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13 : Le jeu en vaut-il la chandelle?

Clémence 

Depuis mercredi matin, Gabriel vient me chercher devant mon appartement étudiant tous les matins et me ramène tous les soirs. C’est devenu une sorte de routine, presque naturelle. Et le pire, c’est que je commence à m’y habituer. Peut-être un peu trop.

Aujourd’hui, on est vendredi soir, et qui dit vendredi soir dit soirée film entre filles. Aurélie et moi avons ce rituel depuis le début de l’année : une soirée pyjama, des tonnes de snacks et un marathon de films, qu’ils soient nuls ou cultes. C’est notre moment à nous, où on oublie les cours, les histoires de mecs et les prises de tête de la semaine.

Je rentre donc plus tôt que d’habitude, impatiente de me poser et de profiter de la soirée. À peine ai-je franchi la porte que je vois Aurélie déjà installée sur mon lit, un paquet de chips ouvert à côté d’elle.

- Tu t’es servie sans moi ? je râle en posant mon sac.

- T’étais longue, j’ai eu pitié de moi-même, réplique-t-elle avec un sourire innocent.

Je lève les yeux au ciel avant de me jeter sur le lit à mon tour. Ce soir, on va se goinfrer et se moquer des scènes clichées des films. C’est exactement ce dont j’ai besoin.

- Alors, on commence par quoi ? je demande en attrapant la télécommande. 

- Un classique. Scary Movie. 

- Oh non, on va encore mourir de rire avec leurs conneries. 

- Exactement, et alors ? assume Aurélie en ouvrant un pot de glace.

Le film commence, et comme prévu, on éclate de rire dès les premières scènes absurdes. Quand Cindy Campbell se met à crier pour rien, Aurélie s’esclaffe en renversant quelques chips sur le lit.

- Mais pourquoi elle crie tout le temps, sérieux ?

- Parce que sinon ce ne serait pas un vrai film d’horreur parodique, je réplique en riant.

On continue à commenter chaque scène, se moquant des réactions improbables des personnages.

- Franchement, Brenda Meeks est la seule qui a du bon sens dans ce film, je dis en pointant l’écran. 

- Clairement, elle a tout compris, répond Aurélie. Si un tueur débarque, c’est elle que je suis. 

- Moi, je cours dans la direction opposée de toi, alors.

Les fous rires s’enchaînent, surtout lors d’une scène où Shorty se met à donner des conseils absurdes sur comment survivre à un film d’horreur.

- J’ai mal au ventre, je pleure de rire, souffle Aurélie en s’essuyant les yeux. 

- Ce film est un chef-d’œuvre du grand n’importe quoi. 

- On devrait le regarder tous les vendredis. 

- Deal !

On enchaîne avec un deuxième film, puis un troisième. Cette fois, on est moins concentrées, plus détendues, mais toujours aussi prêtes à commenter le moindre détail.

- Franchement, qui parle comme ça dans la vraie vie ? je dis en imitant la voix du personnage principal.

- Si un mec me sort ça, je l’épouse, rétorque Aurélie en éclatant de rire.

- Bah écoute, Gabriel doit bien avoir ce genre de phrases toutes faites en stock, je taquine.

- Arrête ! Et toi, il t’a déjà sorti un truc digne d’un film ?

Je sens mes joues chauffer et me contente de hausser les épaules.

- Il est plus du genre à être agaçant qu’à sortir des répliques de lover.

Aurélie éclate de rire et me lance un regard amusé, mais elle ne creuse pas plus loin. Tant mieux.

La soirée continue jusqu’à tard dans la nuit. Entre les films, les potins et les tonnes de sucreries englouties, c’est exactement ce qu’il me fallait.

Le lendemain matin, je me réveille avec un léger mal de tête, sûrement dû au trop-plein de sucre et au manque de sommeil. Je m’étire en attrapant mon téléphone et vois une notification de Gabriel.

Gabriel : T’as prévu quelque chose ce soir ? On a un match, si ça te dit de venir.

Je fronce légèrement les sourcils en lisant le message. Il m’invite à son match ?

Clémence : Je sais pas…

Gabriel : Ce serait bizarre que ma copine ne vienne pas, mais bon… Si tu ne veux vraiment pas, je ne vais pas te forcer.

Je souris malgré moi. Il sait comment s’y prendre pour que je dise oui.

Clémence : J’ai jamais dit que je ne voulais pas venir…

Gabriel : Donc tu viens ?

