Ma robe neuve m'écrase. C'est peut-être que je n'ai pas l'habitude de porter ce genre de toilette. Ou qu'Hortense a eu la main lourde sur le sel qu'elle a placé dans les coutures.
J'essaye de me tenir droite, les mains serrées sur mes genoux et de ne pas fixer avec trop d’insistance la famille Grétin installée sur le sofa face à moi. J'ai pourtant du mal à détacher mes yeux d'Augustin.
Je crois que j'avais espéré qu'il serait repoussant. Un argument que mon père aurait peut-être pu entendre.
À mon grand désarroi pourtant, Augustin Grétin est beau garçon. Ses cheveux châtains lui tombent sur le front en vagues élégantes et il arbore un visage dessiné par le pinceau d'un Raphaël. Même la mine boudeuse qu'il affiche ne parvient pas à ruiner ses traits.
C'est parfaitement injuste.
Les yeux baissés sur ma tasse de thé, j'observe entre mes cils sa main qui attrape un financier sur le plateau à dessert. Même ses doigts sont ravissants : longs et fins, avec des ongles impeccablement limés.
— Augustin a commencé à assister son père dans ses affaires vous savez, c'est lui qui tient les livres de compte à présent, décrète madame Grétin, une femme sèche qui semble flotter dans sa robe jaune.
— C'est une excellente chose ! approuve mon père. Siméon sera bientôt en âge lui aussi. Il n'a pas encore quinze ans.
J'entends le grognement étouffé de mon frère, installé dans un fauteuil de l'autre côté du salon. Je le surprends à rouler des yeux.
Mon regard accroche au passage celui d'Augustin et je réalise qu'il m'observe de haut en bas, les lèvres légèrement pincées.
J'ai l'impression désagréable d'être une vache qu'on inspecte à la foire agricole locale. Et visiblement, je ne suis pas à son goût. Je mentirai en prétendant que ça ne m’affecte pas.
— Vous savez je crois qu'il faut les former le plus tôt possible, rétorque monsieur Grétin en assénant une tape affectueuse sur l'épaule de son fils. À treize ans, Augustin était déjà mon meilleur comptable !
Le concerné hoche la tête et reprend un financier. Je commence à croire qu'il a prévu d'engloutir le plateau à lui seul.
— J'apprécie les chiffres, dit-il d'une voix froide
— Surtout lorsque les affaires vont si bien ! renchérit son père. Le champagne a le vent en poupe. Il supplantera le vin, si vous ne vous méfiez pas Charles, notre négoce pourrait bientôt évincer le vôtre !
Je ne peux m'empêcher de faire la moue. Il est déjà suffisamment grossier de venir agiter la santé de ses affaires sous notre nez, mais ce genre d'affirmation frôle le ridicule... Grétin est peut-être réputé pour ses champagnes, mais Charles Reynaud, mon père, est le fournisseur officiel de la table de l'empereur.
Les Grétins ont beau s’échiner à gonfler leurs plumes, je parie mon carnet que papa se moque de leur commerce. Eux ou d’autres négociants, peu lui importe.
"Il veut surtout se débarrasser de toi..."
Je chasse cette pensée et me concentre sur la conversation.
—... Était une simple erreur de formule, mâchonne Augustin un nouveau financier dans la bouche. Les chiffres ont un langage que je comprends bien mieux que tout autre.
— Quel dommage que nous ne parlions pas tous en nombres, ironise Siméon.
Je lui jette un regard d'avertissement mais il m'ignore et continue d'observer Augustin, le regard brillant. Je connais trop bien cette expression. C'est celle d'un chat qui a trouvé une bobine de fil et s'apprête à la dérouler.
— C'est regrettable en effet, abonde Augustin sans saisir le danger. Toute la société serait bien plus raisonnable et organisée. Une langue de chiffre, c'est une langue qui ne saurait mentir. Je trouve cela bien plus élégant.
