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15 : Bienvenue Chez Nous

Clémence

Lorsque je rentre dans ma chambre étudiante, un tourbillon de pensées m’envahit. J’ai l’impression que mon cerveau fonctionne à mille à l’heure, incapable de s’arrêter. Théodore qui devine trop facilement que mon couple avec Gabriel est faux, l’invitation à venir habiter chez lui et ses colocataires… Tout est allé trop vite. Beaucoup trop vite.

Je referme la porte derrière moi en soufflant bruyamment. Mon regard se pose sur ma chambre, ce petit espace que je connais par cœur. Il n’a rien de bien exceptionnel, mais il est à moi. Un endroit où je peux respirer, réfléchir. Pourtant, ce soir, il me semble étouffant.

- Wow, t’as une tête à faire peur, commente Aurélie en levant les yeux de son téléphone.

Je sursaute presque. Absorbée par mes pensées, je n’avais même pas remarqué qu’elle était là, allongée sur son lit, les jambes croisées en l’air. Elle plisse les yeux, me scrutant avec un mélange de curiosité et d’inquiétude.

- Qu’est-ce qui t’arrive ?

Je mords l’intérieur de ma joue. Je ne sais même pas par où commencer. Devrais-je lui en parler ? Après tout, Aurélie est ma meilleure amie. Mais je ne peux pas lui dire toute la vérité, pas le truc du faux couple en tout cas. Je décide donc de rester vague, en gardant uniquement les faits essentiels.

- Gabriel et ses colocataires m’ont proposé de venir habiter chez eux.

Ses yeux s’agrandissent aussitôt. Elle se redresse d’un bond, posant son téléphone sur la table de nuit.

- Attends… quoi ?

Je hoche la tête, croisant les bras sur ma poitrine.

- Théodore commence à être vraiment envahissant. Il a réussi à trouver leur adresse et il pose trop de questions. Ils pensent que ce serait plus sûr pour moi d’être chez eux.

Aurélie m’observe, les sourcils froncés. Puis, à ma grande surprise, elle tape des mains comme une enfant surexcitée.

- Mais c’est génial ! Pourquoi tu hésites ?

Je soupire, un peu décontenancée par son enthousiasme débordant.

- Parce que c’est une grosse décision, Auré. Changer d’endroit, vivre avec trois garçons… Et puis, c’est pas comme si je connaissais super bien Julien et Léo.

Elle roule des yeux.

- Franchement, tu seras bien mieux là-bas. Déjà, t’auras une vraie chambre, pas un placard comme ici. Ensuite, trois hockeyeurs pour te protéger ? Le top du top ! Théodore n’osera même plus respirer près de toi.

Je mordille ma lèvre inférieure. C’est vrai que sur le papier, ça semble être une solution idéale. Mais quelque chose me retient encore. Une sorte d’appréhension que je n’arrive pas à nommer.

- Et puis, ajoute Aurélie avec un sourire malicieux, si tu pars, ça m’arrange aussi. Comme ça, je pourrai ramener mon plan cul sans avoir à découcher à chaque fois.

Je lève les yeux au ciel, mais son rire est communicatif et je finis par sourire légèrement.

- Tu es impossible.

- Et toi, t’es trop hésitante. Sérieusement, qu’est-ce qui te freine ?

Je me laisse tomber sur mon lit en soupirant.

- Je ne sais pas. Peut-être que j’ai juste besoin de temps pour digérer tout ça.

Aurélie s’approche et s’assoit au bord de mon lit, posant une main sur mon bras.

- Écoute, Clémence, je ne te forcerai pas. Mais sincèrement, je pense que c’est la meilleure option. T’es pas en sécurité ici si Théodore commence à fouiller partout. Et puis, t’es bien avec Gabriel, non ?

Je hoche la tête. Oui, je suis bien avec lui. Peut-être même un peu trop. Et c’est bien ça qui me fait peur.

- Alors, réfléchis bien, mais moi, je vote oui à 100% !

Je souris timidement en la remerciant. Malgré mon appréhension, une petite voix au fond de moi me souffle qu’elle a peut-être raison.

Lundi matin arrive plus vite que je ne l’aurais cru. J’ai à peine dormi de la nuit, retournant la situation encore et encore dans ma tête. Emménager chez Gabriel… est-ce une bonne idée ? Est-ce que je vais vraiment être en sécurité, ou est-ce que ça va compliquer encore plus les choses ?

Je décide d’éviter Gabriel toute la journée. Je ne veux pas lui donner ma réponse tant que je ne suis pas certaine de moi. Je sais qu’il finira par remarquer mon comportement, mais je ne peux pas faire autrement.