Clémence : Oui, je viens. Mais t’as intérêt à gagner.

Sa réponse ne tarde pas à arriver.

Gabriel : Toujours.

Je souris malgré moi.

Quelques instants plus tard, Aurélie entre dans ma chambre avec son café à la main.

- Hey, ce soir, ça te dit une sortie ? On pourrait aller boire un verre ou faire un truc sympa !

Je grimace légèrement, cherchant mes mots pour ne pas la vexer.

- Ah… J’aurais bien aimé, mais j’ai déjà quelque chose de prévu. Je vais voir le match de hockey.

Elle arque un sourcil.

- Ah oui ? Toi, au hockey ?

- Gabriel joue ce soir, donc…

- Ah, je vois. T’es une vraie copine dévouée, dis donc.

Son ton est taquin, mais elle ne dit rien de plus. Elle hausse les épaules et prend une gorgée de son café.

- Une prochaine fois alors.

Je hoche la tête avec un sourire.

Le soir venu, je me rends à la patinoire avec une pointe d’appréhension. J’ai mis un peu de maquillage, rien de trop voyant, juste de quoi me sentir présentable. 

Dès que je franchis l’entrée, l’ambiance me prend par surprise. C’est bruyant, vivant, électrisant. Des groupes de supporters discutent bruyamment, des enfants courent partout avec des écharpes aux couleurs de l’équipe, et je ressens l’excitation monter d’un cran.

Je scrute rapidement la glace. L’équipe est déjà là, en plein échauffement. Je repère Gabriel immédiatement. Il bouge avec une aisance naturelle, échangeant le palet avec un coéquipier avant de tirer un puissant slapshot qui fait trembler la cage.

Il se retourne à ce moment-là et me voit. Son regard s’accroche au mien et un sourire satisfait étire ses lèvres. En quelques secondes, il patine jusqu’au banc et, avant que je ne comprenne ce qui se passe, il vient directement vers moi.

- Attends, c’est quoi ce manque d’investissement ? lance-t-il en posant son gant sur ses hanches. Pas de maillot avec mon nom dessus ?

Je hausse les épaules, un sourire taquin aux lèvres.

- Désolée, j’en ai pas.

Sans prévenir, il attrape le bas de son maillot et l’enlève d’un geste fluide, révélant son équipement en dessous.

- Problème réglé, dit-il avant de me passer son propre maillot par-dessus ma tête.

Je reste figée un instant alors qu’il ajuste le col sur mes épaules. L’odeur du tissu m’entoure, un mélange familier de lessive et de quelque chose qui lui appartient.

- Voilà. Maintenant, t’es officiellement une supportrice.

Et sans me laisser le temps de répliquer, il m’embrasse devant tout le monde.

Des sifflements fusent autour de nous. Des rires, des exclamations. Je sens mes joues s’embraser tandis que Gabriel recule, l’air satisfait.

- Allez, j’ai un match à gagner, moi.

Il repart rapidement vers le banc pour récupérer un autre maillot, et moi, je me retrouve seule, sous les regards amusés des autres supporters.

Génial.

Je me dépêche de monter dans les gradins et repère une place libre à côté d’une fille brune, qui me sourit en me voyant arriver.

- Tu veux t’asseoir là ? demande-t-elle gentiment.

- Oui, merci.

Je m’installe, tentant de me faire discrète. Elle jette un coup d’œil à mon maillot et arque un sourcil.

- Tu n’y connais rien au hockey, hein ?

Je grimace.

- C’est aussi évident que ça ?

- Un peu, ouais.

Elle rit doucement avant de reprendre.

- T’inquiète, je vais t’expliquer.

Elle commence par les bases : le nombre de joueurs, la durée des périodes, les fautes principales. Puis elle m’explique quelques stratégies de jeu, comment reconnaître un bon placement et l’importance du rôle du gardien.

- Le hockey, c’est rapide. Si tu clignes des yeux, tu rates un but. Au faite moi c’est Manon et toi?

- Moi, c’est Clémence.

- Enchanté Clémence.

Je me concentre alors que le match commence. Dès la mise au jeu, le palet fuse sur la glace à une vitesse impressionnante. Les joueurs se déplacent avec une rapidité et une précision fascinantes.

Je suis les explications de la fille à côté de moi, qui s’anime au fil du match.

- Regarde, Gabriel est là.

