peste.

Un simple faux pas, une erreur de calcul, et c'est terminé. Si j'ai accepté cette mission, c'est uniquement pour rendre service à Enzo. Sinon, je n'aurais pas hésité à décliner, amitié ou pas.

Comme un renard traquant sa proie, je vais devoir naviguer avec précaution, user de mon intelligence et de mon charme pour ne pas me retrouver piégée.

Texte corrigé :

— Oh, fait chier !

Mes mains se crispent sur le volant tandis que mon regard se pose sur le rétroviseur.

Des lumières bleues.

Putain.

J'ai dépassé la limite de vitesse de 25 miles à l'heure. Une vraie caricature. Moi qui me targuais d'échapper aux flics, me voilà servie.

Je soupire en roulant sur le bas-côté. Génial. Voilà Vixen, prise au piège par la maréchaussée.

Derrière moi, la voiture de police s'arrête et un homme en uniforme en descend. Sa démarche est assurée, son port altier, et il claque la portière avec cette nonchalance exaspérante des types habitués à ce genre de scène.

Fait chier, fait chier, fait chier.

— Vous savez pourquoi je vous arrête, madame ?

La voix rocailleuse me tire de mes pensées. Je tourne lentement la tête, prête à feindre l'innocence... Mais je me fige en croisant son regard.

Oh merde.

C'est quoi ce mec ?!

Grand. Très grand. Genre, au moins 1,90 m. Et bien bâti. Diablement bien bâti. Je devine son torse sculpté sous l'uniforme, et je ne parle même pas de son visage. Je suis pourtant habituée aux hommes séduisants : mannequins, tueurs à gages, gangsters, hommes d'affaires... Mais lui ? Lui, c'est une autre catégorie.

Bordel... est-ce que mon corps vient vraiment de réagir ?!

Concentre-toi, Kiara.

Je bats des cils, prends une inspiration et plaque un sourire innocent sur mon visage tandis qu'il feuillette son carnet. Je vois son sourcil s'arquer légèrement quand il capte mon expression un peu trop béate.

Je sais ce qu'il pense : Pourquoi cette nana sourit comme une débile alors que je vais lui coller une amende ?

Oh, crois-moi, je vais bien m'amuser, mon grand.

— Madame, vous rouliez à 90 sur une route limitée à 65. Je vais devoir voir vos papiers.

Sa voix est grave. Beaucoup trop agréable.

— Bien sûr, monsieur l'agent.

Je commence à fouiller dans mon sac, exagérant un peu mes mouvements. Je sens son regard s'attarder sur moi une fraction de seconde de trop.

Intéressant.

Je décide de pousser un peu plus loin. Juste pour le plaisir.

— Dites-moi, monsieur le policier... On vous a déjà dit que vous étiez sacrément sexy ?

Un silence.

Il cligne des yeux, visiblement pris de court.

— ... Pardon ?

— Je crois que vous avez très bien entendu.

Je souris, effrontée. Il fronce les sourcils, mais je vois la légère crispation de sa mâchoire. Bingo.

Il attrape mes papiers et les examine avec attention.

— Kiara Yarros ?

— En chair et en os, dis-je en appuyant bien sur chaque syllabe.

Il soupire, l'air de se demander s'il a tiré le mauvais numéro aujourd'hui.

— Vous êtes en excès de vitesse, mademoiselle Yarros. Je vais devoir vous verbaliser.

— Oh, monsieur le policier... Respecter la limitation avec une voiture pareille, ce serait presque criminel, vous ne croyez pas ?

Je désigne mon véhicule d'un air faussement outré.

Un bref sourire tente d'apparaître sur son visage. Je le vois lutter.

— La loi, mademoiselle. C'est la loi.

— Ouuh, la loi...

Je fais mine d'être déçue, mais intérieurement, je me marre. Ce type a du répondant.

Je me penche un peu vers lui, prenant un air faussement mystérieux.

— Et vous, monsieur l'agent... Quel est votre prénom ?

Il me lance un regard sceptique.

— Pourquoi ?

— Vous connaissez le mien. Ce serait injuste de ne pas partager.

Il hésite. Je peux voir son cerveau peser le pour et le contre. Puis, dans un souffle résigné :

— Carter.

Oh.

Intéressant.

Je laisse le prénom rouler sur ma langue.

— Carter... Hm. J'aime bien. Ça vous va bien. Je suis sûre qu'un prénom aussi séduisant cache un très joli numéro de téléphone.

Et là, ses joues rosissent.

Putain, ses joues rosissent.

Je suis aux anges.

— Mademoiselle, vous avez consommé quelque chose ?

Je fais semblant de m'indigner.

— Attendez... Parce que je vous complimente, vous pensez que je plane ? Carter, je répète son prénom juste pour le plaisir, vous êtes vraiment canon, c'est tout.