- Tu sais, c’est normal d’avoir besoin de réfléchir, me dit Aurélie avec un sourire rassurant. Mais évite de trop te torturer l’esprit. Parfois, la réponse devient plus claire avec un peu de distance.

Elle n’a pas tort, mais ça ne m’aide pas beaucoup sur le moment.

Finalement, en fin de journée, je me décide. J’attrape mon téléphone et envoie un message à Gabriel.

Clémence: J’ai ma réponse. Je peux passer pour en parler ?

Il répond rapidement.

Gabriel: Bien sûr. Passe quand tu veux.

Je prends une profonde inspiration avant de me rendre chez lui.

Quand j’arrive, il m’accueille avec un léger sourire, mais je vois bien qu’il attend avec impatience ma réponse.

- J’ai décidé d’accepter, dis-je enfin. J’emménage ici.

Un éclat de soulagement traverse son visage.

- C’est une bonne décision, assure-t-il.

- Mais du coup, il va falloir le dire à Julien et Léo.

Il hoche la tête et prends les devants.

- Autant leur dire maintenant.

Sans attendre, il prends une grande inspiration et gueule :

- JULIEN, LÉO, VENEZ ICI, FAUT QU'ON VOUS PARLE !

Quelques instants plus tard, Julien et Léo arrivent dans le salon, l’air intrigué.

Je me redresse, décidée à être honnête avec eux.

- J’ai quelque chose à vous dire, commence-je avec sérieux. En fait… Gabriel et moi… on est dans une fausse relation.

Il y a un silence. Julien et Léo échangent un regard.

Puis, d’un coup, ils éclatent de rire.

Je fronce les sourcils, complètement perdue.

- Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi vous réagissez comme ça ?

Julien reprend son souffle entre deux éclats de rire et lâche :

- On le savait déjà !

Je les regarde, incrédule.

- Quoi ?! Depuis quand ?

- Depuis le début, répond Léo en essuyant une larme de rire au coin de son œil. Vous êtes doués pour tromper tout le monde, mais pas nous.

Je sens une vague de frustration monter en moi. Je me tourne vers Gabriel, furieuse.

- Et toi, tu ne m’as rien dit ? Tu m’as laissée stresser comme une idiote à l’idée de leur annoncer ça ?!

Gabriel hausse les épaules, un sourire amusé aux lèvres.

- C’était trop drôle à voir.

- T’es insupportable !

- Mais je suis désolé, dit-il avec un regard qui ne semble pas du tout désolé.

Je croise les bras, boudeuse, ce qui ne fait qu’amuser encore plus les garçons.

Après quelques secondes, je reprends mon sérieux.

- D’accord, mais alors… pourquoi vous pouvez savoir et pas Aurélie ?

Gabriel se redresse, l’air très sûr de lui.

- Parce qu’Aurélie ne sait pas garder un secret. Tandis que Julien et Léo si. La preuve, tu  n’avais même pas remarqué qu'ils étaient au courant.

Je réfléchis une seconde et réalise qu’il a raison. Aurélie est adorable, mais elle a du mal à cacher ses émotions, et il y a fort à parier qu’elle aurait vendu la mèche sans le vouloir.

Finalement, un petit sourire finit par étirer mes lèvres.

- Bon, très bien… Mais ne me refaites jamais un coup pareil !

Julien et Léo rient encore, et Gabriel me lance un regard taquin.

- Promis… ou pas.

Je soupire, mais au fond de moi, je ressens un soulagement immense. Au moins, maintenant, tout est clair.

Gabriel finit par reprendre un ton plus sérieux et annonce :

- Bon, par contre, plus sérieusement. Elle a accepté d’emménager ici.

À ces mots, Julien et Léo échangent un regard complice avant de se lever d’un bond.

- Ok, alors on doit organiser son déménagement ! déclare Julien avec enthousiasme.

- On peut le faire après les cours demain, propose Léo. Comme ça, tout sera réglé rapidement.

Je les observe, surprise par leur réactivité. Ils semblent déjà élaborer un plan alors que moi, j’ai à peine eu le temps de digérer ma propre décision.

- Attendez, les gars… Vous allez un peu vite, là, dis-je en levant les mains.

- Pas du tout ! On doit tout prévoir ! s’exclame Julien. Clémence, t’as beaucoup d’affaires à déménager ?

- Euh… pas tant que ça, en fait.

Léo plisse les yeux, sceptique.

- T’es sûre ? Parce que nous, on imagine déjà dix cartons minimum.

- Plus même ! ajoute Julien. Entre les fringues, les livres, les affaires de cours, la déco…

- Et les chaussures ! enchérit Léo avec un sourire en coin. Les filles ont toujours une tonne de chaussures.

