Les années passèrent et la relation entre Angel et Severus devint de plus en plus sérieuse. Comble de la surprise, Drago devint ce qui se rapprochait de plus en plus à un ami ou à un frère pour le Gryffondor. Le blond s'était d'ailleurs marié avec Astoria et allait bientôt devenir père à son tour, prolongeant ainsi la lignée des Malfoy. Lucius venait toujours au club et multipliait flirts et conquêtes sans pour autant trouver la personne pour construire une quelconque relation durable. Il préférait de loin sa liberté et batifoler. Il restait toutefois tout aussi proche des autres et appréciait le jeune artiste comme son propre fils ou un neveu.

Angel gardait aussi contact avec Ron et Hermione mais ces deux derniers étaient partis dans un tour du monde durant les deux dernières années pour profiter un peu de leur jeunesse avant de commencer à travailler durement pour leur avenir qu'ils voulaient construire ensemble. Il ne les avait revus qu'à quelques occasions avant leur départ et toujours sans Severus. Ils ne savaient pas encore pour lui, ni même pour son travail.

Son travail... Il était toujours pour le moment le Joyau du Magnolia Club. Mais maintenant qu'il approchait de ses vingt-cinq ans et qu'il avait une petite idée de ce qu'il voulait faire à l'avenir, il préparait son coup pour dire au revoir au Patron, et surtout à son oncle. Lucius aidait pour beaucoup, lui ayant donné un petit un feuillet rassemblant quelques articles de lois qui pourraient faire couler son employeur mais surtout Vernon Dursley.

Il aurait pu le faire plus tôt, me diriez-vous. Mais il y avait un problème dans le contrat qu'Angel avait signé sous la contrainte de son oncle, stipulant qu'il devait travailler jusqu'à ses vingt-cinq ans. Naturellement Harry Potter ne faisait rien comme tout le monde et avait insufflé une partie de sa magie dans le contrat, l'obligeant ainsi à travailler jusqu'à la fin. Merlin merci qu'il aimait son métier sinon, cela aurait été un calvaire pour lui ! Mais voilà, le contrat approchait de sa fin et il était évidemment hors de question qu'il en signe un autre !

Quand il fut convoqué pour une nouvelle signature, son oncle était présent en plus de son Patron. Ce qu'aucun des deux Moldus ne s'attendaient par contre, c'était de la présence de Lucius et Severus au côté du jeune artiste.

— Que faites-vous là ? demanda le Patron, Brian O'Cornwell.

— Je suis le compagnon d'Harry, répondit simplement Severus.

— Quant à moi, je suis son avocat, ajouta Lucius en s'installant.

— Son avocat ? répétèrent les Moldus, les sourcils froncés, l'oncle Vernon gratifiant son neveu d'un regard noir.

Angel le lui rendit avec un sourire en coin, victorieux.

— C'est impossible qu'il puisse avoir un avocat, dit Vernon qui se contenait pour rester poli et aimable malgré son visage qui tournait au violet.

— Vraiment ? fit Severus, feignant la surprise. My Angel as-tu oublié de mentionner à ton oncle tes titres ? 

— Ses titres ? répétèrent les Moldus en fronçant encore plus les sourcils.

Lucius sortit de sa mallette une série de papiers.

— Mr Potter est une personne très appréciée et connue par beaucoup de personnes de par le monde, dit-il. Son statut de Lord oblige. 

— Lord ? répéta l'Oncle Vernon avec une étincelle cupide dans le regard.

— Oui, Lord Potter et Lord Black, confirma Lucius qui était très professionnel bien qu'il jubilait intérieurement pour la suite. Et il souhaiterait d'ailleurs éviter un scandale, continua-t-il en fixant ses papiers un instant avant de se redresser.

— Un scandale ? Quel scandale ? 

— Oh... la liste est longue, répondit Severus d'un ton froid. Harry a pris connaissance de certains de ses droits et il se trouve qu'il y a des choses qui sont... 

— ... inacceptables, termina le concerné d'une voix dure.

— Comment oses-tu répondre ainsi ?! cracha Vernon avec colère. Tu me dois le respect ! 

— Vu que j'ai vingt-cinq ans depuis une dizaine de jours et que je ne t'ai pour ainsi dire jamais vu alors que tu étais mon tuteur légal, excuse-moi mais je ne te dois absolument rien si ce n'est un procès. 

— Un procès ? Vraiment ? 

— Pour ne pas avoir assumé votre rôle de tuteur, pour esclavage, pour maltraitance, pour détournement de mineur, pour fraude et pour vol, développa Lucius en lisant un autre papier. Certaines de ses charges sont également portées à l'encontre de Mr O'Cornwell qui est complice. 