Il déglutit. Son sérieux vacille. Je retiens difficilement un rire.

— Vous êtes... spéciale.

— Merci. J'essaie.

Je souris, triomphante. Il me fait passer un test de sobriété, mais je peux voir qu'il n'a plus la même assurance qu'au début. Je le perturbe, et je savoure chaque seconde.

Finalement, il range ses affaires, l'air vaguement amusé malgré lui.

— Vous êtes une touriste ? Je ne vous ai jamais vue ici.

Je hausse un sourcil.

— Los Angeles, c'est pas censé être une grande ville ?

Je vois déjà qu'il regrette d'avoir posé la question. Je me penche légèrement vers lui.

— J'ai emménagé il n'y a pas longtemps. Disons que je suis... nouvelle.

Je marque une pause.

— Et vous, Carter ? Vous traînez souvent sous ce soleil infernal ?

Il hésite, avant de souffler :

— Pas souvent... Mais on dirait que c'est mon jour de chance.

Oh.

Un frisson me parcourt.

Je fais une moue, puis avec un sourire en coin, je démarre ma voiture.

— À bientôt, peut-être, Carter.

Je le laisse là, debout sur le bas-côté, visiblement plus troublé qu'il ne l'aurait voulu.

Bordel, je le savais... Cette mission va être fun.

J'arrive dans la villa. Ou devrais-je dire ma villa maintenant ? Enzo a insisté pour que j'emménage ici et, à vrai dire, je n'avais pas beaucoup le choix. Avec tous les gens qui veulent ma peau, il aurait été stupide de loger dans un simple immeuble où n'importe quel taré pourrait s'introduire. Ici, je suis en sécurité. Enfin, pour le moment.

La villa a un système de sécurité. Pas la peine de dire qu'elle contient aussi de nombreuses chambres d'armes. Elle fait partie des nombreuses résidences secondaires d'Enzo. Elle contient tout le nécessaire pour un chef de gang tel que lui.

L'endroit est magnifique, on retrouve sans grande difficulté ce côté italien que j'aime tant de la femme d'Enzo. Les moulures de la villa sont magnifiques. L'endroit est très chic sans en faire des caisses. J'adore. Les meubles de la maison sont tous parfaitement associés dans un ton crème. Pour le coup, je devrais sans doute remercier les excellents goûts de Fiorella en matière de déco.

Je continue mon exploration des lieux plus en profondeur. En tout, j'y ai compté pour le moment quatre chambres, chacune accompagnée d'une salle de bain, une grande cuisine avec un vaste salon, un jardin d'à peu près un hectare, sans parler du garage lié à la salle de tir, et des sous-sols qui sont de vrais labyrinthes avec la salle de torture... Ne me demandez pas pourquoi.

Quand j'ouvre la porte menant à ma chambre je découvre une pièce spacieuse dans les même teints crème et caramel du salon. Je fais un léger tour dans le salle de bain histoire de prendre mes aises et m'installe sur le lit, sans me faire prier j'ouvre directement mon PC et vérifie mais mails.
Il faut que je commence mon repère.

Quelque heures avant :

-Tu m'explique se bordel? M'écriai je.

-J'ai besoin que tu joue les infiltrés dans la police pour mon gang. Répond Enzo fermement.

-Sa j'avais compris. Se que je ne comprends pas, c'est pourquoi moi?

Enzo s'affale sur son fauteuil et allume une cigarette qu'il me rend. Je regarde l'objet hésitante puis lui arrache des mains.

-J'ai besoin de toi,

-Pourquoi moi? Tu n'a pas un tas de filles qui peuvent jouer le rôle d'infiltrer dans t'es rangs? Où tu veux juste t'assurer que se soit moi qui fasse le sale boulot?

-Rose, j'ai besoin de toi. Spécifiquement. Il se redresse et se penche pour poser ses coudes sur ses genoux.

-Je ne peux plus faire confiance en mes hommes. Il y a un infiltré parmi mes rangs.

Présent:

Je souffle de frustration quand je repense à la merde dans laquelle je me suis foute... J'ai accepté de l'aider seulement parce qu'Enzo est bien plus qu'un simple chef de gang et que je lui dois un service. Mais bon, tout de même...

Je me replonge dans mon écran et fais le tour de ce que m'a envoyé Rowan, le bras droit d'Enzo.

Je fais une brève vérification des plans des quartiers de la police, puis je vérifie tous les fichiers personnels concernant leurs membres, et... Bingo. Je suis dans leur logiciel. Après ça, je peux me promener sans grande difficulté.

Si seulement ma mission avait été aussi simple, je me serais permise de souffler, mais malheureusement, ce n'est pas le cas, car Enzo a besoin de moi sur le terrain, ce qui est nettement plus complexe.