Je lève les yeux au ciel.

- C’est un stéréotype, ça !

- Peut-être, mais c’est souvent vrai, rétorque-t-il en riant.

Gabriel intervient pour calmer leur enthousiasme débordant.

- Vous partez trop loin, elle n’a pas un appart entier à vider non plus.

- Peu importe, on s’organise ! décrète Julien. Demain, après les cours, on se retrouve tous devant chez elle. On apporte des sacs, des cartons, et on embarque tout.

- C’est du sérieux, votre truc, dis-je, impressionnée.

- Évidemment ! rétorque Léo. Si tu fais partie de cette coloc, on doit faire les choses bien.

Je ne peux m’empêcher de sourire en les voyant tous aussi investis. Ils prennent mon déménagement à cœur, et ça me touche plus que je ne veux bien l’admettre.

- D’accord, d’accord, je vous laisse gérer, mais je vous préviens : si vous commencez à fouiller dans mes affaires, je vous étrangle.

- Promis, on ne regardera pas trop, plaisante Julien.

- Très rassurant, dis-je en secouant la tête.

Gabriel pose une main sur mon épaule et me lance un regard complice.

- Ça va bien se passer. Et au moins, avec ces deux-là, on est sûrs que tout sera fait rapidement.

Je souffle, mi-exaspérée, mi-amusée.

- Bon, on verra ça demain alors… Mais vous avez intérêt à être efficaces !

Julien et Léo échangent un high five, visiblement ravis de leur plan d’action. Moi, je ne sais toujours pas si je dois être soulagée ou stressée. Une chose est sûre, mon quotidien vient de prendre un sacré tournant.

Le lendemain après-midi, après les cours, je rejoins Julien, Léo et Gabriel devant mon immeuble. Ils sont déjà équipés : cartons, sacs, ruban adhésif… Je hausse un sourcil en les voyant aussi organisés.

- Vous avez prévu ça depuis combien de temps, exactement ?

- Depuis hier, rigole Julien. On a tout calculé.

- Même le trajet le plus rapide pour transporter tes affaires, ajoute Léo avec fierté.

Gabriel, lui, a les bras croisés, l’air de dire "je les laisse faire, mais je veille au grain".

- Bon, alors on y va ? dis-je en ouvrant la porte de l’immeuble.

Une fois dans mon appartement, ils se mettent directement au travail. Léo et Julien attrapent les premiers cartons et commencent à les remplir sous ma supervision.

- Alors, Clémence, t’as des affaires embarrassantes qu’on devrait éviter ? plaisante Léo en soulevant un tiroir.

- J’en suis sûre ! renchérit Julien. Genre un journal intime, des lettres d’amour cachées…

Je leur lance un regard noir.

- Tentez quoi que ce soit et je vous jette par la fenêtre.

Ils éclatent de rire, mais n’insistent pas.

Gabriel, lui, se contente d’observer en souriant. Il attrape un carton et commence à ranger mes livres avec soin.

- Ça va ? me demande-t-il à voix basse.

Je prends une grande inspiration avant d’acquiescer.

- Ouais. C’est juste… bizarre. Tout devient réel, maintenant.

Il hoche la tête, compréhensif.

- Si jamais tu changes d’avis, tu peux toujours revenir en arrière. Rien n’est définitif.

Je lui souris.

- Non. J’ai pris ma décision. J’emménage avec vous.

Julien et Léo nous interrompent en levant un carton au-dessus de leurs têtes comme s’ils venaient de remporter un trophée.

- Premier carton rempli ! annonce Julien fièrement.

- Plus que… euh… huit ou neuf ? estime Léo.

Je ris malgré moi.

- Vous êtes intenables. Dit Gabriel.

- C’est pour ça que tu nous aimes, réplique Julien en lui faisant un clin d’œil.

Une heure plus tard, tout est prêt. On descend les cartons et les sacs dans la voiture de Gabriel, 

Avant de partir, je me rends dans notre chambre étudiante, où Aurélie est assise sur son lit, un livre ouvert sur ses genoux. Elle relève la tête en me voyant entrer.

Je m’assois sur mon propre lit en face d’elle, cherchant mes mots. L’idée de ne plus partager cette chambre avec elle me serre le cœur plus que je ne veux bien l’admettre.

- Et voila. J’emménage chez Gabriel.

Elle reste silencieuse quelques secondes, comme si elle assimilait l’information. Puis, sans un mot, elle tend le bras vers son bureau et attrape un trousseau de clés. Elle me le tend, le regard sérieux.

- Garde-les, dit-elle simplement. On ne sait jamais si tu veux revenir.