— Fascinant, lance Siméon avec un sérieux à toute épreuve. Vous devriez traduire Molière en algébrique. Cela sera du plus bel effet.
Augustin s'immobilise, la main à mi-chemin du plateau de financier et plisse légèrement les sourcils. L'espace d'une seconde je me figure qu'il va réaliser qu'on se moque de lui et répliquer. Ou se mettre en colère.
Mais non. Il se renfonce dans le sofa, et se contente de gober un autre gâteau.
— C'est une idée intéressante. Mais je serai le seul à goûter cette traduction.
"À défaut d'être le seul à goûter nos pâtisseries" je pense par devers moi en plongeant dans ma tasse pour masquer le sourire qui étire mes lèvres.
Mon frère, lui n'en rate pas une miette et me lance un clin d'œil avant de déclarer d'un air pensif :
— C'est regrettable. Vous devez cruellement manquer de lecture je suppose ?
— Non. Les livres de comptes m'occupent bien assez l'esprit, affirme Augustin.
— Quel enrichissement pour ce dernier !
— Siméon... siffle ma mère entre ses dents.
Je m'étrangle en avalant de travers. Des larmes me montent aux yeux et je tousse aussi discrètement que la situation critique me le permet. Je dois lutter de toutes mes forces pour ne pas me plier en deux. Une demoiselle bien éduquée se doit d'étouffer avec grâce.
La mère d'Augustin tourne aussitôt son regard de faucon dans ma direction, les lèvres serrées.
— Et votre charmante Louise, attaque-t-elle d'une voix affable. A-t-elle quelques talents ?
— Ma sœur se passionne pour les expéditions scientifiques, intervient Siméon tandis que je reprends lentement mon souffle. Elle est aussi...
— Très douée en couture et pratique le dessin assidûment, coupe ma mère. Elle maîtrise également le latin, l'allemand et l'anglais et possède de bonnes notions de physique. Nous avons veillé à ce qu'elle reçoive une éducation parfaite malgré sa... sa santé fragile.
Ma santé fragile ? C'est donc ainsi qu'elle explique cette vie recluse ? Est-ce qu'elle désire que je m'étouffe pour de bon ?
Elle tapote mon dos, comme si cela allait régler quoi que ce soit. J'ai les poumons et la gorge en feu et mon corset me gêne. Mon frère me sauve en se précipitant avec un verre d'eau que j’accepte avec soulagement.
— L'éducation morale est essentielle, abonde madame Grétin. Je pense néanmoins que l'instruction, elle, est parfois superflue. Les langues, l'algèbre, le latin... Tout cela est-il réellement utile pour une jeune femme ?
— Le père Raphaël qui a la charge de mon instruction, a insisté, je réplique d'une voix éraillée. Et puis, le latin est la langue de l'Église. Ne pensez-vous pas que les enseignements de la bible sont le socle de toute morale ?
Elle tressaille et me scrute, sidérée, comme si elle découvrait que je suis douée de parole.
— Eh bien oui… C'est que... j'imaginais... compte tenu de...
Elle bafouille et j'éprouve une certaine satisfaction à la regarder nager dans ses explications en même temps que dans sa robe.
Oh ! Je sais parfaitement ce qu'elle avait imaginé. Magie et institutions religieuses ne font pas très bon ménage après tout, ce n'est un secret pour personne. L'Église hait les magiciens et tout ce qui s'y rapporte depuis des siècles, et les magiciens... disons qu'ils sont rancuniers. J'imagine qu'un décret impérial n'efface pas un millénaire d'hostilités.
Le heurtoir de la porte d'entrée résonne pile à ce moment et je me redresse, comme si une épingle venait de me piquer les fesses.
— J'y vais.
Je pose le verre d'eau sur un guéridon un peu trop brusquement, et me fend d'une brève révérence avant de m’enfuir.
— Hortense va s'en occuper, reste donc pour... proteste ma mère.
Trop tard, je suis déjà dans le vestibule et n'entend pas la suite.