Je tourne la tête juste à temps pour le voir récupérer le palet et filer vers la cage adverse. Il esquive un adversaire, feinte un tir avant de passer à un coéquipier qui marque dans un angle parfait.

- Wooow !

Je ne peux m’empêcher de crier avec le reste des supporters alors que l’équipe célèbre le but.

La fille rit à ma réaction.

- T’accroches vite, dis donc.

- C’est plus captivant que ce que j’imaginais.

Le match continue, intense et rythmé. Par moments, je me perds complètement, incapable de suivre toutes les actions. Mais la fille à côté de moi – Manon, ai-je appris entre-temps – est patiente et prend le temps de m’expliquer chaque moment clé.

- Pourquoi ils se jettent contre la rambarde comme ça ?

- C’est une mise en échec. Ça sert à gêner l’adversaire et récupérer le palet.

- Ça a l’air violent…

- C’est un sport de contact, mais il y a des règles. Enfin, normalement.

Elle rit et je ris avec elle.

À la fin du deuxième tiers-temps, Gabriel a marqué un but et réalisé deux passes décisives. Je dois admettre que c’est impressionnant de le voir jouer. Il est rapide, précis, totalement dans son élément.

- Il est doué, non ? me demande Manon.

- Ouais… très.

Je ne pensais pas que j’aimerais autant regarder un match.

Le dernier tiers-temps est encore plus intense. L’équipe adverse revient au score et la tension monte. À cinq minutes de la fin, le jeu devient plus agressif. Un joueur adversaire percute Gabriel violemment contre la bande, et je sursaute.

- Oh merde !

Manon fronce les sourcils.

- C’était une sale charge…

Gabriel met quelques secondes à se relever, mais il secoue la tête et reprend sa place, visiblement déterminé.

Les dernières minutes sont serrées. À une minute de la fin, Gabriel récupère le palet et s’élance en solitaire vers la cage adverse. Il esquive un premier défenseur, puis un deuxième.

- Allez… allez… murmure Manon.

Je retiens mon souffle.

Gabriel feinte un tir, le gardien plonge d’un côté… et Gabriel glisse le palet de l’autre.

Le but est parfait.

L’arène explose.

Je crie avec tout le monde alors que Gabriel lève les bras, submergé par ses coéquipiers.

- Il est vraiment impressionnant, dis-je, soufflée.

- Ouais… c’est un sacré joueur, confirme Manon avec un sourire.

Le coup de sifflet final retentit. L’équipe a gagné.

Je me lève avec la foule alors que les joueurs saluent leurs supporters. Manon se tourne vers moi.

- Tu as aimé, alors ?

- Beaucoup plus que ce que j’aurais cru.

Elle rit.

- Tant mieux.

Alors que les gradins commencent à se vider, je jette un coup d’œil vers la glace où Gabriel discute avec ses coéquipiers.

- Je vais y aller, je dois rejoindre mon petit ami.

Manon me regarde un instant, puis sourit doucement.

- Amuse-toi bien.

Je descends les gradins et me dirige vers Gabriel. Il est en sueur, son casque sous le bras, et quand il me voit arriver, son sourire s’élargit. 

- Alors, c’était comment ? demande-t-il.

- Plutôt impressionnant, je dois l’admettre.

Il passe un bras autour de mes épaules et m’embrasse rapidement.

- Je savais que ça te plairait.

Et il avait raison.

- Je vais prendre une douche rapide et on se retrouve après, d’accord ?

J’hochai simplement la tête, sentant encore l’excitation du match vibrer dans mes veines.

- D’accord.

Il m’adressa un dernier regard avant de s’éloigner vers les vestiaires, me laissant seule au bord de la patinoire. Je pris une grande inspiration et balayai la salle du regard. Certains supporters quittaient déjà les gradins, tandis que d’autres discutaient encore de la rencontre. Je n’avais pas encore totalement assimilé l’intensité du match, mais une chose était sûre : voir Gabriel jouer avait été bien plus captivant que ce que j’aurais imaginé.

Je me dirigeai tranquillement vers un coin plus calme en attendant son retour. Mais à peine avais-je fait quelques pas que deux filles me bloquèrent le passage.

Je les reconnus immédiatement. Adèle et Victoire.

Je ne les connaissais pas personnellement, mais j’avais déjà remarqué leur présence autour de Gabriel, notamment après les entraînements. Elles étaient de celles qui ne rataient jamais une occasion de lui parler, et qui semblaient particulièrement apprécier attirer son attention.

