Loading...
Report sent
1 - Chapitre 1
2 - Chapitre 2
3 - Chapitre 3
4 - Chapitre 4
5 - Chapitre 5
6 - Chapitre 6
7 - Chapitre 7
Loading...
Loading...
You have no notification
Mark all as read
@

Chapitre 2

Le cri des mouettes survolant la voiture arrêtée réveilla la jeune Italienne. Elle se frotta les yeux, descendit du véhicule. Une imposante forêt se tenait devant elle, surplombée par un soleil éblouissant.

La limousine se trouvait garée au début d'une petite allée très accueillante, entourée de haies fleuries. Aidé de Jack, le chauffeur sortait les valises du coffre tandis que Nela s'approchait doucement d'eux, perdue et surtout exténuée après ce long voyage.

— Hey, fit-elle timidement.

— Bonjour. Juliana est allée chercher des élèves de première année pour te faire visiter la propriété.

— Oh... ok. Nous sommes arrivés il y a longtemps ?

— Dix minutes. Je vais m'occuper de monter tes affaires dans ta chambre. Toi, suis l'allée, tu trouveras l'entrée de l'école au bout du chemin, les filles doivent t'attendre là-bas.

Nela aurait préféré que Jack l'accompagne, mais n'ayant pas son mot à dire, elle hocha la tête en guise de réponse, partant vers ce fameux chemin d'un pas peu confiant. Nerveuse, elle s'enfonça dans le sentier caillouteux, jouant avec une mèche de ses longs cheveux bruns ondulés. Une douce odeur de fleur vint effleurer ses narines ; elle appréciait cette odeur. Les buissons étaient si hauts qu'elle ne pouvait entrevoir ce qui l'attendait au-delà. Elle marchait doucement, peu sûre d'elle. Arrivée à un grand portail aux épais barreaux noirs, elle aperçut une fine silhouette qui lui adressait de grands signes. Lentement, avec un bruit sourd, l'imposante barrière s'ouvrit, surprenant la nouvelle élève qui sursauta. Mais une fois que son champ de vision se fut élargi, Nela fut émerveillée par ce qui se tenait devant elle ; c'était tout simplement splendide. Un large escalier de marbre lui ouvrait un passage jusqu'à une petite brune qui trônait à son sommet et derrière laquelle un bâtiment de trois étages, fait de verre miroir, scintillait sous les rayons du soleil.

Les yeux pétillants, Nela monta les escaliers, se croyant dans un rêve tant cet endroit était irréaliste. Tout semblait parfait, aucun détail n'était laissé au hasard. À peine eut-elle posé le pied sur le perron que celle qui l'attendait la serra dans ses bras, sautant de joie.

— Nela c'est ça ?

Nela n'eut pas le temps de répondre, déjà l'autre continuait :

— Je suis ravie de te rencontrer. Tu vas voir, ici c'est génial. Moi, c'est Johanna. Je suis en première année aussi, on va être dans la même classe. D'ailleurs, on commence les cours demain matin, tu es arrivée vraiment juste à temps.

Bouche bée, Nela resta immobile, n'ayant pas encore eu le temps d'intégrer toutes les informations qui lui avaient été données. Cette fille avait une énergie débordante, elle parlait si vite qu'il était presque impossible de la comprendre. La porte d'entrée s'ouvrit, interrompant les présentations, laissant apparaître une jolie rousse. Elle rejoignit les deux filles, riant gentiment devant la mine étonnée de la nouvelle venue qui essayait tant bien que mal de suivre ce que lui racontait son comité d'accueil.

— Calme-toi Johanna, tu es en train de lui faire peur.

Visiblement vexée, Johanna se tut, lui lançant un regard froid. La seconde fille lui tendit la main, le visage éclairé d'un franc sourire.

— Ne te fais pas de soucis, tout le monde n'est pas aussi hyperactif qu'elle. Je suis Fleure, on sera aussi en cours ensemble.

— Nela. Ce n'est pas grave, il vaut mieux ça qu'être seule après tout...

Après ces quelques formalités, les trois filles entrèrent dans la bâtisse. Il leur fallut tout l'après-midi pour visiter l'école. Un bâtiment identique contenant les salles de cours et les chambres des garçons se trouvait à l'extrémité du grand parc fleuri qui le séparait du premier édifice. Il y avait également une piscine bordée par un vague terrain en herbe où beaucoup de sports pouvaient être pratiqués. Elles finirent par le bâtiment de l'entrée où se trouvaient les chambres des filles, les cuisines, les bureaux des professeurs, l'infirmerie, la bibliothèque, une salle de gala et la terrasse pour les repas. Tout était très moderne et propre. Mais l'endroit était si grand qu'il valait mieux ne pas se déplacer seul lorsqu'on ne connaissait pas encore bien l'école.