Lorsque j'ouvre la porte, Monsieur Bonnin, le facteur, se fige, la bouche béante. Je ne peux pas vraiment lui en vouloir, mes apparitions publiques sont aussi rares que sujettes aux commérages.
— Ah euh... Je... Tenez.
Il fourre entre mes mains un colis assorti d'une lettre et mon cœur rate un battement en étudiant mon nom inscrit sur l'enveloppe. Je reconnaîtrais cette écriture entre mille. Elle est partout dans les livres de ma chambre sous forme d'annotation en marge ou dans des feuillets griffonnés glissés entre leurs pages.
Le postier s'enfuit d'une drôle de démarche, comme s'il se retenait de courir pour préserver les apparences et je referme la porte en gloussant.
Fébrile, je déchire le papier qui enrobe le paquet et découvre une petite boîte, presque un écrin. À l'intérieur, une sorte de globe en verre d'une finesse étonnante repose sur un coussin de coton. Il me paraît si fragile entre mes doigts que je crains qu'il n'éclate. Je le soulève à la lumière pour en examiner les reflets. Il y a comme une seconde bulle à l'intérieur...
— Qui est-ce ? demande la voix de mon père depuis le salon.
Je range précipitamment la sphère et la lettre encore scellée que je fourre dans mes poches.
— Une erreur, je réponds à la hâte en vérifiant que la boîte ne déforme pas la ligne de ma jupe.
Je plaque un sourire discret sur mon visage, abaisse mon regard, et retourne au salon.
Les Grétin s'attardent évidemment presque toute l'après-midi. Ma mère a déployé des trésors de ruse enrobés de politesses pour les congédier sans en donner l'air. Même mon père en était excédé : je l'ai observé tapoter frénétiquement l'accoudoir de son fauteuil du bout de l'index pendant presque une heure. Siméon, moins subtil, baillait ostensiblement sans que cela ne paraisse émouvoir aucun de nos invités.
Avec une constance admirable, Augustin Grétin s'est appliqué à décimer les plateaux de gâteaux tandis que son père nous ennuyait copieusement en soliloquant sur ses liens distants avec Philippe Clicquot.
Je presse le pas pour rejoindre ma chambre, quitte à oublier mes bonnes manières et à relever mes jupes pour grimper les marches quatre à quatre. Une fois seule, je tire de mes poches l'écrin et l'enveloppe froissée.
La porte s'entrouvre à cet instant et je me redresse en cachant la lettre dans mon dos. Je crois que je ne pourrais pas avoir l'air plus coupable, même si je le souhaitais.
Le visage de mon frère s'encadre dans l'ouverture et il plisse les yeux en balayant la pièce du regard.
— Qu'est-ce que tu fais ?
— Rien, je prétends.
— À d'autres. Je t'ai vue te précipiter ici comme si ton jupon prenait feu.
Je plaque un doigt sur mes lèvres et lui fait signe de fermer la porte. Un sourire de conspirateur éclaire son visage et il s'exécute. J'agite l'enveloppe et désigne la boîte.
— J'ai reçu ceci.
— C’est de la part d’oncle Antoine ?
Il s'approche, soulève le couvercle et examine la bulle en verre sous toutes les coutures.
— Qu'est-ce que c'est ?
— Je ne sais pas, je réponds en décachetant la lettre.
"Ma chère Louise,
Mirabelle se joint à moi pour te souhaiter un très joyeux anniversaire. Nous ne sommes pas en mesure de te rendre visite cette année encore et cela nous désole, mais je sais que tu comprendras.
L'exposition de Londres est un fantastique concentré d'innovations, il y a une telle foule que l'on peine à avancer et certains pavillons sont inaccessibles depuis trois jours. La maréchaussée est complètement dépassée. Tu adorerais toutes les merveilles qu'on y trouve et l'atmosphère de fête permanente.
D'ici quelques années lorsque tu seras majeure, nous aurons peut-être l'occasion de nous y rendre ensemble. Pourquoi pas à Paris ?