Je fixe les clés dans sa main, émue par son geste. Ce n’est pas juste un jeu de clés. C’est un symbole. Celui de notre amitié, de cette chambre qui a été notre petit cocon pendant tout ce temps, des fous rires en pleine nuit, des soirées à se confier sur tout et n’importe quoi.

Je les prends avec précaution et les serre entre mes doigts.

- Merci, Auré…

Elle esquisse un sourire, mais je vois bien qu’elle est un peu triste.

- Et les soirées films du vendredi soir ? Elles restent en vigueur, hein ? dis-je avec une pointe d’inquiétude.

Son sourire s’élargit immédiatement.

- Évidemment. Même si je dois venir squatter chez toi.

J’éclate de rire, soulagée.

- Ce serait même un crime de les annuler.

Elle hoche la tête, puis son regard s’adoucit.

- Ça va me faire bizarre de ne plus t’avoir ici tous les soirs.

Je ressens un pincement au cœur. Moi aussi, ça va me faire bizarre. Plus de discussions à rallonge avant de dormir, plus de débats sur qui doit se lever pour éteindre la lumière, plus de crises de fou rire pour des bêtises.

- Moi aussi…

- Mais tu viendras autant que tu veux. Et puis, je suis sûre qu’on finira par dormir l’une chez l’autre régulièrement. 

- Évidemment ! dis-je en roulant des yeux. Je me vois mal arrêter de t’embêter du jour au lendemain.

Je ris, puis, sur un coup de tête, je me lève pour la prendre dans mes bras. Elle répond immédiatement à mon étreinte, et je sens que, même si les choses changent, notre amitié, elle, restera intacte.

Puis on prend la route vers ma nouvelle maison.

Alors que je m’assois sur le siège passager, je jette un dernier regard à mon ancien immeuble. Une page se tourne.

Gabriel pose une main sur mon bras et me souffle doucement :

- Bienvenue chez toi, Clémence.

Un sourire se dessine sur mes lèvres. Peut-être que, finalement, ce déménagement était la meilleure chose qui pouvait m’arriver.

Lorsque nous arrivons devant la maison, je ressens un mélange d’excitation et d’appréhension. Même si j’y suis déjà venue plusieurs fois, cette fois-ci est différente. Ce n’est plus juste un lieu où je passe du temps avec eux. C’est chez moi maintenant.

Gabriel ouvre la porte et entre en premier, suivi de Julien et Léo, qui portent quelques-uns de mes sacs.

- Eh ben, ça y est, t’es officiellement une des nôtres ! s’exclame Julien avec un grand sourire.

- Ouais, bienvenue dans ta nouvelle vie, ajoute Léo.

Je souris, un peu gênée.

- Merci, les gars…

Je jette un regard autour de moi. Je connais déjà la maison, mais je me rends compte que je n’avais jamais vraiment pris le temps d’observer la déco.

La pièce principale est spacieuse, bien plus chaleureuse que ma chambre étudiante. Le salon est le cœur de la maison : un immense canapé en L trône au centre, accompagné d’une table basse recouverte de magazines, d’une manette de jeu et de quelques verres oubliés. Une grande télévision occupe tout un pan de mur, avec une console et un meuble débordant de jeux. L’ambiance est cosy, un peu désordonnée, mais accueillante.

- Tu remarques des détails que t’avais jamais vus avant, hein ? lance Gabriel en observant mon regard.

- Ouais… Je crois que je n’avais jamais vraiment fait attention à la déco.

Léo éclate de rire.

- C’est une manière polie de dire qu’on vit dans un bordel monstre ?

- Non, ça va, je m’attendais à pire, dis-je en haussant les épaules.

Julien se tourne vers moi avec un air faussement choqué.

- « À pire » ? Attends, t’insinues qu’on est des porcs ?

Je rigole.

- J’insinue juste que vous êtes trois mecs dans une coloc. J’aurais pu tomber sur un champ de bataille.

- Eh, c’est quand même un champ de bataille organisé, précise Gabriel.

Nous passons dans la cuisine, une pièce lumineuse avec une table en bois au centre. Un grand frigo trône contre le mur, couvert de post-it colorés griffonnés à la va-vite : listes de courses, rappels d’événements, et quelques dessins ridicules probablement faits dans un moment de délire.

- La cuisine, explique Gabriel. Chacun est censé faire sa part, mais bon…

- Disons que le lave-vaisselle est notre vrai colocataire, complète Julien.

- Et c’est moi qui finis toujours par le vider, râle Léo.

Je lève les yeux au ciel.

- Ça promet…

On monte ensuite à l’étage, où se trouvent les chambres.