J'ouvre et referme les fichiers, le temps nécessaire pour que mon cerveau enregistre tout, jusqu'à...

Putain.

Mes yeux s'arrête sur l'un des profils de la police en particulier... Cette tignasse brune et ces yeux bleu que je ne me lasserais jamais de voir. Bordel de merde. C'est lui.


THE HUNTER

Los Angeles, 18h45

Affalé sur mon bureau, je subis depuis une demi-heure les moqueries de Thomas, mon meilleur ami, qui se fout ouvertement de ma gueule à cause des événements récents.

— Attends, attends... résume-t-il, essoufflé par le fou rire. Si je comprends bien, tu as arrêté, pour je ne sais quelle raison, une meuf qui ressemble à un avion de chasse, en plein milieu de nulle part... Elle t'a demandé ton numéro... et toi, tu lui as demandé si elle était bourrée ?

— Ouais... je grogne en levant les yeux au ciel.

— Putain, celle-là, on me l'avait jamais faite !

Il se bidonne comme un abruti tandis que je me demande sérieusement si finir en prison pour homicide en vaut la peine.

— Sérieux, mec, j'ai été affecté à un secteur qui n'est même pas le mien pour une mission confidentielle où je devais jouer les agents de police... et voilà où j'en suis.

— C'est ça, marre-toi bien, profite !

— Mais t'es sérieux ?! J'ai jamais entendu un truc pareil. Qui drague le type qui est en train de lui coller une amende ? C'est une dinguerie, bordel !

Et il repart dans un fou rire incontrôlable.

— Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Le pire, c'est que... j'ai envie de te dire qu'elle était grave mignonne dans son petit jeu. Non, sans déconner, elle s'est mise à rire comme toi. Elle m'a sorti un truc du genre que c'était "trop tentant" de me charrier...

— Même une inconnue se fout ouvertement de ta gueule, c'est grave, mec.

— Oh, va te faire foutre, Thom !

— Non mais sérieux, t'as réagi comment ? Tu lui as donné ton numéro ?

Je pince les lèvres et évite son regard.

— Mec... sérieux... dis-moi que tu lui as donné.

— T'es malade ? Je la connais pas, cette fille. Si ça se trouve, c'est une tarée ou un truc du genre.

— Ok, ok... mais t'aurais voulu avoir son numéro, non ?

Non. Peut-être. Oui.

— Je sais pas... je la connais pas.

— Bordel, mec. Tu me dis qu'elle est belle, drôle, mignonne... T'attendais quoi ? Alors, oui, c'est une inconnue et y'a sans doute mieux comme première rencontre, mais on est tous des inconnus au début !

Pas faux.

— C'est quoi cette logique foireuse ? Laisse tomber. De toute façon, c'est pas comme si j'allais la revoir.

— T'as vu son nom ? T'as qu'à la chercher sur les réseaux sociaux.

— T'es malade ! J'suis pas un psychopathe, bordel.

— Je donne juste des idées, hein ! dit-il avec un clin d'œil, en passant une main dans ses mèches rebelles qui lui tombent sur le front.

— Ouais, bah garde tes idées de sociopathe pour toi. Espèce de criminel en puissance, c'est toi qui devrais être sous les barreaux.

Je lui balance ça en riant, juste avant qu'il me donne un coup dans l'épaule.

— Arrête de te foutre de ma gueule, connard !

Los Angeles, 9h15 :

Éloignant mon café de mes lèvres, je jette un rapide coup d'œil à mes collègues sur ma gauche. Thomas et Kyle entretiennent une discussion particulièrement enjouée sur les nouvelles recrues qui nous rejoindront dans la matinée. Pour être honnête, je n'écoute que d'une oreille, relevant quelques bribes d'information par-ci par-là : « À quoi ils ressemblent à ton avis ? » ou « Tu crois qu'il y aura des meufs canon ? ». Je lâche un souffle, remarquant seulement que j'avais cessé de respirer, trop obnubilé par la nouvelle. Je lève les yeux au plafond, essayant en vain de faire le vide dans ma tête. « Tout va bien se passer, Carter, la partie ne fait que commencer. » Il faut que tu sois patient. Après des années où l'affaire NIGTH avait été classée sans suite après qu'une fouille de cargaison sur un navire n'avait mené à rien et avait réussi à faire fermer l'enquête pour manque de preuves et la disparition précipitée d'un des agents qui y travaillaient, c'est précisément aujourd'hui qu'elle rouvre ses portes. Laisse le round deux commencer. Après l'intervention de la DEA (Drug Enforcement Administration : agence fédérale chargée de lutter contre le trafic et la distribution de drogues), Andrea a eu le champ libre pour former une escouade qui rouvrira le dossier.