En attendant ce jour, j'espère que notre présent te plaira, les magiciens de toute l'Angleterre se les arrachent, et il devient difficile d'en trouver de bonne qualité. Mirabelle m'a assuré que celui-ci fonctionnait parfaitement.
Avec toute mon affection
Ton oncle, Antoine
PS : Ne le montre pas à ton père."
Je replie la lettre avec un sentiment de malaise. Mon frère me regarde à travers le globe, l'iris déformé de manière grotesque par la verrerie.
— Il y a quelque chose à l'intérieur, commente-t-il.
"Les magiciens de toutes l’Angleterre se les arrachent".
Pour être honnête, je m'attendais à ce que mon oncle m'offre une nouvelle invention mécanique ou un jeu optique curieux. Pas un artefact magique. Je fais un pas en arrière.
— Repose-le.
Il s'exécute, et je referme la boîte pour la glisser au fond d'un tiroir.
— Si tu n'en veux pas, prête-le-moi au moins ! geint Siméon.
— Non.
— Oh allez ! Tu pourrais faire un effort ! Pour moi ! Ton frère !
— Toujours pas.
Il cille d'un air matois et je sais déjà qu'il me faudra trouver une meilleure cachette si je ne veux pas qu'il mette la main dessus.
— Faire un effort pour quoi ? retentit alors la voix basse de mon père dans notre dos.
Il se tient sur le seuil, une main sur la poignée. Nous nous immobilisons comme deux lapins pris dans le collet d'un chasseur.
— Siméon voulait que je l'aide avec son algèbre, j'invente.
Mon frère me jette un regard noir. C'est un coup bas, même pour moi, mais je n'ai pas trouvé de meilleure excuse. Augustin nous a tellement abreuvé de chiffres toute l'après-midi que c'est la première chose qui me soit venue à l'esprit.
— Retourne donc à tes leçons Siméon, au lieu d'ennuyer ta sœur, soupire mon père d'un air sévère. Je voudrais m'entretenir avec elle.
Mon frère se détourne, non sans avoir articulé un "vengeance" silencieux à mon intention et quitte ma chambre.
Tandis qu'il referme la porte derrière lui, je m'efforce de ne pas jeter des regards affolés à la lettre qui traîne encore sur mon bureau. Mon père n'y prête néanmoins aucune attention. Ses yeux naviguent lentement sur les murs de la chambre et sur le dos des livres soigneusement rangés dans la bibliothèque.
Il déteste cette pièce, je le sais. Au fond de moi, je me demande même si ce n'est pas un peu pour cela que j'ai voulu m'y installer.
Je toussote.
— Vous souhaitez me parler.
Il secoue la tête et s'avance en jouant avec la chaîne de sa montre à gousset. Il est nerveux. Cela me met immédiatement sur la défensive.
— Qu'as-tu pensé d'Augustin ? demande-t-il.
Je pince les lèvres.
— Il est avenant.
L'expression de mon père se détend un peu.
— Un bon garçon, opine-t-il. Il a la tête sur les épaules et un esprit raisonnable.
Je me retiens de signaler que si j'ai bien vu la tête, je cherche encore l'esprit.
— Ses parents proposent que nous fassions une promenade demain. Après la messe.
Je lève brusquement le nez.
— Dehors ? Dans la ville ?
Ma voix part dans les aigüe et mon père hausse un sourcil.
— Dehors, oui. C'est l'idée. Qu'en dis-tu ?
J'en reste sans voix.
— Mais... Si l'académie... ou la garde....
— Tout ira bien, j’en suis sûr. Les magiciens ne viennent jamais par ici.
Mes mains triturent un pan de ma jupe. Je décide de retenter ma chance.
— Alors... si je peux sortir demain... Pourquoi pas ce soir ?
Mon père fronce les sourcils, dérouté.
Il a déjà oublié notre altercation de la veille.