- Alors, c’est toi la petite nouvelle, lâcha Victoire avec un sourire en coin.

Je haussai un sourcil, sur mes gardes.

- Pardon ?

- La nouvelle copine de Gabriel, précisa Adèle en croisant les bras.

- Oui, c’est moi, répondis-je, cherchant à rester neutre.

Les deux filles échangèrent un regard entendu avant qu’Adèle ne reprenne, son sourire s’élargissant légèrement.

- Profite bien tant que ça dure.

Je sentis immédiatement une tension désagréable m’envahir.

- Qu’est-ce que tu veux dire ? demandai-je, le cœur battant un peu plus vite.

Victoire haussa les épaules, faussement compatissante.

- Gabriel n’est pas du genre à rester longtemps avec une fille. Il aime les défis, la nouveauté… mais une fois qu’il a obtenu ce qu’il voulait, il se lasse.

Mon estomac se noua.

- C’est ridicule, soufflai-je, cherchant à garder mon calme.

- Oh, vraiment ? ricana Adèle. Ça ne t’intrigue pas qu’il ait jamais parlé de nous ?

Je plissai les yeux, tentant de garder mon sang-froid malgré la colère qui montait en moi.

- Non, pas vraiment.

Elles semblèrent surprises par ma réponse, mais Victoire se reprit rapidement.

- Tu crois qu’il est différent avec toi ? Qu’il va changer parce que tu es spéciale ?

Je ne répondis pas, sentant une boule se former dans ma gorge.

Elles allaient continuer, j’en étais certaine. Elles voulaient me faire douter, m’ébranler. Et le pire, c’est que ça marchait.

- Je crois que vous avez assez parlé.

La voix grave et familière me fit sursauter.

Gabriel venait de réapparaître à mes côtés, vêtu d’un jean et d’un sweat gris. Ses cheveux étaient encore humides, et il me suffisait d’un coup d’œil pour voir qu’il n’avait pas aimé ce qu’il venait d’entendre.

Sans attendre, il glissa un bras autour de ma taille et me rapprocha de lui. Puis, sous les regards outrés d’Adèle et Victoire, il m’embrassa doucement.

Je fus surprise par son geste, mais la chaleur de son contact balaya aussitôt mes doutes.

Quand il se recula, il afficha un sourire en coin, son regard fixé sur les deux filles.

- Ça ira, maintenant ? demanda-t-il d’un ton détendu.

Adèle croisa les bras, furieuse.

- Franchement, Gabriel, t’aurais pu viser mieux.

Victoire hocha la tête avant d’ajouter :

- Elle est mignonne, mais je suis plus jolie, plus fine. Tu le sais très bien. Si jamais tu veux vraiment t’amuser, tu sais où me trouver.

Je serrai les poings, sentant une vague de colère m’envahir.

Mais Gabriel éclata de rire. Un rire bref, moqueur, qui sembla prendre les deux filles au dépourvu.

- T’es sérieuse ? finit-il par dire en secouant la tête.

Victoire battit des cils, espérant peut-être qu’il plaisantait.

- Écoutez bien, dit-il en la regardant droit dans les yeux. Je suis avec Clémence. Je l’aime. Et je n’ai envie d’être avec personne d’autre.

Mon cœur rata un battement.

Il… il venait vraiment de dire ça ?

Adèle et Victoire, elles, semblaient figées, ne s’attendant clairement pas à une déclaration aussi directe.

- Sur ce, ajouta-t-il en haussant un sourcil, vous devriez peut-être passer à autre chose.

Victoire ouvrit la bouche, visiblement vexée, mais Adèle la tira par le bras.

- Viens, on perd notre temps.

Et sur ces mots, elles tournèrent les talons et disparurent dans la foule.

Le silence retomba.

Je me rendis alors compte que je tremblais légèrement. L’angoisse, la colère, la pression… Tout retombait d’un coup.

Gabriel, toujours près de moi, sembla le remarquer. Il glissa sa main dans mon dos et, du bout des doigts, caressa doucement ma peau à travers mon pull.

Un frisson me parcourut, mais cette fois, ce n’était pas à cause du stress.

Les mouvements lents et réconfortants de Gabriel firent peu à peu disparaître la tension qui me nouait l’estomac.

- Ça va ? murmura-t-il en baissant la tête vers moi.

Je pris une grande inspiration et hochai la tête.