Les DEVIL'S NIGHT. Ce gang est l'une des pires vermines que ce monde n'ait jamais connu, trafic de drogue, vol, blanchiment d'argent, etc. Comme tous les autres, ce n'est qu'une liste futile de tout ce qu'ils commettent encore impunis par la loi, enfin, pour le moment.

— Alors. Hâte de rencontrer les nouvelles recrues ? me demande Kyle, me faisant sortir de ma rêverie.

— Oui, bien sûr, confirmais-je d'un hochement de tête. Je suis sûr qu'on classera cette enquête en un rien de temps grâce à leur aide, dis-je, un peu tendu.

Je ne suis pas particulièrement excité à l'idée de devoir faire équipe avec de nouvelles recrues. Je ne suis pas de nature renfermée, mais je n'offre pas ma confiance à tout le monde, et encore moins à une inconnue sur la route ! Mais il ne faut pas se voiler la face, on ne peut pas faire confiance à tout le monde de nos jours...

— D'après ce que j'ai compris, on aura le droit à un mec et deux nanas. Je me demande à quoi ressemblent les filles, s'interroge-t-il. Je souffle d'exaspération. Qu'est-ce qu'il peut être con. Parfois, je me demande même comment on est arrivés à être amis. Lui et moi sommes complètement opposés : des cheveux d'un noir corbeau, accompagnés d'une peau de porcelaine, un regard ténébreux, sociable et de nature joviale, Kyle ne me ressemble en rien. J'ai des cheveux bruns qui paraissent parfois blonds à la lumière du jour, une peau plus dorée et des yeux beaucoup plus clairs. Et, en reprenant les mots de mon meilleur ami juste à côté : « J'ai le caractère d'un chat qu'on viendrait de sortir de son bain. »

— On s'en fout à quoi ils ressemblent, Kyle, crachais-je. Le plus important, c'est de quoi ils sont capables.

— Oh pardon, monsieur grognon. Et après on se demande pourquoi il n'est pas encore casé avec son physique... chuchote-t-il à Thomas sur sa droite.

— Je t'entends, tu sais ?

— Ouais. C'est le but !

Je lève les yeux au ciel devant ses conneries. Parfois, j'oublie que derrière cette facette un peu nunuche de lui se cache cette chose... On a tous un passé, et certains d'entre nous le cachent profondément sous terre pour que personne ne puisse le déterrer. Kyle fait partie de ces gens-là.

Chacun sa vie, chacun ses secrets, comme disait mon frère.

— T'es pas sur Tinder, mec. Tu le sais au moins ? se moque Thomas.

— C'est quoi le rapport ?

— Le rapport, comme tu dis, c'est que je te connais et que tu vas transformer ça en « mission Cupidon ». Et on sait tous les trois comment ça se termine.

— C'est arrivé UNE fois, bordel, s'exclame-t-il.

— Une fois de trop, Kyle, balançais-je en même temps que mon meilleur ami.

— Ok, je sais, sortir avec une collègue de taf, c'était pas la meilleure des idées... surtout Aurora. Mais comment tu voulais que je sache que ça allait se terminer comme ça ?

— Je te demande juste de pas transformer ça en mission Cupidon, d'accord ?

Il lève les yeux au ciel et acquiesce de la tête. Il boude vraiment ? Un vrai gamin...

— Tiens, j'ai reçu un mail de Naura. Elle nous prévient que nos recrues ne tarderont pas à arriver. On peut descendre dans le hall en attendant.

— Ça sert à quoi, si de toute façon elles vont devoir passer par son bureau d'abord ? râle-t-il.

— Faut qu'on aille récupérer les codes pour les nouveaux nounouilles. Et c'est pas vous qui jouiez à « Devine le physique de mon ou ma nouvelle collègue » ?

— Ouais, mais ça, c'était avant que vous cassiez mon délire !

Liam, Jude et Kiara. Kiara comme elle. Je suis sûr qu'il s'agit d'une simple coïncidence, Kiara est un nom commun, et pourtant... Je ne sais pas pourquoi, j'aimerais secrètement que ce soit elle. Ce qui est complètement stupide, car elle n'avait ni le look ni le comportement d'une recrue de la police. Je souffle. Il faut que je me calme, je suis à cran ces derniers temps...

Kyle sort le premier de la pièce et, alors que je m'apprête à le suivre, je suis rattrapé par Thomas, qui m'entraîne par l'épaule :

— Je connais ce regard, me prévient Thomas. Ne fais pas n'importe quoi, Carter, la partie ne fait que de commencer.

— Je sais, Thom...

— Je te promets que tu auras ta vengeance, ils paieront pour ce qu'ils t'ont fait, Carter, me dit-il.

— Ils paieront pour Cassian, j'affirme d'un ton sec avant de rejoindre Kyle dans le couloir.

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