— La conférence, j'insiste. Siméon était d'accord pour m'accompagner. Au cabinet d'histoire naturelle. Vous vous souvenez ?
Son expression change radicalement. Le clapet de sa montre produit un claquement sec lorsqu'il la referme.
— Ma position reste inchangée sur ce sujet, Louise. C'est trop dangereux.
— C'est trop dangereux quand ça vous arrange !
— Sur un autre ton, jeune fille.
La frustration m'étrangle. Cela fait des années que je m'entends dire qu'un membre de l'académie pourrait m'apercevoir et reconnaître mes dons. Trop longtemps, on m'a brandi la menace d'être arrachée à mon foyer, envoyée dans les grises académies, contrainte à une vie austère, obligée d'embrasser des pouvoirs dont je ne veux même pas...
— J'ai dix-huit ans maintenant, je ne suis plus une enfant, argué-je. Nous ferons attention, nous...
— J'ai dit non ! tonne mon père.
Je sursaute et referme la bouche. Son regard gris est devenu glacial. Je rentre la tête dans mes épaules.
— Nous sortirons demain avec les Grétin, tous ensemble, et nous resterons dans Bercy, articule-t-il. Ce sera suffisant. Est-ce que c’est clair ?
Je n’ai d’autres choix que de hocher la tête en silence malgré ma gorge nouée.
— Bien.
Il tourne les talons et s'arrête, une main sur le battant de la porte. Ses épaules s’affaissent légèrement. Il me paraît plus vieux tout à coup. Le blanc qui marbre sa chevelure blonde a gagné du terrain, son dos est plus voûté et je devine dans sa silhouette le vieillard qu'il deviendra d'ici quelques années. Cette vision me trouble et me donne soudain l'envie de pleurer comme une petite fille.
Il me jette un coup d'œil et le pli qui barrait son front un instant plus tôt se détend. D'une voix adoucie, il ajoute :
— Tout ce que je fais, je le fais pour ton bien, Louise. Ta sécurité et celle de notre famille est plus importante que tout le reste. Tu comprendras lorsque tu auras des enfants.
Je reste immobile, sans répondre, les genoux tremblants et les paumes contractées sur le tissu de ma jupe. Sur un dernier hochement de tête, il me laisse seule.
Dans le silence soudain qui m'enveloppe, le murmure étouffé de la magie se met à susurrer à mon oreille. Sa présence insistante, comme une mélasse dont je suis incapable de me dépêtrer me donne envie de hurler. Je pense à la sphère cachée au fond de mon tiroir. Je suis tentée de l'arracher à son écrin pour la fracasser sur le sol. Mais il faudra alors expliquer les dégâts et je n'ai pas la force de mentir à nouveau.
L’énergie qu'il m'a fallu déployer cette après-midi pour plaire à Augustin et ses parents, pour leur offrir cette image étudiée d'une jeune fille douce, inoffensive et modeste m'a vidée.
Le pire dans tout cela, c'est que mes efforts sont vains. Les Grétins se méfieront de moi, quoi que je fasse, quoi que je dise. J'ai la sensation nager en permanence à contre-courant avec le poids de la magie attaché aux chevilles.
Une pensée subite me foudroie : si j'accepte de me fiancer à Augustin, comme le souhaite mon père, ma vie n'évoluera pas d'un pouce. Les murs changeront, mais la geôle restera la même. Une autre demeure où vivre recluse, à découper des coupures de journaux pour remplir les pages d’un carnet comme si cela pouvait rendre mon existence moins creuse.
Mon regard se pose sur le thaumatrope exposé sur l'étagère au-dessus du bureau.
Je relâche doucement mes mains où mes ongles se sont enfoncés. Ma poitrine s'enflamme alors qu'une idée aussi excitante que terrifiante prend forme. Les contours d'un plan de dessinent.
Après tout, pourquoi pas ?
Si je dois passer le reste de ma vie cloîtrée, soit.
Avant cela, j'ai l'intention de ressentir un petit frisson d'interdit.