Quand la visite fut terminée, Fleure et Johanna conduisirent leur nouvelle amie à sa chambre, au troisième étage. Nela remercia ses deux camarades avant d'aller s'affaler sur son lit. Ce premier jour était plutôt intense. Ses jambes lui faisaient mal tant elle avait marché. À côté de son lit étaient posées ses valises qu'elle ouvrit alors, afin d'en ranger le contenu dans l'armoire en bois ancien, près de la porte. Cette tâche terminée, elle ouvrit la fenêtre, et s'appuya contre le rebord. Un paysage incroyable s'offrait à elle ; la forêt s'étendait à perte de vue. En bas, la cafétéria venait d'ouvrir. Nela regardait les élèves défiler, puis s'installer sur les tables rondes, trônant autour du buffet géant au milieu de la terrasse.

Elle ferma les yeux, profitant de la caresse de l'air chaud sur son visage. Finalement, cet endroit allait peut-être lui plaire. Elle respirait enfin. La jeune fille pouvait le dire, elle se sentait bien. La boule au ventre qui l'habitait depuis son départ avait disparu.

On frappa à sa porte. Elle n'avait même pas bougé que Johanna et son enthousiasme étaient déjà dans la pièce.

— À table ! Fleure et les autres nous attendent, tu viens ?

Nela ne put s'empêcher de rire, cette fille n'était donc jamais fatiguée ? Elle prit sa veste et la suivit jusqu'à la terrasse où deux garçons, installés à une table, leur firent signe. Elles allèrent alors les rejoindre. L'un d'eux était brun aux yeux noisette, l'autre avait les cheveux noirs et les yeux verts. Ils accueillirent Nela à bras ouverts, ce qui lui fit plaisir. Tout le monde était gentil avec elle ici, et ça, c'était ce qui comptait le plus pour la nouvelle arrivante. Grâce à eux, elle se sentait à l'aise. Les deux jeunes hommes se présentèrent.

— Salut, Nela, c'est ça ? Moi c'est Mattéo, et je te présente Diego.

— On est heureux de faire ta connaissance. Johanna n'a pas arrêté de parler de toi.

— Elle n'a pas dû arrêter de parler tout court !

répondit Nela.

Le groupe rit de bon cœur. Fleure ne tarda pas à les retrouver. Mattéo, le garçon aux cheveux bruns, servit une assiette bien garnie à la nouvelle du groupe en gage de bienvenue. La terrasse était remplie d'adolescents affamés. Tous se ruaient sur le buffet. La nourriture était si délicieuse ! C'était incomparable avec celle de l'ancienne cantine de la plupart des élèves ici.

Alors que la conversation battait son plein, Nela se figea, fixant son mentor qui marchait dans sa direction. Passant près d'elle, il laissa tomber un papier qu'elle ramassa avant de se tourner vers lui. Il lui adressa un petit clin d'œil charmeur avant de reprendre sa route, « 22 h à la plage, reste discrète. ».

La jeune fille replia rapidement le mot après l'avoir lu et le mit à l'abri dans sa poche. L'anxiété la reprit, que voulait dire tout ça ? Elle n'avait même plus faim, ce rendez-vous lui avait coupé l'appétit. Les surprises de ce genre l'angoissaient. Alors, comme à son habitude lorsqu'elle était nerveuse, elle commença à jouer avec ses cheveux.

Soudain, elle se rendit compte qu'il n'y avait plus de bruit autour d'elle. Les discussions enjouées autour de la table avaient cessé. Nela releva sa tête en grimaçant, espérant que personne n'avait remarqué cet échange discret. Mais se voyant la cible de tous les regards étonnés de ses camarades attendant visiblement une explication, elle fut envahie par la déception et la panique.

— C'était quoi ça ? Aurais-tu quelque chose à nous dire Darwin ?

— Johanna. Ça suffit, on s'en fiche. Si elle a envie, elle nous le dira... n'est-ce pas Nela ?

— Les filles, laissez-la un peu tranquille, ajouta Mattéo.

— Allez, on veut savoir. Dis-nous ! insista tout de même Johanna.

— Euh... je... désolée !

Paniquée devant toute cette attention, Nela prit ses jambes à son cou et partit se réfugier dans le hall, tentant de calmer sa respiration. Être au centre des conversations n'avait jamais été son point fort, mentir non plus, elle était même très médiocre à ce jeu-là.

Maintenant, il lui fallait trouver une bonne excuse.

Comment this paragraph

Comment

No comment