- Ouais…

Il sourit légèrement et resserra son étreinte.

Je me laissai aller contre lui, appréciant sa chaleur, son odeur encore fraîche de la douche. Il n’avait pas eu besoin de crier ou de s’énerver. Juste sa présence, sa manière de me soutenir, avaient suffi à faire fuir ces filles.

Et surtout, il avait dit qu’il m’aimait. Bon ce n'était que pour les faire partir je suppose. Nous sommes un faux couple après tout il ne fais que de jouer une image.

Gabriel m’ouvre la portière côté passager, et je monte dans sa voiture sans un mot. Mon cœur bat encore un peu trop vite après l’épisode avec Adèle et Victoire. J’ai beau essayer de me détendre, une boule d’inconfort reste coincée dans ma poitrine.

Il prend place derrière le volant, met le contact, et nous quittons le parking de la patinoire. Pendant quelques minutes, seul le bruit du moteur remplit l’habitacle. Je joue nerveusement avec la manche du maillot trop grand que je porte encore, sentant toujours la chaleur des mains de Gabriel sur mes reins là où il m’a caressée pour me calmer.

Finalement, c’est moi qui brise le silence.

- Honnêtement, se faire agresser par tes groupies, c’était pas dans le contrat.

Gabriel esquisse un sourire amusé, gardant les yeux fixés sur la route.

- Désolé, je les avais pas prévues non plus.

Je soupire, croise les bras et me cale un peu plus dans mon siège.

- Et puis, franchement, tu trouves pas que t’en fais un peu trop ?

Il arque un sourcil, un coin de ses lèvres se relevant légèrement.

- Un peu trop ?

- Oui, je veux dire… Les baisers devant tout le monde, le maillot, l’attitude ultra protectrice… Tout ça.

Il laisse échapper un rire léger, secouant la tête.

- Clémence, je ne fais que jouer mon rôle. C’est ce que tu voulais, non ? Que ça ait l’air vrai.

Je fronce les sourcils. C’est vrai… mais est-ce que c’est vraiment juste ça ? Est-ce que lui aussi voit ça uniquement comme un jeu ?

Je me mords l’intérieur de la joue avant de revenir à ce qui me tracasse le plus.

- Pourquoi elles m’ont dit ça, alors ? Que tu allais te lasser et passer à autre chose. Elles parlaient comme si t’avais enchaîné les filles avant moi.

Gabriel pousse un léger soupir et jette un bref regard dans ma direction avant de reporter son attention sur la route.

- Je sais pas pourquoi elles ont raconté ça. Mais je peux te dire un truc : je n’ai été qu’une seule fois en couple.

Je cligne des yeux, surprise par sa réponse.

- Une seule fois ?

- Ouais. Trois mois. Et je peux te garantir que je n’ai jamais couché avec l’une de ces deux-là.

- Oh... Ok!

Je l’observe en silence, cherchant à voir si c’est une blague, mais il a l’air totalement sérieux.

Trois mois. Une seule relation.

Ce n’est pas du tout l’image que j’avais de lui. Avec sa popularité, son charisme, et les filles qui lui tournent autour, j’aurais cru qu’il avait eu bien plus d’expériences.

Alors pourquoi une seule relation ? Et pourquoi ça s’est terminé si vite ?

Les questions se bousculent dans ma tête, mais je me retiens de les poser. Ce ne sont pas mes affaires, après tout.

Je détourne les yeux vers la fenêtre, regardant les lumières de la ville défiler, et laisse mes pensées me troubler un peu plus.

- Voilà, on est chez toi, annonce Gabriel en ralentissant devant mon immeuble.

Je prends une seconde pour sortir de mes pensées avant de tourner la tête vers lui.

- Merci de m'avoir ramenée, dis-je en détachant ma ceinture.

Il hoche la tête, son regard accroché au mien, puis esquisse un léger sourire.

- De rien. Et essaie de pas trop penser à ce qu'elles ont dit, d'accord ?

Je serre les doigts autour de la poignée de la portière. Facile à dire.

- D’accord! Bonne nuit, Gabriel.

- Bonne nuit, Clémence.

J’ouvre la portière et descends de la voiture, sentant son regard sur moi jusqu’à ce que je disparaisse dans le hall de mon immeuble.

Ce n'est qu'une fois ma porte refermée derrière moi que je laisse échapper un soupir. Cette journée a été bien trop intense. 

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