Les deux Moldus blanchirent et échangèrent un regard mal à l'aise sous le regard victorieux des trois sorciers. Cela dit, ils dissimulaient leur joie et leur amusement derrière un masque froid et dur.

— Mais voyez-vous, continua Lucius. Certaines conditions ont fait que mon client, Mr Potter, n'a pas désiré rompre son contrat plus tôt alors qu'il était pleinement dans son droit. Le contrat étant maintenant fini, il est venu s'assurer qu'il ne vienne pas en signer un nouveau et éviter un scandale dans le cas où vous lui forceriez la main. Mais au vu de sa célébrité notoire dans un certain milieu, il préférerait éviter de faire éclater certaines affaires au grand jour qui pourraient entacher son image en plus de la vôtre, même s'il est évident que, dans le cas d'un procès, mon client sortira gagnant. 

— Vous en êtes sûr ? demanda Vernon. J'ai un très bon avocat. 

— Et moi un bien meilleur que le tien, mon oncle. Non seulement meilleur, mais en plus qui connait les particularités d'un certain monde que tu détestes tout particulièrement.

Les pupilles du Moldu s'étrécirent.

— Maintenant que tu as compris contre qui tu t'attaques, je te suggère de bien faire attention. Lucius Malfoy est non seulement mon avocat mais également un Lord et lui n'aura aucun scrupule à t'intenter un procès si tu te décides à être aussi... tendre... avec lui que tu ne l'as été avec moi. Mais comme Maître Malfoy l'a si bien énoncé, je souhaiterais que toute cette affaire ne s'ébruite pas et que nous réglions cela à l'abri des regards, c'est-à-dire une garantie de récupérer ce qui m'a été pris, la totalité de mon argent qui m'a été volé durant toutes ces années, ce avec les intérêts, et de ne plus jamais entendre parler de vous deux. C'est une alternative raisonnable comparé au problème financier et médiatique que serait un procès dans le cas où je décide de commencer les procédures. 

Les deux hommes se regardèrent un instant, le Patron du bar fusillant son vieil ami pour l'avoir mis dans les ennuis.

— Pour moi, c'est bon, dit-il d'une voix froide mais contrôlée. Tu peux partir. Pour ton argent, je ne peux rien faire. Arrange-toi avec ton oncle. Je m'en lave les mains. 

— Oncle Vernon ? 

— Nous parlons de combien exactement ? fit le Moldu qui voyait déjà la corde lui enserrer le cou.

Lucius observa un instant ses papiers, cherchant l'information avec ses doigts.

— De 157 836 livres sterling, auxquels s'ajoutent 42 615 livres d'intérêts.

— Autant ?! manqua de s'étouffer Vernon Dursley.

— La banque Gringotts est formelle quant à ses chiffres, Mr Dursley. Et elle est réputée pour ne pas tolérer la moindre erreur financière. 

— Je n'ai pas cet argent, dit alors le cachalot qui était pâle comme la mort.

— Non mais selon nos sources, vous êtes propriétaires d'un certain nombre d'actions et posséder quelques biens immobiliers. La somme est facilement récupérable là-dessus. 

— Je... 

— Votre neveu est même prêt à vous faire une offre. 

— Laquelle ? demanda le Moldu qui voulait se sortir de ce mauvais pas sans trop de casses.

— Tu me cèdes l'immeuble sur Brixton Avenue ainsi que le terrain sur l'île de Man et je te laisse tranquille, répondit le Gryffondor.

— Pas le terrain, non. 

— Ce terrain appartenait avant à la famille Evans, Mr Dursley. Mr Potter est tout à fait en droit de le réclamer, étant lui-même le fils de Lily Potter, née Evans. 

— Ce terrain appartient à ma femme. 

— Selon les informations concernant ce terrain, elle l'aurait mis à votre nom. Vous en êtes donc propriétaire. 

— Je refuse. 

— Très bien, soupira Angel en se levant. J'en ai assez. On se revoit au procès, Oncle Vernon. Au revoir, monsieur, ajouta-t-il au patron du club.

Il n'eut pas le temps d'atteindre l'entrée que son oncle l'appelait déjà pour lui demander d'attendre. Il retint un sourire victorieux. Lucius et Severus avaient raison. Trop facile de manipuler les hommes cupides. Ainsi rapidement, il devint propriétaire des deux terrains demandés et il n'entendit plus parler de son oncle.

Il fit raser la maison que sa tante avait fait construire sur l'île de Man et fit construire un petit cottage où il pourrait vivre tranquillement avec Severus. Quant à l'immeuble sur Brixton Avenue, il en fit des appartements qu'il loua à des étudiants tant sorciers que moldus. Seules restrictions pour les sorciers de bien vouloir respecter le secret magique naturellement.

Maintenant qu'il était libre de son passé, il pouvait préparer son projet pour l'avenir.