Gabriel me guide vers un couloir un peu à l’écart.

- Voici la tienne, annonce-t-il en ouvrant la porte.

Je reste bouche bée.

La chambre est immense. Rien à voir avec le placard à balais qui me servait de chambre en résidence universitaire. Un grand lit double trône au centre, recouvert d’une couette épaisse et moelleuse. Contre le mur, un bureau spacieux attend que je le remplisse de mes affaires. Une grande armoire est déjà prête à accueillir mes vêtements, et une étagère vide est fixée au mur, parfaite pour mes livres et mes petites affaires personnelles.

Mais ce qui me frappe le plus, c’est la salle de bain attenante.

- Attends… J’ai ma propre salle de bain ?!

Gabriel sourit.

- Yep. On s’est dit que ce serait plus confortable pour toi.

- C’est… C’est dingue.

Je me tourne vers lui, incrédule.

- Mais… pourquoi cette chambre, en fait ?

Il s’adosse contre la porte, les bras croisés.

- Disons que Julien et Léo ont tendance à… recevoir du monde, dit-il avec un sourire en coin.

Je hausse un sourcil.

- Tu veux dire…

- Exactement.

Julien et Léo pouffent de rire derrière nous.

- Hé, c’est pas notre faute si on a du succès, défend Léo.

- Ouais, faut bien s’amuser, ajoute Julien avec un clin d’œil.

Je secoue la tête, mi-amusée, mi-exaspérée.

- Donc, en gros, vous m’avez mise ici pour que je n’aie pas à entendre vos galipettes nocturnes?

- En partie, avoue Gabriel.

- Et l’autre partie ?

- Disons que je préférais t’avoir en face de ma chambre, au cas où t’aurais besoin de quoi que ce soit.

Je le regarde, un peu surprise par l’attention.

- C’est gentil.

- C’est normal.

Je passe une main sur le bois lisse du bureau, encore un peu abasourdie.

- Franchement, je m’attendais pas à autant de confort.

- C’est le privilège d’être la seule fille, plaisante Julien.

- Profites-en, mais par contre, tu peux pas revenir sur ta décision. Maintenant que tu vis ici, t’es coincée avec nous, ajoute Léo.

- Ça me va.

Avant que les garçons ne puissent répondre, je tapote le carton le plus proche.

- Bon, maintenant que je connait la maison, vous pouvez m’aider à monter le reste de mes affaires ?

- Évidemment ! dit Julien.

Nous descendons à la voiture, et en plusieurs allers-retours, nous ramenons toutes mes affaires dans ma chambre. Ils posent les derniers cartons au pied du lit, et je pousse un soupir satisfait.

- Merci, les gars.

- T’inquiète, on est des pros du déménagement, répond Julien avec un clin d’œil.

- Ouais, enfin, t’as failli te casser la gueule dans l’escalier, se moque Léo.

- Détails.

Je secoue la tête en souriant, puis les regarde.

- Vous pouvez filer à votre entraînement, je vais commencer à vider tout ça pendant que vous n’êtes pas là.

- T’es sûre que tu veux pas venir nous voir un jour ? propose Léo.

Je secoue la tête en souriant.

- Peut-être une autre fois. Là, j’ai des cartons à vider.

Nous redescendons ensemble dans le salon, où les 3 garçons attrapent leurs sacs de sport.

- Bon, nous, on file. Installe-toi bien ! Dit Gabriel.

- Vous avez l’air à fond dedans, dis-je.

- Obligé, sinon on se fait massacrer en match, répond Julien.

- Bon, bon… On te laisse ranger, mais attention, on veut voir des progrès dans la chambre.  La prochaine fois, on te teste sur FIFA, dit Julien en pointant un doigt vers moi.

- On verra, dis-je en riant.

Ils disparaissent en claquant la porte, me laissant seule dans la maison.

Je prends une grande inspiration et m’assois sur le lit.

C’est bon. Je suis ici. C’est chez moi maintenant.

Un sourire étire mes lèvres. Un nouveau chapitre commence.

Je me relève presque aussitôt et commence à ouvrir un carton. En rangeant quelques affaires sur mon bureau, mon regard tombe sur un écran noir fixé au mur en face du lit. Je fronce les sourcils et m’approche.

- Attends… C’est une télé ?

Je prends la télécommande posée sur la table de chevet et j’appuie sur un bouton. L’écran s’allume immédiatement, révélant un menu rempli de plateformes de streaming.

- Ok… Là, c’est carrément du luxe.

Je souris en secouant la tête avant de me remettre à déballer mes affaires.

Un nouveau chapitre commence, et visiblement, il commence bien.

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